AuseptiĂšme jour, le sabbat trĂŽne pour couronner le tout. C’est ainsi que l’homme suit le cycle de la semaine de sept jours, malgrĂ© les tentatives infructueuses d’imposer un
On l'appelle le grand collisionneur de hadrons. A 100 mĂštres sous terre, les physiciens ont construit une machine Ă  remonter le temps. Un monstre de 27 kilomĂštres de diamĂštre dans lequel se percutent Ă  des vitesses folles des morceaux d'atome. De ces millions de collisions jaillit une Ă©nergie fabuleuse qui recrĂ©e l'Ă©tat de l'Univers un milliĂšme de milliardiĂšme de seconde aprĂšs le big bang. Quand, Ă  peine plus gros qu'une orange, il s'est mis Ă  enfler dĂ©mesurĂ©ment jusqu'Ă  atteindre, 13,7 milliards d'annĂ©es plus tard, sa taille actuelle, d'une quinzaine de milliards de kilomĂštres. GrĂące au Large Hadron Collider LHC, c'est son nom voir p. 45, les chercheurs du CERN de GenĂšve se sont mis en tĂȘte ni plus ni moins que de percer le mystĂšre de l'origine de l'Univers ! L'anagramme en anglais du grand collisionneur n'est-elle pas " Eclipsera l'Ă©clat du CrĂ©ateur " ? Du coup, la tentation est forte de replacer Dieu dans le dĂ©bat, ce qui revient Ă  poser la question " Dieu existe-t-il ? " Si la majoritĂ© des scientifiques sont convaincus que la science ne pourra jamais prouver l'existence ou la non-existence d'un principe crĂ©ateur, beaucoup, notamment parmi les physiciens et astrophysiciens, n'hĂ©sitent plus Ă  s'interroger ouvertement. Pourquoi ? Parce que les nouveaux outils, comme le LHC, que les chercheurs ont entre les mains pour scruter l'infiniment petit ouvrent une trappe sur un monde subatomique gouvernĂ© par des lois qui nous Ă©chappent. Telle cette matiĂšre noire qui forme 96 % de l'Univers. Une terra incognita oĂč la physique classique, celle de Newton, ne fonctionne plus et oĂč la rĂ©alitĂ© paraĂźt beaucoup plus complexe que les scientifiques n'osaient l'imaginer. Dans ce monde quantique, la matiĂšre se dĂ©matĂ©rialise. Elle se livre Ă  des tours de passe-passe renversants, Ă  l'image de ces particules qui communiquent entre elles, quelle que soit la distance qui les sĂ©pare. Au point que tout ce qui arrive Ă  l'une se rĂ©percute instantanĂ©ment Ă  l'autre, comme si un fil mystĂ©rieux les reliait au mĂ©pris du temps et de l'espace. A l'autre extrĂȘme, dans l'infiniment grand, les tĂ©lescopes spatiaux permettent de passer au tamis le cosmos et de saisir des dĂ©tails autrefois imperceptibles. Ils moissonnent rĂ©guliĂšrement des dĂ©couvertes sur les origines de l'Univers. En 1992, " COBE ", le satellite de la Nasa, " photographie " le rayonnement fossile, la lumiĂšre la plus ancienne du cosmos jaillie de l'explosion primordiale, apportant ainsi le bout de preuve qui manquait pour confirmer le big bang voir p. 50. Cette thĂ©orie donne un commencement Ă  l'Univers et sĂšme la zizanie chez les astrophysiciens, parce que derriĂšre elle, en ombre chinoise, se dessine quelque chose qui ressemble vaguement Ă  une " crĂ©ation ". Quand il rend public la dĂ©couverte du rayonnement fossile, George Smoot, le pĂšre de " COBE ", prix Nobel de physique, lĂąche, emportĂ© par l'Ă©motion " Pour les esprits religieux, c'est comme voir le visage de Dieu ! " Une formule maladroite qui va dĂ©clencher un tollĂ© dans la communautĂ© des scientifiques, chez tous ceux qui estiment que la science doit rester laĂŻque et que le chercheur n'a pas Ă  s'aventurer sur le terrain de la mĂ©taphysique. Mais la science repousse toujours plus loin les frontiĂšres. Actuellement, deux satellites, " Planck " et " Herschel ", lancĂ©s en mai 2009 par l'Agence spatiale europĂ©enne, sondent les vestiges des premiers rayons de lumiĂšre Ă©mis aprĂšs le big bang. A force de se cogner Ă  une rĂ©alitĂ© dĂ©routante, qui multiplie les points de contact avec les questions fondamentales, certains chercheurs sont pris d'une sorte d'ivresse mĂ©taphysique. Prenez la poignĂ©e de lois intangibles qui orchestrent l'Univers. Des rĂšgles tellement prĂ©cises que, si l'on en modifie une d'un iota, notre monde n'existe pas. Certains en ont dĂ©duit l'idĂ©e d'un monde ajustĂ© pile poil pour que la vie apparaisse. Ce scĂ©nario " anthropique ", qui dĂ©crit un Univers avec des lois millimĂ©trĂ©es et une Ă©volution inĂ©luctable vers l'homme, au fur et Ă  mesure que la matiĂšre se complexifie, n'est pas pour dĂ©plaire au Vatican. D'autant qu'il raccourcit la baguette magique du hasard. Celle qui a permis, un temps, aux matĂ©rialistes de chasser Dieu de la science. Pour l'Eglise, la thĂ©orie du big bang est une " interprĂ©tation acceptable de la crĂ©ation biblique ". Certains la soupçonnent de prĂ©parer une OPA sur la science. Et d'avoir choisi comme nouvelles terres d'Ă©vangĂ©lisation la physique et l'astrophysique, autrefois fiefs des matĂ©rialistes. Reste un gravillon dans le soulier de l'Eglise Darwin. Pour investir la citadelle du matĂ©rialisme que sont la biologie et la neurobiologie, l'Eglise se garde de remettre en question la thĂ©orie de l'Ă©volution. Elle prĂ©fĂšre faire son miel des nouvelles dĂ©couvertes qui relativisent le rĂŽle du hasard et de la sĂ©lection naturelle dans la thĂ©orie darwinienne. Dont cette derniĂšre hypothĂšse si l'homme s'est dressĂ© sur ses deux jambes, c'est parce que l'option bipĂ©die serait inscrite dans les lois de la nature. Une interprĂ©tation qui hĂ©risse les palĂ©ontologues. Si ces derniers sont si chatouilleux avec Darwin, c'est parce qu'ils savent que les tenants de l'Intelligent Design sont Ă  l'affĂ»t de tout ce qui pourrait accrĂ©diter cette thĂ©orie qui veut que notre monde ait Ă©tĂ© programmĂ© par un " dessein intelligent ". Un crĂ©ationnisme dĂ©guisĂ©. Paradoxe. Quoi qu'il en soit, tĂ©lescopes spatiaux et accĂ©lĂ©rateurs de particules repoussent les frontiĂšres de la science vers les " grandes questions " jusqu'alors chasse gardĂ©e des thĂ©ologiens. Les mathĂ©maticiens se sont ainsi emparĂ©s de l'Ă©nigme philosophique " qu'est-ce que l'infini ? " pour la rĂ©soudre par des Ă©quations. Tout rĂ©cemment, c'est le physicien italien Carlo Rovelli qui annonçait que le temps n'existe pas. En cherchant Ă  rĂ©concilier les lois qui rĂ©gissent l'infiniment grand et l'infiniment petit, ce spĂ©cialiste de la gravitĂ© quantique a en effet rĂ©digĂ© une thĂ©orie qui se passe carrĂ©ment du temps pour dĂ©crire le monde... Jamais la lampe-torche des chercheurs n'a Ă©tĂ© aussi puissante. Mais plus ils la promĂšnent dans les recoins inexplorĂ©s de la science, plus elle leur rĂ©vĂšle l'immensitĂ© du noir qui nous entoure. Si certains s'accommodent de ce paradoxe, d'autres convoquent Dieu Ă  la rescousse. Pour savoir quelle place justement Dieu occupe dans la tĂȘte des chercheurs,Le Point a sondĂ© les " cerveaux " du CollĂšge de France et donnĂ© la parole Ă  huit scientifiques de renommĂ©e internationale. Leurs rĂ©ponses ouvrent des pistes inattendues Sondage au CollĂšge de FranceNous avons interrogĂ© sur leur rapport Ă  la foi les 52 membres du CollĂšge de France, parmi lesquels 4 prix Nobel, 4 mĂ©dailles Fields, 2 prix Abel et 7 prix Balzan. Seize d'entre eux ont acceptĂ© de jouer le jeu. Voici leurs rĂ©ponses anonymisĂ©es. Croyez-vous en Dieu ? OUI 25 % NON 75 % Peut-on concilier science et croyance ? OUI 85 % NON 15 % L'Univers a-t-il un sens ? OUI 35 % NON 65 % L'apparition de l'homme est-elle le fruit du hasard ? OUI 80 % NON 20 %
UnévÚnement unique qui aurait TOUT produit a partir de rien Je vais pas dormir de la nuit - page 5 - Topic Si le hasard n'existe pas alors dieu exi du 01-08-2014 01:53:58 sur les
ï»żcitation 1 Le hasard, c’est Dieu qui se promĂšne 1927, au congrĂšs Solvay de Albert EinsteinRĂ©fĂ©rences de Albert Einstein - Biographie de Albert EinsteinPlus sur cette citation >> Citation de Albert Einstein n° 171985 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 480 votesRecherche de citations hasard promĂšne / promĂšne incognito / hasard incognito Selon le guichet du savoir cette citation est bien d'Albert Einstein . le musĂ©e des lettres et manuscrits mentionne qu'en 1927, au congrĂšs Solvay, les physiciens se disputent pour savoir si la mĂ©canique quantique est alĂ©atoire ou organisĂ©e selon un systĂšme. Einstein dĂ©clare Dieu ne joue pas aux dĂ©s ! » et montre qu’il est contre l’hypothĂšse alĂ©atoire. Niels Bohr lui rĂ©pond Qui ĂȘtes-vous Albert Einstein pour dire Ă  Dieu ce qu’il doit faire ? » Einstein rĂ©itĂšre plus tard avec cette formule tout aussi humoristique Le hasard, c’est Dieu qui se promĂšne incognito » Enfin, JĂ©rĂŽme Duhamel prĂ©cise que cette citation a Ă©tĂ© publiĂ©e Ă  l'origine dans un article de 1927 et qu'elle a Ă©tĂ© reprise dans l'ouvrage [i]Albert Einstein a life for tomorrow[/i], Bookland, Dictionnaire des citations du XXe siĂšcle 4000 paroles essentielles Ă  la mĂ©moire du siĂšcle , p. 264. D'autres formulations proches de Le hasard, c'est Dieu qui se promĂšne incognito. Le hasard, c'est la forme que prend Dieu pour passer incognito » cette suite semble ĂȘtre de Marc LĂ©vy lorsqu'il leur sourit, les athĂ©es appellent cela de la chance Le hasard, c'est la forme que prend Dieu pour passer incognito » Jean Cocteau Le hasard, c'est Dieu qui se promĂšne incognito.» Hasard est le nom que Dieu prend quand il ne veut pas qu'on le reconnaisse » Le hasard c'est le nom qu'on donne Ă  Dieu lorsqu'on ne veut pas le reconnaĂźtre » Le hasard est le nom que Dieu se donne lorsqu'Il ne veut pas faire parler de Lui » Le hasard, c'est le dĂ©guisement que prend Dieu pour voyager incognito.» Votre commentaire sur cette citation Cette phrase de Albert Einstein contient 10 mots. Il s'agit d'une citation trĂšs courte. Confucius Victor Hugo Einstein Gandhi Coluche Oscar Wilde Friedrich Nietzsche Jean Paul Sartre LĂ©onard de Vinci Voltaire Mandela MĂšre Teresa Pierre Desproges Socrate Jean JaurĂšs NapolĂ©on Bonaparte Martin Luther King Platon Jean Jacques Rousseau Saint-ExupĂ©ry Jean d'Ormesson Bouddha Alphonse de Lamartine Pierre Dac Jules Renard Philippe Geluck Marc AurĂšle Gainsbourg Mahomet SĂ©nĂšque Winston Churchill AbbĂ© Pierre Coco Chanel Abd el-Kader Paul ValĂ©ry Paulo Coelho Aristote Sigmund Freud Charles de Gaulle William Shakespeare Albert Camus Bob Marley Charlie Chaplin Jean Gastaldi Georges Clemenceau Edgar Allan Poe Khalil Gibran AverroĂšs MoliĂšre Marcel Proust HonorĂ© de Balzac Charles Baudelaire Guy de Maupassant Jean de la Fontaine Emile Zola Pierre Corneille Alfred de Musset Jean Racine Paul Verlaine Arthur Rimbaud Gustave Flaubert Albert Camus George Sand Stendhal Jules Verne Alexandre Dumas RenĂ© Descartes Jacques PrĂ©vert Denis Diderot Alphone Daudet Guillaume Apollinaire Charles Perrault Franz Kafka Madame de La Fayette Jacques-BĂ©nigne Bossuet ThĂ©ophile Gautier Johann Wolfgang von Goethe Michel de Montaigne Fiodor DostoĂŻevski Anatole France Nicolas Boileau Edgar Allan Poe Francoise Sagan Louis Aragon Prosper MĂ©rimĂ©e Arthur Conan Doyle Francois Rabelais Agatha Christie Boris Vian Marquis de Sade Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux Blaise Pascal Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais Samuel Beckett Quelques thĂšmes de citations et de proverbes Age Animal AmitiĂ© Amour Art Avenir BeautĂ© Avoir Bonheur Conscience Couple Confiance Courage Culture DĂ©sir Dieu Education Enfant Espoir Etre Faire Famille Femme Guerre Homme Humour Jeunesse Joie Justice LibertĂ© Mariage MĂ©re Monde Morale Naissance Nature Paix Passion PĂšre Peur Plaisir Politique Raison Religion RĂȘve Richesse Sagesse Savoir Science SĂ©duction SociĂ©tĂ© Souffrance Sport Temps TolĂ©rance Travail VĂ©ritĂ© Vie Vieillesse Voyage
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Cest aller contre l’idĂ©e mĂȘme du hasard. Ceci dit, prĂ©tendre que le hasard n’existe pas est une posture religieuse, qui postule d’un crĂ©ateur. A tout le moins, nier l’existence du
Le hasard n'existe pasLa conscience systĂ©mique du coach Performance CoachLe hasard n'existe pas TĂ©lĂ©chargez la page au format PDF En premier lieu, je remercie ICF Espagne qui m’a permis de rĂ©aliser cet Ă©vĂšnement sur Le Hasard n’existe pas » le mercredi 22 mai 2013, lors de la 2Ăšme semaine Mondiale du coaching organisĂ©e par ICF personnes ont participĂ© il y avait quelques dirigeants de mon client REPSOL, des Ă©lĂšves de l’école de formation MĂ©tasystĂšme d’Alain Cardon que j’anime en Espagne et bien sĂ»r des coachs, des personnes qui veulent devenir coach et des curieux du pour habitude de dire Ă  mes clients qu’ils soient Ă©lĂšves ou entreprises s’il se passe quelque chose, c’est justement pour quelque chose. Comment ce qui se passe, ce qui vous arrive peut-ĂȘtre une ressource, un catalyseur pour toi client individuel ou Ă©quipe ou organisation ? » C’est ainsi que beaucoup me disent Claude avec ce type de raisonnement cela veut dire que pour toi le hasard n’existe pas ? ». Effectivement, c’est ma croyance, celle de notre Ă©cole et c’est ce que j’ai voulu aborder durant cet atelier de travail et cet article. Il est vrai que le thĂšme du hasard me suit et me hante depuis bien 2h de 20h Ă  22h, les 87 participants ont rĂ©alisĂ© des exercices et dans cet article, je vous fais part de mes commentaires et explications. QUE DISENT LES GRANDS CHERCHEURS DE CE MONDE SUR LE HASARD? L’ĂȘtre humain aime bien ĂȘtre rassurĂ©, trouver des mots et quand il ne trouve pas une rĂ©ponse rationnelle de cause Ă  effet, il parlera de probabilitĂ©, de consĂ©quence, de synchronicitĂ©, de y a 1000 ans, le hasard Ă©tait la rĂ©ponse aux Ă©vĂšnements inexplicables. Aujourd’hui, on sait trĂšs bien donner une explication simple et logique de cause Ă  effet. Il suffit de citer les progrĂšs que l’on a fait en mĂ©decine ou les progrĂšs technologiques. Peut-ĂȘtre que dans 1000 ans nous donnerons des explications Ă  des effets qu’aujourd’hui nous avons appelĂ©s hasard.. Trois grands chercheurs / auteurs disent du hasardLouis Pasteur "Le hasard ne favorise que les gens bien prĂ©parĂ©s." Albert Einstein "Je ne peux pas croire que Dieu joue aux dĂ©s avec le monde."Victor Hugo "Le hasard bavarde, le gĂ©nie Ă©coute."C’est vrai que ces citations font rĂ©flĂ©chir. Commentaires Si notre cadre de rĂ©fĂ©rences n’était pas limitant le hasard existerait-il?Si finalement, cela n’était dĂ» qu’à une simple question de temps, de patience, de technologie, de connaissance ainsi un jour nous serons capable de donner une explication Ă  tout le hasard existerait-il?Si le hasard n’existait pas notre vie ne serait-elle pas ennuyeuse?Et si, in fine, cette ignorance sur le hasard Ă©tait le piment de notre vie? Et si une fois de plus le hasard faisait bien les choses ?Toutefois, il me semble qu'il existe des faits, des effets, que nous appelons le hasard et en s’y penchant plus sĂ©rieusement, en Ă©coutant ces faits, ces effets, en les rendant vivant, ils peuvent ĂȘtre une ressource fantastique pour nos vies et pour nos clients. En coaching systĂ©mique, nous parlons de conscience systĂ©mique. EXERCICE CHOISIR UNE PERSONNE Lors de cette confĂ©rence-atelier, Ă  partir de simples exercices de la vie de tous les jours, nous avons expĂ©rimentĂ© que peut-ĂȘtre les simples causes Ă  effet de la vie de tous les jours ne sont pas toujours le fruit du premier exercice consistant Ă  choisir une personne. L'exercice a dĂ©butĂ© avec l'Ă©noncĂ© suivant nous allons expĂ©rimenter comment fonctionne le hasard. Cet exercice, vous devez le faire avec quelqu'un que vous ne connaissez pas et comme nous sommes suffisamment nombreux, je vous invite Ă  ne pas choisir une personne qui se trouve Ă  votre droite, Ă  votre gauche et mĂȘme juste devant vous ou juste derriĂšre vous ».Les gens se sont choisis et le premier exercice Ă©tait le chaos liĂ© au fait que 87 personnes se sont levĂ©es, ont fait du bruit, se sont choisies sans savoir ce qui allait se passer ensuite, avec un seul objectif ĂȘtre face Ă  une personne », il est facile de se poser ce genre de questions Qui a choisi qui?Qui a choisi qui en premier ?Qui aurait aimĂ© ĂȘtre choisi en premier ?Qui a Ă©tĂ© passif?Qui a choisi un homme?Qui a choisi une femme?Qui a choisi un plus ĂągĂ©? un plus jeune?Qui reste seul?Qui en fin de compte est frustrĂ© parce qu'il n'a pas choisi qui il voulait?Qui en fin de compte est heureux de son choix?Qui a choisi quelqu’un qui finalement ressemble Ă  son compagnon, lui rappelle quelqu’un qu’il aime ?Qui est retournĂ© avec l’autre Ă  sa place de dĂ©part comme si le siĂšge Ă©tait sa propriĂ©tĂ©?Qui peut percevoir dans ce premier choix un scĂ©nario rĂ©pĂ©titif ou du dĂ©jĂ  vu ou fait dans sa vie ?...?A partir de ces questions, des rĂ©ponses du public, on peut facilement classer les rĂ©ponses en trois catĂ©gories Les actifs qui vont passifs qui se laissent choisirLes rĂ©servĂ©s qui ont attendu la fin pour choisir celui qui reste ou pour rester seul ou peut-ĂȘtre se poser en observateur. Commentaires Il est important de prĂ©ciser que l’enjeu n’est pas de dire qu’une catĂ©gorie est meilleure qu’une autre car le public a mĂȘme prĂ©cisĂ© que selon l’enjeu confĂ©rence, travail prospection..., certains se seraient transformĂ©s en actif ou passif ou rĂ©servĂ©. Cet apport du public Ă©claire dĂ©jĂ  que selon le contexte nous aurons une position diffĂ©rente et donc je ne ferai pas les choses par mĂȘme temps, nous nous sommes amusĂ©s Ă  extrapoler que l'actif est peut-ĂȘtre une personne qui a dĂ©jĂ  vĂ©cu cette situation dans sa vie, qu’il a trĂšs mal vĂ©cu le fait de se retrouver seul et inconsciemment ou consciemment il a pris la dĂ©cision d’ĂȘtre actif. Personnellement, je me sens bien dans ce mĂȘmes choses sont extrapolables pour la catĂ©gorie des passifs ou des tout cas, nous avons lĂ  une premiĂšre option quand quelqu’un dit c’est rigolo, on s’est retrouvĂ© cĂŽte Ă  cĂŽte par hasard », peut-ĂȘtre que ce n’est pas tant par y a une fusion de sociĂ©tĂ©s, vous pouvez Ă©galement dĂ©finir un parallĂšle avec les entreprises qui a Ă©tĂ© actif pour acheter l’autre ou qui a Ă©tĂ© passif pour se laisser acheter. J'ai eu l’occasion de rĂ©aliser un exercice de ce type lors d’une fusion d’entreprise, le collectif prend conscience que les deux se sont choisis et donc qu’il n’y a en a pas un plus fort que l’autre. Les jeux pervers nĂ©gatifs de pouvoir tombent et les jeux positifs de cohĂ©sion et de performance se mettent au vert. Les diffĂ©rences de chacun et des sociĂ©tĂ©s deviennent des ressources pour le collectif et non plus des freins. Par rapport Ă  la confĂ©rence, c’était le moment de passer au deuxiĂšme exercice. Les gens Ă©taient assis face Ă  face, certains ont changĂ© de place comme si pour ĂȘtre en alliance ils devaient apporter une autre modification ou ĂȘtre en terrain neutre. En tout cas, chaque binĂŽme avait construit son coaching systĂ©mique nous avons l’habitude de dire que quand un coach et face Ă  son client que celui-ci soit individuel, Ă©quipe ou une organisation, ils forment un systĂšme. Le coach fait partie du deuxiĂšme exercice est donc centrĂ© sur le systĂšme qu’ils ont construit, sachant maintenant que nous sommes en train de prendre conscience que ce systĂšme ne s’est certainement pas construit par hasard. EXERCICE QUELS SONT VOS POINTS EN COMMUN ? Chaque binĂŽme avait un quart d'heure pour Ă©changer afin de voir s’ils avaient des points communs. Trois personnes sont arrivĂ©es en retard, je leur ai demandĂ© de travailler un quart d'heure, j'ai demandĂ© s’ils ont trouvĂ© des points communs entre eux. 100 % des binĂŽmes ont trouvĂ© des points communs. Certains ont bien voulu commenter en public et d’autres m’ont commentĂ© Ă  la fin de la confĂ©rence Deux personnes du mĂȘme binĂŽme Ă©taient Argentins => il y avait seulement 4 Argentins dans la salle, c'est-Ă -dire moins de 5% de la personnes qui ne se connaissaient pas avaient travaillĂ© Ă  des moments diffĂ©rents de leur vie dans la mĂȘme sociĂ©tĂ© => il y avait trois autres personnes qui avaient travaillĂ© pour la mĂȘme sociĂ©tĂ©, c'est-Ă -dire moins de 5% de la personnes se sont rendus compte qu’elles avaient la mĂȘme peur et que celle-ci les hantait et qu’ils ne savaient pas pourquoi ils ont eu envie d’en parler de mes Ă©lĂšves de l’école MetasystĂšme a choisi un homme sans savoir que c’était le mari d’une autre Ă©lĂšve de l’école et lui aussi ne savait pas qui elle Ă©tait. Les trois qui sont arrivĂ©s en retard avaient la mĂȘme raison d’ĂȘtre ici ils venaient chercher de l’information car depuis plusieurs semaines ils ont pris la dĂ©cision de se former au mĂ©tier de depuis l’estrade, j’avais une position pour pouvoir voir d’autres points communs des binĂŽmes qui reprĂ©sentaient moins de 5% de la salle Deux femmes avaient les cheveux trĂšs longsDeux hommes avec une cravate de couleur viveUn homme et une femme pratiquement de la mĂȘme taille Ă©taient habillĂ©s tous les deux en blanc. Commentaires Tout d’abord, nous savons que dans nos pays occidentaux, si nous mettons deux personnes ensemble on arrivera toujours Ă  trouver un point en commun. En mĂȘme temps, l’enjeu ici est biaisĂ© puisque justement l’enjeu c’est de trouver des points communs donc nous en trouverons. Toutefois, ce qui est Ă©trange ici est que les personnes qui ont exprimĂ©es leurs points communs se retrouvent sous la loi statistique appelĂ©e les fluctuations alĂ©atoire d'Ă©chantillonnage » que l’on appelle aussi par opposition Ă  la loi des 80/20 de Pareto, la loi des 95% / 5% pour information, appelĂ© ainsi c’est faux mathĂ©matiquement parlant. Toutefois, dans ces cas, les statisticiens en arrivent Ă  la conclusion suivante l’absence de preuve n'est pas la preuve d' pouvions passer Ă  l’exercice suivant EXERCICE LA CONCIENCE SYSTEMIQUE Le systĂšme Ă©tait créé, la relation Ă©tait créé, nous pouvions entrer plus en profondeur afin d’une part de prendre conscience de sa propre conscience systĂ©mique et de voir comment elle pouvait ĂȘtre une ressource pour lui-mĂȘme et/ou pour l’ avons fait cet exercice en quatre temps Cliquez ici pour lire un article sur la Conscience systĂ©mique Le premier temps a durĂ© 15 minutes, au cours de laquelle chacun pouvait expliquer Ă  l’autre sa prĂ©occupation principale ou sa prĂ©occupation du moment. AprĂšs ces 15 minutes, un nouvel Ă©change a eu lieu sur les prĂ©occupations de chacun du binĂŽme certains ont rĂ©alisĂ© qu’ils avaient la mĂȘme prĂ©occupation, d'autres, que l'une des prĂ©occupations de l’un Ă©tait la solution de l'autre ou que l'un d'eux avait dĂ©jĂ  rĂ©solu cette prĂ©occupation de l'autre pour lui-mĂȘme. Commentaires Ici nous entrons dans une ouverture de notre cadre de rĂ©fĂ©rence du coaching effet, chacun est venu assister Ă  une confĂ©rence, celle-ci permet de travailler avec une autre personne, de voir que ce n’est pas forcĂ©ment le hasard qui nous a mis ensemble car il y a des points communs avec cette personne et qu’en plus il existe une relation entre eux et leurs prĂ©occupation principale ou du moment. À ce stade, il est difficile de parler de statistiques ou la probabilitĂ©. Nous sommes plus confrontĂ©s Ă  la synchronicitĂ© de Carl Gustav Jung. D'autres l'appellent Ă©galement la rencontre de l'inconscient de deux la physique quantique commence Ă  expliquer certains de ces faits, on commence Ă  avoir des explications du hasard qui n’en n’est donc plus grĂące Ă  l’avancĂ©e de la physique quantique et des neurosciences. Le second temps le silence J'ai demandĂ© Ă  chacun de se mettre en silence et de rĂ©flĂ©chir Ă  nouveau sur le dialogue qu'il avait eu avec son partenaire pour voir si, pendant qu'il Ă©tait en train de parler ou d’écouter, lui Ă©tait venu une image, une expression, un sentiment, un leur ai demandĂ© de rĂ©flĂ©chir et de choisir le point qui lui semblait important de dire Ă  l’autre. Commentaires Le silence dans le coaching systĂ©mique est la Fondation pour le dĂ©veloppement de la conscience systĂ©mique du coach. Le troisiĂšme temps 15 minutes pour chacun, pour dire Ă  l’autre ce qui lui paraĂźt important de lui dire. Le quatriĂšme temps, en public certains binĂŽmes ont partagĂ© cette derniĂšre expĂ©rience avec le reste de la salle Une femme a expliquĂ© que son partenaire lui a commentĂ© que quand elle lui a expliquĂ© sa prĂ©occupation, celui-ci se voyait coincĂ© avec son canoĂ« et a dĂ» quitter le bateau et le pousser. Elle a rajoutĂ© maintenant, je sais ce que je dois pousser pour sortir de mon problĂšme car je tourne en rond depuis trop longtemps. » Un homme a visualisĂ© un bleu particulier qu’il a vĂ©cu avec l’eau de mer, cette image a permis aux deux de trouver des pistes de femme a dit qu’elle sentait une forte pression dans son corps quand l’autre lui a parlĂ© de sa propre prĂ©occupation. Ce qui est bizarre c’est que cette pression qui venait lĂ  sans aucun motif car elle n’avait aucun lien avec cette personne ni aucune raison d’ĂȘtre touchĂ©, l’a aidĂ© Ă  se dĂ©tendre dans sa propre prĂ©occupation et l’autre dit mieux relativiser son problĂšme et le voit sous un autre angle ».4 autres binĂŽmes ont exprimĂ© que cet Ă©change d’images, ou d’expression ou de sensation leur donne des pistes d’option par rapport Ă  leur enjeu. Commentaires Le hasard fait bien les venons, nous crĂ©ons un systĂšme par hasard et par hasard certains trouvent des solutions en rapport avec ses propres coaching systĂ©mique, nous appelons cela les rĂ©sonnances systĂ©miques. Toutefois, je vous invite Ă  la grande prudence et Ă  toute votre humilitĂ©. En effet, ce n’est pas parce qu’il se passe quelque chose dans le systĂšme que c’est forcĂ©ment une piste pour le client, toutefois, partager ce qui se passe avec votre client et lui laisser le choix d’en faire ce qu’il en veut est parfois une piste bien plus exploratrice pour le client final. Quant Ă  la confĂ©rence certains ne se sont pas rendus compte de liens car tout simplement il n’y avait pas de rĂ©sonnance ou peut-ĂȘtre qu’ils le verront plus tard. A ma grande surprise nombreux Ă©changĂšrent leur coordonnĂ©es, beaucoup restĂšrent pour parler. A 22h45, nous Ă©tions encore quelques-uns Ă  commenter ce qui c’était passĂ©. CONCLUSIONS Aujourd'hui, a tout cela, nous lui donnons le nom de conscience systĂ©mique. La conscience systĂ©mique, se sont des synapses qui sont créés ou dĂ©veloppĂ©s dans notre cerveau. Si nous regardons des enfants agir, nous pouvons constater qu’ils agissent souvent avec cette conscience, je pense que nous l’avons oubliĂ©e. J'ai terminĂ© la confĂ©rence en donnant trois exemples de comment cette conscience systĂ©mique a permis Ă  des clients de dĂ©velopper des pistes et de mettre en place des plans d’actionsLors d'une sĂ©ance de coaching, alors que l’équipe aborde un nouveau thĂšme sur la gestion des stocks de la PME », le coach systĂ©mique sent une pression que ni lui ni l'Ă©quipe n’a l’habitude d’avoir. En raison de cette pression, il regarde tout le monde et se rend compte que juste Ă  ce moment-lĂ , tout le monde regarde ailleurs, seule une personne regarde le centre. Le coach systĂ©mique dit Ă  cette personne si vous aviez quelque chose d'important Ă  dire pour l’équipe et vous savez que tout le monde, y compris le PDG, vont vous Ă©couter sans vous juger, qu’est-ce qu’il est important de dire pour permettre Ă  l’entreprise d’avoir une gestion de stock bien au-delĂ  de votre objectif ? ». La personne a parlĂ© pendant un long moment, personne ne l’a interrompue. S’en est suivi des Ă©changes, ils ont pris la dĂ©cision la plus importante pour permettre Ă  la PME de sortir de la crise. Le hasard n’existe pas, ces regards diffĂ©rents de d’habitude, cette pression diffĂ©rente de d’habitude ne sont pas venus lĂ  par hasard et le coach Ă©tait lĂ  avec eux pour quelque dirigeant est dans une impasse face Ă  son enjeu, son coach systĂ©mique lui a posĂ© une question. Le dirigeant est dans son silence cherchant des pistes, des options et en mĂȘme temps ne semble pas trouver. Au mĂȘme instant, Ă  l’extĂ©rieur de la salle, dans le couloir, une personne frappe Ă  une autre porte avec insistance. Ce tambourinage ne perturbe pas le coach systĂ©mique, mais le client lĂšve les yeux, il fait une gestuelle en souriant. Le coach systĂ©mique se rend compte de cette synchronicitĂ© et lui dit Je ne sais pas si ça a un lien mais j’ai envie de te poser une question qui peut ĂȘtre stupide par rapport Ă  ton enjeu qui dois-tu appeler ? » Le client re-rentre dans son silence, celui-ci est bien plus profond. Au bout d’un moment, il regarde le coach et lui dit Quel idiot!, je veux le rĂ©soudre seul. Mais dans ce cas, je dois aller voir Untel et ensemble, nous obtiendrons plus loin et plus vite ». Le coach systĂ©mique accompagne un comitĂ© de direction d’une grande sociĂ©tĂ©. Au cours du coaching et Ă  partir de ce que dit le CODIR, le coach, ne sait pas pourquoi, lui vient l’image de son arriĂšre-grand-mĂšre. Pour information, il n’a que de trĂšs vague souvenirs de son arriĂšre-grand-mĂšre, car il Ă©tait un jeune enfant, il n’avait certainement pas pensĂ© Ă  elle depuis peut-ĂȘtre 20 ou 30 ans. Il voit son arriĂšre-grand-mĂšre derriĂšre la fenĂȘtre et le mot isolĂ©e » lui vient en mĂȘme temps. Il ne sait pas pourquoi, cette image lui est venue, mais il a saisi et pose la question avec humour Ă  l’équipe car cette image l’amuse Qui doit sortir de son isolement dans votre entreprise? » La question a eu un effet choc car il s’est créé un grand silence et l’un des dirigeants a dit NOUS ». L'Ă©quipe a pris des dĂ©cisions qui permettent un changement culturel en dĂ©veloppant des valeurs comme la flexibilitĂ©, la transparence, la responsabilitĂ©, le CODIR a placĂ© le client final au centre de toutes les dĂ©cisions et les collaborateurs ont amĂ©liorĂ© leurs performances. Si vous aussi vous voulez dĂ©velopper votre conscience systĂ©mique et par la mĂȘme votre compĂ©tence de coach Pour permettre Ă  vos clients et Ă  vous-mĂȘme d’ĂȘtre plus efficace, Pour permettre Ă  vos clients de changer de cadre de rĂ©fĂ©rences Pour permettre Ă  vos clients de se donner de vĂ©ritables plans d’actions qu’ils mettrons en Ɠuvre, Si vous ĂȘtes coach, vous pouvez vous inscrire aux groupes de supervision qu’anime Claude Arribas sur Montpellier et Toulouse il reste quelques places en cliquant sur ce lien Deux Groupes de Supervision SystĂ©mique OrĂ©sentiel en occitanie et Distanciel en Zoom. Bien Arribas06 82 69 70 83
\n\nle hasard n existe pas c est dieu
Lecomplotisme nie le hasard, mais ce n’est pas la mĂȘme chose que quand des chrĂ©tiens nient le hasard. Pour les premiers une source malveillante ou perverse nous cache des choses, tandis Pourquoi cela m’est arrivĂ© ? C’est une question que tout le monde se pose lorsqu’on fait face Ă  des circonstances dĂ©sagrĂ©ables. Pourquoi ? Pourquoi cela m’arrive ? Pourquoi des accidents surviennent ? Pourquoi on vous dĂ©couvre une maladie grave ? Pourquoi vous perdez votre emploi ? Pourquoi votre business ne fonctionne plus ? Certains y voient un moyen qu’utilise Dieu pour vous mettre Ă  l’épreuve
 Pire, d’autres y voient une punition de Dieu . Le Dieu d’Amour serait-il rĂ©duit » Ă  cela ? En rĂ©alitĂ© le hasard n’existe pas Si le hasard n’existe pas, quelle est la cause de ce qui m’arrive ? En rĂ©alitĂ© lorsqu’on pose cette question, Pourquoi cela m’est arrivĂ© ? » on cherche une cause. Rien n’arrive par hasard. Il y a toujours une cause. C’est ce que de nombreuses personnes nomment la loi de cause Ă  effet. La cause de tout Ă©vĂšnement fĂącheux rĂ©side en nous-mĂȘme. Oui, je sais c’est dur Ă  entendre et encore plus difficile Ă  admettre. Nos pensĂ©es nĂ©gatives, nos craintes, nos peurs, tout cela va crĂ©er des circonstances dĂ©favorables dans notre vie. Parfois, on est obnubilĂ© par la recherche la cause. MĂȘme si cela peut ĂȘtre intĂ©ressant cela n’est pas particuliĂšrement utile. Ce qui est important c’est de comprendre le fonctionnement et de ne plus le subir. L’histoire de la flĂšche Cela me fait penser Ă  une histoire bouddhiste. Celle de la flĂšche. Un homme est frappĂ© d’une flĂšche empoisonnĂ©e ; son entourage appelle un mĂ©decin pour extraire la flĂšche et appliquer un remĂšde. Le blessĂ© dit alors au mĂ©decin Je ne permets pas que tu extraies la flĂšche avant que je sache quel est ton clan, ton nom, ta famille, ton village, tes pĂšre et mĂšre et ton Ăąge. Je veux savoir de quelle montagne provient la flĂšche, quelle est la nature de son bois et de ses plumes, qui a fabriquĂ© la pointe de la flĂšche, et quel en est le fer ; ensuite je veux savoir si l’arc est en bois de la montagne ou en corne d’animal ; enfin je veux savoir d’oĂč provient le remĂšde et quel est son nom. AprĂšs que j’aurai appris toutes ces choses, je te permettrai d’extraire la flĂšche et d’appliquer le remĂšde. » Pensez-vous que cet homme pourra connaĂźtre toutes ces choses avant que le poison de la flĂšche est fait son effet ? Bien sĂ»r que non ! Ne soyez pas comme cette homme, le plus important c’est de connaĂźtre le chemin qui mĂȘme Ă  la victoire sur la douleur, et non pas ses origines ou ses symptĂŽmes. Ne perdez pas trop de temps Ă  chercher la cause. L’effet est arrivĂ© d’une cause du passĂ©. Et le passĂ© est passĂ© !! La vie est faite pour qu’on la vive. Nous sommes sur terre pour nous dĂ©velopper, pour grandir. Il nous est arrivĂ© quelque chose de dĂ©sagrĂ©able , Et alors ? Peut-on y faire quelque chose ?Peut-on revenir sur le passĂ© ? Non. Alors tournons-nous vers l’endroit oĂč nous allons passer le reste de notre vie L’avenir. Faites le silence intĂ©rieur et Ă©coutez L’Univers, la Force suprĂȘme, Le grand architecte, l’Energie, Dieu encore une fois donnez-lui le nom que vous voulez cherche Ă  nous faire rĂ©aliser ce qui est bon pour notre vie. Mais attention, il ne fera rien POUR nous, il fera A TRAVERS nous. Nous devons ĂȘtre Ă  son Ă©coute. Comment faire ? Faites le silence intĂ©rieur. ArrĂȘtez de courir dans tous les sens aprĂšs je ne sais quelle chimĂšre. Posez-vous, respirez, concentrez-vous sur l’air qui entre et qui sort de vos narines et Ă©coutez. Il n’y a pas de prĂ©destination ou de destin car nous avons toujours le libre arbitre de nos choix. Personne ne nous oblige Ă  avoir des pensĂ©es nĂ©gatives, des peurs, des craintes, de la haine, de la rancune ou de la jalousie. Nous pouvons choisir la bontĂ©, la gentillesse, l’altruisme, les pensĂ©es positives, la joie, le rire, le pardon et bien sĂ»r, le plus puissant l’Amour. N’accusez donc personne de ce qui vous arrive. De par votre façon de penser vous l’avez attirĂ©. Ne culpabilisez pas, ce n’est pas grave. Maintenant vous connaissez le bon chemin, il suffit de le prendre. La loi de l’Univers trouvera toujours la solution la mieux adaptĂ©e Ă  votre situation, soyez en certain. LĂąchez prise, soyez confiant en l’avenir et bien sĂ»r, soyez toujours positif. Et maintenantPour vous aider, je vous propose mon livre CONFIANCE EN SOI ET SECURITE FINANCIERESachez que vous ne concrĂ©tiserez pas votre rĂȘve par hasard, mais en appliquant des stratĂ©gies prĂ©cises. C'est gratuit pour l'instant. Profitez-en avant que je change d'avis... Eneffet, l’athĂ©e qui pose cette question commence par affirmer que Dieu n’existe pas, avant de dire que s’il n’existe pas, c’est justement parce qu’il y a du mal dans le monde, car autrement Dieu empĂȘcherait ce mal. Il pose donc une incompatibilitĂ© entre l’existence de Dieu et l’existence du mal, et, puisqu’il constate que
1 Voila est ce que le hasard existe en islam? Je ne parle pas des jeux d'hasard mais la vie en general. Le hasard existe t-il vraiment? Merci 2 Voila est ce que le hasard existe en islam? Je ne parle pas des jeux d'hasard mais la vie en general. Le hasard existe t-il vraiment? Merci Salam Le hazard n existe pas en Islam, tout ce qui arrive , arrive par la volontĂ©e d Allah, sinon a quoi servirai Dieu ? 3 Salam Le hazard n existe pas en Islam, tout ce qui arrive , arrive par la volontĂ©e d Allah, sinon a quoi servirai Dieu ? Comment appel tu la conjugaison des milliards de libres arbitres humains ? 4 Comment appel tu la conjugaison des milliards de libres arbitres humains ? Le Libre arbitre c'est une interprĂ©tation humaine de ce qu'il ne sait pas Ă  l'avance, dieu par contre le sait. 5 Salam Le hazard n existe pas en Islam, tout ce qui arrive , arrive par la volontĂ©e d Allah, sinon a quoi servirai Dieu ? Ok donc tout ce qui arrive arrive par la volontĂ© d'allah c'est bien sa? Mais il n'y a pas de libre arbitre alors non? 6 Comment appel tu la conjugaison des milliards de libres arbitres humains ? Tu marches et tu te fais percuter par une voiture, l enquete definira toujours une cause anormal dans ce phenomene. il n y a jamais, jamais, jamais une chose due au hazard, ce ne sont que des effets papillions d autres evenements precedents 7 Salam Le hazard n existe pas en Islam, tout ce qui arrive , arrive par la volontĂ©e d Allah, sinon a quoi servirai Dieu ? A juger? Car s'il juge ce qui n'est advenu que de part sa volontĂ©, qui juge-t-il? Nous? Ou alors lui-mĂȘme puisque nous avons agi selon sa volontĂ©...? 8 Voila est ce que le hasard existe en islam? Je ne parle pas des jeux d'hasard mais la vie en general. Le hasard existe t-il vraiment? Merci Le hasard est une donnĂ©e un peu paradoxale.. Ou bien on choisit de se placer dans la soumission absolue, et on vit sa vie comme une fatalitĂ©, dans le fatalisme et le maktoub.. Ou bien on se dit que notre destin nous offre plusieurs voies diffĂ©rentes, avec son libre arbitre, en mesurant les consĂ©quences induites par cette dĂ©cision... rien n'arrive par hasard et on te dit que ça n'existe pas dans l'islam...si Dieu nous a donnĂ© la pensĂ©e, et une intelligence, c'est pour s'en servir, donc la notion du hazard s'oppose Ă  l'islam... 9 A juger? Car s'il juge ce qui n'est advenu que de part sa volontĂ©, qui juge-t-il? Nous? Ou alors lui-mĂȘme puisque nous avons agi selon sa volontĂ©...? Si tu arrives a lever tes deux pieds et a rester en l air 30 secondes je croierai au hazard, ce n est pas le cas rassure moi ? pour moi le hazard si il exitait serait une force qui serait superieur a celle de Dieu, car cette force interfererait dans le programme de Dieu, donc Dieu serait victime de cela 10 A juger? Car s'il juge ce qui n'est advenu que de part sa volontĂ©, qui juge-t-il? Nous? Ou alors lui-mĂȘme puisque nous avons agi selon sa volontĂ©...? Dieu nous a laissĂ© le libre arbitre quoi que il yab beaucoup de choses ecrites concernant la destinee de chacun de nous et c'est subsequemment aux choix que nous faisons que nous allons ĂȘtre juges .Telle est la volontĂ© de dieu et personne ne la changera ni creature humaine demoniaque , bestiale ou celeste .pour faire court dieu est juste et ne s'amusera pas Ă  faire rentrer de bons croyants Ă  l'enfer 11 Si tu arrives a lever tes deux pieds et a rester en l air 30 secondes je croierai au hazard, ce n est pas le cas rassure moi ? pour moi le hazard si il exitait serait une force qui serait superieur a celle de Dieu, car cette force interfererait dans le programme de Dieu, donc Dieu serait victime de cela Le hasard, ce n'est pas aller Ă  l'encontre des lois de la physique. Je reste avec au moins un pied au sol parce que je n'ai pas le choix. Mais dĂšs le moment que je peux choisir ce que suppose le libre arbitre, mon choix n'est pas censĂ© ĂȘtre dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© par dieu, sinon ce n'est plus un choix. Alors de deux chose l'une je choisi et je peux Ă©ventuellement rĂ©pondre de ce choix si je suis jugĂ©, ou alors je n'ai fait mĂȘme sans le savoir que ce que dieu avait dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© pour moi, et alors il ne peut dĂ©cemment pas me juger responsable... Pour mes 30 secondes en l'air, je te rassure, je n'ai jamais dĂ©passĂ© 29... centiĂšmes! 12 Le Libre arbitre c'est une interprĂ©tation humaine de ce qu'il ne sait pas Ă  l'avance, dieu par contre le sait. si il connait a l'avance tous , pourquoi perdre du temps avec le jugement dernier ? 13 Dieu nous a laissĂ© le libre arbitre quoi que il yab beaucoup de choses ecrites concernant la destinee de chacun de nous et c'est subsequemment aux choix que nous faisons que nous allons ĂȘtre juges .Telle est la volontĂ© de dieu et personne ne la changera ni creature humaine demoniaque , bestiale ou celeste .pour faire court dieu est juste et ne s'amusera pas Ă  faire rentrer de bons croyants Ă  l'enfer Donc ce n'est pas dieu qui dĂ©cide de mes choix, c'est ça? 14 si il connait a l'avance tous , pourquoi perdre du temps avec le jugement dernier ? Je me suis toujours posĂ© cette question. Mettons un terme Ă  tout cela, et que ceux qui ne sont mĂȘme pas encore nĂ©s soient jugĂ©s, puisque dieu sait les bĂȘtises qu'ils font-feront-ont fait on ne sait plus trop ce qui est passĂ© prĂ©sent et futur dans tout ça 15 Tu marches et tu te fais percuter par une voiture, l enquete definira toujours une cause anormal dans ce phenomene. il n y a jamais, jamais, jamais une chose due au hazard, ce ne sont que des effets papillions d autres evenements precedents Mais justement le hasard c’est le mot pour parler de l’effet papillon 16 si il connait a l'avance tous , pourquoi perdre du temps avec le jugement dernier ? Completement d'accord 17 Je me suis toujours posĂ© cette question. Mettons un terme Ă  tout cela, et que ceux qui ne sont mĂȘme pas encore nĂ©s soient jugĂ©s, puisque dieu sait les bĂȘtises qu'ils font-feront-ont fait on ne sait plus trop ce qui est passĂ© prĂ©sent et futur dans tout ça on est devant le summum de l'absurditĂ© et de la contradiction 18 Le hasard, ce n'est pas aller Ă  l'encontre des lois de la physique. Je reste avec au moins un pied au sol parce que je n'ai pas le choix. Mais dĂšs le moment que je peux choisir ce que suppose le libre arbitre, mon choix n'est pas censĂ© ĂȘtre dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© par dieu, sinon ce n'est plus un choix. Alors de deux chose l'une je choisi et je peux Ă©ventuellement rĂ©pondre de ce choix si je suis jugĂ©, ou alors je n'ai fait mĂȘme sans le savoir que ce que dieu avait dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© pour moi, et alors il ne peut dĂ©cemment pas me juger responsable... Pour mes 30 secondes en l'air, je te rassure, je n'ai jamais dĂ©passĂ© 29... centiĂšmes! Justement, c ets pour cela que le hazard n a rien a voir avec le libre arbitre, j explique, admettons que tu arrive a un enbranchement, tu te dis je prend la voie de droite et hop tu tombe sur un ami que tu voulais voir justement ! Admettons que tu aurait pris la voie de gauche et hop tu serait tomber sur ce meme ami que tu voulais voir !!! ou est le hazard ? le hazard ne peut pas decider de mettre ton ami devant toi, sinon le hazard serait une entitĂ© intelligente et dans certains cas, elle ferait de sale blagues ! 19 Justement, c ets pour cela que le hazard n a rien a voir avec le libre arbitre, j explique, admettons que tu arrive a un enbranchement, tu te dis je prend la voie de droite et hop tu tombe sur un ami que tu voulais voir justement ! Admettons que tu aurait pris la voie de gauche et hop tu serait tomber sur ce meme ami que tu voulais voir !!! Comment sais-tu que je serais aussi tombĂ© sur ce mĂȘme ami en prenant Ă  gauche? Sachant que dans un cas il viendrait de chez lui, dans l'autre cas il viendrais de la ville... Il faut vite changer son passĂ© si je change d'avis... HeraleS Ă  dit ou est le hazard ? le hazard ne peut pas decider de mettre ton ami devant toi, sinon le hazard serait une entitĂ© intelligente et dans certains cas, elle ferait de sale blagues ! Le hasard ne "dĂ©cide" rien. Il arrive ce qui arrive. Et j'aurais donc trĂšs bien pu "manquer" mon ami... 20 Donc ce n'est pas dieu qui dĂ©cide de mes choix, c'est ça? non mais il attend ce que tu vasc choisir 21 Comment sais-tu que je serais aussi tombĂ© sur ce mĂȘme ami en prenant Ă  gauche? Sachant que dans un cas il viendrait de chez lui, dans l'autre cas il viendrais de la ville... Il faut vite changer son passĂ© si je change d'avis... Le hasard ne "dĂ©cide" rien. Il arrive ce qui arrive. Et j'aurais donc trĂšs bien pu "manquer" mon ami... Mdrr bah oui, lol, mais tu aurais manquer ton ami parceque tu serait soit en retard, soit en avance, donc chaque a chaque cause sa consequence 22 si il connait a l'avance tous , pourquoi perdre du temps avec le jugement dernier ? telle est sa volontĂ© on peut rien mais c'est ainsi que dieu a faconnĂ© le monde et a voulu etre juste dans ses jugements 23 telle est sa volontĂ© on peut rien mais c'est ainsi que dieu a faconnĂ© le monde et a voulu etre juste dans ses jugements A moins que le mĂ©li-mĂ©lo entre libre arbitre choix des hommes et prĂ©dĂ©termination dĂ©termination de tout par dieu ne soit que la consĂ©quence des erreurs des hommes Ă  vouloir attribuer Ă  dieu plus qu'il ne faut? Un savant va parfois trop loin, ça arrive. 24 Voila est ce que le hasard existe en islam? Je ne parle pas des jeux d'hasard mais la vie en general. Le hasard existe t-il vraiment? Merci Dans la vision de l'ĂȘtre humain, bien des Ă©vĂšnements semblent contingents. Le monde lui-mĂȘme est-il contingent ? On est un peu Ă  l'affrontement de deux philosophies distinctes l'essentialisme et l'existentialisme. Dans la premiĂšre, l'essence prĂ©cĂšde l'existence, et la contingence a sa place. Dans la seconde, l'existence prĂ©cĂšde l'essence je suis plutĂŽt de cet avis-lĂ , tout comme Heidegger et Sartre. Tout comme ces auteurs, je prĂ©fĂšre ne pas trop m'avancer sur la contingence et me contenter d'admettre que l'ĂȘtre est, tout simplement. Descartes Ă©tait du premier avis, quant Ă  lui. 25 dieu est tout puissant ca c'est irrefutable seulement les gens ne comprennent pas que dieu est juste et ne jettera jamais quelqu'un en enfer s'il fait de bonnes actions .Il sait tout oui mais n'intervient pas pourque l'on soit responsable de nos choix voilĂ  26 Dans la vision de l'ĂȘtre humain, bien des Ă©vĂšnements semblent contingents. Le monde lui-mĂȘme est-il contingent ? On est un peu Ă  l'affrontement de deux philosophies distinctes l'essentialisme et l'existentialisme. Dans la premiĂšre, l'essence prĂ©cĂšde l'existence, et la contingence a sa place. Dans la seconde, l'existence prĂ©cĂšde l'essence je suis plutĂŽt de cet avis-lĂ , tout comme Heidegger et Sartre. Tout comme ces auteurs, je prĂ©fĂšre ne pas trop m'avancer sur la contingence et me contenter d'admettre que l'ĂȘtre est, tout simplement. Descartes Ă©tait du premier avis, quant Ă  lui. vous avez relevĂ© lĂ  une polemique interessante vous nous parlez de l'existentialisme athee chez sartre regardez celui de kierkegarrd qui est plein de foi juste Ă  mediter 27 dieu est tout puissant ca c'est irrefutable Admettons. Certains en doutent. Mais comme je dis, admettons. altruiste Ă  dit seulement les gens ne comprennent pas que dieu est juste et ne jettera jamais quelqu'un en enfer s'il fait de bonnes actions . Encore faut-il que ces bonnes actions soient de la volontĂ© de cette personne. Donc fruit de ses choix, de son libre arbitre. altruiste Ă  dit Il sait tout oui mais n'intervient pas pourque l'on soit responsable de nos choix voilĂ  Donc, cela revient Ă  dire que ce n'est pas dieu qui dĂ©cide de ce qu'on va faire. Mais il est censĂ© savoir d'avance ce que l'on va faire, donc ce qu'on va faire est dĂ©jĂ  "Ă©crit". A quoi sert donc cette masacrade de vie aprĂšs laquelle nous serons jugĂ©s, si dieu sait dĂ©jĂ  quel sera le jugement? Il n'a qu'Ă  juger sur ce qui est dĂ©jĂ  Ă©crit... 28 vous avez relevĂ© lĂ  une polemique interessante vous nous parlez de l'existentialisme athee chez sartre regardez celui de kierkegarrd qui est plein de foi juste Ă  mediter Son nom a Ă©tĂ© citĂ© quelques fois dans mes cours de philo sur la thĂ©orie de la connaissance. A vrai dire, on avait plutĂŽt travaillĂ© sur du Husserl et Heidegger, mais je m'y intĂ©resserai par curiositĂ©. Merci Ă  vous ! 29 Admettons. Certains en doutent. Mais comme je dis, admettons. Encore faut-il que ces bonnes actions soient de la volontĂ© de cette personne. Donc fruit de ses choix, de son libre arbitre. Donc, cela revient Ă  dire que ce n'est pas dieu qui dĂ©cide de ce qu'on va faire. Mais il est censĂ© savoir d'avance ce que l'on va faire, donc ce qu'on va faire est dĂ©jĂ  "Ă©crit". A quoi sert donc cette masacrade de vie aprĂšs laquelle nous serons jugĂ©s, si dieu sait dĂ©jĂ  quel sera le jugement? Il n'a qu'Ă  juger sur ce qui est dĂ©jĂ  Ă©crit... ce n'est pas une mascarade ce qui est ecrit c'est tu naĂźtras chez telle famille , ton empploi , ta femme , est ce que tu seras sterile ou pas le jour de ton mariage , le rouge de ta mort c'est c super ecrit mais ce qui n'est pas ecrit c'est ce que toi tu feras libre arbitre et sur lequel tu vas ĂȘtre juge exemple tu es devant une femme mariee qui te fait des avances tu as le choix soit la fornication et c'est un point negatif que tu recoltes soit tu t'abstiens et tu recoltes 10 points c'est toujours 10 bonnes actions contre une seule mauvaise action dans un seul acte c'est juste un exemple pour illustrer yen a d'autres quelqu'un qui veut se bagarrer avec toi tu le frappes iu tu le tues ou restes stoiques tout celĂ  depend de toi voilĂ  monsieur godless 30 ce n'est pas une mascarade ce qui est ecrit c'est tu naĂźtras chez telle famille , ton empploi , ta femme , est ce que tu seras sterile ou pas le jour de ton mariage , le rouge de ta mort c'est c super ecrit mais ce qui n'est pas ecrit c'est ce que toi tu feras libre arbitre et sur lequel tu vas ĂȘtre juge exemple tu es devant une femme mariee qui te fait des avances tu as le choix soit la fornication et c'est un point negatif que tu recoltes soit tu t'abstiens et tu recoltes 10 points c'est toujours 10 bonnes actions contre une seule mauvaise action dans un seul acte c'est juste un exemple pour illustrer yen a d'autres quelqu'un qui veut se bagarrer avec toi tu le frappes iu tu le tues ou restes stoiques tout celĂ  depend de toi voilĂ  monsieur godless Si mon emploi, ma femme, c'est Ă©crit, je ne peux pas les choisir? Le jour de mon mariage, je ne peux pas le choisir? Ca fait pourtant partie "de ce que je ferai", donc censĂ© aussi dĂ©pendre de mon libre arbitre... Non? Je doute que dieu compte par points de bonus et points de malus. C'est rabaisser dieu au niveau d'un vulgaire petit comptable je n'ai rien contre les comptables!!! . C'est bien plus valorisant de lire dans les coeurs. Dieu faisant de petits comptes d'apoticaire, vraiment, c'est trĂšs humain comme vision... 31 Mdrr bah oui, lol, mais tu aurais manquer ton ami parceque tu serait soit en retard, soit en avance, donc chaque a chaque cause sa consequence Herales, une question peut-ĂȘtre indiscrĂšte, as-tu Ă©tĂ© sanctionnĂ© pour ne pas participer Ă  un autre forum que "le forum Islam" ? Personnellement, je ne crois pas t'avoir vu assister Ă  une discussion sur un autre forum 32 ca lui plaĂźt c'est bien je l'encourage a continuer 33 telle est sa volontĂ© on peut rien mais c'est ainsi que dieu a faconnĂ© le monde et a voulu etre juste dans ses jugements C’est juste de crĂ©er des hommes et des femmes souvent faible , de crĂ©er le diable pour les dĂ©tourner du droit chemin , de leurs faire croire qu’ils ont le choix alors que leurs sentences est dĂ©jĂ  prĂȘte , de les faire jouer a un jeu auquel ils n’ont jamais demandĂ© a participer , d’envoyer des maladies et des catastrophes pour les faire souffrir ?????? On a pas la mĂȘme notion de la justice 34 Herales, une question peut-ĂȘtre indiscrĂšte, as-tu Ă©tĂ© sanctionnĂ© pour ne pas participer Ă  un autre forum que "le forum Islam" ? Personnellement, je ne crois pas t'avoir vu assister Ă  une discussion sur un autre forum Sisi, j ai deja discuter sur d autres section de ce forum, j ai meme des amis lol, pas beaucoup mais j en ai 35 Sisi, j ai deja discuter sur d autres section de ce forum, j ai meme des amis lol, pas beaucoup mais j en ai Il vaut mieux avoir plus d'amis que d'ennemis. Je ne m'inquiĂšte pas pour toi, vu les discussions engagĂ©es, tu ne peux qu'avoir de bons amis. Personnellement, que ce soit toi oĂč d'autres bladinautes de ce forum islam, je trouve trĂšs enrichissant la plupart des posts qui sont postĂ©s sur ce forum

lamarque du hasard ; or ne peut-on pas dire, aussi bien que tout a l'heure, qu'il n'y a pas de dépendance rationnelle entre l'échelle décimale et le rapport a mesurer \ Evidemment on pouvait adopter toute autre base de numération, et en ce sens les deux causes sont indépendantes ; mais il existe cependant un lien special entre tous les rapports rationnels et le systÚme de

Raymond Lull a vĂ©cu au 13° a pu Ă©tudier le judaĂŻsme, l'islam et le est mort lapidĂ© par des musulmans. Dans le prologue du Livre du Gentil et des trois Sages, l'auteur dĂ©clare qu'il s'adresse Ă  tous, et en particulier aux laĂŻcs qui ne connaissent ni la philosophie ni la thĂ©ologie. On peut avec intĂ©rĂȘt mettre ce texte en corrĂ©lation avec ce qui se passe actuellement en France et dans le monde. Certaines choses changent, d'autres ne changent choses sont intemporelles, d'autres des invariants de l' livre[Les trois sages parlent alors. Ils prouvent, de façon trĂšs cohĂ©rente, l'existence de Dieu par des raisons d'ordre philosophique, thĂ©ologique et Ă©thique. Leur discours ne s'Ă©loigne pas de la mĂ©thode recommandĂ©e par Dame Intelligence. Ils s'accordent sur leur monothĂ©isme commun. Le gentil est philosophe; les trois sages, eux-mĂȘmes philosophes, doivent donc fonder leur dĂ©monstration sur des idĂ©es communes Ă  eux qui connaissent Dieu et au gentil qui l'ignore. Il suffit qu'il y ait entente sur une idĂ©e. Cette idĂ©e, c'est l'argument ontologique, propre Ă  saint Anselme de la fin du xie siĂšcle, selon lequel Dieu est le bien surĂ©minent, tel que rien de plus grand ne se puisse penser. Les sages posent en effet la nĂ©cessitĂ© de l'existence rĂ©elle de l'ĂȘtre par excellence, Ă  la suite de Dame Intelligence qui a Ă©noncĂ© en des termes anselmiens les conditions du premier arbre or, l'agencement de l'arbre des vertus incréées, coessentielles de Dieu, ne conditionne-t-il pas prĂ©cisĂ©ment les autres arbres? Les trois sages montrent que l'ĂȘtre par excellence ne saurait exister sans possĂ©der coessentiellement les vertus du premier arbre considĂ©rĂ©es, elles aussi, absolument. L'Ăąme, dont ils prouvent ensuite l'immortalitĂ©, tend Ă  rĂ©aliser au plus haut degrĂ© de perfection possible les vertus dont elle a l'idĂ©e. Parmi les fleurs du premier arbre, l'amour est l'amour du propre ĂȘtre, Ă©tant et devenant; c'est le penchant opposĂ© Ă  la tendance au nĂ©ant, hĂ©ritage nĂ©cessaire de toute crĂ©ature finie, selon Lulle, qui angoisse le gentil.]Du premier arbre1. BontĂ© et grandeurLe sage dit – C'est une Ă©vidence pour l'entendement humain que le bien et la grandeur s'accordent avec l'ĂȘtre, car plus le bien est grand, mieux il s'accorde avec l'essence ou la vertu, ou avec les deux. Le mal et la petitesse, contraires au bien et Ă  la grandeur, s'accordent avec le non-ĂȘtre, car plus le mal est grand, plus il s'accorde avec le plus petit ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi et si le contraire Ă©tait vrai, chacun prĂ©fĂšrerait naturellement le non-ĂȘtre Ă  l'ĂȘtre et le mal au bien, et au plus grand bien chacun prĂ©fĂšrerait le moindre, et le moins grand ĂȘtre au plus grand ĂȘtre, ce qui n'est pas vrai, comme la raison le dĂ©montre Ă  l'entendement humain et comme la vue corporelle le manifeste dans les choses visibles1.– Seigneur, dit le sage au gentil, vous constatez que tout le bien qui est dans les plantes, dans les choses vivantes et dans tous les autres objets de ce monde est limitĂ© et fini. Si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait qu'aucun bien ne s'accorderait avec l'ĂȘtre infini et que tout le bien existant s'accorderait avec l'ĂȘtre fini et limitĂ©; et l'ĂȘtre infini et le non-ĂȘtre s'accorderaient. Or le bien fini s'accorde avec le non-ĂȘtre et le bien infini s'accorde avec le plus grand ĂȘtre, et ceci est vrai parce que l'infinitude et la grandeur s'accordent ainsi il est signifiĂ© et dĂ©montrĂ© que si le bien fini, qui est moindre et qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, est en l'ĂȘtre, l'existence d'un ĂȘtre infini, qui est en l'ĂȘtre, est beaucoup plus nĂ©cessaire, de façon incomparable. Et ce bien, bel ami, est notre Seigneur Dieu, qui est souverain bien et tous les biens, sans l'ĂȘtre duquel s'ensuivraient toutes les contradictions Grandeur et Ă©ternité– Si l'Ă©ternitĂ© n'Ă©tait rien, nĂ©cessairement il conviendrait que tout ce qui existe ait un commencement; et si tout ce qui existe avait un commencement, il s'ensuivrait que le commencement serait commencement de lui-mĂȘme; et ainsi, bel ami, dit le sage au gentil, vous voyez que la raison n'accepte pas cela, car il faut que tout ce qui a un commencement prenne son commencement d'une chose qui n'a ni commencement ni fin, qui est le Dieu de gloire, que nous vous dĂ©signons par ces paroles Vous voyez que le ciel est mobile et entoure la terre, jour et nuit; or, il faut que tout ce qui est mobile soit limitĂ© et fini quantitativement; et ainsi vous voyez que la quantitĂ© de ce monde est finie. Or, comme l'Ă©ternitĂ© ne s'accorde ni avec un commencement ni avec une fin, car, si elle avait commencement et fin, elle ne pourrait ĂȘtre Ă©ternitĂ©, pour cette raison il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ© s'accorde beaucoup mieux avec la grandeur infinie qu'avec le monde qui est fini et limitĂ© en quantitĂ©. Et ainsi, comme la quantitĂ© du monde s'accorde avec la limitation, elle s'accorde avec le commencement; et elle s'accorderait avec la fin, c'est-Ă -dire avec le non-ĂȘtre, si elle n'Ă©tait pas soutenue par la grandeur Ă©ternelle et infinie qui lui a donnĂ© son commencement. Or, comme il en est ainsi, donc il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ©, qui s'accorde mieux avec la grandeur infinie qu'avec la grandeur finie, est le Dieu que nous EternitĂ© et pouvoir– Il est certain que l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent avec l'ĂȘtre, car, si ce qui est Ă©ternel n'avait pas le pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel, il s'ensuivrait que par dĂ©faut de pouvoir il ne serait pas Ă©ternel. Et si l'Ă©ternitĂ© n'avait pas par son propre pouvoir l'Ă©ternitĂ© de l'ĂȘtre et si elle n'Ă©tait pas soutenue en son ĂȘtre par un pouvoir Ă©ternel, il s'ensuivrait qu'un plus grand pouvoir serait dans les choses qui ont un commencement que dans ce qui est Ă©ternel, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu, qui est Ă©ternel par son propre pouvoir d'oĂč sortent influence et grĂące pour les Ăąmes des hommes et pour les anges d'une durĂ©e gentil rĂ©pondit en disant qu'il Ă©tait possible que le monde fĂ»t Ă©ternel et qu'il eĂ»t de lui-mĂȘme pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel. Mais le sage dĂ©truisit son raisonnement en lui disant que, de mĂȘme que le monde par dĂ©faut de pouvoir manquait d'avoir la quantitĂ© infinie, de mĂȘme par dĂ©faut de pouvoir il Ă©tait Ă©vident que sa quantitĂ© Ă©tait terminĂ©e et finie, Ă  la diffĂ©rence de l'Ă©ternitĂ© qui n'a ni fin ni Pouvoir et sagesseIl est vrai que pouvoir et sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre; car, sans pouvoir, la sagesse n'aurait pas le pouvoir d'ĂȘtre. Or, ainsi que le pouvoir et la sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre, leurs contraires, c'est-Ă -dire le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance, s'accordent avec le non-ĂȘtre. Car, s'ils s'accordaient avec l'ĂȘtre, il s'ensuivrait que le pouvoir et la sagesse s'accorderaient avec le non-ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, naturellement les choses qui ont pouvoir et sagesse dĂ©sireraient avoir dĂ©faut de pouvoir et ignorance, afin d'avoir l'ĂȘtre; et cela n'est pas vrai. Donc, si le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance sont dans l'ĂȘtre, ils ne sauraient s'accorder avec le non-ĂȘtre; combien davantage il convient que le pouvoir et la sagesse aient l'ĂȘtre en une chose oĂč il n'y a ni dĂ©faut de pouvoir ni ignorance. Cette chose est Dieu, car en toutes les autres choses il y a dĂ©faut de pouvoir parfait et de parfaite Sagesse et amour– Sagesse et amour s'accordent avec l'ĂȘtre, car, plus la sagesse sait dans l'ĂȘtre, plus l'amour peut aimer cet ĂȘtre. D'une autre maniĂšre, la sagesse et l'amour sont en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre, lorsque la sagesse sait l'ĂȘtre que l'amour n'aime pas et lorsque la sagesse sait telle chose que l'amour ne voudrait pas qu'elle sĂ»t et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est digne d'ĂȘtre aimĂ©e n'est pas aimĂ©e par l'amour et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est indigne d'ĂȘtre aimĂ©e est aimĂ©e par l' autre maniĂšre, la sagesse et l'amour ne s'accordent pas dans l'ĂȘtre, car, ce que la sagesse ne peut savoir, l'amour peut l'aimer par la lumiĂšre de la foi; et la sagesse saura par une volontĂ© mesurĂ©e telle chose qu'elle ne peut savoir par une trop grande ferveur ni par une trop petite volontĂ©. Or, comme la sagesse et l'amour s'accordent avec l'ĂȘtre et se contrarient dans l'ĂȘtre, une telle sagesse et un tel amour doivent ĂȘtre dans l'ĂȘtre humain. Combien plus il convient qu'ils aient l'ĂȘtre dans une chose en laquelle ils s'accordent et ne s'opposent pas! Cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que la sagesse et l'amour ne s'accorderaient pas mieux avec l'ĂȘtre dans lequel ils ne peuvent s'opposer, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel ils peuvent s'opposer. Et comme cela est impossible, cette impossibilitĂ© prouve que Dieu Amour et perfection– L'amour et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre. L'ĂȘtre et la perfection s'accordent; le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent. Si le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent avec l'ĂȘtre et l'accomplissement chez l'homme et les autres crĂ©atures de ce monde, combien plus encore, de façon incomparable, faut-il que l'ĂȘtre et la perfection s'accordent en ce qui Ă©chappe au non-ĂȘtre et au dĂ©faut! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'ĂȘtre et la perfection ne pourraient s'accorder en rien sans leurs contraires, Ă  savoir le non-ĂȘtre et le dĂ©faut. Or cela est impossible; et cette impossibilitĂ© dĂ©montre Ă  l'entendement humain que Dieu est celui en qui le non-ĂȘtre et le dĂ©faut ne sont pas et en qui sont l'ĂȘtre et la perfection. Chez l'homme et chez toutes les autres choses il y a du non-ĂȘtre, car il y eut un temps oĂč elles ne furent point, et il y a en elles des dĂ©faillances, car leur achĂšvement n'est pas total. Mais il y a en elles une certaine perfection, parce qu'elles sont dans l'ĂȘtre et, par rapport au non-ĂȘtre, leur ĂȘtre est l'amour et la perfection ne pouvaient s'accorder chez aucun ĂȘtre sans le non-ĂȘtre et le dĂ©faut, il appartiendrait Ă  la nature de l'amour d'aimer autant le dĂ©faut que la perfection, car sans dĂ©faut il ne pourrait avoir ni l'ĂȘtre ni la perfection. Et cela n'est pas vrai. Il vous est donc ainsi signifiĂ© que Dieu est, en qui l'amour, l'ĂȘtre et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre, sans non-ĂȘtre et sans dĂ©faut. Et si l'amour et la perfection s'accordent en l'ĂȘtre affectĂ© de quelque privation, c'est-Ă -dire de non-ĂȘtre et de dĂ©faut, c'est par l'influence, c'est-Ă -dire par l'abondance, de Dieu qui s'accorde avec l'ĂȘtre et la perfection, sans non-ĂȘtre et sans les six fleurs susdites nous avons prouvĂ© et signifiĂ© l'ĂȘtre de Dieu, et, en prouvant l'ĂȘtre de Dieu, nous avons prouvĂ© qu'en lui sont les fleurs susdites, sans lesquelles Dieu ne pourrait avoir l'ĂȘtre. Parce qu'il est Dieu, il s'ensuit par nĂ©cessitĂ© que les fleurs sont ses vertus. Ainsi, de mĂȘme que nous avons prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu par les fleurs susdites, Ă©galement nous pourrions prouver cela par les autres fleurs de l'arbre. Mais, comme nous voulons rendre ce livre le plus court qu'il est possible et comme nous avons Ă  prouver la rĂ©surrection, pour cela il ne convient pas que nous dĂ©veloppions par les autres fleurs de cet arbre des exemples de l'ĂȘtre de Dieu. Et par cinq fleurs de cet arbre nous voulons prouver la rĂ©surrection, laquelle nous pourrions prouver par les autres fleurs qui sont en l'arbre. Mais, en ce qui concerne l'essence de Dieu, nous ne disons pas que les fleurs du premier arbre aient aucune diversitĂ©; mais, en ce qui nous concerne, il est vrai qu'elles se montrent de diverses façons Ă  notre BontĂ© et Ă©ternité– La bontĂ© de Dieu est Ă©ternelle et l'Ă©ternitĂ© de Dieu est la bontĂ© de Dieu. Or, comme l'Ă©ternitĂ© est un beaucoup plus grand bien que ce qui n'est pas Ă©ternel, si Dieu a créé le corps de l'homme pour ĂȘtre perdurable, la plus grande bontĂ© est la fin et c'est pourquoi Dieu a créé le corps de l'homme, et ce ne serait pas le cas si le corps avait une fin qui fĂ»t le non-ĂȘtre et pouvait ne plus ĂȘtre. Or, comme c'est le cas, si le corps de l'homme ressuscite et dure toujours aprĂšs la rĂ©surrection, la bontĂ© de Dieu et son Ă©ternitĂ© seront manifestĂ©es dans la plus grande noblesse et dans la plus grande Ɠuvre qui soient. Et selon les conditions des arbres, il convient que la plus grande noblesse soit reconnue en Dieu, et c'est pourquoi il convient de façon nĂ©cessaire, selon la divine influence Ă©ternelle, qu'il soit ordonnĂ© que par cette influence viennent grĂące et bĂ©nĂ©diction sur le corps humain, par lesquelles il ait rĂ©surrection et soit perdurable pour Grandeur et pouvoir– Dans la nature la grandeur et le pouvoir s'accordent, puisque naturellement un grain de semence redevient l'herbe ou l'arbre de son espĂšce; mais il ne redevient pas cet arbre mĂȘme, mais un autre arbre. La mĂȘme chose se produit dans la gĂ©nĂ©ration des hommes, des animaux et des oiseaux, car naturellement l'homme vient d'un homme et d'une femme par gĂ©nĂ©ration, et un animal d'un autre, mais il ne redevient pas ce mĂȘme homme, qui est mort, mais un autre homme et un autre animal. Si la nature avait un si grand pouvoir que ce mĂȘme homme, ce mĂȘme animal et ce mĂȘme arbre qui sont morts puissent redevenir vivants, elle aurait un plus grand pouvoir que celui qu'elle a effectivement. Si Dieu ne ressuscitait pas ce mĂȘme homme qui est mort, il ne dĂ©montrerait pas que son pouvoir est plus grand que celui de la nature; comme son pouvoir est plus grand que celui de la nature, s'il n'agissait pas pour que son pouvoir fĂ»t jugĂ© comme plus grand que celui de la nature, ce serait contraire Ă  son pouvoir mĂȘme, Ă  son amour, Ă  sa perfection, Ă  sa bontĂ© et Ă  sa sagesse, et aux autres fleurs des arbres, ce qui ne peut convenir. Ainsi est-il manifestĂ© que la rĂ©surrection aura lieu et que ton corps mĂȘme ressuscitera pour manifester que Dieu a un plus grand pouvoir que la le gentil eut entendu ces paroles, il se remĂ©mora les autres dĂ©monstrations susdites; son Ăąme qui Ă©tait tourmentĂ©e commença Ă  s'apaiser et son cƓur commença Ă  se rĂ©jouir. C'est pourquoi il demanda au sage si les bĂȘtes et les oiseaux ressusciteraient. Et le sage rĂ©pondit nĂ©gativement, car les bĂȘtes ni les oiseaux n'ont de raisonnement ni de libre arbitre; s'ils ressuscitaient, Dieu agirait contre sa justice et sa sagesse, et cela est contraire aux conditions des EternitĂ© et sagesse– Selon ce que nous avons dĂ©jĂ  dit, Ă©ternitĂ© et pouvoir s'accordent, et pouvoir et sagesse s'accordent. C'est pourquoi il convient par nĂ©cessitĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent, car, si elles se contrariaient en Dieu, il faudrait que l'Ă©ternitĂ© fĂ»t contre le pouvoir qui s'accorde avec la sagesse et que la sagesse fĂ»t contre l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec le pouvoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent; par cet accord se manifeste que Dieu se sait lui-mĂȘme Ă©ternellement sage en justice; car, s'il se savait injuste, il ne pourrait pas se savoir Ă©ternellement sage. Les hommes mauvais sont nombreux et Dieu ne les punit pas en ce monde; les saints hommes sont nombreux en ce monde, par leur amour de Dieu et par leurs Ɠuvres de charitĂ© et de justice, Ă  faire pĂ©nitence et Ă  supporter la faim, la soif, la chaleur, le froid, les persĂ©cutions et la mort et ils ne sont pas rĂ©compensĂ©s en ce monde. Telle est la signification de la rĂ©surrection de mĂȘme que l'homme est ce qu'il fait en ce monde de bien ou de mal, de mĂȘme la justice doit rĂ©compenser ou punir ce qui est de l'homme; l'homme ne serait pas tel sans son corps d'homme et la justice ne serait pas rendue Ă  l'homme si elle ne tenait pas compte du corps de l'homme. Alors la justice ne s'accorderait pas avec les fleurs de cet arbre et les fleurs seraient contraires les unes aux autres, si la rĂ©surrection n'Ă©tait Pouvoir et amour– Seigneur, dit le sage au gentil, autant l'amour qui est en l'homme veut vouloir, autant il peut aimer; mais autant il peut vouloir, autant il ne peut avoir. Ainsi est-il dĂ©montrĂ© que son vouloir peut plus aimer qu'avoir ce qu'il veut aimer. Or, si en l'homme le pouvoir et l'amour s'accordaient, de sorte que tout ce que la volontĂ© pouvait vouloir, elle pouvait l'avoir, il s'ensuivrait qu'un plus grand accord et une plus grande perfection et une plus grande Ă©galitĂ© seraient en l'homme, ce qui ne s'accorde pas avec le fait que le vouloir n'a pas le pouvoir d'avoir tout ce qu'il peut vouloir. Comme le plus grand accord, la plus grande perfection et la plus grande Ă©galitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre que les plus petits accord, perfection et Ă©galitĂ©, il s'ensuit que, si dans l'ĂȘtre il y a plus petit accord, perfection et Ă©galitĂ©, il y a aussi plus grands accord, perfection et Ă©galitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait une incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus grand, la perfection et l'Ă©galitĂ©, et une meilleure compatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus petit, le dĂ©faut et l'inĂ©galitĂ©, ce qui est impossible. Car, si cela Ă©tait possible, le plus grand et le non-ĂȘtre s'accorderaient, et le plus petit et l'ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement, ce qui ne convient pas. Par cet inconvĂ©nient est signifiĂ© qu'il faut que soit nĂ©cessairement une chose, en laquelle le pouvoir et l'amour s'accordent en Ă©galitĂ© et en laquelle l'amour puisse vouloir et avoir tout ce que le pouvoir peut vouloir; et cette chose il faut bien qu'elle soit seulement Dieu, car aucune des autres choses ne pourrait avoir autant qu'elle peut Sagesse et perfection– Plus parfaite est l'Ɠuvre, plus elle donne une grande signification de la sagesse du maĂźtre qui l'a faite. Si Dieu a créé l'homme dans l'intention qu'il ressuscitĂąt et qu'il durĂąt, Dieu a eu en crĂ©ant l'homme une plus noble intention que s'il l'avait créé dans l'intention qu'il ne fĂ»t pas durable. Et plus noble est l'intention, plus elle dĂ©montre une grande Ɠuvre. Et par la grandeur et la noblesse de l'Ɠuvre est plus fortement signifiĂ©e la plus grande sagesse du maĂźtre. Et comme, selon la condition du premier arbre, on doit donner la plus grande noblesse Ă  Dieu et que par cette plus grande noblesse est signifiĂ©e la rĂ©surrection, pour cela la rĂ©surrection est prouvable et le sage eut prouvĂ© au gentil que Dieu Ă©tait et avait en lui les fleurs du premier arbre et qu'il convenait que la rĂ©surrection fĂ»t, alors un autre sage commença Ă  prouver les mĂȘmes choses par le deuxiĂšme arbre, et il en choisit quelques fleurs pour prouver les mĂȘmes choses que le premier sage avait prouvĂ©es par le premier deuxiĂšme arbre1. BontĂ© et foi– La foi est une chose bonne, car par la foi l'homme croit et aime ce que l'entendement ne peut comprendre; et si la foi n'Ă©tait pas, l'homme n'aimerait pas, puisqu'il ne comprendrait pas. Or, comme l'homme ne peut comprendre toutes choses et comme l'entendement est ordonnĂ© Ă  comprendre par la foi, pour cette raison par la foi l'homme aime ce qu'il ne comprend pas, et, lorsqu'il aime et ne comprend pas quelque chose, il dĂ©sire le comprendre. C'est pourquoi, ce qu'il dĂ©sire comprendre, il le comprend, ce qu'il ne ferait pas s'il ne le dĂ©sirait pas. Ainsi il est Ă©vident que la bontĂ© et la foi s'accordent. Car l'incroyance qui ne croit pas en la vĂ©ritĂ© que l'entendement ne peut comprendre est chose mauvaise, puisqu'elle est contraire Ă  la foi qui est chose bonne; ainsi est signifiĂ© que, si Dieu est, la foi qui croit en lui en est plus grande et meilleure et l'incroyance qui ne croit pas en lui en est plus petite et pire. Et l'opposition entre la foi et l'incroyance est plus grande que celle qui serait, si Dieu n'Ă©tait pas. Comme, selon la condition du cinquiĂšme arbre, la plus grande opposition qui soit entre la vertu et le vice s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus petite, pour signifier la plus grande vertu et le plus grand vice, puisque la vertu est plus aimable et le vice plus haĂŻssable, ainsi est signifiĂ© et manifestĂ© que Dieu est; car, si Dieu n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que ce pour quoi la vertu et le vice s'accordent le moins et se diffĂ©rencient, s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. S'ils ne s'opposaient plus et ne se diffĂ©renciaient plus, la vertu ne serait pas si aimable et le vice ne serait pas si haĂŻssable. Comme ce qui rend la vertu plus aimable et le vice plus haĂŻssable s'accorde avec l'ĂȘtre et le contraire avec le non-ĂȘtre, ainsi Dieu se manifeste Ă  l'entendement humain, pour lequel l'ĂȘtre divin de la foi et le contraire de la foi sont les plus diffĂ©rents et les plus Grandeur et espĂ©rance– Plus grande est l'espĂ©rance de l'homme en Dieu, plus signifiante est l'espĂ©rance qu'en Dieu il y a grandeur de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice et des autres vertus qui conviennent Ă  Dieu. Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur qui est en ces vertus susdites, en l'espĂ©rance ne serait pas multipliĂ©e la grandeur d'avoir l'espĂ©rance en les vertus de Dieu, mais il s'ensuivrait que plus grande serait l'espĂ©rance de l'homme en les vertus de Dieu, plus dissemblable et contraire aux vertus de Dieu serait son espĂ©rance. Et il s'ensuivrait Ă©galement un autre inconvĂ©nient, car l'espĂ©rance s'accorderait quantitativement plus grandement avec ce qui n'est pas et plus petitement avec ce qui est, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a la grandeur, c'est-Ă -dire infinitĂ© de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice; et par la grandeur est signifiĂ© en Dieu l'ĂȘtre de ces mĂȘmes vertus, car sans elles il ne pourrait y avoir la grandeur EternitĂ© et charité– A l'homme il convient d'avoir la charitĂ©, c'est-Ă -dire l'amour de Dieu, parce que Dieu est Ă©ternel. Si l'homme est ressuscitĂ© et si, par l'influence de l'Ă©ternitĂ© de Dieu, l'homme est Ă©ternellement durable dans la gloire, plus aimable est l'Ă©ternitĂ© de Dieu par la charitĂ© que l'homme a pour Dieu, qui ne serait pas si l'homme n'Ă©tait pas ressuscitable et Ă©tait fini. Car la plus grande concordance qui soit entre l'Ă©ternitĂ© et la charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon la condition de cet arbre; et la plus petite concordance, contraire Ă  la plus grande, s'accorde avec le non-ĂȘtre; et ĂȘtre et charitĂ© s'accordent, et s'accordent non-ĂȘtre et faussetĂ©, afin que soit manifestĂ©e la rĂ©surrection, sans laquelle la charitĂ© et l'Ă©ternitĂ© ne signifieraient pas une si grande concordance entre Dieu et la crĂ©ature, comme elles le font, si la rĂ©surrection Pouvoir et justice– Pouvoir et justice s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©; ainsi Dieu pourrait juger Ă©ternellement la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, comme il pourrait la juger Ă©ternellement, si la crĂ©ature Ă©tait sans fin. Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, cela signifierait que, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, Dieu ne pourrait user de sa justice sur elle Ă©ternellement. Or, pour signifier que Dieu pourrait user de sa justice Ă©ternellement sans commencement sur la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre Ă©ternelle sans commencement, la sagesse, la volontĂ©, la perfection et les autres vertus divines ont ordonnĂ© que la rĂ©surrection soit et que la justice ait le pouvoir de conserver le corps Ă©ternellement, mĂȘme s'il est en proie aux tourments, et qu'il dure, afin que sur lui s'exerce la justice. Car le pouvoir et la justice de Dieu seront bien mieux dĂ©montrables, selon les conditions des arbres, par le fait mĂȘme que la rĂ©surrection est Sagesse et prudence– Prudence est la libertĂ© du cƓur qui sait et veut choisir le bien et Ă©viter le mal, ou choisir le plus grand bien et Ă©viter le plus petit mal. Comme la prudence s'accorde avec la vertu par la propriĂ©tĂ© susdite, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre la sagesse et les vertus, sans que la sagesse ait l'occasion d'ĂȘtre sage par le choix du bien et par l'Ă©viction du mal, ou par le choix du plus grand bien et par l'Ă©viction du plus petit mal! Car le choix opposĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre, et le dĂ©faut d'Ă©ternitĂ© avec la prudence. Mais bien que la prudence s'accorde avec le non-ĂȘtre et avec l'imperfection, la prudence est. Or, si la prudence est, combien plus il convient que la sagesse soit, en laquelle il n'y a pas de concordance de non-ĂȘtre ni d'imperfection. Car, si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse et la perfection ne s'accorderaient pas avec l'ĂȘtre, et que la prudence et l'imperfection s'accorderaient avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible, puisque ce qui est de moindre noblesse s'accorde alors mieux avec l'ĂȘtre que ce qui est de plus grande noblesse, alors que l'ĂȘtre et la majeure noblesse s'accordent et que s'accordent le non-ĂȘtre et la moindre noblesse. Et comme il en est ainsi, il est signifiĂ© que la sagesse est dans l'ĂȘtre, laquelle sagesse est Dieu, car nulle autre sagesse n'est sans l'imperfection qui s'accorde avec le Amour et force– Dans le cƓur de l'homme s'accordent amour et force, car par l'amour le cƓur est anobli, rendu fort contre la mĂ©chancetĂ© et la tromperie que n'aime pas l'amour qui aime la courtoisie et la sincĂ©ritĂ©. Si l'amour rend le cƓur de l'homme si fort et noble contre les vices, alors que l'homme est une crĂ©ature mortelle et a en lui beaucoup de faiblesses, combien plus il convient que soit en Dieu l'amour, par lequel Dieu aime le bien et Ă©vite le mal! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'homme serait plus fort en amour, en haine et en force que Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain qu'en Dieu est l' Perfection et tempĂ©rance– TempĂ©rance est au milieu de deux extrĂȘmes; ainsi il est signifiĂ© que la tempĂ©rance peut s'accorder avec l'imperfection, pour autant qu'il est possible que pour l'intempĂ©rance il n'y ait pas de milieu entre les deux extrĂȘmes susdits. Or, si la tempĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre et avec la perfection, Ă©tant limitĂ©e au milieu de deux extrĂȘmes opposĂ©s entre eux et opposĂ©s Ă  elle, combien plus il convient qu'aucune perfection ne soit sans se situer entre des extrĂȘmes et sans ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur et en les autres fleurs du premier arbre! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre en Ă©tant entre deux extrĂȘmes qui s'accordent avec l'imperfection et avec le non-ĂȘtre, que la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e la perfection qui est Dieu, laquelle ne s'accorde Ă  nulle autre chose si ce n'est Ă  corps humain, dans la mesure oĂč il a un commencement et est mortel, se trouve au milieu du commencement et de la fin. Si le corps n'est pas ressuscitĂ©, la tempĂ©rance s'accordera avec la moindre perfection, et elle s'accorderait avec la plus grande perfection, si la rĂ©surrection Ă©tait. Et si la tempĂ©rance Ă©tait avec la plus grande perfection, elle donnerait la plus grande signification de la perfection de Dieu qui l'a créée. Car il faut que la signification qui donne la plus grande dĂ©monstration de la perfection de Dieu puisse ĂȘtre accordĂ©e et aimĂ©e; ainsi il convient que la rĂ©surrection soit chose dĂ©montrable et troisiĂšme arbre1. BontĂ© et gloutonnerieL'autre sage dit – BontĂ© et gloutonnerie s'opposent dans l'ĂȘtre en qui elles se trouvent; car la bontĂ© conserve l'ĂȘtre et la gloutonnerie le corrompt; mais elles se trouvent en un mĂȘme sujet. Si la bontĂ© qui est une vertu et la gloutonnerie qui est un vice s'accordent avec l'ĂȘtre humain, combien plus il convient que la bontĂ© soit en une chose oĂč il n'y ait aucun vice et oĂč ne puisse ĂȘtre aucun vice. Si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre le bien et le mal, comme cela est le cas si le bien est dans une chose oĂč le mal n'est pas. Le fait que soit accordĂ©e la plus grande opposition qui soit entre le bien et le mal donne la signification que Dieu est, car, si Dieu n'Ă©tait rien, il y aurait une moindre opposition entre le bien et le mal. Et si l'ĂȘtre s'accorde mieux avec la moindre opposition entre le bien et le mal, il est possible que le bien et le mal puissent ĂȘtre une mĂȘme chose, ce qui est impossible et signifie que Dieu Grandeur et luxure– Plus grande est la luxure, plus grand est le pĂ©chĂ©; et plus grand est le pĂ©chĂ©, plus il est en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la chastetĂ© ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre ni la luxure avec le non-ĂȘtre, ce qui ne convient pas. Par cette incompatibilitĂ© est signifiĂ©e que la grandeur est en Dieu; car si la grandeur peut ĂȘtre dans la luxure et dans le pĂ©chĂ©, qui s'accordent avec le non-ĂȘtre, combien plus il convient que la grandeur divine soit en Dieu, qui s'accorde avec l'ĂȘtre!Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur de la justice, qui pourrait punir l'homme de sa grande luxure? Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, en qui serait punie la grande luxure? Et si en l'homme il peut y avoir grande injustice Ă  cause de sa grande luxure, combien plus peut ĂȘtre en Dieu une grande justice Ă  cause de sa grande bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection! Comme il en est ainsi, pour toutes ces raisons susdites, tu sauras, gentil, qu'il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu la grandeur et que la rĂ©surrection est Ă  venir. Si tel n'Ă©tait pas le cas, s'ensuivraient toutes les incompatibilitĂ©s EternitĂ© et avarice– Avarice et largesse sont opposĂ©es, et largesse et Ă©ternitĂ© s'accordent; c'est pourquoi avarice et Ă©ternitĂ© sont opposĂ©es. Si la rĂ©surrection est, la justice de Dieu punira corporellement et spirituellement et Ă©ternellement, sans fin, l'homme avare qui est mort en pĂ©chĂ© d'avarice; et si la rĂ©surrection n'est pas, la justice de Dieu ne le punira que spirituellement. La plus grande punition est Ă  la fois corporelle et spirituelle, et non pas seulement spirituelle; aussi, pour que la punition soit plus grande et que l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent mieux contre la faute et l'avarice, est signifiĂ©e la n'Ă©tait pas nĂ©cessaire que les vertus de Dieu s'accordent mieux contre les vices qui sont en l'homme, il s'ensuivrait que la concordance entre les vertus de Dieu et les vices qui sont en la crĂ©ature ne serait pas une chose impossible, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il y a une signification nĂ©cessaire au fait qu'il y a concordance entre les vertus de Dieu contre les vices qui sont en l' Pouvoir et mĂ©lancolie– La mĂ©lancolie n'aime pas le bien commun et le bien particulier; c'est pourquoi la mĂ©lancolie est contraire Ă  la charitĂ© qui aime le bien commun et le bien particulier. Et, parce que pouvoir et charitĂ© s'accordent, il convient que le pouvoir et la mĂ©lancolie ne s'accordent pas; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la charitĂ© ne s'accorderait pas avec le pouvoir ou qu'il ne serait pas en contradiction avec la mĂ©lancolie. Et comme pouvoir et charitĂ© s'accordent et que pouvoir et mĂ©lancolie ne s'accordent pas, si la mĂ©lancolie a le pouvoir de ne pas aimer le bien et a le pouvoir d'aimer le mal, qui est contraire au bien, combien plus il convient Ă  la charitĂ©, elle qui a le plus grand accord avec le pouvoir, qu'elle puisse aimer le bien sans pouvoir aimer le mal! Or, comme une telle charitĂ© et un tel pouvoir ne peuvent ĂȘtre en nulle autre chose si ce n'est en Dieu, pour cela Dieu est dĂ©montrable, puisqu'il convient que soient en lui le pouvoir et la charitĂ©, en qui ils ne pourraient ĂȘtre sans que Dieu ne Sagesse et orgueil– Orgueil et ignorance s'accordent, car l'homme orgueilleux, quand il dĂ©sire ĂȘtre plus honorĂ© et plus noble par orgueil, est alors plus vil et mĂ©prisĂ© par les gens. Et ainsi ignorance et orgueil s'accordent. Parce que l'orgueil s'accorde avec l'ignorance qui est le contraire de la sagesse, il y a opposition entre la sagesse et l'orgueil. Or, comme l'ignorance s'accorde avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre et la sagesse avec la grandeur et l'ĂȘtre, il est ainsi signifiĂ© que la sagesse est dans un ĂȘtre en lequel ne puissent ĂȘtre l'orgueil ni l'ignorance; car, si cela n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse ne s'accorderait pas mieux avec l'ĂȘtre qu'avec l'orgueil et l'ignorance. Or, comme la sagesse ne peut s'accorder avec aucune chose oĂč il y a possibilitĂ© d'ignorance, sinon avec l'ĂȘtre oĂč il y a perfection de bontĂ©, pouvoir et amour, ainsi il est signifiĂ© qu'en Dieu est la Amour et envie– Amour et justice s'accordent et, comme l'envie s'accorde avec l'injustice, qui est contraire Ă  la justice, ainsi il y a incompatibilitĂ© entre l'amour et l'envie. Or, comme l'amour est le bien et l'envie est le mal, il convient de leur reconnaĂźtre la plus grande opposition, puisque le bien et le mal sont les plus grands contraires. ReconnaĂźtre une telle opposition est reconnaĂźtre qu'il y a la plus grande concordance entre l'amour et la justice, contre l'envie et l'injustice. Et c'est reconnaĂźtre que l'homme a un plus grand mĂ©rite en ayant un plus grand amour et justice et une plus grande faute en ayant une plus grande envie et injustice. Or, nier la rĂ©surrection, c'est nier la plus grande concordance de l'amour et de la justice et le plus grand mĂ©rite et la plus grande faute et la plus grande peine. Comme nier ces choses n'est pas conforme aux conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la rĂ©surrection Ă  l'intelligence Perfection et colĂšre– ColĂšre et charitĂ© sont contraires, et la charitĂ© et la perfection s'accordent. D'oĂč il s'ensuit que la perfection et la colĂšre sont contraires. Car, si elles ne l'Ă©taient pas, il s'ensuivrait que la charitĂ© et la colĂšre s'accorderaient; et si elles s'accordaient, il serait possible que deux contraires fussent une mĂȘme chose, ce qui est impossible. Car, si des choses diffĂ©rentes qui s'accordent ne peuvent pas ĂȘtre une mĂȘme chose, tant elles sont et demeurent diffĂ©rentes, mĂȘme si elles s'accordent et n'ont aucune opposition, combien moins peuvent ĂȘtre une mĂȘme chose des choses diffĂ©rentes, opposĂ©es et qui ne s'accordent pas! Et si la charitĂ© et la colĂšre pouvaient ĂȘtre une mĂȘme chose, parce que la colĂšre ne serait pas contraire Ă  la perfection, il s'ensuivrait qu'il serait possible que la charitĂ© et la colĂšre et que la charitĂ© et la perfection fussent Ă©galement en accord et en dĂ©saccord d'ĂȘtre une mĂȘme chose dans le sujet. Or, comme dans le sujet, la perfection et la charitĂ© créée s'accordent par maniĂšre de conjonction, et que la charitĂ© et la colĂšre se dĂ©saccordent par maniĂšre de disjonction, ainsi il est signifiĂ© que la perfection et la colĂšre signifient la rĂ©surrection. Car, si la rĂ©surrection est, plus la colĂšre s'oppose Ă  la perfection de Dieu, plus la colĂšre, Ă  cause de l'imperfection avec laquelle elle s'accorde, sera punie, ce qui ne serait pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et plus grande sera la punition de la colĂšre, parce qu'elle s'accorde avec le contraire de la perfection, plus fortement sera dĂ©montrĂ©e la perfection de Dieu. Or, si Dieu n'agissait pas pour que sa perfection fĂ»t davantage dĂ©montrĂ©e, ce serait contraire Ă  sa perfection mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© et signifiĂ© au gentil les raisons susdites par le troisiĂšme arbre, alors l'autre sage commença Ă  les prouver par le quatriĂšme quatriĂšme arbre1. Foi et espĂ©rance– MatiĂšre et forme et gĂ©nĂ©ration s'accordent en pluralitĂ© et en unitĂ©. En pluralitĂ©, par maniĂšre de diffĂ©rence, laquelle diffĂ©rence est entre matiĂšre et forme; en unitĂ©, elles s'accordent, car elles composent par la gĂ©nĂ©ration un corps et une substance. Mais matiĂšre et forme et corruption s'accordent en pluralitĂ© et en destruction d'unitĂ©. En pluralitĂ© elles s'accordent, en tant que matiĂšre et forme sont diverses; en destruction d'unitĂ© elles s'accordent, en tant que la matiĂšre et la forme se sĂ©parent; par cette sĂ©paration le corps est annihilĂ© et devient non-ĂȘtre. Or, parce qu'il en est ainsi, si Dieu est en l'ĂȘtre, foi et espĂ©rance s'accordent mieux en pluralitĂ© et en unitĂ© en pluralitĂ©, parce qu'en chacune se prouve plus grande et plus noble vertu, si Dieu est, que si Dieu n'est rien; en unitĂ©, parce qu'unies elles s'unissent mieux pour avoir un mĂȘme objet, si Dieu est, que si Dieu n'est pas. Et parce que l'ĂȘtre s'accorde mieux avec ce avec quoi s'accordent mieux l'unitĂ© et la pluralitĂ©, et parce que le non-ĂȘtre ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et la pluralitĂ©, et parce que le contraire de l'unitĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre contre l'ĂȘtre, ainsi est signifiĂ© qu'il est nĂ©cessaire qu'il en soit ainsi pour que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre, laquelle chose est Dieu sans l'ĂȘtre de qui elles ne pourraient aussi bien s'accorder qu'elles le font. Et elles s'accorderaient mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, si Dieu Ă©tait nulle chose. Car la foi, en croyant que Dieu est, et l'espĂ©rance, en ayant confiance en Dieu, sont plus grandes qu'elles ne le seraient si la foi ne croyait pas en Dieu et si l'espĂ©rance n'avait pas confiance en Dieu. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et l'espĂ©rance seraient plus grandes en prenant un objet qui ne serait pas dans l'ĂȘtre qu'en prenant un objet qui est dans l'ĂȘtre. Comme cela est impossible, pour la raison que ce qui n'est rien ne peut pas ĂȘtre une plus noble vertu que ce qui est, ainsi est manifestĂ© que Dieu est. Car s'il n'y avait pas en lui noblesse et multiplication de vertus, il s'accorderait mieux avec ce qui n'est rien qu'avec ce qui est, et cela n'est pas EspĂ©rance et charité– EspĂ©rance espĂšre par charitĂ© et charitĂ© aime par espĂ©rance. LĂ  oĂč l'espĂ©rance est plus grande, il convient que soit plus grande la charitĂ©; plus fortement l'homme aime ce en quoi il a confiance, plus grande est son espĂ©rance. Comme il en est ainsi, il est manifestĂ© que, de mĂȘme que les yeux du corps voient grĂące Ă  la transparence de l'air, de mĂȘme spirituellement l'espĂ©rance use de sa propriĂ©tĂ© grĂące Ă  la charitĂ©, et la charitĂ© grĂące Ă  l'espĂ©rance. Si en l'homme, oĂč peut ĂȘtre le contraire de l'espĂ©rance et de la charitĂ©, il y a l'espĂ©rance avec laquelle il s'accorde et la charitĂ© avec laquelle il s'accorde, combien plus, de façon incomparable, il convient que la charitĂ© de Dieu soit en Dieu avec qui elle s'accorde, c'est-Ă -dire bontĂ©, grandeur et les autres fleurs du premier arbre! Et si en Dieu la charitĂ© s'accorde avec ces fleurs, il s'ensuit qu'elles sont en Dieu et que la charitĂ© y est; et si les fleurs n'Ă©taient pas en Dieu, la charitĂ© serait plus noble en l'homme qu'en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© qu'il y a en Dieu des vertus sans lesquelles Dieu ne pourrait pas ĂȘtre plus noble que l' le gentil entendit parler de l'espĂ©rance de cette maniĂšre, alors il demanda au sage si l'espĂ©rance est en Dieu. Et le sage rĂ©pondit en disant que l'espĂ©rance ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre en Dieu, car tout ce qui est en Dieu est Dieu; l'espĂ©rance participe de la foi qui s'accorde avec l'ignorance, c'est pourquoi la foi et l'espĂ©rance ne s'accordent pas avec l'ĂȘtre divin; car, si c'Ă©tait le cas, la perfection ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, la grandeur et les autres vertus du premier arbre, ce qui est impossible.– Comment, dit le gentil, Dieu peut-il donner l'espĂ©rance Ă  l'homme, s'il n'a pas l'espĂ©rance? Le sage rĂ©pondit – Dieu peut donner l'espĂ©rance, le corps, l'argent et d'autres choses Ă  l'homme, sans que l'homme soit les choses que Dieu lui donne ni que Dieu soit ce qu'il donne. Dans ce que l'homme donne et peut donner, il donne ce qu'il n'est pas, quand il donne de l'argent ou autres choses qui ne sont pas l'homme; tandis que Dieu peut donner des choses par maniĂšre de crĂ©ation et de possession, l'homme peut donner de l'argent, des chevaux, des chĂąteaux seulement par maniĂšre de possession. Et ainsi Dieu est excellemment au-dessus de la nature qui ne peut donner ce qu'elle n'a CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si en l'homme, qui est chose finie et en qui peut ĂȘtre le contraire de la charitĂ© et de la justice, s'accordent la charitĂ© et la justice contre la colĂšre et l'injustice, nĂ©cessairement il convient qu'en Dieu, qui est infini et en qui ne peut ĂȘtre cette opposition, la charitĂ© et la justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si la rĂ©surrection est, la charitĂ© et la justice ont la plus grande concordance en Dieu contre la colĂšre et l'injustice du pĂ©cheur, qui est coupable en Ɠuvres corporelles et spirituelles, ce qu'elles n'auraient pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu la majeure concordance, selon les conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la Justice et prudence– Justice et prudence s'accordent avec l'ĂȘtre humain, et l'ĂȘtre humain et l'Ă©ternitĂ© ne s'accordent pas, puisque l'Ă©ternitĂ© n'a ni commencement ni fin et que l'ĂȘtre humain s'accorde avec le commencement et la fin. Si Dieu n'Ă©tait rien, il conviendrait que la justice et la prudence fussent Ă©ternelles, sans l'ĂȘtre humain, ou qu'elles eussent leur commencement en elles-mĂȘmes ou en une autre chose qui aurait son commencement d'une chose qui aurait son commencement en elle-mĂȘme. Car, sans l'ĂȘtre humain, la justice et la prudence ne peuvent ĂȘtre en l'homme, parce que l'homme a un commencement et une fin, dans la mesure oĂč il est engendrĂ© et mortel, et parce qu'aucune chose ne peut avoir un commencement en elle-mĂȘme; ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, lui qui donne par crĂ©ation commencement et fin Ă  la justice et Ă  la prudence, auxquelles il donne aussi pour sujet l'ĂȘtre Prudence et force– Si Dieu est, la prudence peut savoir plus que si Dieu n'est rien. Et la force ne peut pas ĂȘtre plus grande que son contraire, si Dieu est, que si Dieu n'est rien. Car, si Dieu est, il est possible de savoir l'infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Et si Dieu n'est rien, il est impossible de savoir l'infinitĂ© des choses susdites, puisque, si Dieu n'Ă©tait rien, aucune chose ne saurait ĂȘtre connue infinie. Et parce que l'ĂȘtre et la plus grande sagesse et la force s'accordent, et que s'accordent le non-ĂȘtre et la plus petite prudence et la force, ainsi est manifestĂ© qu'en Dieu sont sagesse et force, par l'influence desquelles il y a en l'homme prudence et Force et tempĂ©rance– Si la rĂ©surrection est, le noble cƓur ne peut pas ĂȘtre plus renforcĂ© contre le pĂ©chĂ© et la faute que si la rĂ©surrection n'est pas; car il est Ă©vident que l'homme qui espĂšre la rĂ©surrection dĂ©sire le bonheur corporel sans fin dans la gloire cĂ©leste. Et parce que, plus le pĂ©chĂ© et la faute sont grands, plus ils s'accordent avec le non-ĂȘtre et plus ils sont contraires Ă  l'ĂȘtre, pour cela il est manifestĂ© qu'il convient nĂ©cessairement que soit en l'ĂȘtre ce par quoi la faute et le pĂ©chĂ© sont les plus contraires Ă  l'ĂȘtre et s'accordent mieux avec le la rĂ©surrection est, la tempĂ©rance peut ĂȘtre plus fortement au milieu de deux vices, que si la rĂ©surrection n'est pas, car l'homme dĂ©sire le bonheur corporel dans la gloire et craint la peine infernale et corporelle. Car le milieu, qui est plus expressĂ©ment et plus purement entre les deux termes qui sont les vices, est plus Ă©loignĂ© des deux extrĂȘmes que ce qui n'est pas le milieu qui n'a pas si parfaitement l'habit de la tempĂ©rance; c'est pourquoi ce par quoi la tempĂ©rance peut ĂȘtre majeure doit nĂ©cessairement ĂȘtre selon l'influence et l'ordonnance des fleurs du premier arbre et des conditions des arbres. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que le contraire de la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, que la tempĂ©rance, et que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre, que son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© par le quatriĂšme arbre les choses susdites, alors le gentil dit Ă  l'autre sage de lui prouver par le cinquiĂšme arbre que Dieu est et que la rĂ©surrection est. Mais il dĂ©sirait beaucoup savoir si Dieu est crĂ©ateur du monde ou si le monde est Ă©ternel ou non. Mais le sage lui dit que dans les autres livres lui serait manifestĂ© que Dieu est crĂ©ateur du monde et que le monde a un cinquiĂšme arbre1. Foi et gourmandiseSi Dieu n'est rien, il s'ensuit qu'il y a incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre, la nĂ©cessitĂ© et le hasard. Si Dieu n'est pas rien, le hasard s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la nĂ©cessitĂ©. Or, comme plus souvent les choses sont par nĂ©cessitĂ© que par hasard et parce que la nĂ©cessitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent et que s'accordent le hasard et le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, sans l'ĂȘtre de qui il y aurait contradiction entre les choses Dieu n'est rien, la foi croit et ne croit pas au hasard, car il n'y a rien qui la pousse Ă  croire la vĂ©ritĂ© ni qui punisse l'Ăąme pour chacune de ses fautes, de sorte que l'Ăąme, Ă©loignĂ©e de la grĂące et abandonnĂ©e, se trouve dans l'erreur. C'est pourquoi il est manifeste que c'est par la lumiĂšre de la grĂące que l'Ăąme est poussĂ©e Ă  croire en la vĂ©ritĂ© et que c'est par sa faute qu'elle ignore la vĂ©ritĂ©; ainsi il est signifiĂ© que Dieu est, lui qui par la lumiĂšre de la grĂące divine illumine l'Ăąme pour qu'elle croie en la vĂ©ritĂ© et qui Ă  cause des pĂ©chĂ©s que commet l'Ăąme l'abandonne; par cet abandon l'Ăąme est trĂšs souvent dans l'erreur, estimant qu'il s'agit de la en elle-mĂȘme, n'a pas la vertu de pouvoir croire en la vĂ©ritĂ©, car il est vrai que son entendement ne comprend pas par des raisons nĂ©cessaires la vĂ©ritĂ© en laquelle elle croit. Pour que l'Ăąme croit en vĂ©ritĂ© une chose, il convient qu'il y ait une chose plus noble que l'Ăąme, par laquelle elle soit aidĂ©e Ă  croire ce qu'elle ne peut croire par ses seuls pouvoirs; et cette chose est foi est une vertu, et la vertu et la vĂ©ritĂ© s'accordent; et la gourmandise est un vice, et le vice et la faussetĂ© s'accordent. Parce que la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ© sont contraires, ainsi la foi et la gourmandise sont contraires. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et la gourmandise s'accorderaient Ă©galement avec le hasard; et si elles faisaient cela, Ă©galement s'accorderaient la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ©. Parce que la vĂ©ritĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre et la faussetĂ© avec le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est. Par l'ĂȘtre de Dieu, la vĂ©ritĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et la faussetĂ© et le non-ĂȘtre. Par cette concordance, la foi s'accorde avec la nĂ©cessitĂ© et la gourmandise avec le hasard, et les conditions des arbres s' EspĂ©rance et luxure– Il est certain que l'espĂ©rance et les choses spirituelles s'accordent, et que la luxure et les choses corporelles s'accordent. Si en Dieu il n'y avait pas la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection qui sont des vertus spirituelles, par l'espĂ©rance qui est une vertu spirituelle l'Ăąme de l'homme aurait plus de noblesse que Dieu. Mais comme cela est impossible, il est signifiĂ© que Dieu est, en ayant les vertus susdites, sans quoi l'homme aurait la plus grande noblesse et Dieu la plus petite, ce qui n'est pas conforme aux conditions des luxure et la chastetĂ© sont contraires. Pour la chastetĂ©, l'espĂ©rance espĂšre sa rĂ©compense pour le mĂ©rite de chastetĂ©; et pour la luxure, la justice donne crainte de la peine et la peine pour la faute. Si la rĂ©surrection n'est pas, le plaisir que l'homme Ă©prouve par la luxure est plus grand que la rĂ©compense que l'homme espĂšre corporelle pour le mĂ©rite de chastetĂ©, laquelle rĂ©compense n'est rien sans la rĂ©surrection. Parce que l'espĂ©rance, qui est une vertu, s'accorde avec l'ĂȘtre, et la luxure, qui est un vice, s'accorde avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que la rĂ©surrection est, en laquelle corporellement l'homme trouvera une utilitĂ© Ă  sa chastetĂ© et trouvera une peine pour sa luxure. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'espĂ©rance et la luxure ne seraient pas si contraires. Parce que la plus grande opposition se trouve avec l'ĂȘtre et la plus petite avec le non-ĂȘtre, selon la condition de cet arbre, ainsi la rĂ©surrection est CharitĂ© et avarice– CharitĂ© et largesse s'accordent; et, parce que l'avarice est contre la largesse, pour cette raison la charitĂ© est contre l'avarice et l'avarice contre la charitĂ©. Il est plus contraire que l'avarice soit en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© est, qu'en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© n'est pas. Or, si la charitĂ© est en l'homme dans lequel peut ĂȘtre l'avarice, combien il convient que la charitĂ© soit en une chose en laquelle ne puisse ĂȘtre l'avarice! Et cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre pourrait mieux s'accorder avec son contraire qu'avec ce qui ne lui est pas contraire, ce qui est impossible. Car il est Ă©vident que dans un mĂȘme ĂȘtre un contraire s'accorde avec le non-ĂȘtre et l'autre avec l'ĂȘtre, car sinon ils ne seraient pas charitĂ© et la nature spirituelle s'accordent, et l'Ăąme par sa nature corporelle s'accorde Ă  l'avarice en elle, par ordonnance dĂ©truite de l'action et de la disposition spirituelle. Si Dieu n'Ă©tait rien, la nature corporelle suivrait mieux son corps et s'accorderait mieux avec la vĂ©ritĂ© que la nature spirituelle; et il s'ensuivrait que l'Ăąme s'accorderait avec la plus petite noblesse et le corps avec la plus grande. Car, si Dieu n'Ă©tait rien, plus souvent l'Ăąme se tromperait en pensant Ă  Dieu et Ă  l'autre monde et Ă  ce qui ne serait rien, que le corps usant des choses corporelles avec ses cinq sens corporels. Or, comme l'Ăąme est la forme et l'accomplissement du corps et que le corps est corruptible et mortel, ainsi il est dĂ©montrĂ© que l'Ăąme est plus noble que le corps; par sa plus grande noblesse elle s'accorde avec une plus grande vĂ©ritĂ© que le corps et, par cette plus grande vĂ©ritĂ©, Dieu est manifestĂ©. Sans l'ĂȘtre de Dieu, l'Ăąme ne pourrait pas s'accorder si naturellement avec l'ĂȘtre et avec la Justice et mĂ©lancolie– Le corps humain est le moyen par lequel l'Ăąme raisonnable s'accorde avec le mĂ©rite ou avec la faute; car, sans le corps, l'Ăąme ne pourrait pas avoir de mĂ©rite pour sa justice ni de faute pour sa mĂ©lancolie, puisqu'il est Ă©vident que le corps est l'instrument par lequel l'Ăąme peut user de ses vertus et peut user de ses vices. Si la rĂ©surrection est, et si Dieu rĂ©compense dans la gloire le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la justice et punit dans l'enfer le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la mĂ©lancolie, la justice de Dieu s'accorde mieux avec la justice de l'homme juste et la justice de Dieu est plus contraire Ă  l'homme mĂ©lancolique, ce qui ne serait pas le cas, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et si cette concordance s'accordait mieux avec l'ĂȘtre et n'Ă©tait pas en l'ĂȘtre, cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre, et le contraire de cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre; et chacune de ces propositions est une contradiction, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que la rĂ©surrection sera et, de cette affirmation, il ne s'ensuit aucune Prudence et orgueil– Il est plus possible que l'orgueil et le contraire de la prudence soient en l'homme, ou que parallĂšlement l'humilitĂ© et la prudence soient en lui, qu'il n'est possible que l'orgueil et la prudence soient en une pierre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas d'opposition entre les contraires susdits. Mais parce que la pierre est un corps inanimĂ©, pour cette raison il est impossible qu'il puisse y avoir en elle des oppositions de vertus et de vices; car, s'il y en avait, elle serait un corps animĂ©. Or, s'il Ă©tait impossible qu'il y eĂ»t dans l'homme imprudence et orgueil, il serait plus impossible qu'il y eĂ»t imprudence et orgueil dans la pierre. C'est pourquoi il est possible qu'en l'homme il puisse y avoir le contraire de l'imprudence et de l'orgueil. Comme il en est ainsi, et parce que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec l'ĂȘtre et leur contraire avec le non-ĂȘtre, et parce que leur contraire s'accorde accidentellement avec l'ĂȘtre, de sorte que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec le non-ĂȘtre par raison de l'accord accidentel de leurs contraires avec l'ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que, si l'orgueil et l'imprudence et la prudence et l'humilitĂ© ont des sujets en lesquels ils se trouvent, combien plus, de façon incomparable, il faut nĂ©cessairement qu'il y ait une chose en laquelle puissent ĂȘtre la sagesse et l'humilitĂ© et en laquelle ne puissent pas ĂȘtre l'imprudence ni l'orgueil! Et cette chose est Dieu. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la pierre et les corps inanimĂ©s ou animĂ©s d'une Ăąme privĂ©e de raison s'accorderaient avec la majeure noblesse et mieux avec l'ĂȘtre que l'homme, pour autant que l'ĂȘtre humain ne s'accorderait pas avec cette possibilitĂ© de vertus et de vices. Et parce que l'homme est de plus noble nature que les corps inanimĂ©s ou privĂ©s de raison, dans la mesure oĂč il peut ĂȘtre sujet aux vertus, il faut qu'il y ait une essence plus noble que l'homme, qui ait les vertus et ne puisse pas ĂȘtre sujette aux vices; et cette essence est le Dieu que nous Force et envie– La force est une vertu, et l'envie est un vice. Parce que les vertus et les vices sont contraires, ainsi la force et l'envie sont contraires. Si en Dieu il y a bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus semblable Ă  Dieu est la force que si en Dieu il n'y a aucune de ces vertus susdites. Et plus Dieu est semblable Ă  la force, plus dissemblable et plus contraire Ă  lui est l'envie. Si cela n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que la force et l'envie ne seraient pas contraires. Parce qu'elles sont contraires et parce que la force et l'envie sont plus contraires si en Dieu il y a les vertus susdites, et parce que plus la force est semblable Ă  Dieu, plus elle est contraire Ă  l'envie, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu sont les vertus du premier arbre, sans lesquelles Dieu et l'envie ne seraient pas aussi contraires qu'ils le sont et la force ne serait pas aussi contraire Ă  l'envie qu'elle l'est. Parce que la force est plus semblable Ă  Dieu et est plus contraire Ă  l'envie, et parce que Dieu est plus contraire aux vices et plus semblable aux vertus de l'homme, il est Ă©tabli selon les conditions du premier arbre que sont manifestement en Dieu la bontĂ©, la grandeur, et TempĂ©rance et colĂšre– IntempĂ©rance et colĂšre ne pourraient pas ĂȘtre dans l'Ăąme sans le corps, et l'intempĂ©rance et la colĂšre ne meurent pas dans l'Ăąme du pĂ©cheur qui meurt dans le pĂ©chĂ© en Ă©prouvant intempĂ©rance et colĂšre; car, si elles mouraient par la mort du corps, elles s'accorderaient mieux Ă  ressembler au corps qu'Ă  l'Ăąme. Et comme elles s'accordent mieux Ă  l'Ăąme qu'au corps, selon la nature corporelle et spirituelle, et comme l'Ăąme est immortelle, ainsi demeure dans l'Ăąme la faute d'intempĂ©rance et demeure la colĂšre. Et parce que le corps est la cause nĂ©cessaire de l'Ăąme, il convient que le corps soit ressuscitĂ© et qu'il soit aussi longtemps puni pour intempĂ©rance et colĂšre que l'Ăąme sera durable. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait dĂ©faut de justice et de perfection en Dieu et il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre la tempĂ©rance et l'intempĂ©rance, ni entre la charitĂ© et la colĂšre, et les conditions du premier arbre seraient dĂ©truites. Et parce que toutes ces choses seraient possibles, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, pour cette raison la rĂ©surrection est dĂ©montrĂ©e et manifestĂ©e Ă  l'intelligence les trois sages eurent prouvĂ© au gentil par les fleurs des arbres que Dieu Ă©tait et qu'il y avait en lui bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et quand ils lui eurent manifestĂ© la rĂ©surrection, alors le gentil se remĂ©mora et comprit les raisons qu'ils avaient dites et il regarda les arbres et les fleurs. AussitĂŽt la splendeur divine illumina son entendement qui demeurait dans les tĂ©nĂšbres et rĂ©conforta son cƓur par le chemin du salut. Et par la vertu de Dieu, le gentil dit ces paroles– Ah, hĂ©las, coupable que tu es! Tu as si longuement reçu les dons divins en cette prĂ©sente vie, du TrĂšs-Haut qui t'a donnĂ© d'ĂȘtre, et tu as mangĂ© et bu ses biens, et il t'a donnĂ© tes vĂȘtements, et il t'a donnĂ© les enfants et les richesses que tu as, et il t'a tenu en vie et t'a honorĂ© longuement parmi les hommes. Et toi, pas un jour ni une heure, tu ne lui as rendu grĂąces et tu n'as pas obĂ©i Ă  ses commandements! Ah, pauvre misĂ©rable! Combien tu t'es ainsi trompĂ© par l'ignorance qui a gardĂ© aveugles les yeux de ton Ăąme, et tu n'as pas connu ce Seigneur si honorable, si glorieux, digne de si grands honneurs!Quand le gentil eut dit ces paroles, il sentit son Ăąme dĂ©livrĂ©e des souffrances et de la tristesse, elle qui avait si longuement et cruellement souffert de son errement et de son incroyance. La joie et l'allĂ©gresse que le gentil Ă©prouva, qui pourrait vous les dĂ©crire? Et la bĂ©nĂ©diction qu'il exprima aux trois sages, qui pourrait vous la dire? Le gentil s'agenouilla Ă  terre et leva ses mains vers le ciel et ses yeux qui avaient Ă©tĂ© remplis de larmes et de pleurs, et d'un cƓur fervent il adora et dit– BĂ©ni soit le Dieu glorieux, pĂšre et seigneur puissant de tout ce qui est! Seigneur, je te rends grĂące de ce qu'il t'a plu te rappeler l'homme pĂ©cheur qui Ă©tait Ă  la porte de l'infinie et infernale malĂ©diction. Je t'adore, Seigneur, je bĂ©nis ton nom et je te demande pardon. En toi je place mon espĂ©rance, de toi j'espĂšre bĂ©nĂ©diction et grĂące, et plaise Ă  toi, Seigneur, que, si l'ignorance m'a fait t'ignorer, la connaissance en laquelle tu m'as mis me fasse t'aimer, t'honorer et te servir. Et dĂ©sormais, que tous les jours de ma vie et toutes mes forces corporelles et spirituelles soient uniquement ordonnĂ©s Ă  t'honorer et te louer et Ă  dĂ©sirer ta gloire et ta bĂ©nĂ©diction, et qu'il n'y ait que toi seulement dans mon cƓur!Cependant que le gentil adorait de cette maniĂšre notre seigneur Dieu, en son Ăąme vint le souvenir de sa terre, de son pĂšre et de sa mĂšre et de l'erreur et de l'infidĂ©litĂ© en lesquelles ils Ă©taient morts. Et il se souvint de tous les gens qui Ă©taient dans cette terre et qui se trouvaient sur le chemin du feu Ă©ternel, chemin qu'ils ignoraient et oĂč ils se trouvaient par dĂ©faut de le gentil se souvint de ces choses, Ă  cause de la pitiĂ© qu'il Ă©prouva pour son pĂšre et sa mĂšre et pour ses parents et tous les gens qui Ă©taient morts en cette terre et avaient perdu la gloire de Dieu, alors il pleura trĂšs intensĂ©ment et dit ces paroles aux trois sages– Ah, seigneurs sages! Vous qui bĂ©nĂ©ficiez si grandement des dons de la grĂące, comment n'avez-vous pas pitiĂ© de tant de gens qui sont dans l'erreur et qui n'ont pas connaissance de Dieu et qui ne remercient pas Dieu du bien qu'ils reçoivent de lui? Vous que Dieu a si grandement honorĂ©s sur les autres gens, pourquoi n'allez-vous pas honorer Dieu parmi les peuples oĂč Dieu est dĂ©shonorĂ©, dans la mesure oĂč ils ne l'aiment pas, ne le connaissent pas, ne lui obĂ©issent pas, ne mettent pas leur espĂ©rance en lui, ne craignent pas sa haute suzerainetĂ©? Par Dieu je vous prie, seigneurs, d'aller dans cette terre et de leur prĂȘcher, et de m'enseigner Ă  moi comment je peux honorer et servir Dieu de tout mon pouvoir. Et qu'il vous plaise de m'instruire tant que, par la grĂące de Dieu et par votre doctrine, je sache et puisse conduire sur le chemin du salut de si nombreuses gens qui se trouvent sur le chemin du feu le gentil eut dit ces paroles, chacun des trois sages lui rĂ©pondit et lui dit de se convertir Ă  sa loi et Ă  sa croyance. – Comment? dit le gentil. Vous n'ĂȘtes pas tous les trois en une seule loi et une seule croyance? – Non, rĂ©pondirent les sages, mais nous sommes diffĂ©rents en croyance et en loi, car l'un de nous est juif, l'autre est chrĂ©tien et l'autre est sarrasin. – Et qui d'entre vous, dit le gentil, a la meilleure loi, si aucune des lois n'est la vraie? Chacun des trois sages rĂ©pondit et parla l'un contre les autres, et chacun loua sa croyance et critiqua la croyance des gentil, qui entendit que les trois sages se querellaient et que chacun disait Ă  l'autre que sa croyance Ă©tait l'erreur par laquelle l'homme perdait le bonheur cĂ©leste et allait dans la peine de l'enfer, eut le cƓur encore plus rempli de colĂšre et de tristesse qu'auparavant, et il dit– Ah, seigneurs, dit-il, vous m'aviez donnĂ© tant de joie et tant d'espoir! Et quelle grande tristesse vous aviez chassĂ© de mon cƓur! Et voici que vous me plongez maintenant dans une colĂšre et une douleur plus grandes car, avant, je ne craignais pas de devoir endurer aprĂšs ma mort des tourments infinis. Et maintenant, je suis sĂ»r qu'une peine est prĂ©parĂ©e pour tourmenter mon Ăąme aprĂšs ma mort, si je ne suis pas sur le vrai chemin! Ah, seigneurs! Quel avantage ai-je Ă  avoir quittĂ© la si grande erreur en laquelle Ă©tait mon Ăąme? Mon Ăąme n'est-elle pas retombĂ©e dans de plus pĂ©nibles douleurs que les prĂ©cĂ©dentes? En disant ces paroles, le gentil ne put se retenir de pleurer, et le dĂ©sespoir en lequel il Ă©tait est le gentil demeura inconsolable et longuement son Ăąme fut torturĂ©e de douloureuses pensĂ©es; mais Ă  la fin il pria les trois sages, le plus humblement et le plus dĂ©votement qu'il put, de discuter devant lui et de lui expliquer chacun sa raison, comme il le pouvait et le savait le mieux, afin qu'il pĂ»t voir lequel d'entre eux se trouvait sur le chemin du les sages rĂ©pondirent en disant qu'ils discuteraient volontiers devant lui et que, avant mĂȘme qu'il fĂ»t venu en ce lieu, dĂ©jĂ  ils voulaient discuter pour chercher et savoir lequel d'entre eux Ă©tait sur le vrai chemin et lequel Ă©tait dans l' des sages dit – De quelle maniĂšre procĂ©derons-nous dans cette discussion dans laquelle nous voulons entrer? Et un autre des sages rĂ©pondit – La meilleure maniĂšre de procĂ©der que nous pouvons avoir et par laquelle nous pouvons mieux qu'auparavant annoncer la vĂ©ritĂ© Ă  ce sage seigneur gentil, qui nous prie avec tant de cƓur de lui dĂ©montrer le chemin du salut, consiste en celle que nous a indiquĂ©e Dame Intelligence. Avec les mĂȘmes fleurs par lesquelles nous avons prouvĂ© au sage que Dieu est et qu'en lui sont les vertus et que la rĂ©surrection est, que chacun de nous s'efforce de prouver les articles de sa foi, grĂące auxquels il espĂšre se trouver sur le vrai chemin. Et celui qui pourra le mieux, selon sa croyance, accorder les articles en lesquels il croit avec les fleurs et les conditions des arbres, celui-lĂ  signifiera et dĂ©montrera qu'il est dans une meilleure croyance que les des sages tint pour bon ce que le sage avait dit. Et parce que chacun d'eux voulait honorer les autres, chacun hĂ©sitait Ă  commencer le premier. Mais le gentil demanda quelle loi Ă©tait d'abord. Et les sages rĂ©pondirent que c'Ă©tait la loi des juifs. Le gentil supplia alors le juif de commencer. Avant de commencer, le juif demanda au gentil et Ă  ses compagnons s'ils interrompraient ses paroles. Et par la volontĂ© du gentil il fut dĂ©cidĂ© entre les sages qu'aucun n'objecterait rien Ă  celui qui raisonnerait, car les oppositions engendrent dans le cƓur humain la malveillance, et la malveillance empĂȘche l'entendement de comprendre. Mais le gentil supplia les sages de lui permettre Ă  lui seul de critiquer leurs raisons, quand cela lui semblerait bon, afin qu'il pĂ»t mieux chercher la vĂ©ritĂ© de la vraie loi, qu'il dĂ©sirait tant comprendre; et chacun des sages le lui le deuxiĂšme livre,qui est sur la croyance des juifs.[Le deuxiĂšme livre se dĂ©roule ainsi Raymond Lulle dĂ©montre l'unicitĂ© de Dieu; il prouve qu'il est le crĂ©ateur du monde; il traite de la Loi de MoĂŻse et de l'avĂšnement du Messie, qui dĂ©livrera le peuple juif de la captivitĂ© et qui sera le prophĂšte et l'envoyĂ© de Dieu; il expose ensuite les trois opinions qui divisent les juifs Ă  propos de la rĂ©surrection des morts; enfin il dĂ©montre l'existence du paradis cĂ©leste et de l'enfer.]Au commencement le juif fit sa priĂšre et dit – Au nom du Dieu unique et puissant, en qui est notre espĂ©rance qu'il nous dĂ©livre de la captivitĂ© en laquelle nous sommes. Et lorsqu'il eut fini sa priĂšre, il dit qu'il croyait en huit articles, Ă  savoir le premier article est de croire en un Dieu seulement; le deuxiĂšme article est de croire que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est; le troisiĂšme article est de croire que Dieu donna la Loi Ă  MoĂŻse; le quatriĂšme article est de croire que Dieu enverra le Messie qui nous arrachera Ă  la captivitĂ© dans laquelle nous sommes; le cinquiĂšme article concerne la rĂ©surrection; le sixiĂšme concerne le jour du jugement, quand Dieu jugera les bons et les mauvais; le septiĂšme est de croire en la gloire cĂ©leste; le huitiĂšme est de croire que l'enfer existe. Quand le juif eut Ă©numĂ©rĂ© ses articles, alors il commença Ă  expliquer le premier premier article. D'un Dieu uniqueLe juif dit au gentil que beaucoup de raisons manifestes montreraient qu'un seul Dieu Ă©tait seulement; mais parmi d'autres raisons, il voulait prouver cela par quatre raisons, par les fleurs des arbres, de façon brĂšve. De ces quatre raisons, voici la premiĂšre – Il est manifeste que l'homme est ordonnĂ©, comme nous le voyons, Ă  une fin; et la nature fait tout ce qu'elle fait dans la perspective d'une fin. Cette ordonnance et ce cours de la nature signifient et dĂ©montrent qu'il y a un seul Dieu; car s'il y avait beaucoup de dieux, il s'ensuivrait qu'il y aurait beaucoup de fins, et les uns seraient ordonnĂ©s Ă  aimer naturellement un Dieu et les autres seraient ordonnĂ©s Ă  aimer un autre Dieu. La mĂȘme chose se produirait dans les autres crĂ©atures, car chaque crĂ©ature se diffĂ©rencierait de l'autre en signifiant le Dieu qui l'aurait créée. Et si chaque Dieu n'avait pas ainsi ordonnĂ© sa crĂ©ature, sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et volontĂ© seraient imparfaits; et si cela Ă©tait, il serait impossible qu'il fĂ»t Dieu. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas que la crĂ©ature soit son crĂ©ateur, de mĂȘme, et encore moins, il ne convient pas que Dieu ait une imperfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Car Ă  Dieu convient une totale noblesse, selon les conditions des deuxiĂšme raison est la suivante – La grandeur de Dieu est infinie ou non en essence et en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Or, s'il y a deux ou trois dieux ou plus, il est impossible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence et en les vertus susdites. S'il y a un seul Dieu, il est possible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence par toutes les vertus susdites. Et comme cette possibilitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et que s'accordent l'impossibilitĂ© et le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© que Dieu est un et que son essence est si grande en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, que nulle autre essence ni autre chose ne la peut limiter ni comprendre, mais c'est elle qui limite et comprend toutes les choses en elle-mĂȘme, et elle est essentiellement Ă  l'intĂ©rieur et hors de toutes les autres choses, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, elle serait limitĂ©e et gentil dit au juif – Selon l'Ɠuvre naturelle, il est vrai qu'il y a quatre Ă©lĂ©ments mĂ©langĂ©s dans chaque corps et qu'en chaque corps se trouve chaque Ă©lĂ©ment essentiellement, virtuellement et effectivement. Ainsi il est possible qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'ils soient mĂȘlĂ©s les uns dans les autres et que la grandeur de chacun soit d'une essence infinie par toutes les vertus et par tous les juif rĂ©pondit et dit – Il est certain que dans le corps composĂ© chaque Ă©lĂ©ment limite l'autre, selon sa propre vertu; car le pouvoir du feu limite le pouvoir de l'eau qui lui est contraire, et le pouvoir de l'eau celui du feu, et il en est de mĂȘme pour l'air et la terre. Et ainsi comme l'un et l'autre se limitent en vertu, ainsi l'opĂ©ration de chacun limite l'opĂ©ration de l'autre, car leurs Ɠuvres sont diffĂ©rentes et opposĂ©es. C'est pourquoi chacun des Ă©lĂ©ments dĂ©sire ĂȘtre simple et par lui-mĂȘme et sans les autres Ă©lĂ©ments; car il s'accorderait mieux avec son ĂȘtre mĂȘme et avec sa vertu mĂȘme, s'il pouvait ĂȘtre sans les autres, ce qu'il ne fait pas, puisqu'il est mĂȘlĂ© aux autres. Et ainsi il est manifestĂ© que s'il y avait beaucoup de dieux, le pouvoir et la bontĂ© et cƓtera, de chacun seraient limitĂ©s et finis en le pouvoir, et cƓtera, de l'autre; et un seul Dieu, qui serait en son essence mĂȘme et en son pouvoir,et cƓtera, serait meilleur que tous ces dieux. Et il s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. Et il serait plus impossible qu'il y ait en lui envie, orgueil et imperfection, que s'il Ă©tait mĂȘlĂ© avec d'autres dieux. Car la plus grande noblesse, pour que Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, doit lui ĂȘtre attribuĂ©, selon la condition du premier arbre. Car la foi, l'espĂ©rance, la charitĂ©, et cƓtera, peuvent mieux s'accorder avec la bontĂ©, la grandeur, et cƓtera, et ne peuvent ĂȘtre plus grands ni plus contraires aux vices. Ainsi est dĂ©montrĂ© par ces conditions qu'un seul Dieu est troisiĂšme raison est la suivante – S'il y avait un dieu qui Ă©tait en un lieu seulement et qu'un autre dieu partageait ce mĂȘme lieu et qu'un autre dieu encore partageait ce mĂȘme lieu, il conviendrait qu'il y eĂ»t un Dieu infini qui limitĂąt et comprĂźt ces dieux, et ce dernier s'accorderait mieux Ă  ĂȘtre Dieu que les autres. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que le dieu le plus grand serait infini et que les autres dieux seraient mineurs, et qu'il y aurait limite et finitude dans les dieux mineurs, selon les six directions qui conviennent Ă  tout ce qui est situĂ©, Ă  savoir le haut et le bas, la droite et la gauche, le devant et le derriĂšre. Et si cela Ă©tait, il conviendrait que ce fĂ»t un corps; et si c'Ă©tait un corps, il serait fini, car tout corps doit ĂȘtre fini, dans la mesure oĂč il s'accorde Ă  avoir forme, superficie et matiĂšre. Or, comme il est contradictoire que Dieu puisse ĂȘtre fini et limitĂ©, car le dieu le plus grand serait limitĂ© par les dieux mineurs et les dieux mineurs auraient part Ă  l'infini, pour cette raison il est manifestĂ© qu'il est impossible qu'il y ait beaucoup de dieux, mais il y a seulement un Dieu, sans l'unitĂ© et la singularitĂ© duquel ne s'accorderait pas avec lui la perfection de bontĂ©, grandeur, et gentil dit – Est-il possible qu'il y ait un dieu dans un lieu et un autre dieu dans un autre lieu, et qu'il y ait ainsi beaucoup de dieux, infinis en Ɠuvres et finis en quantitĂ©?Le juif rĂ©pondit – La perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'accorde avec l'infinitĂ© de l'essence oĂč se trouve la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et elle est en dĂ©saccord avec la fin qui est dans les choses limitĂ©es en un lieu et multipliĂ©es en nombre. Car dans un nombre infini il ne peut y avoir la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, dans aucune des choses qui sont finies en essence; si c'Ă©tait le cas, la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, serait aussi noble dans une chose finie que dans une chose infinie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, s'accorde Ă  une essence infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et ne s'accorde pas avec beaucoup d'essences finies et juxtaposĂ©es. Car si c'Ă©tait le cas, la perfection serait Ă©galement dans une chose infinie et dans une chose finie, ce qui est quatriĂšme raison est L'espĂ©rance peut devenir plus grande en ayant confiance en un seul Dieu, seigneur de toutes choses; et la charitĂ© peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'elles ne le deviendraient, s'il y avait beaucoup de dieux ou s'il y avait un dieu rĂ©parti en deux ou trois choses qui le composeraient. Et parce que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accordent avec le plus grand, cette concordance s'accorde avec la vĂ©ritĂ© et leur contraire avec la faussetĂ©, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© qu'il y a seulement un seul Dieu.– Seigneur, dit le gentil, comme la charitĂ© s'accorde mieux avec la perfection, en laquelle elle est et peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'en aimant un ou plusieurs dieux qui seraient finis, ainsi la volontĂ© de l'homme qui n'aime pas un dieu qui est mauvais et a une mĂ©chancetĂ© infinie est plus noble dans ce non-amour que la volontĂ© qui ne peut pas ne pas aimer davantage le mal fini et limitĂ©. Parce que le plus noble non-amour doit lui ĂȘtre attribuĂ©, ainsi il est manifestĂ© qu'il y a un seul dieu mauvais, infini, qui est le commencement de tous les maux, que l'homme peut ne pas juif rĂ©pondit – C'est la vĂ©ritĂ©, seigneur, que, dans la perspective de la charitĂ©, la volontĂ© créée pourra plus noblement ne pas aimer, si elle n'aime pas un Dieu qui est plus un mal infini que fini. Mais parce que le mauvais dieu serait contraire au bon et parce que le dieu bon n'aurait pas bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'il ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, pour cette raison il ne convient pas que tout ceci soit, par quoi la volontĂ© pourrait ne pas aimer le plus grand mal. Car la volontĂ© créée ne s'accorde pas avec une noblesse qui serait opposĂ©e Ă  la noblesse du crĂ©ateur. Et si le dieu bon ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, de sorte que la volontĂ© créée ne puisse ĂȘtre meilleure, il aimerait plus sa crĂ©ature que lui-mĂȘme et il y aurait imperfection en lui. Et si le dieu bon ne pouvait pas dĂ©truire le dieu mauvais, ils seraient Ă©gaux en pouvoir, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, l'ĂȘtre s'accorderait aussi convenablement au mal infini qu'Ă  l'infini bien. Or, comme le bien et l'ĂȘtre s'accordent, et le mal et le non-ĂȘtre, et que la perfection s'accorde avec le bien et avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le mal et avec le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© qu'il est impossible que le mal infini soit en l'ĂȘtre. Car si c'Ă©tait le cas, l'ĂȘtre et le non-ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement avec l'Ă©ternitĂ© et avec l'infinitĂ©, ce qui est le juif eut prouvĂ© au gentil qu'un seul Dieu Ă©tait seulement, alors il demanda au gentil s'il se considĂ©rait satisfait de la dĂ©monstration qu'il lui avait faite de l'unicitĂ© de Dieu, pour les quatre raisons susdites, ou s'il voulait qu'il cueillĂźt plus de fleurs des arbres et prouvĂąt l'unicitĂ© de Dieu par plus de raisons. Mais le gentil rĂ©pondit qu'il se considĂ©rait bien satisfait de la dĂ©monstration et que ce qu'il lui avait affirmĂ© lui permettait de progresser dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. Mais, plutĂŽt, il le priait de lui dire ce qu'est Dieu et ce qu'il n'est pas en lui-mĂȘme, car il dĂ©sirait beaucoup avoir connaissance de ce que Dieu est. – Seigneur, dit le juif, par la vertu de Dieu et par la lumiĂšre de la grĂące, l'entendement humain arrive en cette prĂ©sente vie Ă  la connaissance de ce que Dieu n'est pas, c'est-Ă -dire que par de vives raisons on sait que Dieu n'est ni pierre, ni homme, ni soleil, ni Ă©toile, ni aucune chose corporelle, ni aucune chose spirituelle qui soit finie ni qui ait un dĂ©faut. Encore nous avons connaissance que Dieu est bon, grand, Ă©ternel, puissant, et cƓtera, selon ce qui a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre. Et il suffit Ă  l'homme de savoir toutes ces choses, pendant qu'il est dans le monde. Mais, savoir ce que Dieu est en lui-mĂȘme, aucun homme ne le peut; car aucun homme ne peut savoir ce que son Ăąme est en elle-mĂȘme, donc, comment saurait-il ce que Dieu est? En ce monde cela n'est pas accessible au savoir, mais en l'autre monde ne le savent pas non plus ceux qui sont dans la gloire; et si nous le savions en ce monde, l'autre monde ne serait pas plus noble que celui-ci. Or, comme il convient que l'autre monde soit plus noble que celui-ci, pour cette raison Dieu a ordonnĂ© que l'homme ne puisse pas savoir en ce monde ce qui convient Ă  l'autre deuxiĂšme article. De la crĂ©ation– Pour prouver que Dieu est le crĂ©ateur de toutes choses, nous cueillons sept fleurs des cinq arbres, parmi d'autres; et par elles il est manifestĂ© Ă  l'entendement humain que Dieu a créé le monde; et par chacune des fleurs il en est donnĂ© une manifeste BontĂ© et Ă©ternité– L'Ă©ternitĂ© est une bonne chose, comme il est vrai que le bien et l'ĂȘtre s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©, et l'Ă©ternitĂ© et l'ĂȘtre avec la bontĂ©. Si l'Ă©ternitĂ© Ă©tait une chose mauvaise, le non-ĂȘtre et la bontĂ© s'accorderaient contre l'ĂȘtre et l'Ă©ternitĂ©; et si ce n'Ă©tait pas le cas, naturellement tous les hommes et les plantes et les animaux dĂ©sireraient ne pas ĂȘtre, ce qui est impossible, comme il est vrai que tout ce qui est aime ĂȘtre et n'aime pas ne pas juif dit au gentil – Si le monde n'est pas Ă©ternel et si Dieu ne l'a pas créé, il convient que le monde ait eu un commencement de lui-mĂȘme ou d'un autre. De lui-mĂȘme il ne peut l'avoir eu, car rien ne peut donner commencement Ă  quelque chose, et, si cela Ă©tait, une chose serait rien. Et si le monde avait eu un commencement d'un autre qui ne serait pas Dieu et si cet autre a eu un commencement d'un autre qui a eu un commencement, et ainsi Ă  l'infini, et si Dieu n'est pas le commencement de ces commencements et de ces commencĂ©s, il doit s'ensuivre que la bontĂ© s'accordera mieux avec le commencement commencĂ© qu'avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait de la bontĂ© Ă©ternelle ou d'une chose qui ait son commencement de la bontĂ© Ă©ternelle. Et comme nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© qu'il y a seulement un Dieu, en qui est l'Ă©ternelle bontĂ©, ainsi il est manifestĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait eu de Dieu ou d'une autre chose qui a eu son commencement de le monde est Ă©ternel ou non créé, il est Ă©gal en durĂ©e avec l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or, comme le monde est divisible en parties oĂč il y a dĂ©faut et mal, Ă  savoir en choses qui sont limitĂ©es en quantitĂ© et qui sont corruptibles, mortelles, vouĂ©es Ă  la souffrance et ignorantes, et parce que ces choses sont aussi mauvaises que le bien fait dĂ©faut, ainsi le monde ne s'accorde pas bien avec la bontĂ©, de mĂȘme que la bontĂ©, en laquelle il n'y a ni division ni dĂ©faut ni mal, s'accorde avec l'Ă©ternitĂ©, oĂč il n'y a ni parties ni choses qui ont un commencement ou une fin. Et c'est ainsi qu'il est signifiĂ© que le bien qui est dans le monde a un commencement, car, s'il n'avait pas de commencement, il s'accorderait aussi bien avec l'Ă©ternitĂ© qu'avec la bontĂ© de Dieu. Et si le bien créé a un commencement, combien plus il convient que le mal ait un commencement! Car si le mal Ă©tait Ă©ternel, sans commencement, l'Ă©ternitĂ© ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, Ă©tant donnĂ© que le bien s'accorderait avec son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que le monde est créé et a un gentil demanda au juif si Dieu avait créé le mal. Le juif rĂ©pondit que le mal Ă©tait considĂ©rĂ© de deux maniĂšres le mal de faute et le mal de souffrance. Comme le mal dĂ» Ă  la faute est contraire Ă  la bontĂ©, il ne convient pas qu'il ait Ă©tĂ© créé; parce que le mal dĂ» Ă  la souffrance s'accorde avec la parfaite justice de Dieu pour punir le pĂ©chĂ© et avec la parfaite sagesse de Dieu pour signifier le bien de la grĂące, ainsi il convient que le mal dĂ» Ă  la souffrance soit créé par la souveraine bontĂ© Grandeur et pouvoir– Il est signifiĂ© que le plus grand pouvoir est en Dieu si le monde est créé par le pouvoir de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si le monde Ă©tait Ă©ternel. Car le pouvoir de Dieu est plus grand dans le fait de crĂ©er Ă  partir de rien un monde si grand et si beau que s'il n'avait pas créé le monde. Et afin que la grandeur et le pouvoir de Dieu s'accordent mieux et dĂ©montrent Ă  l'entendement humain qu'il doit les reconnaĂźtre selon la premiĂšre condition du premier arbre, ainsi il est manifestĂ© que le monde est créé Ă  partir de rien et qu'il a eu un le monde Ă©tait Ă©ternel et durable par son pouvoir ou par le pouvoir de Dieu, il serait plus impossible qu'il ait une fin en quantitĂ©, en temps et en durĂ©e, que si le monde a un commencement et si Dieu l'a créé. Et s'il Ă©tait plus impossible que le monde ait une fin et un devenir dans le non-ĂȘtre, moindre serait signifiĂ©e la grandeur d'un pouvoir divin que le monde pourrait dĂ©truire, ce qui n'est pas le cas, si le monde a eu un commencement et est créé; car il est plus proche du non-ĂȘtre puisqu'il est venu de rien, qu'une chose Ă©ternelle qui n'a jamais Ă©tĂ© rien. Et plus il est proche du non-ĂȘtre et plus le soutient le pouvoir de Dieu pour qu'il ne redevienne pas non-ĂȘtre, plus grand est manifestement le pouvoir de Dieu qui le soutient et l'empĂȘche de redevenir rien. Et plus le pouvoir de Dieu est grand, plus grande se manifeste sa est plus Ă©trange, plus impossible et plus contraire aux raisons de considĂ©rer que la bontĂ© et le pouvoir divin, qui sont une mĂȘme chose avec l'Ă©ternitĂ© qui ne peut s'accorder avec le commencement ni la fin, pourraient venir au non-ĂȘtre, que de considĂ©rer que ce qui est créé et venu du non-ĂȘtre pourrait revenir au non-ĂȘtre. En considĂ©rant que le pouvoir de Dieu est si grand qu'il peut dĂ©truire le monde, Ă  supposer qu'il soit Ă©ternel, on est prĂȘt de considĂ©rer que Dieu ne peut pas ĂȘtre, si le monde est bien Ă©ternel. En considĂ©rant que le monde est créé et que Dieu peut lui donner fin, puisqu'il l'a créé Ă  partir de rien, on est loin de considĂ©rer que Dieu puisse ne pas ĂȘtre. Et parce que la considĂ©ration qui s'accorde mieux avec le grand pouvoir divin est plus satisfaisante, ainsi il est manifestĂ© que le monde a reçu sa crĂ©ation par le grand pouvoir Perfection et charité– Perfection et charitĂ© signifient dans les choses de ce monde que le monde est créé; car le feu et les autres Ă©lĂ©ments en cherchant leur perfection engendrent et corrompent les choses en lesquelles ils ne trouvent pas leur perfection. Ainsi le jour et la nuit ne cessent de s'engendrer et se corrompre pour la nĂ©cessitĂ© de la nature qu'ils doivent accomplir. Si le monde Ă©tait Ă©ternel sans commencement, il y aurait Ă©ternellement sans commencement un manque dans le cours de la nĂ©cessitĂ© de la nature, et il y aurait gĂ©nĂ©ration et corruption, et il n'y aurait pas de premier homme ni de premier arbre ni de premier animal ni de premier oiseau. Et s'il n'y avait pas de premier dans les choses susdites, il serait impossible qu'il y ait un dernier. Et si cela n'Ă©tait pas le cas, les Ă©lĂ©ments auraient infiniment leur perfection et dĂ©sireraient la perfection et ne l'auraient jamais. Et cela est incompatible et contraire Ă  l'abondance de la perfection divine qui Ă©galement et Ă©ternellement sera cause de l'imperfection et de la perfection dĂ©sirĂ©e. Le dĂ©sir serait imparfait, si l'on dĂ©sirait Ă©ternellement et si l'on n'obtenait jamais accomplissement du dĂ©sir. Ainsi il y a incompatibilitĂ©, selon la perfection et l'amour divin, et il est manifestĂ© que le monde est créé et que l'imperfection a eu un commencement par lequel est signifiĂ© l' juif dit au gentil – Nous avons signifiĂ© et prouvĂ© par la nature corporelle que le monde est créé. Nous voulons maintenant prouver cela par la nature spirituelle, Ă  savoir par l'Ăąme. Il est manifeste pour l'intelligence humaine que l'Ăąme raisonnable ne peut se sauver en ce monde. Et ainsi que les Ă©lĂ©ments se meuvent corporellement pour chercher leur accomplissement et ne le trouvent pas, comme nous l'avons dit plus haut, ainsi l'Ăąme recherche spirituellement son accomplissement et ne le trouve pas; car, lorsqu'elle a une chose qu'elle a toujours dĂ©sirĂ© avoir, elle en dĂ©sire une autre. Parce que c'est lĂ  l'imperfection de la charitĂ©, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée; car, si elle Ă©tait Ă©ternelle, elle n'aurait pas d'imperfection et, si elle n'en avait pas, la souveraine perfection et amour, Ă  savoir Dieu, serait cause de son Ă©ternelle imperfection, ce qui est impossible et contre les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée. Et par la crĂ©ation de l'Ăąme il est signifiĂ© que la nature du corps est créée; car si l'Ăąme qui est de plus noble nature que la nature du corps est créée, combien plus il convient que le corps soit crĂ©ature! Car si ce n'Ă©tait pas le cas, le plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et le moins noble avec l'ĂȘtre et avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est contraire Ă  la parfaite charitĂ© de notre seigneur Perfection et justice– En Dieu s'accordent la perfection et la justice; et, comme il est prouvĂ© dans le premier livre que la rĂ©surrection est, ainsi il est signifiĂ© par la rĂ©surrection et par la fleur susdite que le monde est créé. Car, si le monde Ă©tait Ă©ternel, il conviendrait que Ă©ternellement Dieu crĂ©e la matiĂšre ordinaire dont serait composĂ© le corps rationnel. Car l'ordinaire matiĂšre de ce monde ne suffirait pas Ă  tant de corps animĂ©s, ressuscitĂ©s, ayant mĂ©rite ou faute, pour quoi il convient qu'ils soient ressuscitĂ©s selon la parfaite justice de Dieu. Parce qu'il ne convient pas de reconnaĂźtre que Dieu augmente infiniment l'ordinaire matiĂšre et l'espace qui lui convient et qu'il n'a pas une parfaite justice, pour cette raison il ne convient pas de nier la crĂ©ation et d'affirmer que le monde est Ă©ternel sans commencement. Cette nĂ©gation, par laquelle l'homme nie que le monde ait une quantitĂ© finie et soit dans un espace fini, implique l'affirmation que Dieu est Ă©ternellement crĂ©ateur d'Ăąmes, de corps et de lieux infinis en nombre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres et EternitĂ© et orgueil– Si Ă©ternitĂ© et orgueil s'accordaient, il s'ensuivrait que l'Ă©ternitĂ© s'accorderait avec l'orgueil contre l'humilitĂ© qui s'accorde avec la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que l'Ă©ternitĂ© et l'orgueil ne s'accordent pas. Par cette incompatibilitĂ© il est signifiĂ© que la nature qui est sujette Ă  l'orgueil, c'est-Ă -dire la nature de l'homme, ne s'accorde pas avec l'Ă©ternitĂ©; par cette incompatibilitĂ© est donnĂ©e la manifestation que le monde est gentil rĂ©pondit et dit – L'humilitĂ© et l'orgueil sont opposĂ©s, et l'homme est sujet Ă  l'humilitĂ©; donc, si la nature de l'homme s'accorde avec l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec l'humilitĂ©, l'homme est de nature Ă©ternelle par humilitĂ© et de nature créée par juif rĂ©pondit – Le fait que l'Ă©ternitĂ© divine s'accorde avec l'humilitĂ© contre l'orgueil en l'homme est dĂ» Ă  l'influence du don de grĂące, donnĂ© Ă  l'homme contre la punition de l'orgueil. Ainsi est signifiĂ©e une Ă©ternitĂ© qui est appelĂ©e en latin evum et cette Ă©ternitĂ©, qui a un commencement et non une fin, est créée par la souveraine Ă©ternitĂ©, qui est sans commencement ni fin, en rĂ©compense de l'humilitĂ© de l'homme et en punition de l'orgueil de l'homme, afin que l'homme, Ă©ternellement, sans fin, ait connaissance des fleurs du premier le monde Ă©tait Ă©ternel, l'homme serait de nature Ă©ternelle et serait en un lieu Ă©ternel. Et l'Ă©ternitĂ© de Dieu ne serait pas contraire Ă  l'orgueil ni Ă  l'homme orgueilleux, comme c'est le cas, si le monde est créé. Car l'orgueil, l'homme, sa nature et le lieu oĂč il est, seraient Ă©gaux en durabilitĂ© Ă  l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or plus il convient de reconnaĂźtre que les vertus de Dieu sont contraires aux vices selon les conditions du troisiĂšme arbre, plus les vertus de Dieu manifestent qu'elles sont contraires Ă  l'orgueil, si le monde est créé; ainsi est manifestĂ© que le monde est EspĂ©rance et charité– Si le monde est créé, il y a une plus grande concordance entre l'espĂ©rance et la charitĂ© dans l'amour de Dieu et dans la confiance en Dieu et elles sont plus opposĂ©es Ă  leurs contraires, qui sont les vices, que si le monde n'est pas Ă©ternel. Car Dieu a fait une plus grande grĂące Ă  l'homme, en lui donnant de quoi manger, boire et satisfaire Ă  ses besoins, c'est-Ă -dire l'ĂȘtre qui n'est pas l'ĂȘtre Ă©ternel, que s'il lui avait donnĂ© des besoins et un ĂȘtre Ă©ternels. Et plus grande est la grĂące que Dieu a faite Ă  l'homme, plus grande est la charitĂ© que l'homme peut avoir et doit avoir envers Dieu, plus grande est l'espĂ©rance qu'il peut et doit avoir envers Dieu. Car plus grandes sont l'espĂ©rance et la charitĂ© qui peuvent ĂȘtre et doivent ĂȘtre en l'homme, plus grand est l'amour que Dieu peut et doit avoir pour l'homme. Et de ces propositions il ne s'ensuit aucune incompatibilitĂ© avec le fait que le monde est créé; mais, si le monde est Ă©ternel, il s'ensuit incompatibilitĂ© et opposition, par quoi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et avec le manque et que leurs contraires s'accorderaient avec l'ĂȘtre et avec la perfection; ce qui est impossible et contraire aux conditions du quatriĂšme Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont contraires, dans la mesure oĂč la prudence est une vertu et la mĂ©lancolie un vice. Or, si le monde est Ă©ternel et si la prudence ne le sait pas, la mĂ©lancolie ne serait pas si contraire Ă  la prudence ni aux vertus qui s'accordent avec la prudence, comme c'est le cas, si le monde est Ă©ternel. Car la mĂ©lancolie qui n'aime pas le bien commun et particulier et rend l'homme nĂ©gligent et paresseux et complaisant au mal, s'accorde avec le non-ĂȘtre, puisqu'elle veut ce qui ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et puisqu'elle n'aime pas ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la prudence savait que le monde Ă©tait Ă©ternel, elle saurait que, s'il ne l'Ă©tait pas, la mĂ©lancolie s'accorderait mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible Ă  savoir, puisque cela est contradictoire. Car si le monde est Ă©ternel, la mĂ©lancolie, qu'Ă©prouvera un sujet Ă©ternel, s'accordera avec l'ĂȘtre plus fortement que si le sujet qui l'Ă©prouve, c'est-Ă -dire l'homme, n'est pas Ă©ternel. Puisque l'Ɠuvre de la mĂ©lancolie est contraire Ă  l'ĂȘtre et s'accorde avec le non-ĂȘtre, son sujet s'accorde mieux avec le non-ĂȘtre, si le monde est créé que si le monde est Ă©ternel. Parce que, par l'Ă©ternitĂ© du monde, il y aurait contradiction entre ce que saurait la prudence et le fait que la prudence ne serait pas aussi contraire Ă  la mĂ©lancolie, ainsi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel, puisqu'il est vrai que la contradiction ne peut pas tenir et qu'il faut bien reconnaĂźtre que la prudence et la mĂ©lancolie sont contraires, selon les conditions du cinquiĂšme arbre.– Je me considĂšre assez satisfait, dit le gentil, de l'explication par laquelle tu m'as prouvĂ© que le monde est créé. Mais je te prie de me dire ce que faisait Dieu avant la crĂ©ation du monde. Car Dieu est plus noble s'il est Ă©ternellement et s'il agit Ă©ternellement, que si ce n'est pas le cas et si son Ɠuvre a un juif dit – Les philosophes s'entendent en majoritĂ© pour prouver que le monde est Ă©ternel, c'est-Ă -dire pour donner honneur Ă  la cause premiĂšre, qui est Dieu. Mais en ce qui concerne la connaissance de la cause premiĂšre, les philosophes ont affirmĂ© que, ainsi qu'elle Ă©tait cause et fin de toutes choses et Ă©ternelle, ainsi son effet devait ĂȘtre Ă©ternel, et ils ont dit que cet effet est le monde. Mais nous qui croyons que le monde est créé, nous honorons plus Dieu que les philosophes et lui attribuons un plus grand honneur en disant que Dieu a en lui-mĂȘme son Ɠuvre Ă©ternelle, aimant et comprenant en lui-mĂȘme, et glorieux en lui-mĂȘme, et comprenant toutes choses; et nous disons que cette Ɠuvre est premiĂšre, antĂ©rieure Ă  l'Ɠuvre que Dieu a faite et fait en Ă©tant cause du monde. Les philosophes qui ignorent l'Ɠuvre que Dieu a en lui-mĂȘme ne lui ont pas attribuĂ© l'Ɠuvre qui a Ă©tĂ© Ă  l'intĂ©rieur de lui-mĂȘme, c'est-Ă -dire le monde; et ils ont dit que cette Ɠuvre Ă©tait Ă©gale en Ă©ternitĂ© avec lui. Et parce que, selon la premiĂšre condition du premier arbre, on doit attribuer Ă  Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est dĂ©montrĂ© que le monde est créé par Dieu qui est la cause premiĂšre; et l'Ɠuvre qu'il a en lui-mĂȘme fut avant son effet, c'est-Ă -dire le gentil dit au juif – Je ne peux pas comprendre comment Ă  partir de rien peut ĂȘtre créé quelque chose. Le juif dit – Par nature l'entendement humain comprend autrement si la chose est ou n'est pas, et comment la chose se fait, et comment par les possibilitĂ©s ou impossibilitĂ©s susdites il est prouvĂ© que Dieu est crĂ©ateur. Mais la façon dont Dieu Ă  partir de rien fait ĂȘtre quelque chose, cela l'entendement humain ne peut le comprendre dans la chose créée. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'entendement, dans le rien, comprend pas quelque chose». Et parce que l'entendement ne peut comprendre comment se fait la chose Ă  partir de ce en quoi il comprend rien», ainsi tu ne peux pas comprendre, puisque tu ne comprends pas le rien». Mais dans la parfaite volontĂ© divine, qui a parfait pouvoir et parfaite sagesse, tu peux comprendre que Dieu peut crĂ©er une chose de la non-chose, puisque sa volontĂ© peut le vouloir, son pouvoir peut le faire et son savoir sait le est manifeste pour ton entendement que tu as une Ăąme et un corps; mais la maniĂšre dont l'Ăąme est jointe au corps, cela tu ne peux le comprendre. Or, si ce qui est en toi-mĂȘme ton entendement manque Ă  le comprendre, combien plus il convient qu'il manque Ă  comprendre ce en quoi tu n'es pas! Il suffit donc que tu comprennes si une chose est ou n'est pas et tu n'as pas besoin en ce monde de savoir comment une chose est ou n'est pas gentil dit au juif – Le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, et ainsi il est signifiĂ© qu'ils sont Ă©ternels et sans juif rĂ©pondit – Parce que le firmament et les corps cĂ©lestes sont limitĂ©s en quantitĂ©, ils signifient qu'ils sont créés. Car l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec la durĂ©e qui a un commencement et une fin, ne s'accorde pas Ă©galement avec la quantitĂ© qui est finie, limitĂ©e, circonscrite et mobile. Tel est le firmament qui engendre le temps premier et dernier, avec lequel ne s'accorde pas l'Ă©ternitĂ©. Si le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, c'est parce que Dieu les a créés incorruptibles afin de dĂ©montrer son grand pouvoir. Si Dieu n'avait pas créé des choses corruptibles, il ne dĂ©montrerait pas si fortement son grand pouvoir, lui qui peut crĂ©er ou dĂ©truire des choses incorruptibles aussi facilement que des choses corruptibles. Mais parce que les philosophes n'avaient pas une parfaite connaissance du pouvoir de Dieu, de son savoir, de son vouloir ni de sa perfection, et parce qu'ils voyaient que le firmament et les corps cĂ©lestes sont incorruptibles, ils pensaient qu'ils Ă©taient Ă©ternels sans commencement et sans fin, et ainsi ils niaient la troisiĂšme article. De la Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse– Pour prouver que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, il convient que nous cueillions des cinq arbres ces fleurs par lesquelles nous puissions prouver cet article; cette dĂ©monstration, faisons-la avec sept fleurs le plus rapidement que nous le BontĂ© et grandeur– Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  son peuple, en laquelle il a ordonnĂ© par commandements ce que l'homme doit pratiquer afin d'honorer Dieu et de lui obĂ©ir et d'obtenir la bĂ©atitude, et ce que l'homme ne doit pas faire afin d'Ă©viter la malĂ©diction divine, une plus grande bontĂ© est signifiĂ©e en Dieu et une plus grande indication est faite de la gloire cĂ©leste et de la peine infernale, que si Dieu n'avait pas donnĂ© de Loi et n'avait pas dit Ă  l'homme ce qu'il devait faire et ne pas bien agir s'accorde avec l'ĂȘtre et le mal agir avec le non-ĂȘtre, le commandement s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre. Or, comme le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre, et que le mal agir s'accorde avec le non-ĂȘtre et ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre, et que l'ĂȘtre et le bien s'accordent, et que l'ĂȘtre et le mal ne s'accordent pas, si Dieu n'avait pas donnĂ© la Loi ou n'avait pas fait le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal, Dieu aurait fait concorder le commandement et le non-ĂȘtre, le bien et le mal, contre le commandement, l'ĂȘtre et le bien, de sorte que le commandement n'aurait pas Ă©tĂ© en accord avec l'ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait qu'en Dieu il n'y aurait pas grande bontĂ© en pouvoir, sagesse, amour et perfection. Parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu grande bontĂ©, selon les conditions des arbres, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l' grande est la gloire cĂ©leste et si grande est la peine infernale qu'il faut que ce commandement ait Ă©tĂ© fait pour l'homme et qu'il faut que cette ordonnance ait Ă©tĂ© faite par Ɠuvre divine, par laquelle l'homme peut parvenir Ă  la vie perdurable. Si les choses du monde qui sont petites s'accordent avec le commandement temporel, combien plus les choses grandes, cĂ©lestes et infernales qui n'ont pas de fin! Si la Loi et les commandements n'avaient pas Ă©tĂ© donnĂ©s par la bontĂ© de Dieu, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu s'accorderait mieux avec les choses peu utiles et ne s'accorderait pas avec les choses trĂšs utiles. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que ce qui est la cause matĂ©rielle serait la cause finale et la cause finale serait matĂ©rielle, et ce qui est le moindre bien serait le plus grand bien, et ce qui est le plus grand bien serait le moindre bien. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu serait plus petite qu'aucun autre bien et que ce qui est le plus grand mal serait plus petit qu'aucun autre mal, ce qui est EternitĂ© et pouvoir– Comme l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent en Dieu, il est impossible qu'ils ne s'accordent pas dans l'Ɠuvre de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l'homme et lui a commandĂ© ce qu'il doit faire et comment il doit se comporter, l'homme est plus poussĂ© Ă  faire le bien et Ă  Ă©viter le mal qu'il ne le serait, si aucune Loi ne lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e. Et si l'homme fait le bien, le pouvoir divin s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner la gloire Ă©ternelle; et si l'homme fait le mal, le pouvoir de Dieu s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner une peine infinie. S'il n'y avait pas la Loi, le pouvoir divin ne serait pas en si grand accord avec son Ɠuvre, et l'Ă©ternitĂ© divine et le pouvoir divin ne s'accorderaient pas si bien Ă  juger si l'homme mĂ©rite la gloire Ă©ternelle ou la peine Ă©ternelle. Et parce qu'il est certain que les vertus divines se rĂ©vĂšlent mieux Ă  l'Ɠuvre et Ă  l'usage que celles des crĂ©atures, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi pour illuminer l' Sagesse et prudence– En Dieu s'accordent la sagesse et la perfection; par cette concordance la prudence reçoit l'influence qui la fait s'accorder Ă  la sagesse de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi, la prudence s'accorde mieux avec la sagesse de Dieu, de laquelle lui vient l'influence qui la fait s'accorder mieux avec la force contre les vices, et avec la charitĂ© qui amĂšne l'homme Ă  aimer Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Si la Loi n'Ă©tait pas donnĂ©e, tous ceux qui croient que la Loi est donnĂ©e seraient dans la faussetĂ© et dans l'erreur, et il s'ensuivrait que la prudence s'accorderait mieux avec la sagesse de Dieu en ceux qui croiraient faussetĂ© et erreur qu'en ceux qui ne croient pas que la Loi est donnĂ©e, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, la faussetĂ©, l'erreur et l'ignorance seraient de bonnes choses et leurs contraires en seraient de mauvaises; et la prudence s'accorderait mieux avec la force et avec la charitĂ© par ignorance que par sagesse, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Pouvoir et justice– Justice et ignorance s'opposent en l'homme; c'est pourquoi la justice et la sagesse s'accordent en l'homme. Comme l'homme n'a pas le pouvoir de juger de ce qu'il ne sait pas, ainsi il manque de pouvoir dans sa justice. Mais comme l'homme a la sagesse, il sait ce qu'il doit juger et donc il a le pouvoir de sa justice. Puisque en l'homme, qui est crĂ©ature et chose mortelle et finie, il y a concordance entre le pouvoir et la justice, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre le pouvoir divin et la justice créée qui est en l'homme! Car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la concordance qui est entre une vertu créée et une autre ne viendrait pas de l'influence des vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que la justice créée et le pouvoir divin s'accordent pour donner pouvoir et grĂące Ă  la justice, afin que la justice ait pouvoir et grĂące d'ĂȘtre opposĂ©e Ă  l'ignorance et Ă  l'injustice. Si Dieu a donnĂ© la Loi, son pouvoir a illuminĂ© la justice d'une lumiĂšre de sagesse en laquelle elle doit agir, juger et Ă©viter. Et s'il n'a pas donnĂ© la Loi, la justice n'est illuminĂ©e que par une Loi naturelle. Et comme la justice créée a une plus grande force contre l'ignorance et l'injustice par la Loi de grĂące et par la Loi naturelle, que seulement par la Loi naturelle, si Dieu n'utilisait pas son pouvoir pour que la justice créée eĂ»t un plus grand pouvoir contre l'ignorance et l'injustice, il s'ensuivrait que le pouvoir divin s'accorderait avec la mĂ©lancolie et qu'il serait opposĂ© Ă  la perfection et Ă  l'amour de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de Foi et espĂ©rance– Par la foi l'homme croit en Dieu et par l'espĂ©rance l'homme espĂšre la grĂące et la bĂ©nĂ©diction de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, la foi et l'espĂ©rance s'accordent plus fortement; et si Dieu n'a pas donnĂ© la Loi de grĂące, elles ne s'accordent pas aussi fortement dans la contemplation de Dieu. Si la Loi de grĂące n'Ă©tait pas agrĂ©able Ă  la volontĂ© de Dieu et s'il ne l'avait pas aimĂ©e en la donnant Ă  l'homme, il s'ensuivrait que plus la foi et l'espĂ©rance s'accorderaient dans la contemplation de Dieu et de sa gloire, moins elles seraient aimables Ă  la volontĂ© de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la bontĂ©, la grandeur et la perfection, et qu'elle s'accorderait avec la mĂ©lancolie et l'envie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, afin que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre contre leur contraire qui s'accorde avec le TempĂ©rance et gloutonnerie– TempĂ©rance et gloutonnerie sont opposĂ©es; c'est pourquoi la tempĂ©rance s'accorde avec l'obĂ©issance et la gloutonnerie avec la dĂ©sobĂ©issance. Si la Loi de grĂące est donnĂ©e, il s'ensuit que sont donnĂ©s des commandements contre la gloutonnerie qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, afin de fortifier la tempĂ©rance qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la Loi de grĂące n'avait pas Ă©tĂ© donnĂ©e, il s'ensuivrait que la grĂące de Dieu serait contraire Ă  l'ĂȘtre et qu'elle s'accorderait avec le non-ĂȘtre; et si c'Ă©tait le cas, cela signifierait que Dieu et le non-ĂȘtre s'accordent avec la gloutonnerie contre l'ĂȘtre et la tempĂ©rance, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres, et contraire Ă  cet Art. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de juif dit au gentil – Par bien d'autres fleurs, je pourrais te signifier et te manifester encore cette Loi de grĂące, que Dieu donna Ă  MoĂŻse, prophĂšte, sur le mont SinaĂŻ. Cette Loi contient dix commandements qui sont Ă©crits et elle en comporte beaucoup d'autres. Dans cette Loi ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  MoĂŻse la crĂ©ation du monde et les origines des saints pĂšres. Mais les raisons que je t'ai dĂ©jĂ  exposĂ©es suffisent Ă  prouver que Dieu a donnĂ© une Loi de grĂące. Et de peur d'offenser mes compagnons par de nombreuses paroles superflues, je ne te parlerai pas de toutes les fleurs des arbres, par lesquelles on peut prouver la Loi de grĂące.– Je m'estime suffisamment content de ce que tu m'as dit, dit le gentil au juif, mais je te prie de me dire en vĂ©ritĂ© si les chrĂ©tiens et les sarrasins croient en la Loi que tu me juif rĂ©pondit– Il est certain que les chrĂ©tiens et les sarrasins croient que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, et chacun croit que notre Loi est vraie. Mais ils croient aussi en d'autres choses qui sont contraires Ă  notre Loi, de sorte qu'ils s'Ă©cartent de notre croyance, quand ils croient ce qui lui est opposĂ©. Nous sommes en dĂ©saccord dans les commentaires et les gloses qui sont opposĂ©s et, parce que nous ne pouvons pas nous rejoindre sur des arguments d'autoritĂ©s, nous cherchons des raisons nĂ©cessaires sur lesquelles Ă©tablir notre accord. Les sarrasins ne sont que partiellement en accord avec notre texte et partiellement ils le contestent. Ils disent que c'est nous qui avons changĂ© le texte de la Loi et nous leur disons que c'est leur texte qui s'oppose au quatriĂšme article. De l'avĂšnement du MessieLe juif dit au gentil – Nous croyons en l'avĂšnement du Messie qui viendra dĂ©livrer le peuple de sa captivitĂ©, c'est-Ă -dire les juifs, et il sera le prophĂšte et le messager de Dieu. Donc pour prouver que le Messie doit venir, il convient que nous cueillions des fleurs des arbres comme Grandeur et sagesse– En Dieu il y a une grande sagesse qui a créé et ordonnĂ© tout ce qui est. Et parce que le monde est Ɠuvre de Dieu, il convient que le monde soit bien ordonnĂ©; car, s'il ne l'Ă©tait pas, l'Ɠuvre faite et créée par la grande sagesse de Dieu ne signifierait pas qu'il y a en Dieu une grande sagesse. Car plus l'Ɠuvre est parfaite et mieux elle est ordonnĂ©e, mieux elle signifie le maĂźtre qui l'a avons prouvĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi; or, si la Loi que Dieu a donnĂ©e n'avait pas de sujet en qui elle puisse ĂȘtre et se trouver ordonnĂ©e, la grandeur et la sagesse de Dieu que la Loi a donnĂ©es seraient moins signifiĂ©es. Or, comme nous sommes esclaves de tous, en raison du pĂ©chĂ© de nos premiers pĂšres, Ă  cause de la servitude en laquelle nous sommes, nous ne pouvons pas bien garder ni accomplir la Loi que Dieu nous a donnĂ©e et nous la garderions et l'accomplirions mieux selon l'ordonnance qui convient si nous en disposions librement. Il est donc nĂ©cessaire que Dieu nous envoie le Messie pour nous dĂ©livrer de la servitude et de la captivitĂ© en laquelle nous sommes, et que nous soyons libres, et que nous ayons des rois et des princes, comme nous en avions l'habitude. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la grande sagesse de Dieu serait contraire Ă  la Loi sainte qu'il nous a donnĂ©e, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Ainsi il est manifestĂ© que le Messie doit BontĂ© et charité– La bontĂ© de Dieu et la charitĂ© que nous avons pour Dieu s'accordent; car, si elles ne s'accordent pas, il s'ensuit que la charitĂ© n'est pas une vertu ou qu'en Dieu il n'y a pas de parfaite bontĂ©; et chacune de ces deux propositions est impossible. Par la grande charitĂ© que nous avons pour Dieu, nous supportons et avons longuement supportĂ© une cruelle captivitĂ© en laquelle nous sommes trĂšs honnis et mĂ©prisĂ©s par le peuple des chrĂ©tiens et celui des sarrasins, desquels nous recevons contraintes et souffrances et auxquels il nous faut chaque annĂ©e payer tribut et nous soumettre. Et toute cette souffrance nous aimons la supporter et l'endurer afin d'aimer plus Dieu et de ne pas abandonner la Loi ni la voie sur laquelle il nous a mis. C'est pourquoi il est nĂ©cessaire que la bontĂ© de Dieu, qui est pleine de misĂ©ricorde et de grĂące, se transforme en pitiĂ© et qu'il nous envoie son messager pour nous arracher de la captivitĂ© en laquelle nous sommes et nous amener Ă  l'aimer, l'honorer et le servir. Si la bontĂ© de Dieu ne nous aidait pas et ne nous secourait pas grandement dans nos souffrances et nos misĂšres – car nous pourrions ĂȘtre libres si nous abandonnions notre Loi –, cela signifierait que dans la bontĂ© de Dieu il n'y aurait pas de perfection de grandeur, pouvoir et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© Ă  notre charitĂ© et Ă  notre espĂ©rance que Dieu, par sa grande bontĂ©, doit envoyer le Messie pour nous dĂ©livrer de notre gentil demanda au juif – Cette captivitĂ© en laquelle vous ĂȘtes, il y a longtemps que vous la supportez? Le juif rĂ©pondit – Nous avons dĂ©jĂ  subi deux captivitĂ©s; l'une a durĂ© soixante-dix ans et l'autre quatre-cents ans; mais celle-ci compte plus de mille quatre-cents ans. Des deux premiĂšres captivitĂ©s nous connaissons les raisons; mais de cette actuelle captivitĂ© nous ignorons gentil dit au juif – Est-il possible que vous soyez en un pĂ©chĂ© qui vous oppose Ă  la bontĂ© de Dieu, alors que vous ne dĂ©sirez pas ĂȘtre en ce pĂ©chĂ© et que vous demandez pardon pour lui Ă  la bontĂ© de Dieu qui s'accorde avec la justice? Que par cette justice il veuille vous en dĂ©livrer, puisque vous reconnaissez votre pĂ©chĂ© et que vous en demandez Pouvoir et espĂ©ranceLe juif dit au gentil – Il est certain que l'espĂ©rance est une vertu; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la dĂ©sespĂ©rance ne serait pas un vice. Le pouvoir et l'espĂ©rance s'accordent en nous, puisque nous espĂ©rons que Dieu nous aidera Ă  sortir de la captivitĂ©, et nous ne pourrions pas ĂȘtre en cette espĂ©rance, si nous n'avions pas le pouvoir d'espĂ©rer. Le pouvoir de Dieu est plus grand que le nĂŽtre et, si notre pouvoir, qui est plus petit, s'accorde avec la vertu, combien plus le pouvoir de Dieu, qui est plus grand, s'accorde nĂ©cessairement avec notre espĂ©rance! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il serait signifiĂ© que notre pouvoir et notre espĂ©rance, qui ont confiance en le pouvoir de Dieu, s'accorderaient en plus grande concordance que celle du pouvoir de Dieu avec notre espĂ©rance. Ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, notre pouvoir s'accorderait avec une plus grande perfection que le pouvoir de Dieu. Ainsi il est impossible que le pouvoir de Dieu ne nous envoie pas la dĂ©livrance de notre captivitĂ©, par la grande efficacitĂ© qui est dans le pouvoir de notre seigneur le peuple des juifs espĂšre que par la vertu et le pouvoir d'un homme, qui est le Messie, sera vaincu et soumis tout le pouvoir des hommes de ce monde, qui nous tiennent en servitude. C'est pour signifier que la pouvoir de Dieu est grand, qui donnera Ă  cet homme, le Messie, un si grand pouvoir et a ordonnĂ© que nous espĂ©rions qu'un homme nous fera sortir de notre servitude, que Dieu a ordonnĂ© que nous soyons en captivitĂ© et que nous ne soyons pas dĂ©livrĂ© par le pouvoir de Dieu, mais seulement par le pouvoir d'un homme. Et ainsi peut-on prouver que le Messie doit venir pour nous dĂ©livrer. Il s'ensuit pour nous une plus grande espĂ©rance et une plus grande connaissance du pouvoir de Dieu, ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre et avec les conditions des arbres. Et ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir pour notre dĂ©livrance et pour l'accomplissement de notre Foi et justice– Foi et justice s'accordent dans le peuple des juifs, car nous croyons tous que les souffrances que nous subissons dans notre captivitĂ© sont pour la justice de Dieu. Ainsi notre foi et notre justice s'accordent avec la justice de Dieu qui s'accorde nĂ©cessairement avec notre foi et avec notre justice. Car si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la concordance et la charitĂ© s'accorderaient mieux avec notre foi et notre justice qu'avec la justice et la charitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu enverra un Messie pour nous dĂ©livrer, sans quoi il ne serait pas signifiĂ© que la justice et la charitĂ© de Dieu s'accordent aussi bien avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées. Et comme la justice et la charitĂ© incréées doivent avoir une plus grande concordance avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées, selon les conditions des arbres, ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir. Le Messie sera envoyĂ© par la justice et la charitĂ© divines, pour satisfaire Ă  notre foi et Ă  notre nous sommes torturĂ©s et persĂ©cutĂ©s par la captivitĂ© et croyons qu'il est juste qu'il en soit ainsi, moins notre entendement comprend la raison de notre captivitĂ©, plus notre foi est grande et plus notre justice est grande, puisque nous jugeons bon de supporter ces souffrances, alors que nous pourrions les fuir, si nous le voulions. Et parce qu'il est nĂ©cessairement vrai que la foi et la justice s'accordent plus fortement avec la grandeur et avec l'ĂȘtre contre leurs contraires, qui ne s'accordent ni avec la grandeur ni avec l'ĂȘtre, parce qu'ils s'accordent avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre, et parce que l'avĂšnement du Messie s'accorde avec la concordance de notre foi, de notre justice et de la grandeur, ainsi il faut nĂ©cessairement que l'ordonnance divine, qui n'est pas contraire Ă  la grandeur de la foi et de la justice, ait ordonnĂ© d'envoyer un Messie pour dĂ©livrer le peuple d' Force et orgueil– Dans la force l'humilitĂ© s'accorde avec la vertu et dans l'orgueil la force s'accorde avec le vice. Et puisque l'orgueil et l'humilitĂ© sont contraires, la force de l'humilitĂ© est diffĂ©rente et contraire Ă  la force de l'orgueil. Mais la vertu appartient Ă  l'ĂȘtre, et le vice au non-ĂȘtre; ainsi la force, qui convient Ă  l'humilitĂ©, vainc et assujettit la force qui convient Ă  l'orgueil. S'il en Ă©tait autrement, il s'ensuivrait que la vertu ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre, ni le vice avec non-ĂȘtre; la force appartiendrait alors au non-ĂȘtre et la fragilitĂ© Ă  l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la force de l'humilitĂ© dans le cƓur des juifs, qui l'emporte sur la force de l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins, et la domine. Car, malgrĂ© les hontes et les tourments et les captivitĂ©s qu'ils imposent au peuple des juifs, ils n'ont pas le pouvoir de leur faire abandonner et rejeter la sainte Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse. Et puisqu'il en est ainsi et que, selon les conditions de l'arbre oĂč est Ă©crite la fleur du courage et de l'orgueil, il faut que soit vrai ce par quoi le courage s'oppose davantage Ă  l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins qui nous maintiennent en captivitĂ©, il convient de penser que Dieu enverra un Messie qui dĂ©truira totalement l'orgueil des peuples chrĂ©tien et sarrasin, et par qui nous serons leurs seigneurs et, eux, nos serfs et captifs.– Comment cela? dit le gentil au juif. Si moi qui suis libre, je me faisais juif, je serais en la servitude en laquelle tu es? Et pour sortir de mon erreur, j'entrerais dans l'Ă©tat de serf Ă  cause du pĂ©chĂ© en lequel tu dis que tu es, puisque tu es en captivitĂ© Ă  cause de ce pĂ©chĂ©? Vraiment, dit le gentil, il ne me semble pas que cela s'accorde selon l'ordonnance qui appartient Ă  la sagesse, bontĂ©, pouvoir et justice de Dieu; car il serait de meilleure ordonnance et il s'accorderait mieux avec les conditions des arbres que l'homme, libre physiquement et captif spirituellement, garde en quittant son erreur sa libertĂ© corporelle, oĂč il pourra mieux observer sa Loi, et qu'il ne passe pas d'une erreur Ă  une autre ni d'une faute et d'un pĂ©chĂ© Ă  un autre et qu'il ne soit pas, sans avoir commis de faute, dans le pĂ©chĂ© Ă  cause duquel il se trouvera en cinquiĂšme article. De la rĂ©surrectionLe juif dit au gentil – En cet article de la rĂ©surrection je ne donnerai pas d'autre dĂ©monstration; car cela a Ă©tĂ© suffisamment dĂ©montrĂ© dans le premier livre. Et je me considĂšre comme satisfait de cette dĂ©monstration. Et bĂ©nis soient les arbres et leurs conditions et leurs fleurs qui ont illuminĂ© mon Ăąme en lui donnant l'espĂ©rance de la rĂ©surrection. Je veux que tu saches que le peuple juif est divisĂ© en trois opinions, touchant l'article de la premiĂšre opinion est la suivante quelques juifs ne croient pas en la rĂ©surrection. Et voici leur argumentation ils disent que le corps Ă©tant corruptible par nature, il ne peut redevenir l'ĂȘtre mĂȘme qu'il Ă©tait avant la mort, qu'il ne pourrait se maintenir sans manger et sans boire, qu'il ne pourrait souffrir les peines de l'enfer et qu'il est dĂ©raisonnable de penser que l'on puisse manger et boire au paradis, qui n'est pas d'ailleurs un lieu pour le corps, le corps ne pouvant ĂȘtre que sur quelque chose qui soutienne sa lourdeur. Et pour ces raisons et pour beaucoup d'autres, ils nient et mĂ©prisent la rĂ©surrection. Mais je ne suis pas de cette secte. Je crois, au contraire, en la rĂ©surrection et suis certain que le pouvoir divin, parfait en toutes choses, peut maintenir les corps dans le ciel, bien que ce ne soit pas lĂ  leur lieu naturel, comme il maintient les Ăąmes ici-bas dans le monde, lieu naturel des choses corporelles. Si Dieu, par sa vertu et son pouvoir, a créé l'Ăąme incorruptible et immortelle, il pourra conserver les corps aprĂšs la mort et leur donner la nature de l'immortalitĂ© sans qu'ils aient Ă  manger et Ă  boire, et dans le lieu qu'il lui plaira, pour manifester son pouvoir et sa justice. Si Dieu n'avait pas ce pouvoir, la perfection ne pourrait pas compter parmi les fleurs du premier arbre, et toutes les conditions des arbres seraient deuxiĂšme opinion est celle de quelques juifs qui croient que la rĂ©surrection aura lieu aprĂšs la fin du monde et qu'aprĂšs cette rĂ©surrection tout l'univers sera en paix et il n'y aura qu'une Loi, celle des juifs; ceux-ci auront femme et enfants, mangeront et boiront et ne pĂ©cheront pas. Et cet Ă©tat durera longtemps. Mais ils disent et croient qu'un jour viendra oĂč ils mourront tous et il n'y aura plus de rĂ©surrection les Ăąmes possĂ©deront la gloire et les corps ne ressusciteront pas. Nombreux sont les juifs qui partagent cette opinion. J'Ă©tais moi-mĂȘme des leurs avant que je ne vienne en ce lieu et ne lise les fleurs des arbres, comme cela est signifiĂ© au premier et c'est la troisiĂšme opinion, croient en la rĂ©surrection et croient que tous ressusciteront aprĂšs la fin du monde. Les bons auront la gloire perpĂ©tuelle et les mĂ©chants souffriront quelque temps. Puis, quand Dieu les aura punis des pĂ©chĂ©s qu'ils auront faits en cette vie prĂ©sente, il les leur pardonnera et leur donnera la gloire Ă©ternelle. Mais quelques hommes demeureront pour toujours en enfer. Ceux-lĂ  sont trĂšs peu nombreux et sont si coupables qu'ils ne seront jamais dignes d'ĂȘtre pardonnĂ©s. Et je suis, moi, de cette opinion, bien que ce soit celle du plus petit nombre des gentil lui dit – Je m'Ă©merveille beaucoup que vous autres, les juifs, vous puissiez ĂȘtre partagĂ©s en diverses opinions sur cette question, qu'il est si nĂ©cessaire de savoir. Et il me semble que cette pluralitĂ© d'opinions pourrait ĂȘtre l'effet d'un manque de savoir, ou d'un mĂ©pris de l'autre vie.– Seigneur, dit le juif, notre dĂ©sir de retrouver notre libertĂ© est si grand, nous dĂ©sirons tant que le Messie vienne nous dĂ©livrer de notre captivitĂ©, que nous ne pouvons pas tourner trop nos regards vers l'autre siĂšcle. Et nous en sommes plus empĂȘchĂ©s encore par les problĂšmes que nous pose notre vie parmi ceux qui nous tiennent en captivitĂ© et Ă  qui nous devons payer tous les ans de trĂšs lourds tributs, sans quoi ils ne nous laisseraient pas vivre parmi eux. Et il faut que vous sachiez encore que nous avons un autre obstacle, Ă  savoir que notre langue est l'hĂ©breu, Ă  prĂ©sent beaucoup moins usitĂ© qu'avant; de sorte que nous n'avons pas autant de livres de science philosophique et d'autres sciences que nous en aurions besoin. Mais il y a parmi nous une science appelĂ©e Talmud1; elle est grande, et ce qu'elle dit est immense et trĂšs subtil. Son immensitĂ© et sa subtilitĂ© sont telles qu'elle constitue pour nous un obstacle Ă  la connaissance de l'autre siĂšcle, surtout parce que, par elle, nous nous inclinons Ă  l'Ă©tude du droit pour participer Ă  la possession des biens de ce sixiĂšme article. Du jour du jugement– Cet article peut ĂȘtre prouvĂ© par les fleurs des cinq arbres; car, si le jour du jugement n'Ă©tait pas, les conditions des arbres ne seraient pas. Et parce qu'elles s'accordent Ă  ĂȘtre nĂ©cessairement, il est manifestĂ© par les fleurs que le jour du jugement arrivera; cueillons six de ces fleurs pour prouver cet article!1. Grandeur et pouvoirLe juif dit au gentil – Le pouvoir de Dieu est si grand et excellent qu'il peut se manifester Ă  tous les hommes dans sa spĂ©cificitĂ© et son universalitĂ©. Et parce que le grand pouvoir de Dieu doit ĂȘtre manifestĂ© universellement Ă  tous, il convient que tous nous soyons rĂ©unis en un seul lieu et qu'ensemble nous voyons le grand pouvoir de Dieu. Lorsque nous serons tous en un mĂȘme lieu et que Dieu jugera les bons et les mauvais, il jugera les bons pour la bĂ©atitude perdurable et les mauvais pour les peines infernales. Et nul homme ne pourra s'excuser ni contredire la juste sentence de Dieu. Si le jour du jugement n'Ă©tait pas, le grand pouvoir de Dieu ne serait pas aussi dĂ©montrable en prĂ©sence et en communautĂ© de tant de gens, et il s'ensuivrait que la bontĂ©, la grandeur, la sagesse, l'amour et la perfection de Dieu seraient contraires Ă  la grandeur du pouvoir de Dieu, et donc Ă  toutes les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ© Ă  l'entendement humain qui sait recevoir cette signification des fleurs des Perfection et sagesse– Comme par l'influence des corps cĂ©lestes vient l'influence de la gĂ©nĂ©ration sur les corps terrestres, selon le cours naturel, ainsi et beaucoup mieux, de façon incomparable, de la parfaite sagesse de notre seigneur Dieu viennent influence et bĂ©nĂ©diction sur la sagesse créée qui est dans les hommes. Quand nous serons tous rĂ©unis le jour du jugement, quand nous connaĂźtrons que Dieu sait tous les biens et tous les maux que chaque homme aura faits et quand il jugera chacun de nous selon nos Ɠuvres, alors nous aurons une plus grande connaissance de Dieu et de sa sagesse par cette maniĂšre que par aucune autre. Et chacun connaĂźtra la sentence qui le concerne et la sentence qui concerne l'autre, ensemble, en un seul lieu et en seul moment. Et par cette connaissance en chacun de nous croĂźtront et se multiplieront la science et la connaissance. Et ceux qui seront sur le chemin du salut auront autant de charitĂ© et de bĂ©atitude qu'ils auront connaissance de la sentence de Dieu. Et ceux qui seront sur le chemin de la damnation, plus ils auront de connaissance de cette sentence, plus ils seront en Ă©tat de tristesse et de malĂ©diction. Puisqu'un tel jugement s'accorde avec la parfaite Ɠuvre de notre seigneur Dieu et avec la sagesse créée, qui doit ĂȘtre dans les hommes et par laquelle ils peuvent avoir une trĂšs grande connaissance de la trĂšs parfaite et grande sagesse de Dieu, ainsi est manifestĂ© le jour du jugement. Sans lui les raisons susdites ne seraient pas aussi rĂ©vĂ©latrices et les conditions des arbres ne seraient pas aussi Grandeur et justice– Sache, gentil, qu'il y a chez nous la coutume et l'habitude, selon laquelle, plus grande est la sentence, plus il faut de tĂ©moins et plus il faut qu'elle soit donnĂ©e par des personnes nobles, justes et bonnes. Or, la plus grande sentence qui puisse ĂȘtre serait la suivante que tous les gens qui ont Ă©tĂ©, qui sont et qui seront fussent rĂ©unis en un lieu et que Dieu les jugeĂąt tous en prĂ©sence les uns des autres et que la sentence portĂąt sur la gloire perdurable et sur le feu de l'enfer. Et si une telle sentence Ă©tait plus grande qu'une autre sentence oĂč nous ne serions pas tous rĂ©unis et oĂč nous ne serions pas jugĂ©s par Dieu ni sur de si grandes choses, et si cette plus petite sentence s'accordait avec l'ĂȘtre et si la plus grande sentence n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait impossibilitĂ© et opposition entre la plus grande justice et la plus grande sentence, et la plus grande justice serait plus manifestĂ©e par la plus grande sentence que par la plus petite. Or, si la volontĂ© de Dieu voulait que la plus petite sentence fĂ»t, et non la plus grande, la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la grande justice de Dieu, puisque la grande volontĂ© de Dieu n'aimerait pas ce par quoi la grande justice de Dieu serait le mieux manifestĂ©e. Comme il est impossible que la justice et la volontĂ© de Dieu s'opposent, ainsi il est manifestĂ© dans la concordance qu'il y a entre la parfaite justice et l'amour de Dieu que le jour du jugement aura lieu et qu'en ce mĂȘme jour tous ensemble connaĂźtront la grande justice de Dieu. Chacun, en lui-mĂȘme et en l'autre et ensemble, connaĂźtra la grande justice Pouvoir et orgueilLe juif dit au gentil – Aimable fils, tu sais bien que le pouvoir et la justice s'accordent contre l'orgueil et l'injustice. Ainsi les princes sont Ă©tablis sur la terre pour ĂȘtre justes et puissants contre les hommes orgueilleux et injustes. Or, pour manifester que le pouvoir et la justice de Dieu s'accordent contre les hommes pĂ©cheurs qui sont remplis de vanitĂ©, d'orgueil et d'injustice et pour vaincre, soumettre et confondre ces derniers par le pouvoir et la justice de Dieu, Dieu veut qu'il y ait le jour du jugement et que tous les hommes ensemble aient connaissance du grand pouvoir et de la grande justice de Dieu qui viennent juger, confondre et abaisser les hommes orgueilleux et injustes. Si le jour du jugement n'existait pas, le pouvoir et la justice ne seraient pas si manifestĂ©s contre l'orgueil et l'injustice. Et pour que le pouvoir et la justice de Dieu soient plus fortement rĂ©vĂ©lĂ©s Ă  l'entendement humain, il s'ensuit nĂ©cessairement, selon les conditions des arbres, que le jour du jugement Foi et espĂ©rance– Pour que la foi et l'espĂ©rance puissent mieux contempler Dieu, il convient que cela soit ordonnĂ© nĂ©cessairement par la perfection qui est en la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que la foi et l'espĂ©rance peuvent contempler Dieu plus que Dieu ne l'ordonnerait ni ne le voudrait, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la perfection s'accorderait mieux avec les vertus créées qu'avec les vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ©, sans lequel la foi ni l'espĂ©rance ne pourraient aussi bien contempler Dieu, comme elles le font, la foi en croyant et l'espĂ©rance en espĂ©rant la sentence divine de Dieu en prĂ©sence de tout son Force et luxure– Force peut ĂȘtre plus grande contre la luxure en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence. Car la honte mortifie dans le cƓur humain la luxure, quand l'homme est en prĂ©sence de gens devant lesquels il a honte de commettre l'adultĂšre. Ainsi la force ne peut ĂȘtre aussi contraire Ă  la luxure dans le cƓur de l'homme amoureux de la chastetĂ© en public. Comme la force et la luxure sont plus opposĂ©es en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence, comme je l'ai dĂ©jĂ  dit, ainsi il convient que le mĂ©rite de la force soit rĂ©vĂ©lĂ© aux gens et que la faute de l'homme luxurieux leur soit Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ©e. Et si ce n'Ă©tait pas le cas, la perfection et la justice seraient opposĂ©es en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© le jour du jugement, en lequel la force et la luxure seront rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  tous, afin que l'homme, pour chaque vertu, soit plus rĂ©compensĂ© par la justice de Dieu, et soit plus puni et couvert de honte en prĂ©sence des gens et de tout le le juif eut prouvĂ© au gentil l'article susdit par les six fleurs susdites, le gentil dit au juif – Comme Dieu est invisible, comment pourra-t-il juger le peuple qui ne pourra pas le voir? La sentence serait meilleure et plus forte si tout le peuple pouvait voir celui qui donnera la sentence. C'est pourquoi il semble que, si, en ce jour, on ne voit pas Dieu, les conditions des arbres ne seront pas remplies.– Il est vrai, dit le juif, que Dieu est invisible. Mais de mĂȘme qu'il s'est montrĂ© sous une forme visible Ă  MoĂŻse quand il lui a donnĂ© la vieille Loi, ainsi, par une forme qu'il prendra au jour du jugement, il se montrera Ă  tout le peuple quand il donnera la gentil rĂ©pondit – Cette forme ne sera pas Dieu; ainsi ce ne sera pas Dieu qui donnera la sentence, pas plus que la forme. Si c'Ă©tait possible, ce serait bien que celui-lĂ  mĂȘme qui jugera fĂ»t Dieu et que tout le peuple vĂźt bien qu'il jugera. Car il est vrai que le juge doit ĂȘtre vu par ceux qu'il septiĂšme article. Du paradis– Par toutes les fleurs des cinq arbres on peut prouver cet article; mais, rapidement, cueillons six fleurs pour prouver que le paradis BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; car, s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas de perfection dans la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et si cela Ă©tait, Dieu ne serait rien, puisqu'il est vrai qu'en Dieu s'accordent la bontĂ© et la grandeur susdites. Comme il a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre que Dieu est, ainsi il est manifestĂ© que la bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette rĂ©vĂ©lation faite Ă  l'intelligence humaine signifie et dĂ©montre que le paradis existe. Car, si le paradis n'existait pas, il n'y aurait pas dans l'Ɠuvre de Dieu perfection de justice, largesse et bontĂ©, et son vouloir s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie, l'avarice et l'injustice, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du EternitĂ© et amour– L'existence de Dieu est prouvĂ©e. Et ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin ne s'accorde pas dans l'Ă©ternitĂ© divine avec le commencement, le milieu et la fin; s'il s'accordait, il y aurait en Dieu une chose, l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec le commencement, le milieu et la fin, et une autre chose, l'amour divin. Or, comme l'Ă©ternitĂ© et l'amour sont une seule essence et une mĂȘme chose, car sinon ils ne seraient pas un seul Dieu et nous avons prouvĂ© que Dieu est unique, ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin n'a ni commencement ni milieu ni fin. Et ainsi il sort de l'amour divin une influence Ă  aimer la crĂ©ature raisonnable et Ă  lui donner une gloire Ă©ternelle sans fin et Ă  signifier que l'amour divin a sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et dans le don de la gloire Ă©ternelle Ă  la crĂ©ature. Cette gloire est celle du paradis qui n'aura pas de fin. Si le paradis n'Ă©tait rien, la justice en Dieu n'aurait pas sa perfection et, si le paradis n'Ă©tait pas Ă©ternellement sans fin, l'amour divin n'aurait pas sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et l'amour Ă©ternel de la crĂ©ature raisonnable qui aime Dieu. Et il s'ensuivrait que le pouvoir divin ne pourrait pas, la sagesse divine ne saurait pas, l'amour divin ne voudrait pas aimer la crĂ©ature raisonnable dans une durĂ©e Ă©ternelle. Et s'il en Ă©tait ainsi, l'imperfection d'amour, pouvoir, sagesse, bontĂ© et grandeur serait dans l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis, durable et est certain, gentil, que la crĂ©ature ne peut recevoir l'Ă©ternitĂ© sans commencement. Car si elle le pouvait, elle pourrait ĂȘtre causĂ©e sans commencement ni fin et serait Ă©gale en durĂ©e, tout en recevant l'influence de sa cause, avec la cause premiĂšre. Ainsi il est impossible que l'effet puisse recevoir autant que ce que la cause peut donner. Car si c'Ă©tait le cas, ils auraient entre eux Ă©gale quantitĂ© en don et en rĂ©ception. Or, il convient que la cause prĂ©cĂšde en dignitĂ© de pouvoir son effet, en ayant plus grand pouvoir par sa capacitĂ© de donner que l'effet par sa capacitĂ© de recevoir; ainsi la crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, et la cause premiĂšre aurait le pouvoir de donner l'ĂȘtre sans commencement Ă  la crĂ©ature, si cette derniĂšre avait le pouvoir de le recevoir. Si la gloire du paradis Ă©tait finie et ne durait pas Ă©ternellement et sans fin, il ne serait pas signifiĂ© que Dieu, qui est la cause premiĂšre, pourrait donner une durĂ©e Ă©ternelle sans commencement, si l'effet, c'est-Ă -dire la crĂ©ature, pouvait la recevoir. Selon les conditions des arbres, il convient que soit bien manifestĂ© tout ce par quoi Dieu est le plus dĂ©montrable en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; c'est pourquoi la durĂ©e sans fin de la gloire cĂ©leste est gentil dit au juif – Il est sĂ»r qu'en l'Ă©ternitĂ© ne conviennent ni le commencement ni la fin. Si Dieu peut donner l'Ă©ternitĂ© qui n'a pas de fin et si la crĂ©ature peut la recevoir, comme tu le dis, il semble, selon tes paroles, que la crĂ©ature puisse ĂȘtre causĂ©e sans juif rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre l'influence que la crĂ©ature peut recevoir de Dieu pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin et celle que la crĂ©ature ne peut recevoir pour ĂȘtre sans commencement. L'influence qu'elle peut recevoir pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin est due Ă  l'accomplissement de la cause premiĂšre qui a créé cette durabilitĂ© sans fin. La crĂ©ature ne peut pas ĂȘtre sans commencement, car son accomplissement de crĂ©ature est dans la durabilitĂ© sans fin. Si la crĂ©ature n'avait pas de commencement, elle n'aurait pas reçu la crĂ©ation de son accomplissement, par lequel elle est durable et sans fin. Et si elle ne l'avait pas reçu, il s'ensuivrait qu'elle serait Ă©ternelle sans commencement et qu'elle aurait une fin; ce qui est impossible et contraire aux conditions des Perfection et charité– Si l'on suppose que le paradis est, la charitĂ© créée peut ĂȘtre plus parfaite dans l'amour de la perfection divine que si l'on suppose que le paradis n'est pas. Ce par quoi la charitĂ© peut avoir une plus grande perfection dans l'amour de la perfection que Dieu a en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que ce par quoi la charitĂ© ne peut pas autant aimer la perfection que Dieu a dans les vertus susdites. Si Dieu n'aimait pas ce par quoi la charitĂ© est mieux adaptĂ©e Ă  aimer les vertus susdites et qu'il aimait les choses contraires Ă  l'amour de la charitĂ©, il s'ensuivrait que la charitĂ© créée s'accorderait mieux Ă  aimer parfaitement que la perfection de Dieu Ă  crĂ©er la charitĂ©, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, la plus grande inclination de la charitĂ© Ă  aimer serait incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du paradis, sans lequel la charitĂ© pourrait mieux aimer que Dieu ne pourrait EternitĂ© et avarice– En Dieu, bĂ©ni soit-il!, s'accordent l'Ă©ternitĂ© et la largesse. Car s'ils ne s'accordaient pas, Dieu aurait d'un autre et non de lui-mĂȘme la largesse qu'il a envers les crĂ©atures et l'Ă©ternitĂ© ne serait pas Dieu; et ces deux propositions sont impossibles. Comme l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent en Dieu et parce que la largesse et l'avarice sont opposĂ©es, ainsi il est manifestĂ© que par la largesse l'Ă©ternitĂ© de Dieu et l'avarice sont opposĂ©es. Or, comme selon les conditions des arbres il est reconnu que l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es, ainsi il est reconnu que le paradis existe. Car, s'il existe, l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es que s'il n'existe pas. Si l'Ă©ternitĂ© et l'avarice Ă©taient moins opposĂ©es, l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accorderaient moins en Dieu; et si tel Ă©tait le cas, ce qui est plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et ce qui est moins noble s'accorderait avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que le paradis est naturel que le maĂźtre fasse une Ɠuvre durable. Par avarice beaucoup de maĂźtres rendraient moins durable leur Ɠuvre, s'ils n'avaient pas la largesse de donner Ă  l'Ɠuvre ce qu'il lui faut pour durer. Ainsi durĂ©e, sagesse et largesse s'accordent avec l'Ɠuvre qui est faite par un maĂźtre oĂč se trouve la perfection de sagesse et largesse. Comme en Dieu s'accordent sagesse, Ă©ternitĂ©, largesse et perfection, ainsi est signifiĂ© le paradis. Car, si le paradis n'est rien, l'Ɠuvre de Dieu n'est pas si durable, puisque dans cette Ɠuvre il y a dĂ©faut de durabilitĂ© par dĂ©faut de pouvoir ou de sagesse ou d'Ă©ternitĂ© ou de volontĂ© qui s'accorde avec l'avarice; et chacun de ces dĂ©fauts est contraire Ă  la perfection de Dieu. Par cette perfection il est manifestĂ© que l'Ɠuvre de Dieu est durable; cette durabilitĂ© prouve que le paradis Foi et espĂ©rance– Si le paradis existe, la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux que s'il n'existe pas. Si le paradis n'est pas rien, la foi et l'espĂ©rance s'accordent beaucoup mieux avec ce qui est quelque chose qu'avec ce qui n'est rien. Il est donc impossible que ce qui n'est rien puisse ĂȘtre une plus grande occasion de concordance que ce qui est. Car si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'occasion, la concordance et la grandeur s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et leurs contraires avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis dans la grande concordance qu'il y a entre la foi et l'espĂ©rance, la foi croyant en l'existence du paradis et l'espĂ©rance espĂ©rant la gloire Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont plus opposĂ©es dans les grandes choses que dans les petites choses. Car plus la prudence s'exerce en de grandes choses, plus elle est une grande vertu. Et plus la vertu est grande, plus elle est opposĂ©e aux vices. De la mĂȘme façon, plus l'homme est mĂ©lancolique, plus il s'oppose au plus grand bien et non au moindre. Si le paradis existe, la prudence ne peut pas ĂȘtre plus contraire Ă  la mĂ©lancolie, et la mĂ©lancolie Ă  la prudence, que si le paradis n'est pas. Et parce qu'il faut que la prudence et la mĂ©lancolie soient au plus haut point contraires, selon les conditions des arbres, ainsi le paradis est signifiĂ© dans la plus grande opposition qu'il y a entre la prudence et la gentil dit au juif – Je me considĂšre assez satisfait de la preuve que tes paroles m'ont donnĂ©e de la bĂ©atitude cĂ©leste. Mais je te prie de me dire si, en cette gloire cĂ©leste que tu dis, l'homme aura une femme et engendrera des fils et si l'homme mangera, boira et dormira, et s'il en sera ainsi des autres choses qui appartiennent Ă  cette prĂ©sente juif rĂ©pondit – Le paradis n'est pas le lieu de toutes les choses que tu dis, car en toutes ces choses il y a dĂ©faut et toutes sont donnĂ©es Ă  l'homme en ce monde pour que l'homme puisse vivre et que le monde ne pĂ©risse pas en l'espĂšce humaine. Sache, en vĂ©ritĂ©, que le paradis est un lieu accompli, oĂč il y a accomplissement de tous les biens, grĂące Ă  la vision de Dieu. Par cette vision l'homme reçoit un si grand accomplissement que aucune des choses temporelles ne lui est plus gentil rĂ©pondit – Si en paradis l'homme ne mange ni ne boit, il s'ensuit qu'en enfer il n'a ni faim ni soif. Et si ce n'est pas le cas, comment seront punis les hommes des enfers qui seront coupables envers Dieu de gloutonnerie et d'ivresse?Le juif rĂ©pondit – En enfer il convient que les hommes coupables aient faim et soif, afin de dĂ©montrer la justice de Dieu. Si en paradis il y avait des nourritures pour satisfaire le corps glorifiĂ©, cela signifierait que la prĂ©sente vision que l'homme aurait de Dieu ne suffirait pas Ă  donner gloire au corps humain; et si elle ne suffisait pas, il y aurait dĂ©faut de perfection dans la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, de Dieu. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des gentil dit – Je te demande si en paradis l'homme aura souvenir de ce monde et si les hommes auront connaissance les uns des juif rĂ©pondit – Si l'homme n'avait pas souvenir de ce monde en paradis, il n'aurait pas souvenir du mĂ©rite qu'il a pour ses bonnes actions; et s'il ne l'avait pas, il ne connaĂźtrait pas la justice de Dieu. Et si les hommes n'avaient pas connaissance les uns des autres, les uns n'auraient pas la gloire dans la gloire des autres; et s'ils ne l'avaient pas, la volontĂ© divine s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie et l'imperfection, ce qui est huitiĂšme article. De l'enferLe juif dit au gentil – De chaque arbre, une fleur nous suffit pour prouver que l'enfer Grandeur et pouvoir– Tout ce que Dieu a créé, il l'a créé pour dĂ©montrer son grand pouvoir qui sera beaucoup mieux dĂ©montrĂ© Ă  son peuple si l'enfer existe que s'il n'existe pas. Dieu par son pouvoir pourra conserver Ă©ternellement dans le feu de l'enfer le corps de l'homme pĂ©cheur, sans que le feu ne puisse le consumer, et les hommes de l'enfer auront trĂšs grandement faim et soif, chaud et froid, sans fin par le pouvoir de Dieu qui se manifestera en eux; ainsi Dieu dĂ©montrera Ă©ternellement sa justice, et la raison pour laquelle Dieu a créé l'homme s'accordera plus fortement avec l'ĂȘtre, si l'enfer existe que si l'enfer n'existe pas. Et pour que la fin s'accorde mieux avec l'occasion par laquelle Dieu a créé l'homme et s'accorde avec l'ĂȘtre, et leurs contraires avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que l'enfer EternitĂ© et justice– L'homme pĂ©cheur, quand il commet un pĂ©chĂ©, pĂšche contre la justice Ă©ternelle qui est en Dieu et il pĂšche contre l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ainsi s'accorde avec le pĂ©cheur la pĂ©nitence infinie en durĂ©e. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait en Dieu dĂ©faut de perfection en grandeur infinie, puisqu'il ne ferait pas Ă©ternellement usage de sa justice. Et parce qu'il est impossible qu'en Dieu fasse dĂ©faut l'usage de la justice, ainsi il convient que l'homme qui pĂšche mortellement ait une pĂ©nitence qui lui vaille de subir une peine Ă©ternelle. Il n'y aurait pas cette peine, si l'enfer n'Ă©tait pas gentil dit au juif – Puisque le pĂ©chĂ© que l'homme pĂ©cheur commet est limitĂ© et fini en durĂ©e de temps, comment est-il possible que, pour ce pĂ©chĂ©, il subisse une peine Ă©ternellement et sans fin?Le juif rĂ©pondit – Selon ce qui a Ă©tĂ© dit et montrĂ© plus haut, il faut qu'il en soit ainsi selon la grande justice de Dieu. Si les peines infernales avaient une fin, il faudrait que les hommes qui sortiraient de l'enfer eussent la gloire. Ils auraient cette gloire sans l'avoir librement voulue et sans avoir choisi d'aimer Dieu et d'aimer la justice, puisqu'il est certain que ceux qui sont morts dans le pĂ©chĂ© n'ont pas, aprĂšs leur mort, la libertĂ© de choisir le bien et d'Ă©viter le mal. Pour la raison que tu dis, de nombreux juifs croient que la peine infernale aura une fin; mais je ne suis pas de leur opinion et je crois au contraire que la peine infernale sera Ă©ternelle. Car s'il n'en Ă©tait pas ainsi, les conditions des arbres seraient dĂ©truites et les hommes qui sont dans la gloire n'auraient pas reçu une si grande grĂące de Dieu, si l'enfer n'Ă©tait pas durable, que celles qu'ils auront, si l'enfer est durable. Et le fait que les hommes sauvĂ©s ont plus de gloire, reçoivent plus de grĂące et ont de Dieu une plus grande charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© que l'enfer est Amour et colĂšre– L'amour divin aime Ă©ternellement sans fin ceux qui sont dans la gloire. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'amour et la bontĂ© divine s'accordent pour aimer Ă©ternellement sans fin les saints de gloire; car s'ils ne le faisaient pas, il conviendrait que la gloire dont jouissent les saints au paradis ait une fin; et nous avons prouvĂ© que cette gloire durera sans fin. De mĂȘme que l'amour s'accorde avec la bontĂ© divine pour aimer perdurablement les saints glorieux, ainsi il s'accorde avec la justice divine pour ne pas aimer perdurablement les pĂ©cheurs de l'enfer, ce qui ne serait pas le cas, si ces derniers n'Ă©taient pas punis perdurablement par la Prudence et force– Prudence et force sont des vertus qui sont contraires Ă  leurs contraires qui sont l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur. Si l'enfer existe, la prudence et la force s'accordent mieux contre leurs contraires; si elles s'accordent mieux contre leurs contraires, l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur s'opposent plus fortement Ă  l'ĂȘtre. La grande justice divine serait plus contraire Ă  l'imprudence et Ă  la lĂąchetĂ© de cƓur, si l'enfer existait que s'il n'existait pas. Plus la grande justice de Dieu est manifestĂ©e Ă  l'intelligence humaine, mieux la prudence et la force s'accordent avec l'ĂȘtre. Par l'existence de l'enfer, il s'ensuit que ce qui est dit plus haut est cohĂ©rent, ce qui n'est pas le cas, si l'enfer n'existe pas. Ainsi l'existence de l'enfer est CharitĂ© et mĂ©lancolie– CharitĂ© et mĂ©lancolie sont contraires, car par la charitĂ© l'homme est amoureux du bien et n'aime pas le mal; et par la mĂ©lancolie l'homme est amoureux du mal et n'aime pas le bien. Si l'enfer existe, l'homme est plus amenĂ©, en considĂ©rant les peines infernales, Ă  aimer le bien et Ă  Ă©viter le mal, qu'il ne le serait, s'il considĂ©rait et croyait que le mal de l'enfer n'est rien et que les peines infernales ont une fin. Parce que les peines de l'enfer constituent pour l'homme une occasion d'aimer le bien, de faire de bonnes actions et d'Ă©viter le mal, l'homme est d'autant plus contraire Ă  la mĂ©lancolie. Et parce que, selon les conditions des arbres, la plus forte opposition entre les vertus et les vices s'accorde le plus avec l'ĂȘtre et la moindre opposition s'accorde le moins avec l'ĂȘtre, dans la perspective d'une durabilitĂ© infinie, ainsi l'existence de l'enfer est manifestĂ©e Ă  l'entendement humain qui a une telle le juif eut prouvĂ© les articles susdits, le gentil poussa un soupir trĂšs douloureux et dit – HĂ©las, coupable! En quel pĂ©ril tu es si longuement restĂ©! Et combien tu aurais eu de cruelles peines et de perdurables tourments, si tu Ă©tais mort dans l'erreur et dans les tĂ©nĂšbres oĂč tu te trouvais! Pendant que le gentil prononçait ces paroles, le juif lui demanda s'il Ă©tait content des articles qu'il lui avait prouvĂ©s de sa Loi. Et il rĂ©pondit qu'il en Ă©tait satisfait mais qu'il attendait d'entendre les autres sages. – Mais je te prie de me dire en quel lieu se trouve l'enfer et quelle est la peine que subissent ceux qui sont enfermĂ©s en juif rĂ©pondit – Le peuple des juifs est divisĂ© en plusieurs opinions sur ce que tu me demandes. Car les uns croient que l'enfer est en ce monde oĂč nous sommes; d'autres disent qu'il est dans l'air; d'autres disent qu'il est au milieu de la terre. Et les uns disent que l'enfer n'est pas autre chose que de ne pas voir Dieu et de considĂ©rer qu'on a perdu la gloire et la vision de Dieu; et les autres disent que l'enfer consiste Ă  avoir le corps perdurablement plongĂ© dans le feu, la glace ou la neige, le soufre ou l'eau bouillante, parmi les dĂ©mons, les couleuvres et les serpents qui tourmenteront les hommes sans aucune trĂȘve. Et la peine de l'Ăąme sera supĂ©rieure Ă  celle du corps, puisqu'elle n'aimera pas l'ĂȘtre et saura que cela durera toujours et que ses supplices ne cesseront jamais, et elle saura qu'elle a perdu la gloire qui durera le juif eut dit ces paroles et beaucoup d'autres qui seraient longues Ă  raconter, il dit encore – Nous avons prouvĂ© et dĂ©montrĂ© que le peuple des juifs a la vraie Loi et qu'il est sur le chemin de la vĂ©ritĂ©, puisque nous avons fait concorder nos articles avec les fleurs des arbres et leurs conditions. Si notre Loi n'Ă©tait pas sur le chemin du salut, nous ne pourrions pas avoir fait concorder les fleurs et les conditions des arbres avec les articles que nous croyons. Cette concordance que nous avons dĂ©montrĂ©e est significative, bĂ©ni soit Dieu! Parce que la Loi des chrĂ©tiens et des sarrasins est contraire Ă  la nĂŽtre, ainsi il est manifestĂ© qu'ils sont dans l'erreur. C'est pourquoi, gentil, tu commettras une plus grande faute qu'auparavant, si tu laisses le chemin du salut et si tu prends la route par laquelle les pĂ©cheurs tombent dans le feu Ă©ternel et perdent la gloire qui n'a pas de le troisiĂšme livrequi est celui de la croyance des chrĂ©tiens.[Le troisiĂšme livre contient les questions suivantes celle de l'unicitĂ© de Dieu, dont le chrĂ©tien n'expose pas les preuves, car le paĂŻen accepte celles que lui a donnĂ©es le juif; celle de la TrinitĂ© des personnes, qu'il traite abondamment, afin de dĂ©montrer qu'elles sont une mĂȘme essence et un mĂȘme Dieu; celle de la crĂ©ation, que le juif a dĂ©jĂ  traitĂ©e; celle de la rĂ©demption du genre humain»; celle de la glorification de l'homme»; celle du mystĂšre de l'incarnation; celle de la naissance virginale» du Christ; celle de sa crucifixion; celle de sa visite en enfer aux justes»; celle de sa glorieuse rĂ©surrection» et de son ascension dans le ciel; enfin, celle du jugement dernier.]Lequel de vous deux parlera le premier? dit le gentil. Le juif rĂ©pondit – Selon l'ordre, le chrĂ©tien doit commencer le premier, car sa loi fut avant celle des sarrasins. Alors le gentil pria le chrĂ©tien de commencer Ă  prouver sa loi et les articles en lesquels il croyait. Mais le chrĂ©tien rĂ©pondit en demandant au sarrasin s'il lui plaisait qu'il commençùt, comme le gentil le voulait. Et le sarrasin rĂ©pondit que cela lui chrĂ©tien s'agenouilla et baisa la terre et Ă©leva ses pensĂ©es vers Dieu et ses yeux et ses mains vers le ciel. Devant son visage il fit le signe de la croix en disant ces paroles – Au nom du PĂšre et du Fils et du Saint Esprit, un Dieu en trinitĂ©, et trinitĂ© en le chrĂ©tien eut fait rĂ©vĂ©rence Ă  l'unitĂ© et Ă  la trinitĂ© divine, il fit Ă  nouveau le signe de la croix, et, en l'honneur de l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, il dit ces parolesAdoramus te, Christe, et benedicimus tibi, quia per crucem tuam redemisti le chrĂ©tien eut fait sa priĂšre, il dit que les articles de sa loi Ă©taient quatorze, parmi lesquels sept ressortissent Ă  la nature divine et sept Ă  la nature humaine de JĂ©sus Christ. – Ceux qui ressortissent Ă  la nature divine sont ceux-ci Un seul Dieu, PĂšre, Fils, Saint Esprit, crĂ©ateur, re-crĂ©ateur, glorificateur. Les sept articles qui ressortissent Ă  l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ sont ceux-ci JĂ©sus Christ conçu du Saint Esprit, nĂ© de vierge, crucifiĂ© et mort, est descendu aux enfers, est ressuscitĂ©, est montĂ© aux cieux, viendra juger les bons et les mauvais au jour du de commencer Ă  dĂ©montrer ses articles de foi, le chrĂ©tien dit ces paroles au gentil – Sache, gentil, que les articles de notre foi sont si hauts et si difficiles Ă  croire et Ă  comprendre que tu ne pourras pas les comprendre, si tu ne mets pas toutes les forces de ton entendement et de ton Ăąme Ă  comprendre les raisons par lesquelles j'ai l'intention de dĂ©montrer les articles susdits. Il est souvent arrivĂ© que l'on prouve suffisamment les choses mais que celui Ă  qui on fait la dĂ©monstration ne puisse pas la comprendre, de sorte qu'il semble Ă  ce dernier qu'on ne donne pas la preuve de ce qui est premier article. D'un seul Dieu– Dieu est un et nous croyons en un seul Dieu. Et ce Dieu nous disons qu'il est simple et accompli et l'accomplissement de tous les biens; et en lui sont toutes les fleurs du premier arbre. Or, toute la noblesse que ni les juifs ni les sarrasins ne peuvent attribuer ni confĂ©rer Ă  l'unitĂ© de Dieu, toute cette mĂȘme noblesse les chrĂ©tiens la lui attribuent et la lui confĂšrent, encore bien plus que les juifs ni les sarrasins ne la lui peuvent reconnaĂźtre ni attribuer. Et c'est pourquoi ils ne croient pas en la sainte trinitĂ© de Dieu et en la glorieuse incarnation du Fils de Dieu. En ce qui concerne la preuve qu'un Dieu est, le juif l'a donnĂ©e assez convenablement et, si tu veux que je prouve cela par beaucoup d'autres raisons, je suis disposĂ© Ă  le gentil rĂ©pondit – Je me considĂšre assez satisfait de la dĂ©monstration que le juif a faite de l'unicitĂ© de Dieu; c'est pourquoi tu n'as pas besoin de prouver le premier article, car il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prouvĂ©. Commence donc Ă  prouver les autres articles!Des deuxiĂšme, troisiĂšme et quatriĂšme la trinité– Pour prouver que la trinitĂ© est en Dieu, cueillons premiĂšrement cette fleur de bontĂ© et de grandeur du premier arbre, par laquelle nous prouverons qu'il convient par nĂ©cessitĂ©, selon les conditions des cinq arbres, que Dieu soit en trinitĂ©. En prouvant la trinitĂ©, nous prouverons trois articles, Ă  savoir PĂšre, Fils et Saint Esprit; et nous prouverons comment ces trois articles sont une essence et un BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu ou est finie ou est infinie Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour. Si elle est finie, elle est contraire Ă  la perfection; si elle est infinie, elle s'accorde avec la perfection. Et parce que, selon les conditions des arbres, il est impossible que la bontĂ© et la grandeur de Dieu soient contre la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, il est donc manifestĂ© que la bontĂ© et la grandeur de Dieu sont infinie Ă©ternitĂ©, infini pouvoir, infinie sagesse, amour et est sĂ»r que plus grand est le bien, plus fortement il s'accorde avec la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et plus petit est le bien, plus il s'approche de l'imperfection qui est la chose la plus contraire Ă  la perfection. Si Dieu, qui est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, gĂ©nĂšre un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et que du bien gĂ©nĂ©rateur et du bien gĂ©nĂ©rĂ© se trouve un bien infini en bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus grande est en Dieu la fleur de bontĂ© et grandeur, qui ne serait pas s'il n'y avait pas en Dieu ce qui est susdit. Car chacun des trois biens susdits est aussi bon et aussi grand, par toutes les fleurs de l'arbre, que le serait l'unitĂ© de Dieu, non sans que la trinitĂ© fĂ»t en elle. Et parce que, selon les conditions de l'arbre, il convient d'attribuer et reconnaĂźtre Ă  Dieu la plus grande bontĂ©, ainsi la trinitĂ© existe plus manifestement en ce qui est susdit.– Le gentil dit au chrĂ©tien – Selon ce que tu dis, il s'ensuit que l'unitĂ© de Dieu serait de plus grande bontĂ©, si elle comportait quatre ou cinq ou une infinitĂ© de ces biens que tu dis, ce qui n'est pas le cas, puisqu'il n'y en a que trois. Car la grandeur et la bontĂ© s'accordent mieux avec le nombre de quatre qu'avec celui de trois, et avec celui de cinq qu'avec celui de quatre, et avec un nombre infini qu'avec un nombre fini. S'il en est ainsi, selon ce que tu dis, il doit y avoir en Dieu des biens infinis en nombre, gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et chrĂ©tien rĂ©pondit – Si en Dieu il devait y avoir plus d'un qui est gĂ©nĂ©rateur, d'un qui est gĂ©nĂ©rĂ© et d'un qui est procĂ©dĂ©, le gĂ©nĂ©rateur ne serait pas un infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, car il ne suffirait pas en lui-mĂȘme Ă  gĂ©nĂ©rer un bien qui suffise Ă  ce que soit gĂ©nĂ©rĂ©e une infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ni le gĂ©nĂ©rateur unique ni le gĂ©nĂ©rĂ© unique ne suffiraient Ă  donner une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, Ă  l'unique qui en procĂšde; ni les gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et procĂ©dĂ©s qui seraient en nombre infini ne suffiraient Ă  avoir perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Car un nombre infini ne peut avoir perfection, puisqu'il est vrai que la multiplication infinie du nombre et la perfection ne s'accordent pas. S'il en est donc ainsi, selon la perfection des fleurs, l'imperfection serait en Dieu et les fleurs seraient opposĂ©es les unes aux autres, si en Dieu il y avait infiniment de gĂ©nĂ©rateurs, de gĂ©nĂ©rĂ©s et de gentil dit – Quatre, cinq ou mille peuvent contenir en eux-mĂȘmes un plus grand bien que trois. S'il y a quatre, cinq ou mille biens en Dieu, la bontĂ© de Dieu sera plus grande que s'il n'y avait que trois chrĂ©tien rĂ©pondit au gentil – Cette question peut se rĂ©soudre de la maniĂšre susdite. Car il ne convient pas qu'en Dieu il y ait plus qu'un seul gĂ©nĂ©rateur, gĂ©nĂ©rĂ© et procĂ©dĂ©, puisque dans chacun de ces trois est accomplie et parfaite la propriĂ©tĂ© en bontĂ©, grandeur et les autres. S'il y en avait plus de trois, aucun des trois n'aurait une propriĂ©tĂ© accomplie ni une accomplie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'un seul Dieu suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que tous se partageraient, ainsi un qui gĂ©nĂšre suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que deux ou plus ne pourraient avoir; car deux ou plus ne pourraient avoir chacun une infinitĂ© de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir,et cƓtera, et un seulement peut l'avoir. Et cela vaut aussi pour deux ou plus qui seraient gĂ©nĂ©rĂ©s et pour deux ou plus qui gentil dit au chrĂ©tien – Le mĂȘme raisonnement vaut pour l'unitĂ© de Dieu. Car, si l'unitĂ© ne suffit pas en elle-mĂȘme Ă  ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, sans trois personnes distinctes, il y a dĂ©faut en elle-mĂȘme de bontĂ©, grandeur, et chrĂ©tien rĂ©pondit – Ce n'est pas vrai. Car, si en Dieu il n'y avait pas des propriĂ©tĂ©s personnelles distinctes, il n'y aurait pas Ɠuvre par laquelle a Ă©tĂ© engendrĂ© le bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, d'un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; si en Dieu il ne jaillissait pas un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, d'un bien infini qui engendre et d'un bien infini qui est engendrĂ©, les fleurs des arbres ne seraient pas d'une utilitĂ© parfaite et il y aurait dĂ©faut de cette Ɠuvre susdite en l'unitĂ© de Dieu. Cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et cette Ɠuvre et les trois personnes distinctes, ayant chacune sa propriĂ©tĂ© distincte, personnelle, infinie en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, constituent l'unitĂ© divine mĂȘme, qui est une en essence et en trinitĂ© de personnes. Parce que l'ĂȘtre et une Ɠuvre aussi glorieuse que celle que je viens de dĂ©crire s'accordent, le manque de l'Ɠuvre susdite et le non-ĂȘtre s'accordent. Car l'ĂȘtre oĂč il y a une bonne Ɠuvre s'accorde avec une plus grande noblesse que celui oĂč il n'y a pas d'Ɠuvre. Parce qu'il convient de donner et d'attribuer Ă  l'essence de Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il s'ensuit qu'en Dieu il y ait Ɠuvre trinitaire. Si ce n'Ă©tait pas le cas, il y aurait opposition entre les fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Pouvoir et sagesse, pouvoir et amour, sagesse et amour– Pour prouver la trinitĂ© il faut que je cueille encore du premier arbre les trois fleurs susdites. Il est certain, gentil, qu'il convient au soleil d'illuminer et au feu de rĂ©chauffer. Et sais-tu pourquoi? Parce que le soleil est lui-mĂȘme sa splendeur et parce que le feu est lui-mĂȘme sa chaleur. Or, s'il ne convenait pas que le soleil illuminĂąt ni que le feu rĂ©chauffĂąt, le soleil et le feu ne s'accorderaient pas avec ce qu'ils sont, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, chacun s'accorderait avec la corruption et avec le manque, Ă  cause de l'impossibilitĂ© de l'utilitĂ© que chacun aurait en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux rĂšgles de la philosophie, en laquelle tu es appelĂ© bĂ©ni soit-il!, est son pouvoir mĂȘme et sa sagesse mĂȘme et son amour mĂȘme. Et si le soleil et le feu qui sont des crĂ©atures doivent avoir leur usage, comme nous l'avons susdit, combien plus il faut que les fleurs susdites aient leur utilitĂ© dans le fait que Dieu utilise envers les crĂ©atures pouvoir, sagesse et amour! Car s'il n'agissait pas ainsi, il s'ensuivrait que le soleil et le feu s'accorderaient mieux avec la perfection du pouvoir que le pouvoir, la sagesse et l'amour divin, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que, si les chambres susdites, c'est-Ă -dire les fleurs, s'accordent pour l'utilitĂ© des crĂ©atures, combien plus elles s'accordent Ă  ĂȘtre utiles, c'est-Ă -dire Ă  jouir, en elles-mĂȘmes! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que Dieu s'accorderait mieux avec l'Ɠuvre qui serait en dehors de lui-mĂȘme, qu'avec l'Ɠuvre qui serait au dedans de lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il signifiĂ© que le pouvoir de Dieu doit ĂȘtre puissant, la sagesse doit ĂȘtre savante et l'amour doit aimer, et ainsi en infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette concordance ne pourrait pas exister sans la distinction des propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes les unes des autres, et qui ensemble sont une essence divine, infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, et cƓtera. Cette essence est constituĂ©e des trois propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, gĂ©nĂ©ratrice, par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, engendrĂ©e, et par procession personnelle, essentielle, procĂ©dĂ©e. Chacune a toutes les fleurs du premier arbre, et elles sont ensemble une seule fleur oĂč il y a toutes les fleurs de l'arbre. Comme il en est ainsi, par la nĂ©cessitĂ© susdite, la sainte trinitĂ© que nous recherchons est signifiĂ©e et EternitĂ© et perfection– Le pouvoir infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie et l'amour infini; et la sagesse infinie, qui engendre le pouvoir infini et l'amour infini; et l'amour infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie; et le pouvoir infini, la sagesse infinie et l'amour infini, qui sortent du gĂ©nĂ©rateur infini susdit et du gĂ©nĂ©rĂ© infini susdit, tous trois s'accordent beaucoup plus fortement avec la fleur d'Ă©ternitĂ© et perfection, que ne le feraient un pouvoir, une sagesse et un amour essentiels oĂč ne seraient pas les trois susdits. Et parce que ce qui s'accorde le mieux avec l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu doit ĂȘtre attribuĂ© Ă  Dieu, ainsi il convient que s'accordent avec Dieu toute l'Ă©ternitĂ© et la perfection qui s'accordent le mieux en Dieu; si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que l'entendement humain pourrait plus comprendre et que la considĂ©ration humaine pourrait plus considĂ©rer la majeure noblesse d'Ă©ternitĂ© et de perfection que Dieu lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Car, si c'Ă©tait possible, l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu seraient finies et limitĂ©es et les fleurs de l'arbre seraient opposĂ©es Ă  la fleur susdite, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ©, la trinitĂ© est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e Ă  l'entendement humain, qui comprend, et Ă  la considĂ©ration humaine, qui considĂšre la signification et la dĂ©monstration ci dessus Pouvoir et amour– Si l'homme peut faire et veut faire ce qui lui ressemble, il a un plus grand pouvoir et un plus grand amour en faisant ce qui lui ressemble qu'en faisant une autre chose qui n'est pas de son espĂšce et qui n'est pas aussi noble que l'homme. Si Dieu peut et veut engendrer un Dieu qui ressemble Ă  lui-mĂȘme en son ĂȘtre de Dieu et en son ĂȘtre Ă©ternel et infini en perfection, il a un plus grand pouvoir et un plus grand vouloir que s'il n'avait ni le pouvoir ni le vouloir dĂ©crits ci dessus. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu le plus grand pouvoir et le plus grand vouloir et parce que toutes les choses, selon leur cours naturel, aiment engendrer ce qui ressemble Ă  leur espĂšce, ainsi il est signifiĂ© et rĂ©vĂ©lĂ© que Dieu existe gentil dit – Comment Dieu peut-il ĂȘtre Ă©ternellement ressemblant Ă  lui-mĂȘme, s'il est vrai que toute Ɠuvre doit avoir un commencement?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – La crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, car, sinon, elle ne serait pas crĂ©ature; c'est pourquoi Dieu ne peut faire Ɠuvre de crĂ©ature sans commencement. Mais, parce que Dieu est plus grand que la crĂ©ature, il a en lui-mĂȘme la possibilitĂ© de recevoir et gĂ©nĂ©rer sans commencement; s'il n'avait pas cette possibilitĂ©, il ne serait pas parfaitement plus grand en pouvoir que la Sagesse et perfectionLe chrĂ©tien dit au gentil – La cause finale, c'est-Ă -dire la principale raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme ait connaissance de Dieu et aime Dieu. Et la deuxiĂšme raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme participe Ă  la gloire avec Dieu Ă©ternellement et sans fin. Et si c'Ă©tait le contraire, il s'ensuivrait que la fleur susdite serait contraire aux autres fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est clair que l'homme est principalement créé pour connaĂźtre et aimer Dieu, et ensuite pour glorifier Dieu. Et comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© de Dieu est manifestĂ©e. Car si Dieu est un et est en trinitĂ©, c'est Ă  travers le monde et toutes les parties du monde qu'il est signifiĂ© que Dieu doit ĂȘtre connu et aimĂ©, ce qui ne serait pas le cas s'il Ă©tait un, sans ĂȘtre en trinitĂ©. Car le monde est un et se rĂ©partit seulement en trois choses, ni plus ni moins, c'est-Ă -dire en nature animĂ©e, sensible et intellectuelle. Dans la nature animĂ©e il y a toutes les choses vivantes et douĂ©es de sens, qui sont composĂ©es de corps et d'Ăąme sensitive. Dans la nature sensible il y a toutes les choses qui sont corporelles et n'ont pas de vie. Dans la nature intellectuelle il y a les anges, les Ăąmes et tout ce qui est incorporel. Et ces trois natures constituent le monde et le monde est ces trois natures. Chacune des trois natures comporte, en une nature et en trois, ses individus. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© de Dieu et son unitĂ© sont signifiĂ©es par l'unitĂ© et la trinitĂ© qui sont en toutes les crĂ©atures. Si Dieu Ă©tait en unitĂ© et non en trinitĂ©, l'unitĂ© en laquelle sont toutes les crĂ©atures signifierait Ă  l'entendement humain son unitĂ©; et la trinitĂ© qui est dans les crĂ©atures signifierait Ă  tort qu'il y a trinitĂ© en Dieu. Et si les crĂ©atures n'Ă©taient pas trinitairement rĂ©parties et Ă©taient seulement créées en unitĂ©, elles signifieraient mieux Dieu, si Dieu Ă©tait seulement unitĂ©. Et si Dieu n'avait pas créé les crĂ©atures en un Ă©tat oĂč elles fussent le plus capables de le faire connaĂźtre et aimer, il y aurait en Dieu dĂ©faut de sagesse et de perfection. Parce qu'il est impossible qu'il y ait en Dieu un dĂ©faut, il est dĂ©montrĂ© que ce par quoi les crĂ©atures, et en particulier les hommes, dĂ©montrent le mieux Dieu doit ĂȘtre la vĂ©ritĂ©; par cette vĂ©ritĂ©, la trinitĂ© est BontĂ© et charité– Si tu pouvais faire un bien qui fĂ»t infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et si tu avais bonne volontĂ© et parfaite charitĂ©, tu ferais le bien susdit. Puisque Dieu a parfaite charitĂ©, parfaite bontĂ© et parfait pouvoir, il convient qu'il fasse ce que tu ferais, si tu en avais le pouvoir. Et s'il ne faisait pas ainsi, tu pourrais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, si tu avais le pouvoir de Dieu. Et si toi, qui es une crĂ©ature, tu pouvais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, la perfection ne s'accorderait pas en Dieu avec sa charitĂ©. Parce que c'est impossible, il est clair qu'en Dieu son pouvoir fait ce que tu ferais, si tu avais le pouvoir selon la perfection avec laquelle il convient que Dieu ait son pouvoir, sa bontĂ©, son savoir et son vouloir. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© est signifiĂ©e, comme la fleur susdite le montre par les paroles susdites.– Plus la plus petite charitĂ© ressemble Ă  la plus grande charitĂ©, plus elle domine en bontĂ© et en vertu la charitĂ© qui ne ressemble pas autant Ă  la plus grande charitĂ© et ne s'accorde pas autant avec elle. Si Dieu est en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme qui est en unitĂ© et en trinitĂ© est plus semblable Ă  Dieu qu'il ne le serait, si Dieu n'Ă©tait pas en unitĂ© et en trinitĂ©. Et plus l'homme ressemble Ă  Dieu, plus il est disposĂ© Ă  ĂȘtre bon et Ă  avoir une plus grande charitĂ© envers Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Comme, selon les conditions du deuxiĂšme arbre, l'homme doit reconnaĂźtre que la charitĂ© et la bontĂ© créée s'accordent mieux avec la charitĂ© et la bontĂ© incréée de Dieu, ainsi, selon ces commencements qui sont les conditions du deuxiĂšme arbre, la trinitĂ© est BontĂ© et charitĂ©, grandeur et charité– Si l'Ɠuvre que l'Ăąme effectue en comprenant et en aimant Dieu est meilleure et de plus grande charitĂ© que celle qu'elle effectue, lorsqu'elle comprend et aime elle-mĂȘme ou une autre crĂ©ature, il faut nĂ©cessairement que Dieu fasse une plus grande charitĂ© en se comprenant et en s'aimant lui-mĂȘme qu'en aimant et comprenant une autre chose. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'Ɠuvre que Dieu effectue en lui-mĂȘme, comprenant et aimant la crĂ©ature, serait Ă©gale Ă  l'Ɠuvre qu'il fait en se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, sa bontĂ© serait aussi grande en dehors de lui-mĂȘme qu'en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a nĂ©cessairement une Ɠuvre, par laquelle est signifiĂ©e la pluralitĂ©; car, sans pluralitĂ©, il est impossible qu'il puisse y avoir Ɠuvre. Et si Dieu n'a pas d'Ɠuvre en lui-mĂȘme, sa grande bontĂ© sera plus grande si elle Ɠuvre en elle-mĂȘme une bontĂ© et une grandeur qui ressemblent Ă  elle-mĂȘme, ce qui ne sera pas le cas, si elle n'a pas d'Ɠuvre en elle-mĂȘme. Parce que la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre dans lequel il y a Ɠuvre, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel il n'y a pas Ɠuvre, ainsi il convient qu'en Dieu la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent avec l'Ɠuvre. Sinon, l'ĂȘtre créé qui s'accorde avec l'Ɠuvre en lui-mĂȘme s'accorderait avec une plus grande noblesse que l'ĂȘtre incréé, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© l'Ɠuvre en Dieu est signifiĂ©e, selon les fleurs et les paroles que j'ai dites. Par cette Ɠuvre est signifiĂ©e la pluralitĂ© qui manifeste que la trinitĂ© existe dans l'unitĂ© de BontĂ© et charitĂ©, pouvoir et charité– La charitĂ© créée peut aimer la bontĂ© créée en elle-mĂȘme. Ainsi, par la diffĂ©rence qu'il y a entre la bontĂ©, le pouvoir et la charitĂ© dans la crĂ©ature, la charitĂ© peut ĂȘtre aimante et peut avoir un aimĂ©. Et parce qu'un tel pouvoir peut ĂȘtre plus grand et meilleur dans l'amant et l'aimĂ© que dans l'amant sans aimĂ© ou dans l'aimĂ© sans amant, il convient qu'en Dieu la bontĂ© et la charitĂ© s'accordent avec le pouvoir, par lequel puisse ĂȘtre en Dieu l'amant qui n'est pas l'aimĂ©, selon une propriĂ©tĂ© personnelle, et que l'aimĂ© ne soit pas, selon une autre propriĂ©tĂ© personnelle, l'amant, et que l'amant ait un aimĂ©, et que des deux, amant et aimĂ©, provienne une autre propriĂ©tĂ© personnelle qui soit amante et aimĂ©e, et que les trois personnes, amantes et aimĂ©es, soient une seule essence amante et aimĂ©e en son infinie bontĂ© et en son infini pouvoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la bontĂ© et le pouvoir s'accorderaient mieux avec la charitĂ© créée qu'avec la charitĂ© incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© la trinitĂ© est ce monde l'homme aura plus grande bontĂ©, pouvoir et charitĂ©, s'il aime nĂ©cessairement et avec franchise Dieu, que s'il a le libre arbitre d'aimer Dieu. Parce que la charitĂ© de Dieu s'accorde avec une plus grande bontĂ© et un plus grand pouvoir que la charitĂ© créée, il convient que Dieu ait la noblesse que la charitĂ© créée aurait, si elle pouvait l'avoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la charitĂ© incréée ne pourrait pas avoir la bontĂ© que la charitĂ© créée ne peut pas avoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la charitĂ© de Dieu a nĂ©cessairement le pouvoir et la libertĂ© d'ĂȘtre aimante et aimĂ©e, afin que sa bontĂ© s'accorde avec son parfait pouvoir. Comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e par la nĂ©cessitĂ© et par la libertĂ© parfaite et accomplie qui donnent Ă  l'entendement humain l'exemple et la façon de connaĂźtre la sainte trinitĂ© que nous Pouvoir et prudenceLa plus grande impossibilitĂ© consiste en l'inexistence de Dieu. Donc, la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la gĂ©nĂ©ration est la corruption et la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la corruption est la gĂ©nĂ©ration, en laquelle il y a la plus grande possibilitĂ© contre la corruption. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la gĂ©nĂ©ration et la corruption ne seraient pas opposĂ©es. Or, comme dans toute gĂ©nĂ©ration créée la corruption et son impossibilitĂ© sont contraires, il convient qu'il y ait en Dieu une gĂ©nĂ©ration, Ă  laquelle la corruption et son impossibilitĂ© ne soient pas contraires. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la prudence ne pourrait pas avoir connaissance de ce que la plus grande possibilitĂ© et le pouvoir de Dieu s'accordent avec l'ĂȘtre; et la plus grande impossibilitĂ© de l'inexistence de Dieu et la possibilitĂ© de l'existence de Dieu s'accordent avec le pouvoir. Et parce que ce par quoi la prudence peut mieux connaĂźtre le pouvoir que Dieu a en son ĂȘtre s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de cet arbre, ainsi il est signifiĂ© que la gĂ©nĂ©ration qui est en Dieu s'oppose Ă  la corruption qui s'accorde avec le non-ĂȘtre. Par cette gĂ©nĂ©ration et par cette corruption il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu paternitĂ© et qui est le plus opposĂ© Ă  l'inĂ©galitĂ© est l'Ă©galitĂ©; ce qui est le plus opposĂ© Ă  la contradiction est la concordance. Si, en Dieu, il y a Ă©galitĂ© et concordance, il s'ensuit nĂ©cessairement que la prudence reconnaĂźt en Dieu le plus grand pouvoir contre l'inĂ©galitĂ© et la contradiction au non-ĂȘtre de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si en Dieu il n'y avait pas Ă©galitĂ© et concordance. Et parce que la plus grande Ɠuvre que la prudence puisse avoir en connaissant le grand pouvoir de Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de l'arbre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait en Dieu Ă©galitĂ© et concordance. Et si en Dieu il y a Ă©galitĂ© et concordance, il convient qu'il y ait pluralitĂ©, car sans pluralitĂ© il ne pourrait y avoir Ă©galitĂ© ni concordance. Et parce qu'en Dieu il y a pluralitĂ©, ainsi par le pouvoir de Dieu la trinitĂ© est signifiĂ©e Ă  la prudence en Ă©galitĂ© et BontĂ© et orgueilLe chrĂ©tien dit au gentil – L'orgueil est contre la bontĂ©, car l'homme orgueilleux aime ce qui est vil, plus que ce qui est noble, et n'aime pas le bien de son prochain. C'est pourquoi l'humilitĂ© qui est son contraire s'accorde avec la bontĂ© qui aime plus le plus noble bien que le moindre bien et qui multiplie le bien le plus grand et le moindre et qui aime Ă©galement le bien qui est entre le plus grand et le en la bontĂ© de Dieu il y a un bien qui se donne lui-mĂȘme infiniment en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection Ă  un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et si le bien susdit fait ce don sans se diminuer lui-mĂȘme et que du bien qui donne et du bien qui est donnĂ© sort un bien infini en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, et qu'il y a Ă©galitĂ© entre le bien qui donne, le bien qui est donnĂ© et le bien issu, si donc il en est ainsi, la bontĂ© de Dieu est plus contraire Ă  l'orgueil, ce qu'elle ne serait pas sans le bien donnĂ© et le bien issu susdits. Car le don ne serait pas donnĂ© si noblement en la bontĂ© de Dieu et ne s'accorderait pas si bien avec l'humilitĂ©, et l'humilitĂ© de Dieu ne serait pas aussi contraire Ă  l'orgueil. Parce que, selon les conditions de cet arbre, il convient de reconnaĂźtre la plus grande opposition qui soit entre la bontĂ© de Dieu et l'orgueil, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a un bien qui se donne entiĂšrement lui-mĂȘme au bien donnĂ© et que du bien qui donne et du bien donnĂ© est issu le bien qui est donnĂ©. Comme il faut qu'il en soit ainsi, selon les conditions de l'arbre, ainsi la trinitĂ© est Grandeur et orgueil– Si l'orgueil avait un si grand pouvoir en lui-mĂȘme que de lui-mĂȘme il pourrait engendrer un orgueil infini en grandeur et en pouvoir et en Ă©ternitĂ© et que de ces deux orgueils sortirait un orgueil qui serait infiniment grand en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, et si ensemble ils faisaient un orgueil infini en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, il serait impossible que l'humilitĂ© puisse vaincre l'orgueil susdit ni qu'elle fĂ»t nulle. Et parce que l'orgueil s'accorde avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre et parce que l'humilitĂ© s'accorde avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait une humilitĂ© en Dieu qui soit plus grande qu'aucun orgueil que l'homme puisse Ă©prouver, ni ressentir, ni former en sa considĂ©ration. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la pensĂ©e humaine pourrait juger plus grand l'orgueil que l'humilitĂ© de Dieu. Et l'Ăąme de l'homme qui choisirait l'orgueil serait plus grande que l'humilitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a un humble qui engendre entiĂšrement de lui-mĂȘme un autre humble d'une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et de l'humble gĂ©nĂ©rateur et de l'humble engendrĂ© sort infiniment en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, un autre humble issu, et ces trois humbles ensemble sont une seule essence humble en infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, par laquelle est signifiĂ©e la trinitĂ©, selon la dĂ©monstration gentil dit au chrĂ©tien – Si en Dieu il y a si grande humilitĂ©, comme tu le prĂ©tends, et si l'humilitĂ© et l'orgueil sont contraires, comment ce peut-il que l'humilitĂ© de Dieu n'empĂȘche pas que l'orgueil qui est mal existe?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si Dieu ne donnait pas Ă  l'homme la libertĂ© de pouvoir ĂȘtre orgueilleux ou humble, la sagesse de Dieu serait contraire Ă  l'humilitĂ© de l'homme, par laquelle l'homme peut mĂ©riter la grĂące de Dieu. Et, parce que les fleurs du deuxiĂšme arbre ne sont pas et ne doivent pas ĂȘtre contraires, selon les conditions de l'arbre, et parce que dans le premier arbre il ne peut y avoir contrariĂ©tĂ© d'une fleur avec une autre, l'humilitĂ© de Dieu laisse exister l'orgueil. Ainsi l'humilitĂ© créée, par l'incréée, peut contraster avec l'orgueil humain, et l'humilitĂ© créée donne honneur Ă  l' Amour et avarice– Dans l'homme amour et avarice sont contraires, car l'homme aimant s'accorde avec la largesse, contraire Ă  l'avarice dans l'aimĂ©. L'avarice prend et ne donne pas et s'accorde avec la dĂ©sespĂ©rance contre l'espĂ©rance qui s'accorde avec l'amour et avec la largesse. Comme il en est ainsi, donc par les vertus et les vices susdits, la sainte trinitĂ©, au sujet de laquelle tu me questionnes, est reprĂ©sentĂ©e par la contrariĂ©tĂ© qui est entre les vertus et les vices. Car, si en Dieu il y a l'amant qui aime en Dieu l'aimĂ© si fort qu'il lui fait don de tout lui-mĂȘme, et si l'amant se donne entiĂšrement Ă  lui et est infini en bontĂ©, grandeur et en toutes les fleurs du premier arbre, il faut nĂ©cessairement qu'en l'amant il y ait une infinie largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Plus la largesse est grande, plus l'amour divin est contraire Ă  l'avarice. Et parce qu'il faut reconnaĂźtre cette contrariĂ©tĂ© majeure, selon que cela a Ă©tĂ© compris d'abord dans les conditions des arbres, ainsi la trinitĂ© est signifiĂ©e dans la plus grande condition de cet arbre; cette trinitĂ© est dans l'amant et dans l'aimĂ©, et chacun, amant et aimĂ©, est amant et aimĂ©, et de tous les deux sort l'amant et l'aimĂ©, et ils sont ensemble un seul amour cĂ©leste, infini, en amant et aimĂ©, en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et l'avarice avait un pouvoir infini, elle dĂ©truirait toute largesse, puisqu'il est vrai qu'Ă  un pouvoir infini ne peut s'opposer aucun autre pouvoir. Parce qu'en Dieu il y a un infini pouvoir, il convient que Dieu, par sa largesse infinie, soit contraire Ă  l'avarice. Si en Dieu il y a un libĂ©ral infini en largesse, qui donne une largesse infinie, il convient nĂ©cessairement que la largesse qu'il donne il la donne de sa largesse mĂȘme; car s'il donnait une autre largesse, sa largesse ne serait pas infinie. Si en Dieu il y a une largesse infinie et si Dieu ne donnait pas infiniment cette largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, il n'y aurait pas un amour infini qui aimĂąt donner un don aussi noble que l'est le don infini. Et si en Dieu il y avait dĂ©faut d'amour et de don et que le don Ă©tait en Dieu limitĂ©, il y aurait contrariĂ©tĂ© entre l'amour et le don. Comme il est impossible que les fleurs du premier arbre soient contraires, ainsi la trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e, conformĂ©ment Ă  mes paroles Foi et espĂ©ranceLe chrĂ©tien dit au gentil – Si la trinitĂ© n'existait pas en Dieu, il n'y aurait pas Ɠuvre en Dieu lui-mĂȘme. La meilleure Ɠuvre serait celle que Dieu aurait accomplie dans les crĂ©atures. Or, comme, selon les conditions des arbres, il convient que l'Ɠuvre qui est en Dieu soit meilleure que celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il n'y aurait pas perfection de l'Ɠuvre en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ainsi il est dĂ©montrĂ© qu'il y a eu et qu'il y a en Dieu une Ɠuvre diffĂ©rente de celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures. Cette Ɠuvre consiste en ce que le PĂšre engendre le Fils et en ce que le saint Esprit soit issu du PĂšre et du Fils; toutes les trois personnes sont un seul Dieu, et cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Et s'il en est ainsi, la foi qui croit en une telle Ɠuvre est plus grande et s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que si, moins grande, elle ne croyait pas en la trinitĂ©. Comme il est impossible que la foi puisse ĂȘtre moins grande en ce qui est en Dieu et plus grande en ce qui n'y est pas, ainsi la trinitĂ© est manifestĂ©e. Car aucune foi ne peut ĂȘtre plus grande, en ne croyant pas que la trinitĂ© existe, que celle qui croit qu'en Dieu il y a une personne qui engendre une autre personne infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que de ces deux personnes est issue une autre personne infinie en bontĂ©; grandeur, Ă©ternitĂ©, et n'y avait pas eu en Dieu une Ɠuvre avant que le monde ne fĂ»t, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande en l'homme; l'homme ne pourrait avoir aussi bien confiance en Dieu, si la trinitĂ© n'Ă©tait pas et si Dieu n'accomplissait pas une Ɠuvre en lui-mĂȘme, et il pourrait se dĂ©sespĂ©rer d'ĂȘtre Ă©ternellement, dans la mesure oĂč, si l'Ɠuvre n'existait pas avant que le monde ne fĂ»t, il pourrait venir un temps oĂč plus rien n'existerait et oĂč tout ce qui est aurait une fin. Mais quand l'homme croit que Dieu a Ă©ternellement et infiniment en lui-mĂȘme une Ɠuvre, par l'influence de cette Ɠuvre, si grande et si merveilleuse, il peut avoir l'espĂ©rance que le monde durera Ă©ternellement et sans fin. Comme la raison d'ĂȘtre de l'espĂ©rance de l'homme est plus grande en Dieu et s'accorde mieux avec la foi et avec l'ĂȘtre, selon les conditions du quatriĂšme arbre, et comme l'espĂ©rance peut ĂȘtre plus grande et s'accorder mieux avec la foi, si la trinitĂ© existe, ainsi la trinitĂ© est reprĂ©sentĂ©e et manifestĂ©e aux yeux de la pensĂ©e humaine qui prend en compte ce qui a Ă©tĂ© dit gentil rĂ©pondit – Selon tes paroles, la foi et l'espĂ©rance pourraient ĂȘtre plus grandes s'il y avait en Dieu quatre personnes ou une infinitĂ© de personnes, au lieu de trois chrĂ©tien rĂ©pondit – Si trois personnes ne suffisaient pas en Dieu et s'il en fallait davantage pour que la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, fussent parfaites en lui, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande ni aussi contraire Ă  la dĂ©sespĂ©rance, et la foi ne croirait pas en une paternitĂ©, une filiation et une procession aussi nobles, s'il fallait deux paternitĂ©s ou plus, deux filiations ou plus, deux processions ou plus, pour que Dieu fĂ»t parfait. Comme il n'y a pas plus de trois personnes en Dieu, ce que nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© dans les autres argumentations, et comme la foi et l'espĂ©rance seraient moindres s'il en Ă©tait autrement, ta question est contraire Ă  la noblesse qui s'accorde Ă  la pluralitĂ© qui doit ĂȘtre en Dieu, et elle est contraire Ă  la supĂ©rioritĂ© et Ă  l'accord qui doivent ĂȘtre dans la foi et dans l' CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la mauvaise volontĂ© et l'injustice. Si en Dieu il y a trinitĂ©, beaucoup mieux peuvent s'accorder en l'homme la charitĂ© et la justice que s'il n'y avait pas en Dieu la trinitĂ©. Car, par la trinitĂ©, l'homme comprend qu'en Dieu il y a un gĂ©nĂ©rateur charitable, juste et infini en charitĂ© et justice, et cette infinitĂ© de charitĂ© et de justice est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et perfection. Ainsi la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes grĂące Ă  l'influence de la charitĂ© et de la justice incréées que si elles Ă©taient privĂ©es de la charitĂ© et de la justice de Dieu gĂ©nĂ©rateur, du Fils et de l'Esprit saint. Comme, selon les conditions des arbres, il s'ensuit que la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes dans l'homme, si Dieu est en trinitĂ©, ainsi la trinitĂ© est Prudence et force– GrĂące Ă  la trinitĂ© et Ă  l'unitĂ© de Dieu on comprend plus fortement que grĂące Ă  l'unitĂ© seule. S'il y a en Dieu trinitĂ© et unitĂ©, l'entendement humain peut plus savoir sur Dieu que s'il n'y a pas de trinitĂ© en Dieu. Ainsi l'homme peut savoir plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, et plus sur l'animal que sur l'herbe, et plus sur l'homme que sur l'animal. Et si la trinitĂ© est en Dieu, l'entendement humain peut en ignorer plus de choses que si la trinitĂ© n'y Ă©tait pas, comme il peut ignorer plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, sur l'animal que sur l'herbe, et sur l'homme que sur l'animal; en effet, plus il y a de choses dans une chose, plus l'entendement peut en ignorer. S'il en est ainsi, et parce que la plus grande comprĂ©hension et la plus grande ignorance de Dieu s'accordent avec les conditions du premier arbre et du quatriĂšme arbre et s'accordent donc avec l'ĂȘtre pour dĂ©montrer que l'entendement peut s'ennoblir dans sa comprĂ©hension de grandes choses de Dieu et que ces choses sont trĂšs nobles, dans la mesure oĂč l'entendement ne comprend pas toute leur noblesse, ainsi est signifiĂ©e la trinitĂ©; car l'entendement peut s'ennoblir et s'Ă©lever par son savoir, tout en Ă©tant limitĂ© par son ignorance. Parce que ces deux conditions s'accordent, selon la noblesse de Dieu et la noblesse de l'entendement qui est dans la crĂ©ature, afin que ce dernier connaisse la grande noblesse des fleurs du premier arbre, ainsi il est dĂ©montrĂ© que la trinitĂ© est en fortement l'entendement humain s'efforce de savoir ce qui est en Dieu, mieux il s'accorde avec la force et plus il multiplie quantitativement sa prudence. Plus l'entendement est limitĂ© et ne peut comprendre toute la noblesse de Dieu, plus il invite la foi Ă  croire ce qu'il n'est pas capable de comprendre et plus il fortifie la foi et se mortifie lui-mĂȘme. Il s'ensuit un plus grand accord entre la prudence et la force. Et parce que ce plus grand accord se rĂ©alise grĂące Ă  la divine trinitĂ© et ne pourrait pas avoir lieu sans elle, ainsi est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e la trinitĂ© en cet accord majeur qui s'accorde avec les conditions de cet CharitĂ© et envieLe chrĂ©tien dit au gentil – CharitĂ© et envie sont contraires. Par la charitĂ© l'homme s'accorde avec la largesse et avec la loyautĂ©, et par l'envie il s'accorde avec la cupiditĂ© et la tromperie. Si l'homme est charitable envers Dieu, il s'oppose plus Ă  l'envie qu'en Ă©tant charitable envers son prochain. La raison en est qu'en Dieu il y a une plus grande largesse et une plus grande charitĂ© que dans la crĂ©ature. Et si l'homme est envieux du bien et de l'honneur de Dieu, son envie est plus opposĂ©e Ă  la charitĂ© que s'il est envieux du bien et de l'honneur de son prochain. Car le bien et l'honneur qui conviennent Ă  Dieu sont plus grands que le bien et l'honneur de la qui est dit ci-dessus signifie que la trinitĂ© est en Dieu, car la fleur ci-dessus le prouve. Si en Dieu il y a une charitĂ© qui engendre d'elle-mĂȘme une charitĂ© Ă©gale Ă  elle-mĂȘme et si de la charitĂ© qui engendre et de la charitĂ© engendrĂ©e sort par leur volontĂ© une charitĂ© Ă©gale Ă  celle qui engendre et Ă  celle qui est engendrĂ©e, l'envie se diffĂ©rencie plus de la charitĂ© de Dieu qu'elle ne le ferait, s'il n'y avait pas de charitĂ© en Dieu, comme il est dit plus haut. Et parce qu'il est avĂ©rĂ© que l'envie est plus diffĂ©rente de Dieu, selon les conditions du premier arbre et du cinquiĂšme arbre, ainsi la trinitĂ© est prouvable par la plus grande contrariĂ©tĂ© qui existe entre la nature divine et l'envie et le Force et colĂšre– L'homme est un sujet oĂč la force et la colĂšre s'opposent. Quand la colĂšre vainc la force dans le cƓur humain, alors la force est vaincue par la lĂąchetĂ© et le manque de courage. Et quand la force vainc la colĂšre, alors la colĂšre est vaincue par la perfection et par la noblesse de cƓur. Plus la force vainc et maĂźtrise la plus grande colĂšre, plus elle est grande en vertu; et plus la colĂšre vainc la plus grande force, plus la colĂšre est grande en vice et en est certain que le semblable se renforce par le semblable, contre son contraire et son dissemblable. Si Dieu est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est un en trinitĂ©, c'est-Ă -dire Ăąme et corps et la conjonction des deux, trois qui constituent un homme, ce qui n'est pas si Dieu est un sans trinitĂ© de personnes. Comme l'homme est obligĂ© d'aimer Dieu plus que tout et comme Ă  l'homme ressemblent beaucoup de crĂ©atures en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme serait plus obligĂ© d'aimer davantage son dissemblable que son semblable. Et puisque, pour aimer son semblable, l'homme s'oppose plus Ă  son dissemblable, c'est-Ă -dire Ă  la colĂšre, qui ne s'accorde pas avec l'homme, ainsi l'homme, en aimant Dieu qui lui est semblable en unitĂ© et en trinitĂ©, peut ĂȘtre plus fortement contraire Ă  la colĂšre qu'il ne le serait si, aimant son dissemblable, il combattait contre la colĂšre, car il n'y a rien qui soit plus opposĂ© Ă  la colĂšre que Dieu. Comme il en est ainsi, la trinitĂ© en Dieu est prouvĂ©e par la ressemblance majeure que l'homme doit avoir avec ce qu'il doit le plus aimer; et elle est prouvĂ©e aussi par le fait que plus l'homme est semblable Ă  Dieu, plus il est fort contre la colĂšre. Et parce qu'il est vrai que la force peut ĂȘtre plus forte contre la colĂšre, selon les conditions de cet arbre, ainsi la trinitĂ©, selon ces mĂȘmes conditions, est EspĂ©rance et mĂ©lancolie– Il est certain qu'Ă  la mĂ©lancolie l'espĂ©rance est plus contraire que moins; car l'homme nĂ©glige plus de dĂ©sirer les choses les moins nobles que les choses les plus nobles. Si en Dieu il y a infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, qui engendre une infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et que de ces deux est issu un autre qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que tous les trois ensemble sont une essence infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, si l'Ăąme de l'homme juste dĂ©sire savoir en Dieu ces choses et a l'espĂ©rance de leur gloire, elle a une plus grande espĂ©rance de savoir ces choses grandes et merveilleuses en Dieu que de ne pas dĂ©sirer les savoir. Et plus grande peut ĂȘtre l'espĂ©rance de savoir de grandes choses, plus grande peut ĂȘtre son opposition Ă  la mĂ©lancolie. Et parce qu'il est Ă©tabli selon les conditions des arbres que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les plus contraires qui soient, ainsi la trinitĂ© que nous t'expliquons s'accorde avec cette affirmation et ne s'accorde pas avec sa nĂ©gation. Car, si elle s'accordait avec la nĂ©gation et ne s'accordait pas avec l'affirmation, il s'ensuivrait que l'on affirmerait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les moins contraires et que l'on nierait qu'elles sont les plus contraires. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si c'Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie seraient ensemble une mĂȘme chose, vertu et vice, ce qui est impossible et le chrĂ©tien eut prouvĂ© par les cinq arbres ci-dessus que la trinitĂ© est en Dieu, il dit ces paroles – BĂ©ni soit Dieu, par la vertu duquel nous avons connaissance de sa glorieuse trinitĂ©, grĂące Ă  ce que signifient les fleurs et les conditions des arbres! Donc, si toi, gentil, tu ne te trouves pas satisfait des preuves que je t'ai donnĂ©es de la sainte trinitĂ© de notre seigneur Dieu, je cueillerai davantage de fleurs des arbres, afin que ton entendement puisse recevoir la lumiĂšre divine, par laquelle il s'Ă©lĂšvera Ă  la connaissance de la sainte trinitĂ© de gentil rĂ©pondit – Je ne veux pas que tu cueilles davantage de fleurs pour prouver la trinitĂ©. Mais je te prie de me dire en quelle maniĂšre les trois personnes divines peuvent ĂȘtre une seule essence divine qui ne soit pas composĂ©e de trois chrĂ©tien dit au gentil – Il ne peut y avoir composition que de choses finies et limitĂ©es. Donc, de choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, il ne peut y avoir composition. Et si les choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, n'Ă©taient pas simples, les choses que nous appelons finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, seraient finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, Or, comme elles sont infinies, en raison de leur infinitĂ© et de leur infini pouvoir, elles peuvent ĂȘtre ensemble une simple essence divine, sans aucune gentil dit au chrĂ©tien – Dis-moi, pourquoi la trinitĂ© divine est-elle paternitĂ©, filiation et procession, et n'est-elle pas autre chose que PĂšre, Fils et Saint Esprit?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Selon les conditions du premier arbre, la plus grande dignitĂ© de l'homme consiste Ă  connaĂźtre Dieu; or, s'il convient que la trinitĂ© soit en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ©, il convient que nous connaissions la trinitĂ© en les vertus et les propriĂ©tĂ©s qui la signifient et la dĂ©montrent Ă  notre entendement selon la plus grande dignitĂ©. Or, comme le gĂ©nĂ©rateur et l'engendrĂ©, et l'aimĂ© et le donnĂ©, c'est-Ă -dire ce qui dĂ©coule d'autrui, sont par nature plus proche l'un de l'autre que de ce oĂč il n'y aurait ni gĂ©nĂ©ration ni production, il faut qu'il en soit ainsi dans l'unicitĂ© et la trinitĂ© de Dieu, parce qu'une personne divine est plus proche de l'autre en vertu et en nature, et en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, puisqu'elle est une essence bonne, grande, Ă©ternelle, puissante, et cƓtera. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la perfection serait contraire Ă  la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que la trinitĂ© qui est en Dieu est nĂ©cessairement constituĂ©e du PĂšre, du Fils et du Saint gentil dit – Selon le cours de la nature, le pĂšre est antĂ©rieur au fils. C'est pourquoi, si en Dieu il y a PĂšre et Fils, il faut que le PĂšre soit avant le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre la nature créée et la nature incréée, et cela parce que l'Ă©ternitĂ© et la perfection conviennent Ă  la nature incréée et non Ă  la nature créée. Aussi la gĂ©nĂ©ration et la procession qui sont en Dieu sont-elles diffĂ©rentes de la gĂ©nĂ©ration et de la procession qui sont dans les crĂ©atures. Donc, de mĂȘme qu'une pierre, Ă©tant pierre, ne peut ĂȘtre homme, de mĂȘme le Fils de Dieu et le Saint Esprit, ayant perfection et Ă©ternitĂ©, ne peuvent avoir commencement ni fin. Car, s'il en Ă©tait autrement, ils n'auraient ni perfection ni Ă©ternitĂ©, qui sont sans commencement ni fin. En revanche, comme tu as commencement et fin, Ă©tant d'une nature autre que celle du souverain bien, tu es venu aprĂšs ton pĂšre et avant ton fils.– Dis-moi, chrĂ©tien, dit le gentil, la maniĂšre selon laquelle le PĂšre a engendrĂ© le Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – ConsidĂšre, gentil, comment une herbe provient d'une autre, et considĂšre comment un homme en engendre un autre. Ainsi, de mĂȘme que tu te reprĂ©sentes la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration des herbes et des plantes et celle des ĂȘtres animĂ©s, de mĂȘme tu peux considĂ©rer la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre et celle des crĂ©atures. Cela s'explique parce que la gĂ©nĂ©ration divine est plus haute et plus noble que celle des crĂ©atures. Aussi, de mĂȘme qu'en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures tu peux te reprĂ©senter l'opĂ©ration et les propriĂ©tĂ©s des crĂ©atures, de mĂȘme en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre tu dois considĂ©rer les fleurs du premier arbre, par lesquelles la gĂ©nĂ©ration est signifiĂ©e. Car, le PĂšre divin qui s'aime et se comprend lui-mĂȘme en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, engendre un Fils semblable Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; et comprenant et aimant le PĂšre, Ă©gal Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, est engendrĂ© le Fils qui est Ă©gal au PĂšre en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Et si le PĂšre n'avait pas un tel entendement, un tel dĂ©sir et une telle volontĂ©, il serait moindre que les fleurs du premier arbre; or, par ces fleurs, le PĂšre a le savoir, le vouloir et le pouvoir dĂ©jĂ  mentionnĂ©s d'engendrer le gentil demanda au chrĂ©tien par quelle maniĂšre le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Selon la solution de la question prĂ©cĂ©dente, il peut ĂȘtre rĂ©pondu Ă  cette question. Car les fleurs du premier arbre signifient la maniĂšre, et elles signifient que cette maniĂšre est aussi diverse que la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures. Car, selon que la perfection divine s'accorde Ă  la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, le PĂšre se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme et le Fils qu'il a engendrĂ©, et le Fils comprenant et aimant le PĂšre et lui-mĂȘme, il convient que des deux procĂšde une autre personne qui leur soit Ă©gale en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et c'est elle le Saint Esprit sur lequel tu m'interroges. Et si de l'entendement et de l'amour du PĂšre et du Fils, et de leur bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir et perfection ne procĂ©dait pas une autre personne Ă©gale au PĂšre et au Fils en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, l'entendement et la volontĂ© du PĂšre et du Fils seraient en dĂ©faut, ce qui est gentil dit – Pourquoi le Saint Esprit ne procĂšde-t-il pas seulement d'une personne, mais de deux Ă  la fois? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Comme le PĂšre et le Fils ont la mĂȘme dignitĂ©, le Saint Esprit serait moins digne s'il ne procĂ©dait pas des deux personnes; aussi, afin que les fleurs de l'arbre s'accordent avec le Saint Esprit, il convient que le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du gentil dit – Pourquoi du Saint Esprit ne procĂšde pas une autre personne qui lui serait Ă©gale en bontĂ©, grandeur,et cƓtera ? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – De mĂȘme que tu te sens achevĂ© en tant qu'ĂȘtre humain et que rien ne manque Ă  ton ĂȘtre d'homme, de mĂȘme, et bien mieux encore de façon incomparable, le PĂšre comprend en lui-mĂȘme, dans le Fils et dans le Saint Esprit, une si grande perfection de bontĂ© et de grandeur qu'il ne dĂ©sire ni ĂȘtre pĂšre d'un autre fils ni qu'un autre saint esprit procĂšde de lui; s'il en Ă©tait autrement, il dĂ©sirerait une superfluitĂ©. Cette mĂȘme perfection, le Fils et le Saint Esprit l'ont aussi. C'est pourquoi elle se conserve dans les fleurs de l'arbre et dans chacune des personnes de la trinitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait aucune perfection de bontĂ©, de grandeur, et cƓtera, ni dans les personnes ni dans les fleurs. C'est pourquoi il convient qu'il n'y ait pas dans la divine essence plus d'une paternitĂ©, d'une filiation et d'une personne du Saint gentil dit – Je te demande de me dire si le PĂšre, aimant et comprenant le Fils, engendre le Saint Esprit; si le Saint Esprit procĂšde du Fils, celui-ci aimant et comprenant le PĂšre; si le PĂšre engendre le Fils, en comprenant et en aimant le Saint Esprit. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Le Fils en totalitĂ© est engendrĂ© par le PĂšre en totalitĂ©, et le Saint Esprit en totalitĂ© procĂšde du PĂšre en totalitĂ© et du Fils en totalitĂ©. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la totalitĂ© susdite ne s'accorderait pas avec les fleurs des arbres, et la perfection leur serait contraire, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© dĂ©montre, suivant la condition des fleurs, que la totalitĂ© est telle que tu la demandes.– Dis-moi, chrĂ©tien, pourquoi y a-t-il en Dieu une trinitĂ© de personnes? Sans trinitĂ© n'y aurait-il pas perfection de Dieu? Deux personnes ne suffiraient-elles pas pour tout ce Ă  quoi suffisent trois personnes? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il est manifeste que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ© par les fleurs des arbres; et disons encore que l'ĂȘtre des crĂ©atures s'accorde mieux aux nombres un et trois qu'avec un autre nombre, car toute crĂ©ature est une substance en trois individus dont elle est composĂ©e. Ainsi un corps ne pourrait ĂȘtre un, sans ĂȘtre long, large et profond; de mĂȘme la longueur, la largeur et la profondeur ne pourraient ĂȘtre ensemble sans qu'il y ait un corps. Et puisque les nombres un et trois rĂ©alisent le meilleur accord possible dans les crĂ©atures, il convient que cet accord soit en Dieu, dont l'ĂȘtre est plus parfait que celui des crĂ©atures. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre et le nombre s'accorderaient mieux en la crĂ©ature qu'en Dieu, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que Dieu doit ĂȘtre une seule essence en trois personnes, ni plus ni moins. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas concordance entre les fleurs du premier arbre, et les conditions de cet arbre ne pourraient pas ĂȘtre gentil demanda si une personne pouvait ĂȘtre en Dieu plus noble qu'une autre, si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre et si chaque personne en Dieu Ă©tait par elle-mĂȘme. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si une personne Ă©tait plus noble qu'une autre, l'imperfection serait plus noble en elle; et si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre, l'unicitĂ© de Dieu pourrait ĂȘtre sans trinitĂ©, et nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu. Si chaque personne n'Ă©tait pas en Dieu tout en Ă©tant par elle-mĂȘme, il n'y aurait pas de perfection en bontĂ©, grandeur, et cƓtera ; donc chacune est en Dieu tout en Ă©tant par gentil demanda au chrĂ©tien si les sages qui Ă©taient avec lui comprenaient ce qu'il croyait ĂȘtre en Dieu la trinitĂ©. Et le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Les juifs et les sarrasins ne comprennent pas la trinitĂ© Ă  laquelle nous croyons et croient que nous croyons en une autre trinitĂ© Ă  laquelle nous ne croyons pas et qui n'est pas en Dieu. C'est pourquoi nous ne sommes pas en accord avec eux, ni eux avec nous. Mais s'ils comprenaient la trinitĂ© que nous croyons ĂȘtre en Dieu, la force du raisonnement et la concordance des fleurs du premier arbre et les conditions de celui-ci les amĂšneraient Ă  concevoir la vĂ©ritĂ© de la sainte trinitĂ© de notre seigneur cinquiĂšme article. De la crĂ©ationLe chrĂ©tien regarda les cinq arbres et voulut cueillir des fleurs pour prouver la crĂ©ation au gentil. Mais le gentil dit qu'il Ă©tait inutile de lui prouver la crĂ©ation du monde, car le juif l'avait assez prouvĂ©e. Aussi le chrĂ©tien abandonna-t-il l'idĂ©e de prouver cet article, et il cueillit des fleurs pour prouver l'article suivant, celui de la sixiĂšme article. De la recrĂ©ation1. BontĂ© et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Dans le non-ĂȘtre, il n'y a nul bien, car s'il y en avait, il s'ensuivrait que ce ne serait rien. Or, si Dieu fait quelque bien Ă  partir du non-ĂȘtre, la grande bontĂ© de Dieu est vue comme Ă©tant plus grande en Ɠuvrant ainsi qu'en faisant d'un bien un autre bien. Mais si Dieu unissait Ă  lui-mĂȘme quelque bien qui fĂ»t issu d'un autre bien et faisait en sorte que ce bien fĂ»t une seule personne avec lui-mĂȘme, il s'ensuivrait que dans le bien qui lui serait identique et dans celui d'oĂč ce bien serait issu rĂ©siderait un bien plus grand que le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. Cela tient Ă  la noblesse du bien divin, du bien qui s'unit Ă  Dieu et du bien d'oĂč est issu ce bien uni au bien divin. Car le bien qui est créé Ă  partir du non-ĂȘtre est uniquement un en tant que crĂ©ation, alors que le bien de Dieu et le bien uni au bien divin, c'est-Ă -dire l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, et le bien d'oĂč est issue l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, Ă  savoir Notre Dame sainte Marie, sont trois biens; et c'est pourquoi le bien qui est en cette Ɠuvre est plus grand que ne le serait le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la bontĂ©, la grandeur, l'Ă©ternitĂ© et les autres fleurs de Dieu seraient contre la perfection et la supĂ©rioritĂ©, ce qui est impossible, car, si c'Ă©tait possible, l'infĂ©rioritĂ© et l'imperfection s'accorderaient avec les fleurs du premier arbre, ce qui est as compris, gentil, que, d'aprĂšs les conditions du premier arbre, la plus grande noblesse que l'homme puisse penser et comprendre consiste Ă  connaĂźtre Dieu; car autrement les fleurs de l'arbre, la pensĂ©e et l'entendement humain ne s'accorderaient pas. Or, connaĂźtre que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est, c'est connaĂźtre la grande bontĂ© de Dieu; et dire et penser et connaĂźtre que Dieu veut ĂȘtre une seule et mĂȘme chose avec quelque bien créé, c'est mieux connaĂźtre et aimer le bien de Dieu et le bien uni Ă  lui; et ainsi est mieux signifiĂ©e la grande bontĂ© de Dieu en infinie grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Et parce qu'on peut affirmer, d'aprĂšs les conditions de l'arbre, ce par quoi la grande bontĂ© de Dieu se manifeste le mieux, on peut affirmer la re-crĂ©ation qui a Ă©tĂ© faite avec le bien que Dieu a en lui-mĂȘme et avec le bien qu'il a uni Ă  lui-mĂȘme; ce bien, il le prend Ă  un autre bien créé, c'est-Ă -dire Notre Dame sainte le rien il n'y a ni faute ni pĂ©chĂ©. Car, s'il y en avait, le rien serait quelque chose. Donc, enlever la faute et le pĂ©chĂ© de quelque bien est une plus grande chose que crĂ©er une chose Ă  partir de rien, puisqu'il est vrai que la faute et le pĂ©chĂ© sont opposĂ©s au bien et au mĂ©rite. S'il convient que Dieu connaisse la crĂ©ation, ce qui n'est pas faire un aussi grand bien qu'enlever la faute et le pĂ©chĂ© d'un bien, combien plus il convient que Dieu connaisse qu'il a re-créé du bien lĂ  oĂč Ă©taient la faute et le pĂ©chĂ©! Et puisque le bien est plus grand dans la re-crĂ©ation que dans la crĂ©ation, ainsi il convient qu'il ait un plus grand bien Ă  re-crĂ©er qu'Ă  crĂ©er le bien Ă  partir de rien. Ce plus grand bien est l'union du bien créé avec le bien incréé, de sorte que le bien créé, corrompu par la faute et le pĂ©chĂ©, est re-créé et Ă©levĂ© par l'union avec le bien incréé. Comme une plus grande et meilleure Ɠuvre signifie et dĂ©montre mieux la grande bontĂ© de notre seigneur Dieu que l'Ɠuvre moindre, ainsi pour cette dĂ©monstration majeure de la grande bontĂ© de Dieu la re-crĂ©ation est reprĂ©sentĂ©e Ă  l'entendement humain qui en a alors connaissance; cette re-crĂ©ation est l'union du vertueux fils de notre dame sainte Marie, vierge glorieuse, bĂ©nie soit-elle!, avec le Fils de Dieu. Par cette union et par la passion de l'humaine nature de JĂ©sus Christ, le monde a Ă©tĂ© recréé du pĂ©chĂ© originel dĂ» Ă  notre premier pĂšre, c'est-Ă -dire Adam, qui dĂ©sobĂ©it Ă  Dieu et nous valut Ă  tous d'ĂȘtre mortels, d'avoir faim et soif, chaud et froid, ignorance, et beaucoup d'autres dĂ©fauts, que nous n'aurions pas eus si Adam n'avait pas pĂ©chĂ©. Et si le Fils de Dieu ne s'Ă©tait pas incarnĂ© et n'Ă©tait pas mort comme un homme, nous serions tous perdurablement dans le feu de l'enfer. Mais par la saintetĂ© de l'union du Fils de Dieu et de la nature humaine de JĂ©sus Christ, qui sont seulement une personne, et par la saintetĂ© du sang prĂ©cieux que JĂ©sus Christ a rĂ©pandu sur la croix pour re-crĂ©er le monde, nous sommes dĂ©livrĂ©s, nous tous qui croyons en la re-crĂ©ation, du pouvoir du diable et nous sommes appelĂ©s Ă  la gloire qui n'a pas de Pouvoir et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Il est certain que Dieu a créé les crĂ©atures et leurs propriĂ©tĂ©s pour signifier son grand pouvoir et sa grande charitĂ©. Ainsi il a donnĂ© au feu la propriĂ©tĂ© de s'Ă©tendre Ă  l'infini en brĂ»lant du bois, Ă  condition que lui soit donnĂ©e une quantitĂ© infinie de bois dans un lieu infini qui s'accorde avec le feu, si le lieu oĂč nous sommes le permet. Mais parce que le feu n'a pas une matiĂšre infinie, il ne brĂ»le pas indĂ©finiment. Or, si un corps comme le feu, qui est une crĂ©ature finie et limitĂ©e, a ce pouvoir et cette propriĂ©tĂ© et s'il ne les a pas de lui-mĂȘme mais de Dieu qui les lui a donnĂ©s, combien plus Dieu a le pouvoir de faire exister dans la crĂ©ature un bien infini, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu et son pouvoir seraient contraires et que Dieu aurait donnĂ© un plus grand pouvoir au feu qu'Ă  lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si Dieu a créé une crĂ©ature et fait que cette crĂ©ature est meilleure que toutes les autres et a un plus grand pouvoir, savoir et vouloir que toutes les autres crĂ©atures, Ă  plus forte raison il crĂ©erait une crĂ©ature infinie en pouvoir, sagesse et charitĂ©, si la crĂ©ature pouvait recevoir ces qualitĂ©s, ce qui ne serait pas le cas si Dieu ne faisait pas une telle crĂ©ature. Et parce que le pouvoir et la charitĂ© de Dieu sont beaucoup mieux dĂ©montrĂ©s lorsqu'il accomplit un bien infini dans la crĂ©ature, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir, pour cette raison Dieu a fait une crĂ©ature plus noble et plus vertueuse que toutes les autres crĂ©atures. Et parce que cette crĂ©ature peut ĂȘtre meilleure que toutes les autres crĂ©atures, elle ne fait qu'un avec la nature de Dieu et elle est plus proche d'ĂȘtre infinie en vertu, si elle en Ă©tait capable, que si elle n'Ă©tait pas jointe ni unie au pouvoir et Ă  la charitĂ© de Dieu. Et afin que Dieu manifeste le mieux son pouvoir et sa charitĂ©, il est clair par cette affirmation qui s'accorde avec l'ĂȘtre contre son contraire, la nĂ©gation, que la re-crĂ©ation que nous cherchons Ă  prouver est le pouvoir créé et la charitĂ© créée sont dans l'homme créé qui est une personne avec la personne incréée, il y a un plus grand accord de pouvoir et d'amour entre l'ĂȘtre incréé et l'ĂȘtre créé que si la personne incréée et la personne créée n'Ă©taient pas une seule personne. Et parce qu'il est Ă©tabli que les vertus incréées et les vertus créées s'accordent le mieux et qu'il est impossible qu'elles s'opposent, ainsi l'union de la personne créée et de la personne incréée est manifestĂ©e; ainsi est dĂ©montrĂ©e et reprĂ©sentĂ©e la Perfection et gourmandise– RecrĂ©er est une plus grande chose que crĂ©er. Car Dieu crĂ©a Adam, mais Adam tomba dans le pĂ©chĂ© de gourmandise en mangeant du fruit et il tomba dans le pĂ©chĂ© d'orgueil en dĂ©sobĂ©issant Ă  Dieu. L'humanitĂ© de JĂ©sus Christ ne put tomber dans aucun pĂ©chĂ©. Or, l'Ɠuvre oĂč ne peut se produire aucun pĂ©chĂ© est plus noble et plus parfaite que celle oĂč il peut s'en produire; et plus l'Ɠuvre est parfaite, plus elle est contraire Ă  la faute et au pĂ©chĂ©. Comme il en est donc ainsi et comme l'homme qui est uni Ă  Dieu peut ĂȘtre plus contraire Ă  la gourmandise et Ă  l'orgueil que celui qui n'est pas uni Ă  Dieu, ainsi l'homme qui est plus contraire au pĂ©chĂ© est d'autant plus parfait. Et plus grande est sa perfection, mieux est signifiĂ©e en elle la perfection de Dieu. Pour que la perfection de Dieu soit dĂ©montrable, il convient qu'il en soit ainsi; ainsi la re-crĂ©ation est dĂ©montrable en cette plus grande manifestation de perfection de Dieu s'accorde mieux Ă  pardonner qu'Ă  crĂ©er. Car il est plus grand de pardonner une faute que de crĂ©er, puisqu'il est Ă©vident que le rien n'est pas contraire Ă  Dieu mais que la faute lui est contraire. Si le pĂ©chĂ© d'Adam est gĂ©nĂ©ral, la faute est plus grande que s'il est particulier. Plus le pĂ©chĂ© provoque une grande blessure, plus la misĂ©ricorde qui pardonne et guĂ©rit un pĂ©chĂ© gĂ©nĂ©ral manifeste une plus grande le pĂ©chĂ© n'Ă©tait pas gĂ©nĂ©ral, la perfection de Dieu s'accorderait avec la bontĂ©, grandeur, pouvoir, et cƓtera, qui crĂ©ent le bien gĂ©nĂ©ral, et elle ne s'accorderait pas avec la misĂ©ricorde qui pardonne une faute gĂ©nĂ©rale. Parce que la perfection de Dieu et la misĂ©ricorde constituent une seule et mĂȘme chose, puisqu'il est vrai que tout ce qui est en Dieu est une seule et mĂȘme chose, ainsi il est signifiĂ© qu'il y a dans le genre humain une faute gĂ©nĂ©rale. Ce qui montre que l'Ɠuvre de misĂ©ricorde guĂ©rit une blessure gĂ©nĂ©rale et ce qui prouve la Foi et espĂ©rance– La foi est la vertu par laquelle l'homme croit en Dieu et en la gloire du paradis. Et l'espĂ©rance est la vertu par laquelle l'homme a confiance en la misĂ©ricorde de Dieu et en sa justice. Or, de mĂȘme que toi, gentil, tu vois avec les yeux de ton corps les choses corporelles, avec la foi et l'espĂ©rance qui sont les yeux spirituels l'homme voit spirituellement les Ɠuvres de Dieu. Et plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance, mieux l'homme voit les Ɠuvres de Dieu. Si Dieu a voulu ĂȘtre homme et a souffert la mort pour l'homme et pour re-crĂ©er l'homme, la foi et l'espĂ©rance en sont plus grandes que si Dieu n'avait pas Ă©tĂ© homme et n'Ă©tait pas mort pour l'homme. Car, plus Dieu agit au bĂ©nĂ©fice de l'homme, plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance de l'homme contre l'incroyance et la dĂ©sespĂ©rance qui sont des vices, des fautes et des pĂ©chĂ©s. Et parce qu'une plus grande foi et une plus grande espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre qu'une foi et une espĂ©rance moindres, ainsi, selon les conditions des arbres, ce qui est la cause d'une plus grande foi et d'une plus grande espĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre; ainsi est prouvĂ©e la re-crĂ©ation sur laquelle tu me Justice et colĂšre– Tout le plus grand don que Dieu puisse faire Ă  la crĂ©ature et le plus grand don que la crĂ©ature puisse recevoir, c'est de faire une seule chose avec Dieu lui-mĂȘme et de vouloir, par cette re-crĂ©ation et cette exaltation, souffrir la plus grande passion et la plus grande mort que puisse souffrir une crĂ©ature. Si Dieu est homme pour re-crĂ©er le monde et si cet homme est mort pour la justice afin de rĂ©concilier le lignage humain avec la colĂšre de Dieu que l'homme a mĂ©ritĂ©e par le pĂ©chĂ© du premier pĂšre, la justice en est plus grande et la colĂšre moins forte. Et parce que la plus grande justice et l'ĂȘtre s'accordent et que la moins forte colĂšre s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus forte colĂšre, ainsi, en cette supĂ©rioritĂ© et cette infĂ©rioritĂ© susdites, la re-crĂ©ation est signifiĂ©e, selon les conditions des arbres. La justice est plus grande quand c'est un roi qui esCommence le premier livrequi est sur Dieu et la rĂ©surrection.[Les trois sages parlent alors. Ils prouvent, de façon trĂšs cohĂ©rente, l'existence de Dieu par des raisons d'ordre philosophique, thĂ©ologique et Ă©thique. Leur discours ne s'Ă©loigne pas de la mĂ©thode recommandĂ©e par Dame Intelligence. Ils s'accordent sur leur monothĂ©isme commun. Le gentil est philosophe; les trois sages, eux-mĂȘmes philosophes, doivent donc fonder leur dĂ©monstration sur des idĂ©es communes Ă  eux qui connaissent Dieu et au gentil qui l'ignore. Il suffit qu'il y ait entente sur une idĂ©e. Cette idĂ©e, c'est l'argument ontologique, propre Ă  saint Anselme de la fin du xie siĂšcle, selon lequel Dieu est le bien surĂ©minent, tel que rien de plus grand ne se puisse penser. Les sages posent en effet la nĂ©cessitĂ© de l'existence rĂ©elle de l'ĂȘtre par excellence, Ă  la suite de Dame Intelligence qui a Ă©noncĂ© en des termes anselmiens les conditions du premier arbre or, l'agencement de l'arbre des vertus incréées, coessentielles de Dieu, ne conditionne-t-il pas prĂ©cisĂ©ment les autres arbres? Les trois sages montrent que l'ĂȘtre par excellence ne saurait exister sans possĂ©der coessentiellement les vertus du premier arbre considĂ©rĂ©es, elles aussi, absolument. L'Ăąme, dont ils prouvent ensuite l'immortalitĂ©, tend Ă  rĂ©aliser au plus haut degrĂ© de perfection possible les vertus dont elle a l'idĂ©e. Parmi les fleurs du premier arbre, l'amour est l'amour du propre ĂȘtre, Ă©tant et devenant; c'est le penchant opposĂ© Ă  la tendance au nĂ©ant, hĂ©ritage nĂ©cessaire de toute crĂ©ature finie, selon Lulle, qui angoisse le gentil.]Du premier arbre1. BontĂ© et grandeurLe sage dit – C'est une Ă©vidence pour l'entendement humain que le bien et la grandeur s'accordent avec l'ĂȘtre, car plus le bien est grand, mieux il s'accorde avec l'essence ou la vertu, ou avec les deux. Le mal et la petitesse, contraires au bien et Ă  la grandeur, s'accordent avec le non-ĂȘtre, car plus le mal est grand, plus il s'accorde avec le plus petit ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi et si le contraire Ă©tait vrai, chacun prĂ©fĂšrerait naturellement le non-ĂȘtre Ă  l'ĂȘtre et le mal au bien, et au plus grand bien chacun prĂ©fĂšrerait le moindre, et le moins grand ĂȘtre au plus grand ĂȘtre, ce qui n'est pas vrai, comme la raison le dĂ©montre Ă  l'entendement humain et comme la vue corporelle le manifeste dans les choses visibles1.– Seigneur, dit le sage au gentil, vous constatez que tout le bien qui est dans les plantes, dans les choses vivantes et dans tous les autres objets de ce monde est limitĂ© et fini. Si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait qu'aucun bien ne s'accorderait avec l'ĂȘtre infini et que tout le bien existant s'accorderait avec l'ĂȘtre fini et limitĂ©; et l'ĂȘtre infini et le non-ĂȘtre s'accorderaient. Or le bien fini s'accorde avec le non-ĂȘtre et le bien infini s'accorde avec le plus grand ĂȘtre, et ceci est vrai parce que l'infinitude et la grandeur s'accordent ainsi il est signifiĂ© et dĂ©montrĂ© que si le bien fini, qui est moindre et qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, est en l'ĂȘtre, l'existence d'un ĂȘtre infini, qui est en l'ĂȘtre, est beaucoup plus nĂ©cessaire, de façon incomparable. Et ce bien, bel ami, est notre Seigneur Dieu, qui est souverain bien et tous les biens, sans l'ĂȘtre duquel s'ensuivraient toutes les contradictions Grandeur et Ă©ternité– Si l'Ă©ternitĂ© n'Ă©tait rien, nĂ©cessairement il conviendrait que tout ce qui existe ait un commencement; et si tout ce qui existe avait un commencement, il s'ensuivrait que le commencement serait commencement de lui-mĂȘme; et ainsi, bel ami, dit le sage au gentil, vous voyez que la raison n'accepte pas cela, car il faut que tout ce qui a un commencement prenne son commencement d'une chose qui n'a ni commencement ni fin, qui est le Dieu de gloire, que nous vous dĂ©signons par ces paroles Vous voyez que le ciel est mobile et entoure la terre, jour et nuit; or, il faut que tout ce qui est mobile soit limitĂ© et fini quantitativement; et ainsi vous voyez que la quantitĂ© de ce monde est finie. Or, comme l'Ă©ternitĂ© ne s'accorde ni avec un commencement ni avec une fin, car, si elle avait commencement et fin, elle ne pourrait ĂȘtre Ă©ternitĂ©, pour cette raison il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ© s'accorde beaucoup mieux avec la grandeur infinie qu'avec le monde qui est fini et limitĂ© en quantitĂ©. Et ainsi, comme la quantitĂ© du monde s'accorde avec la limitation, elle s'accorde avec le commencement; et elle s'accorderait avec la fin, c'est-Ă -dire avec le non-ĂȘtre, si elle n'Ă©tait pas soutenue par la grandeur Ă©ternelle et infinie qui lui a donnĂ© son commencement. Or, comme il en est ainsi, donc il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ©, qui s'accorde mieux avec la grandeur infinie qu'avec la grandeur finie, est le Dieu que nous EternitĂ© et pouvoir– Il est certain que l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent avec l'ĂȘtre, car, si ce qui est Ă©ternel n'avait pas le pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel, il s'ensuivrait que par dĂ©faut de pouvoir il ne serait pas Ă©ternel. Et si l'Ă©ternitĂ© n'avait pas par son propre pouvoir l'Ă©ternitĂ© de l'ĂȘtre et si elle n'Ă©tait pas soutenue en son ĂȘtre par un pouvoir Ă©ternel, il s'ensuivrait qu'un plus grand pouvoir serait dans les choses qui ont un commencement que dans ce qui est Ă©ternel, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu, qui est Ă©ternel par son propre pouvoir d'oĂč sortent influence et grĂące pour les Ăąmes des hommes et pour les anges d'une durĂ©e gentil rĂ©pondit en disant qu'il Ă©tait possible que le monde fĂ»t Ă©ternel et qu'il eĂ»t de lui-mĂȘme pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel. Mais le sage dĂ©truisit son raisonnement en lui disant que, de mĂȘme que le monde par dĂ©faut de pouvoir manquait d'avoir la quantitĂ© infinie, de mĂȘme par dĂ©faut de pouvoir il Ă©tait Ă©vident que sa quantitĂ© Ă©tait terminĂ©e et finie, Ă  la diffĂ©rence de l'Ă©ternitĂ© qui n'a ni fin ni Pouvoir et sagesseIl est vrai que pouvoir et sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre; car, sans pouvoir, la sagesse n'aurait pas le pouvoir d'ĂȘtre. Or, ainsi que le pouvoir et la sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre, leurs contraires, c'est-Ă -dire le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance, s'accordent avec le non-ĂȘtre. Car, s'ils s'accordaient avec l'ĂȘtre, il s'ensuivrait que le pouvoir et la sagesse s'accorderaient avec le non-ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, naturellement les choses qui ont pouvoir et sagesse dĂ©sireraient avoir dĂ©faut de pouvoir et ignorance, afin d'avoir l'ĂȘtre; et cela n'est pas vrai. Donc, si le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance sont dans l'ĂȘtre, ils ne sauraient s'accorder avec le non-ĂȘtre; combien davantage il convient que le pouvoir et la sagesse aient l'ĂȘtre en une chose oĂč il n'y a ni dĂ©faut de pouvoir ni ignorance. Cette chose est Dieu, car en toutes les autres choses il y a dĂ©faut de pouvoir parfait et de parfaite Sagesse et amour– Sagesse et amour s'accordent avec l'ĂȘtre, car, plus la sagesse sait dans l'ĂȘtre, plus l'amour peut aimer cet ĂȘtre. D'une autre maniĂšre, la sagesse et l'amour sont en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre, lorsque la sagesse sait l'ĂȘtre que l'amour n'aime pas et lorsque la sagesse sait telle chose que l'amour ne voudrait pas qu'elle sĂ»t et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est digne d'ĂȘtre aimĂ©e n'est pas aimĂ©e par l'amour et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est indigne d'ĂȘtre aimĂ©e est aimĂ©e par l' autre maniĂšre, la sagesse et l'amour ne s'accordent pas dans l'ĂȘtre, car, ce que la sagesse ne peut savoir, l'amour peut l'aimer par la lumiĂšre de la foi; et la sagesse saura par une volontĂ© mesurĂ©e telle chose qu'elle ne peut savoir par une trop grande ferveur ni par une trop petite volontĂ©. Or, comme la sagesse et l'amour s'accordent avec l'ĂȘtre et se contrarient dans l'ĂȘtre, une telle sagesse et un tel amour doivent ĂȘtre dans l'ĂȘtre humain. Combien plus il convient qu'ils aient l'ĂȘtre dans une chose en laquelle ils s'accordent et ne s'opposent pas! Cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que la sagesse et l'amour ne s'accorderaient pas mieux avec l'ĂȘtre dans lequel ils ne peuvent s'opposer, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel ils peuvent s'opposer. Et comme cela est impossible, cette impossibilitĂ© prouve que Dieu Amour et perfection– L'amour et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre. L'ĂȘtre et la perfection s'accordent; le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent. Si le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent avec l'ĂȘtre et l'accomplissement chez l'homme et les autres crĂ©atures de ce monde, combien plus encore, de façon incomparable, faut-il que l'ĂȘtre et la perfection s'accordent en ce qui Ă©chappe au non-ĂȘtre et au dĂ©faut! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'ĂȘtre et la perfection ne pourraient s'accorder en rien sans leurs contraires, Ă  savoir le non-ĂȘtre et le dĂ©faut. Or cela est impossible; et cette impossibilitĂ© dĂ©montre Ă  l'entendement humain que Dieu est celui en qui le non-ĂȘtre et le dĂ©faut ne sont pas et en qui sont l'ĂȘtre et la perfection. Chez l'homme et chez toutes les autres choses il y a du non-ĂȘtre, car il y eut un temps oĂč elles ne furent point, et il y a en elles des dĂ©faillances, car leur achĂšvement n'est pas total. Mais il y a en elles une certaine perfection, parce qu'elles sont dans l'ĂȘtre et, par rapport au non-ĂȘtre, leur ĂȘtre est l'amour et la perfection ne pouvaient s'accorder chez aucun ĂȘtre sans le non-ĂȘtre et le dĂ©faut, il appartiendrait Ă  la nature de l'amour d'aimer autant le dĂ©faut que la perfection, car sans dĂ©faut il ne pourrait avoir ni l'ĂȘtre ni la perfection. Et cela n'est pas vrai. Il vous est donc ainsi signifiĂ© que Dieu est, en qui l'amour, l'ĂȘtre et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre, sans non-ĂȘtre et sans dĂ©faut. Et si l'amour et la perfection s'accordent en l'ĂȘtre affectĂ© de quelque privation, c'est-Ă -dire de non-ĂȘtre et de dĂ©faut, c'est par l'influence, c'est-Ă -dire par l'abondance, de Dieu qui s'accorde avec l'ĂȘtre et la perfection, sans non-ĂȘtre et sans les six fleurs susdites nous avons prouvĂ© et signifiĂ© l'ĂȘtre de Dieu, et, en prouvant l'ĂȘtre de Dieu, nous avons prouvĂ© qu'en lui sont les fleurs susdites, sans lesquelles Dieu ne pourrait avoir l'ĂȘtre. Parce qu'il est Dieu, il s'ensuit par nĂ©cessitĂ© que les fleurs sont ses vertus. Ainsi, de mĂȘme que nous avons prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu par les fleurs susdites, Ă©galement nous pourrions prouver cela par les autres fleurs de l'arbre. Mais, comme nous voulons rendre ce livre le plus court qu'il est possible et comme nous avons Ă  prouver la rĂ©surrection, pour cela il ne convient pas que nous dĂ©veloppions par les autres fleurs de cet arbre des exemples de l'ĂȘtre de Dieu. Et par cinq fleurs de cet arbre nous voulons prouver la rĂ©surrection, laquelle nous pourrions prouver par les autres fleurs qui sont en l'arbre. Mais, en ce qui concerne l'essence de Dieu, nous ne disons pas que les fleurs du premier arbre aient aucune diversitĂ©; mais, en ce qui nous concerne, il est vrai qu'elles se montrent de diverses façons Ă  notre BontĂ© et Ă©ternité– La bontĂ© de Dieu est Ă©ternelle et l'Ă©ternitĂ© de Dieu est la bontĂ© de Dieu. Or, comme l'Ă©ternitĂ© est un beaucoup plus grand bien que ce qui n'est pas Ă©ternel, si Dieu a créé le corps de l'homme pour ĂȘtre perdurable, la plus grande bontĂ© est la fin et c'est pourquoi Dieu a créé le corps de l'homme, et ce ne serait pas le cas si le corps avait une fin qui fĂ»t le non-ĂȘtre et pouvait ne plus ĂȘtre. Or, comme c'est le cas, si le corps de l'homme ressuscite et dure toujours aprĂšs la rĂ©surrection, la bontĂ© de Dieu et son Ă©ternitĂ© seront manifestĂ©es dans la plus grande noblesse et dans la plus grande Ɠuvre qui soient. Et selon les conditions des arbres, il convient que la plus grande noblesse soit reconnue en Dieu, et c'est pourquoi il convient de façon nĂ©cessaire, selon la divine influence Ă©ternelle, qu'il soit ordonnĂ© que par cette influence viennent grĂące et bĂ©nĂ©diction sur le corps humain, par lesquelles il ait rĂ©surrection et soit perdurable pour Grandeur et pouvoir– Dans la nature la grandeur et le pouvoir s'accordent, puisque naturellement un grain de semence redevient l'herbe ou l'arbre de son espĂšce; mais il ne redevient pas cet arbre mĂȘme, mais un autre arbre. La mĂȘme chose se produit dans la gĂ©nĂ©ration des hommes, des animaux et des oiseaux, car naturellement l'homme vient d'un homme et d'une femme par gĂ©nĂ©ration, et un animal d'un autre, mais il ne redevient pas ce mĂȘme homme, qui est mort, mais un autre homme et un autre animal. Si la nature avait un si grand pouvoir que ce mĂȘme homme, ce mĂȘme animal et ce mĂȘme arbre qui sont morts puissent redevenir vivants, elle aurait un plus grand pouvoir que celui qu'elle a effectivement. Si Dieu ne ressuscitait pas ce mĂȘme homme qui est mort, il ne dĂ©montrerait pas que son pouvoir est plus grand que celui de la nature; comme son pouvoir est plus grand que celui de la nature, s'il n'agissait pas pour que son pouvoir fĂ»t jugĂ© comme plus grand que celui de la nature, ce serait contraire Ă  son pouvoir mĂȘme, Ă  son amour, Ă  sa perfection, Ă  sa bontĂ© et Ă  sa sagesse, et aux autres fleurs des arbres, ce qui ne peut convenir. Ainsi est-il manifestĂ© que la rĂ©surrection aura lieu et que ton corps mĂȘme ressuscitera pour manifester que Dieu a un plus grand pouvoir que la le gentil eut entendu ces paroles, il se remĂ©mora les autres dĂ©monstrations susdites; son Ăąme qui Ă©tait tourmentĂ©e commença Ă  s'apaiser et son cƓur commença Ă  se rĂ©jouir. C'est pourquoi il demanda au sage si les bĂȘtes et les oiseaux ressusciteraient. Et le sage rĂ©pondit nĂ©gativement, car les bĂȘtes ni les oiseaux n'ont de raisonnement ni de libre arbitre; s'ils ressuscitaient, Dieu agirait contre sa justice et sa sagesse, et cela est contraire aux conditions des EternitĂ© et sagesse– Selon ce que nous avons dĂ©jĂ  dit, Ă©ternitĂ© et pouvoir s'accordent, et pouvoir et sagesse s'accordent. C'est pourquoi il convient par nĂ©cessitĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent, car, si elles se contrariaient en Dieu, il faudrait que l'Ă©ternitĂ© fĂ»t contre le pouvoir qui s'accorde avec la sagesse et que la sagesse fĂ»t contre l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec le pouvoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent; par cet accord se manifeste que Dieu se sait lui-mĂȘme Ă©ternellement sage en justice; car, s'il se savait injuste, il ne pourrait pas se savoir Ă©ternellement sage. Les hommes mauvais sont nombreux et Dieu ne les punit pas en ce monde; les saints hommes sont nombreux en ce monde, par leur amour de Dieu et par leurs Ɠuvres de charitĂ© et de justice, Ă  faire pĂ©nitence et Ă  supporter la faim, la soif, la chaleur, le froid, les persĂ©cutions et la mort et ils ne sont pas rĂ©compensĂ©s en ce monde. Telle est la signification de la rĂ©surrection de mĂȘme que l'homme est ce qu'il fait en ce monde de bien ou de mal, de mĂȘme la justice doit rĂ©compenser ou punir ce qui est de l'homme; l'homme ne serait pas tel sans son corps d'homme et la justice ne serait pas rendue Ă  l'homme si elle ne tenait pas compte du corps de l'homme. Alors la justice ne s'accorderait pas avec les fleurs de cet arbre et les fleurs seraient contraires les unes aux autres, si la rĂ©surrection n'Ă©tait Pouvoir et amour– Seigneur, dit le sage au gentil, autant l'amour qui est en l'homme veut vouloir, autant il peut aimer; mais autant il peut vouloir, autant il ne peut avoir. Ainsi est-il dĂ©montrĂ© que son vouloir peut plus aimer qu'avoir ce qu'il veut aimer. Or, si en l'homme le pouvoir et l'amour s'accordaient, de sorte que tout ce que la volontĂ© pouvait vouloir, elle pouvait l'avoir, il s'ensuivrait qu'un plus grand accord et une plus grande perfection et une plus grande Ă©galitĂ© seraient en l'homme, ce qui ne s'accorde pas avec le fait que le vouloir n'a pas le pouvoir d'avoir tout ce qu'il peut vouloir. Comme le plus grand accord, la plus grande perfection et la plus grande Ă©galitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre que les plus petits accord, perfection et Ă©galitĂ©, il s'ensuit que, si dans l'ĂȘtre il y a plus petit accord, perfection et Ă©galitĂ©, il y a aussi plus grands accord, perfection et Ă©galitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait une incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus grand, la perfection et l'Ă©galitĂ©, et une meilleure compatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus petit, le dĂ©faut et l'inĂ©galitĂ©, ce qui est impossible. Car, si cela Ă©tait possible, le plus grand et le non-ĂȘtre s'accorderaient, et le plus petit et l'ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement, ce qui ne convient pas. Par cet inconvĂ©nient est signifiĂ© qu'il faut que soit nĂ©cessairement une chose, en laquelle le pouvoir et l'amour s'accordent en Ă©galitĂ© et en laquelle l'amour puisse vouloir et avoir tout ce que le pouvoir peut vouloir; et cette chose il faut bien qu'elle soit seulement Dieu, car aucune des autres choses ne pourrait avoir autant qu'elle peut Sagesse et perfection– Plus parfaite est l'Ɠuvre, plus elle donne une grande signification de la sagesse du maĂźtre qui l'a faite. Si Dieu a créé l'homme dans l'intention qu'il ressuscitĂąt et qu'il durĂąt, Dieu a eu en crĂ©ant l'homme une plus noble intention que s'il l'avait créé dans l'intention qu'il ne fĂ»t pas durable. Et plus noble est l'intention, plus elle dĂ©montre une grande Ɠuvre. Et par la grandeur et la noblesse de l'Ɠuvre est plus fortement signifiĂ©e la plus grande sagesse du maĂźtre. Et comme, selon la condition du premier arbre, on doit donner la plus grande noblesse Ă  Dieu et que par cette plus grande noblesse est signifiĂ©e la rĂ©surrection, pour cela la rĂ©surrection est prouvable et le sage eut prouvĂ© au gentil que Dieu Ă©tait et avait en lui les fleurs du premier arbre et qu'il convenait que la rĂ©surrection fĂ»t, alors un autre sage commença Ă  prouver les mĂȘmes choses par le deuxiĂšme arbre, et il en choisit quelques fleurs pour prouver les mĂȘmes choses que le premier sage avait prouvĂ©es par le premier deuxiĂšme arbre1. BontĂ© et foi– La foi est une chose bonne, car par la foi l'homme croit et aime ce que l'entendement ne peut comprendre; et si la foi n'Ă©tait pas, l'homme n'aimerait pas, puisqu'il ne comprendrait pas. Or, comme l'homme ne peut comprendre toutes choses et comme l'entendement est ordonnĂ© Ă  comprendre par la foi, pour cette raison par la foi l'homme aime ce qu'il ne comprend pas, et, lorsqu'il aime et ne comprend pas quelque chose, il dĂ©sire le comprendre. C'est pourquoi, ce qu'il dĂ©sire comprendre, il le comprend, ce qu'il ne ferait pas s'il ne le dĂ©sirait pas. Ainsi il est Ă©vident que la bontĂ© et la foi s'accordent. Car l'incroyance qui ne croit pas en la vĂ©ritĂ© que l'entendement ne peut comprendre est chose mauvaise, puisqu'elle est contraire Ă  la foi qui est chose bonne; ainsi est signifiĂ© que, si Dieu est, la foi qui croit en lui en est plus grande et meilleure et l'incroyance qui ne croit pas en lui en est plus petite et pire. Et l'opposition entre la foi et l'incroyance est plus grande que celle qui serait, si Dieu n'Ă©tait pas. Comme, selon la condition du cinquiĂšme arbre, la plus grande opposition qui soit entre la vertu et le vice s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus petite, pour signifier la plus grande vertu et le plus grand vice, puisque la vertu est plus aimable et le vice plus haĂŻssable, ainsi est signifiĂ© et manifestĂ© que Dieu est; car, si Dieu n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que ce pour quoi la vertu et le vice s'accordent le moins et se diffĂ©rencient, s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. S'ils ne s'opposaient plus et ne se diffĂ©renciaient plus, la vertu ne serait pas si aimable et le vice ne serait pas si haĂŻssable. Comme ce qui rend la vertu plus aimable et le vice plus haĂŻssable s'accorde avec l'ĂȘtre et le contraire avec le non-ĂȘtre, ainsi Dieu se manifeste Ă  l'entendement humain, pour lequel l'ĂȘtre divin de la foi et le contraire de la foi sont les plus diffĂ©rents et les plus Grandeur et espĂ©rance– Plus grande est l'espĂ©rance de l'homme en Dieu, plus signifiante est l'espĂ©rance qu'en Dieu il y a grandeur de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice et des autres vertus qui conviennent Ă  Dieu. Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur qui est en ces vertus susdites, en l'espĂ©rance ne serait pas multipliĂ©e la grandeur d'avoir l'espĂ©rance en les vertus de Dieu, mais il s'ensuivrait que plus grande serait l'espĂ©rance de l'homme en les vertus de Dieu, plus dissemblable et contraire aux vertus de Dieu serait son espĂ©rance. Et il s'ensuivrait Ă©galement un autre inconvĂ©nient, car l'espĂ©rance s'accorderait quantitativement plus grandement avec ce qui n'est pas et plus petitement avec ce qui est, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a la grandeur, c'est-Ă -dire infinitĂ© de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice; et par la grandeur est signifiĂ© en Dieu l'ĂȘtre de ces mĂȘmes vertus, car sans elles il ne pourrait y avoir la grandeur EternitĂ© et charité– A l'homme il convient d'avoir la charitĂ©, c'est-Ă -dire l'amour de Dieu, parce que Dieu est Ă©ternel. Si l'homme est ressuscitĂ© et si, par l'influence de l'Ă©ternitĂ© de Dieu, l'homme est Ă©ternellement durable dans la gloire, plus aimable est l'Ă©ternitĂ© de Dieu par la charitĂ© que l'homme a pour Dieu, qui ne serait pas si l'homme n'Ă©tait pas ressuscitable et Ă©tait fini. Car la plus grande concordance qui soit entre l'Ă©ternitĂ© et la charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon la condition de cet arbre; et la plus petite concordance, contraire Ă  la plus grande, s'accorde avec le non-ĂȘtre; et ĂȘtre et charitĂ© s'accordent, et s'accordent non-ĂȘtre et faussetĂ©, afin que soit manifestĂ©e la rĂ©surrection, sans laquelle la charitĂ© et l'Ă©ternitĂ© ne signifieraient pas une si grande concordance entre Dieu et la crĂ©ature, comme elles le font, si la rĂ©surrection Pouvoir et justice– Pouvoir et justice s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©; ainsi Dieu pourrait juger Ă©ternellement la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, comme il pourrait la juger Ă©ternellement, si la crĂ©ature Ă©tait sans fin. Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, cela signifierait que, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, Dieu ne pourrait user de sa justice sur elle Ă©ternellement. Or, pour signifier que Dieu pourrait user de sa justice Ă©ternellement sans commencement sur la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre Ă©ternelle sans commencement, la sagesse, la volontĂ©, la perfection et les autres vertus divines ont ordonnĂ© que la rĂ©surrection soit et que la justice ait le pouvoir de conserver le corps Ă©ternellement, mĂȘme s'il est en proie aux tourments, et qu'il dure, afin que sur lui s'exerce la justice. Car le pouvoir et la justice de Dieu seront bien mieux dĂ©montrables, selon les conditions des arbres, par le fait mĂȘme que la rĂ©surrection est Sagesse et prudence– Prudence est la libertĂ© du cƓur qui sait et veut choisir le bien et Ă©viter le mal, ou choisir le plus grand bien et Ă©viter le plus petit mal. Comme la prudence s'accorde avec la vertu par la propriĂ©tĂ© susdite, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre la sagesse et les vertus, sans que la sagesse ait l'occasion d'ĂȘtre sage par le choix du bien et par l'Ă©viction du mal, ou par le choix du plus grand bien et par l'Ă©viction du plus petit mal! Car le choix opposĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre, et le dĂ©faut d'Ă©ternitĂ© avec la prudence. Mais bien que la prudence s'accorde avec le non-ĂȘtre et avec l'imperfection, la prudence est. Or, si la prudence est, combien plus il convient que la sagesse soit, en laquelle il n'y a pas de concordance de non-ĂȘtre ni d'imperfection. Car, si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse et la perfection ne s'accorderaient pas avec l'ĂȘtre, et que la prudence et l'imperfection s'accorderaient avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible, puisque ce qui est de moindre noblesse s'accorde alors mieux avec l'ĂȘtre que ce qui est de plus grande noblesse, alors que l'ĂȘtre et la majeure noblesse s'accordent et que s'accordent le non-ĂȘtre et la moindre noblesse. Et comme il en est ainsi, il est signifiĂ© que la sagesse est dans l'ĂȘtre, laquelle sagesse est Dieu, car nulle autre sagesse n'est sans l'imperfection qui s'accorde avec le Amour et force– Dans le cƓur de l'homme s'accordent amour et force, car par l'amour le cƓur est anobli, rendu fort contre la mĂ©chancetĂ© et la tromperie que n'aime pas l'amour qui aime la courtoisie et la sincĂ©ritĂ©. Si l'amour rend le cƓur de l'homme si fort et noble contre les vices, alors que l'homme est une crĂ©ature mortelle et a en lui beaucoup de faiblesses, combien plus il convient que soit en Dieu l'amour, par lequel Dieu aime le bien et Ă©vite le mal! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'homme serait plus fort en amour, en haine et en force que Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain qu'en Dieu est l' Perfection et tempĂ©rance– TempĂ©rance est au milieu de deux extrĂȘmes; ainsi il est signifiĂ© que la tempĂ©rance peut s'accorder avec l'imperfection, pour autant qu'il est possible que pour l'intempĂ©rance il n'y ait pas de milieu entre les deux extrĂȘmes susdits. Or, si la tempĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre et avec la perfection, Ă©tant limitĂ©e au milieu de deux extrĂȘmes opposĂ©s entre eux et opposĂ©s Ă  elle, combien plus il convient qu'aucune perfection ne soit sans se situer entre des extrĂȘmes et sans ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur et en les autres fleurs du premier arbre! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre en Ă©tant entre deux extrĂȘmes qui s'accordent avec l'imperfection et avec le non-ĂȘtre, que la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e la perfection qui est Dieu, laquelle ne s'accorde Ă  nulle autre chose si ce n'est Ă  corps humain, dans la mesure oĂč il a un commencement et est mortel, se trouve au milieu du commencement et de la fin. Si le corps n'est pas ressuscitĂ©, la tempĂ©rance s'accordera avec la moindre perfection, et elle s'accorderait avec la plus grande perfection, si la rĂ©surrection Ă©tait. Et si la tempĂ©rance Ă©tait avec la plus grande perfection, elle donnerait la plus grande signification de la perfection de Dieu qui l'a créée. Car il faut que la signification qui donne la plus grande dĂ©monstration de la perfection de Dieu puisse ĂȘtre accordĂ©e et aimĂ©e; ainsi il convient que la rĂ©surrection soit chose dĂ©montrable et troisiĂšme arbre1. BontĂ© et gloutonnerieL'autre sage dit – BontĂ© et gloutonnerie s'opposent dans l'ĂȘtre en qui elles se trouvent; car la bontĂ© conserve l'ĂȘtre et la gloutonnerie le corrompt; mais elles se trouvent en un mĂȘme sujet. Si la bontĂ© qui est une vertu et la gloutonnerie qui est un vice s'accordent avec l'ĂȘtre humain, combien plus il convient que la bontĂ© soit en une chose oĂč il n'y ait aucun vice et oĂč ne puisse ĂȘtre aucun vice. Si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre le bien et le mal, comme cela est le cas si le bien est dans une chose oĂč le mal n'est pas. Le fait que soit accordĂ©e la plus grande opposition qui soit entre le bien et le mal donne la signification que Dieu est, car, si Dieu n'Ă©tait rien, il y aurait une moindre opposition entre le bien et le mal. Et si l'ĂȘtre s'accorde mieux avec la moindre opposition entre le bien et le mal, il est possible que le bien et le mal puissent ĂȘtre une mĂȘme chose, ce qui est impossible et signifie que Dieu Grandeur et luxure– Plus grande est la luxure, plus grand est le pĂ©chĂ©; et plus grand est le pĂ©chĂ©, plus il est en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la chastetĂ© ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre ni la luxure avec le non-ĂȘtre, ce qui ne convient pas. Par cette incompatibilitĂ© est signifiĂ©e que la grandeur est en Dieu; car si la grandeur peut ĂȘtre dans la luxure et dans le pĂ©chĂ©, qui s'accordent avec le non-ĂȘtre, combien plus il convient que la grandeur divine soit en Dieu, qui s'accorde avec l'ĂȘtre!Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur de la justice, qui pourrait punir l'homme de sa grande luxure? Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, en qui serait punie la grande luxure? Et si en l'homme il peut y avoir grande injustice Ă  cause de sa grande luxure, combien plus peut ĂȘtre en Dieu une grande justice Ă  cause de sa grande bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection! Comme il en est ainsi, pour toutes ces raisons susdites, tu sauras, gentil, qu'il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu la grandeur et que la rĂ©surrection est Ă  venir. Si tel n'Ă©tait pas le cas, s'ensuivraient toutes les incompatibilitĂ©s EternitĂ© et avarice– Avarice et largesse sont opposĂ©es, et largesse et Ă©ternitĂ© s'accordent; c'est pourquoi avarice et Ă©ternitĂ© sont opposĂ©es. Si la rĂ©surrection est, la justice de Dieu punira corporellement et spirituellement et Ă©ternellement, sans fin, l'homme avare qui est mort en pĂ©chĂ© d'avarice; et si la rĂ©surrection n'est pas, la justice de Dieu ne le punira que spirituellement. La plus grande punition est Ă  la fois corporelle et spirituelle, et non pas seulement spirituelle; aussi, pour que la punition soit plus grande et que l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent mieux contre la faute et l'avarice, est signifiĂ©e la n'Ă©tait pas nĂ©cessaire que les vertus de Dieu s'accordent mieux contre les vices qui sont en l'homme, il s'ensuivrait que la concordance entre les vertus de Dieu et les vices qui sont en la crĂ©ature ne serait pas une chose impossible, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il y a une signification nĂ©cessaire au fait qu'il y a concordance entre les vertus de Dieu contre les vices qui sont en l' Pouvoir et mĂ©lancolie– La mĂ©lancolie n'aime pas le bien commun et le bien particulier; c'est pourquoi la mĂ©lancolie est contraire Ă  la charitĂ© qui aime le bien commun et le bien particulier. Et, parce que pouvoir et charitĂ© s'accordent, il convient que le pouvoir et la mĂ©lancolie ne s'accordent pas; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la charitĂ© ne s'accorderait pas avec le pouvoir ou qu'il ne serait pas en contradiction avec la mĂ©lancolie. Et comme pouvoir et charitĂ© s'accordent et que pouvoir et mĂ©lancolie ne s'accordent pas, si la mĂ©lancolie a le pouvoir de ne pas aimer le bien et a le pouvoir d'aimer le mal, qui est contraire au bien, combien plus il convient Ă  la charitĂ©, elle qui a le plus grand accord avec le pouvoir, qu'elle puisse aimer le bien sans pouvoir aimer le mal! Or, comme une telle charitĂ© et un tel pouvoir ne peuvent ĂȘtre en nulle autre chose si ce n'est en Dieu, pour cela Dieu est dĂ©montrable, puisqu'il convient que soient en lui le pouvoir et la charitĂ©, en qui ils ne pourraient ĂȘtre sans que Dieu ne Sagesse et orgueil– Orgueil et ignorance s'accordent, car l'homme orgueilleux, quand il dĂ©sire ĂȘtre plus honorĂ© et plus noble par orgueil, est alors plus vil et mĂ©prisĂ© par les gens. Et ainsi ignorance et orgueil s'accordent. Parce que l'orgueil s'accorde avec l'ignorance qui est le contraire de la sagesse, il y a opposition entre la sagesse et l'orgueil. Or, comme l'ignorance s'accorde avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre et la sagesse avec la grandeur et l'ĂȘtre, il est ainsi signifiĂ© que la sagesse est dans un ĂȘtre en lequel ne puissent ĂȘtre l'orgueil ni l'ignorance; car, si cela n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse ne s'accorderait pas mieux avec l'ĂȘtre qu'avec l'orgueil et l'ignorance. Or, comme la sagesse ne peut s'accorder avec aucune chose oĂč il y a possibilitĂ© d'ignorance, sinon avec l'ĂȘtre oĂč il y a perfection de bontĂ©, pouvoir et amour, ainsi il est signifiĂ© qu'en Dieu est la Amour et envie– Amour et justice s'accordent et, comme l'envie s'accorde avec l'injustice, qui est contraire Ă  la justice, ainsi il y a incompatibilitĂ© entre l'amour et l'envie. Or, comme l'amour est le bien et l'envie est le mal, il convient de leur reconnaĂźtre la plus grande opposition, puisque le bien et le mal sont les plus grands contraires. ReconnaĂźtre une telle opposition est reconnaĂźtre qu'il y a la plus grande concordance entre l'amour et la justice, contre l'envie et l'injustice. Et c'est reconnaĂźtre que l'homme a un plus grand mĂ©rite en ayant un plus grand amour et justice et une plus grande faute en ayant une plus grande envie et injustice. Or, nier la rĂ©surrection, c'est nier la plus grande concordance de l'amour et de la justice et le plus grand mĂ©rite et la plus grande faute et la plus grande peine. Comme nier ces choses n'est pas conforme aux conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la rĂ©surrection Ă  l'intelligence Perfection et colĂšre– ColĂšre et charitĂ© sont contraires, et la charitĂ© et la perfection s'accordent. D'oĂč il s'ensuit que la perfection et la colĂšre sont contraires. Car, si elles ne l'Ă©taient pas, il s'ensuivrait que la charitĂ© et la colĂšre s'accorderaient; et si elles s'accordaient, il serait possible que deux contraires fussent une mĂȘme chose, ce qui est impossible. Car, si des choses diffĂ©rentes qui s'accordent ne peuvent pas ĂȘtre une mĂȘme chose, tant elles sont et demeurent diffĂ©rentes, mĂȘme si elles s'accordent et n'ont aucune opposition, combien moins peuvent ĂȘtre une mĂȘme chose des choses diffĂ©rentes, opposĂ©es et qui ne s'accordent pas! Et si la charitĂ© et la colĂšre pouvaient ĂȘtre une mĂȘme chose, parce que la colĂšre ne serait pas contraire Ă  la perfection, il s'ensuivrait qu'il serait possible que la charitĂ© et la colĂšre et que la charitĂ© et la perfection fussent Ă©galement en accord et en dĂ©saccord d'ĂȘtre une mĂȘme chose dans le sujet. Or, comme dans le sujet, la perfection et la charitĂ© créée s'accordent par maniĂšre de conjonction, et que la charitĂ© et la colĂšre se dĂ©saccordent par maniĂšre de disjonction, ainsi il est signifiĂ© que la perfection et la colĂšre signifient la rĂ©surrection. Car, si la rĂ©surrection est, plus la colĂšre s'oppose Ă  la perfection de Dieu, plus la colĂšre, Ă  cause de l'imperfection avec laquelle elle s'accorde, sera punie, ce qui ne serait pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et plus grande sera la punition de la colĂšre, parce qu'elle s'accorde avec le contraire de la perfection, plus fortement sera dĂ©montrĂ©e la perfection de Dieu. Or, si Dieu n'agissait pas pour que sa perfection fĂ»t davantage dĂ©montrĂ©e, ce serait contraire Ă  sa perfection mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© et signifiĂ© au gentil les raisons susdites par le troisiĂšme arbre, alors l'autre sage commença Ă  les prouver par le quatriĂšme quatriĂšme arbre1. Foi et espĂ©rance– MatiĂšre et forme et gĂ©nĂ©ration s'accordent en pluralitĂ© et en unitĂ©. En pluralitĂ©, par maniĂšre de diffĂ©rence, laquelle diffĂ©rence est entre matiĂšre et forme; en unitĂ©, elles s'accordent, car elles composent par la gĂ©nĂ©ration un corps et une substance. Mais matiĂšre et forme et corruption s'accordent en pluralitĂ© et en destruction d'unitĂ©. En pluralitĂ© elles s'accordent, en tant que matiĂšre et forme sont diverses; en destruction d'unitĂ© elles s'accordent, en tant que la matiĂšre et la forme se sĂ©parent; par cette sĂ©paration le corps est annihilĂ© et devient non-ĂȘtre. Or, parce qu'il en est ainsi, si Dieu est en l'ĂȘtre, foi et espĂ©rance s'accordent mieux en pluralitĂ© et en unitĂ© en pluralitĂ©, parce qu'en chacune se prouve plus grande et plus noble vertu, si Dieu est, que si Dieu n'est rien; en unitĂ©, parce qu'unies elles s'unissent mieux pour avoir un mĂȘme objet, si Dieu est, que si Dieu n'est pas. Et parce que l'ĂȘtre s'accorde mieux avec ce avec quoi s'accordent mieux l'unitĂ© et la pluralitĂ©, et parce que le non-ĂȘtre ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et la pluralitĂ©, et parce que le contraire de l'unitĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre contre l'ĂȘtre, ainsi est signifiĂ© qu'il est nĂ©cessaire qu'il en soit ainsi pour que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre, laquelle chose est Dieu sans l'ĂȘtre de qui elles ne pourraient aussi bien s'accorder qu'elles le font. Et elles s'accorderaient mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, si Dieu Ă©tait nulle chose. Car la foi, en croyant que Dieu est, et l'espĂ©rance, en ayant confiance en Dieu, sont plus grandes qu'elles ne le seraient si la foi ne croyait pas en Dieu et si l'espĂ©rance n'avait pas confiance en Dieu. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et l'espĂ©rance seraient plus grandes en prenant un objet qui ne serait pas dans l'ĂȘtre qu'en prenant un objet qui est dans l'ĂȘtre. Comme cela est impossible, pour la raison que ce qui n'est rien ne peut pas ĂȘtre une plus noble vertu que ce qui est, ainsi est manifestĂ© que Dieu est. Car s'il n'y avait pas en lui noblesse et multiplication de vertus, il s'accorderait mieux avec ce qui n'est rien qu'avec ce qui est, et cela n'est pas EspĂ©rance et charité– EspĂ©rance espĂšre par charitĂ© et charitĂ© aime par espĂ©rance. LĂ  oĂč l'espĂ©rance est plus grande, il convient que soit plus grande la charitĂ©; plus fortement l'homme aime ce en quoi il a confiance, plus grande est son espĂ©rance. Comme il en est ainsi, il est manifestĂ© que, de mĂȘme que les yeux du corps voient grĂące Ă  la transparence de l'air, de mĂȘme spirituellement l'espĂ©rance use de sa propriĂ©tĂ© grĂące Ă  la charitĂ©, et la charitĂ© grĂące Ă  l'espĂ©rance. Si en l'homme, oĂč peut ĂȘtre le contraire de l'espĂ©rance et de la charitĂ©, il y a l'espĂ©rance avec laquelle il s'accorde et la charitĂ© avec laquelle il s'accorde, combien plus, de façon incomparable, il convient que la charitĂ© de Dieu soit en Dieu avec qui elle s'accorde, c'est-Ă -dire bontĂ©, grandeur et les autres fleurs du premier arbre! Et si en Dieu la charitĂ© s'accorde avec ces fleurs, il s'ensuit qu'elles sont en Dieu et que la charitĂ© y est; et si les fleurs n'Ă©taient pas en Dieu, la charitĂ© serait plus noble en l'homme qu'en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© qu'il y a en Dieu des vertus sans lesquelles Dieu ne pourrait pas ĂȘtre plus noble que l' le gentil entendit parler de l'espĂ©rance de cette maniĂšre, alors il demanda au sage si l'espĂ©rance est en Dieu. Et le sage rĂ©pondit en disant que l'espĂ©rance ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre en Dieu, car tout ce qui est en Dieu est Dieu; l'espĂ©rance participe de la foi qui s'accorde avec l'ignorance, c'est pourquoi la foi et l'espĂ©rance ne s'accordent pas avec l'ĂȘtre divin; car, si c'Ă©tait le cas, la perfection ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, la grandeur et les autres vertus du premier arbre, ce qui est impossible.– Comment, dit le gentil, Dieu peut-il donner l'espĂ©rance Ă  l'homme, s'il n'a pas l'espĂ©rance? Le sage rĂ©pondit – Dieu peut donner l'espĂ©rance, le corps, l'argent et d'autres choses Ă  l'homme, sans que l'homme soit les choses que Dieu lui donne ni que Dieu soit ce qu'il donne. Dans ce que l'homme donne et peut donner, il donne ce qu'il n'est pas, quand il donne de l'argent ou autres choses qui ne sont pas l'homme; tandis que Dieu peut donner des choses par maniĂšre de crĂ©ation et de possession, l'homme peut donner de l'argent, des chevaux, des chĂąteaux seulement par maniĂšre de possession. Et ainsi Dieu est excellemment au-dessus de la nature qui ne peut donner ce qu'elle n'a CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si en l'homme, qui est chose finie et en qui peut ĂȘtre le contraire de la charitĂ© et de la justice, s'accordent la charitĂ© et la justice contre la colĂšre et l'injustice, nĂ©cessairement il convient qu'en Dieu, qui est infini et en qui ne peut ĂȘtre cette opposition, la charitĂ© et la justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si la rĂ©surrection est, la charitĂ© et la justice ont la plus grande concordance en Dieu contre la colĂšre et l'injustice du pĂ©cheur, qui est coupable en Ɠuvres corporelles et spirituelles, ce qu'elles n'auraient pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu la majeure concordance, selon les conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la Justice et prudence– Justice et prudence s'accordent avec l'ĂȘtre humain, et l'ĂȘtre humain et l'Ă©ternitĂ© ne s'accordent pas, puisque l'Ă©ternitĂ© n'a ni commencement ni fin et que l'ĂȘtre humain s'accorde avec le commencement et la fin. Si Dieu n'Ă©tait rien, il conviendrait que la justice et la prudence fussent Ă©ternelles, sans l'ĂȘtre humain, ou qu'elles eussent leur commencement en elles-mĂȘmes ou en une autre chose qui aurait son commencement d'une chose qui aurait son commencement en elle-mĂȘme. Car, sans l'ĂȘtre humain, la justice et la prudence ne peuvent ĂȘtre en l'homme, parce que l'homme a un commencement et une fin, dans la mesure oĂč il est engendrĂ© et mortel, et parce qu'aucune chose ne peut avoir un commencement en elle-mĂȘme; ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, lui qui donne par crĂ©ation commencement et fin Ă  la justice et Ă  la prudence, auxquelles il donne aussi pour sujet l'ĂȘtre Prudence et force– Si Dieu est, la prudence peut savoir plus que si Dieu n'est rien. Et la force ne peut pas ĂȘtre plus grande que son contraire, si Dieu est, que si Dieu n'est rien. Car, si Dieu est, il est possible de savoir l'infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Et si Dieu n'est rien, il est impossible de savoir l'infinitĂ© des choses susdites, puisque, si Dieu n'Ă©tait rien, aucune chose ne saurait ĂȘtre connue infinie. Et parce que l'ĂȘtre et la plus grande sagesse et la force s'accordent, et que s'accordent le non-ĂȘtre et la plus petite prudence et la force, ainsi est manifestĂ© qu'en Dieu sont sagesse et force, par l'influence desquelles il y a en l'homme prudence et Force et tempĂ©rance– Si la rĂ©surrection est, le noble cƓur ne peut pas ĂȘtre plus renforcĂ© contre le pĂ©chĂ© et la faute que si la rĂ©surrection n'est pas; car il est Ă©vident que l'homme qui espĂšre la rĂ©surrection dĂ©sire le bonheur corporel sans fin dans la gloire cĂ©leste. Et parce que, plus le pĂ©chĂ© et la faute sont grands, plus ils s'accordent avec le non-ĂȘtre et plus ils sont contraires Ă  l'ĂȘtre, pour cela il est manifestĂ© qu'il convient nĂ©cessairement que soit en l'ĂȘtre ce par quoi la faute et le pĂ©chĂ© sont les plus contraires Ă  l'ĂȘtre et s'accordent mieux avec le la rĂ©surrection est, la tempĂ©rance peut ĂȘtre plus fortement au milieu de deux vices, que si la rĂ©surrection n'est pas, car l'homme dĂ©sire le bonheur corporel dans la gloire et craint la peine infernale et corporelle. Car le milieu, qui est plus expressĂ©ment et plus purement entre les deux termes qui sont les vices, est plus Ă©loignĂ© des deux extrĂȘmes que ce qui n'est pas le milieu qui n'a pas si parfaitement l'habit de la tempĂ©rance; c'est pourquoi ce par quoi la tempĂ©rance peut ĂȘtre majeure doit nĂ©cessairement ĂȘtre selon l'influence et l'ordonnance des fleurs du premier arbre et des conditions des arbres. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que le contraire de la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, que la tempĂ©rance, et que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre, que son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© par le quatriĂšme arbre les choses susdites, alors le gentil dit Ă  l'autre sage de lui prouver par le cinquiĂšme arbre que Dieu est et que la rĂ©surrection est. Mais il dĂ©sirait beaucoup savoir si Dieu est crĂ©ateur du monde ou si le monde est Ă©ternel ou non. Mais le sage lui dit que dans les autres livres lui serait manifestĂ© que Dieu est crĂ©ateur du monde et que le monde a un cinquiĂšme arbre1. Foi et gourmandiseSi Dieu n'est rien, il s'ensuit qu'il y a incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre, la nĂ©cessitĂ© et le hasard. Si Dieu n'est pas rien, le hasard s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la nĂ©cessitĂ©. Or, comme plus souvent les choses sont par nĂ©cessitĂ© que par hasard et parce que la nĂ©cessitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent et que s'accordent le hasard et le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, sans l'ĂȘtre de qui il y aurait contradiction entre les choses Dieu n'est rien, la foi croit et ne croit pas au hasard, car il n'y a rien qui la pousse Ă  croire la vĂ©ritĂ© ni qui punisse l'Ăąme pour chacune de ses fautes, de sorte que l'Ăąme, Ă©loignĂ©e de la grĂące et abandonnĂ©e, se trouve dans l'erreur. C'est pourquoi il est manifeste que c'est par la lumiĂšre de la grĂące que l'Ăąme est poussĂ©e Ă  croire en la vĂ©ritĂ© et que c'est par sa faute qu'elle ignore la vĂ©ritĂ©; ainsi il est signifiĂ© que Dieu est, lui qui par la lumiĂšre de la grĂące divine illumine l'Ăąme pour qu'elle croie en la vĂ©ritĂ© et qui Ă  cause des pĂ©chĂ©s que commet l'Ăąme l'abandonne; par cet abandon l'Ăąme est trĂšs souvent dans l'erreur, estimant qu'il s'agit de la en elle-mĂȘme, n'a pas la vertu de pouvoir croire en la vĂ©ritĂ©, car il est vrai que son entendement ne comprend pas par des raisons nĂ©cessaires la vĂ©ritĂ© en laquelle elle croit. Pour que l'Ăąme croit en vĂ©ritĂ© une chose, il convient qu'il y ait une chose plus noble que l'Ăąme, par laquelle elle soit aidĂ©e Ă  croire ce qu'elle ne peut croire par ses seuls pouvoirs; et cette chose est foi est une vertu, et la vertu et la vĂ©ritĂ© s'accordent; et la gourmandise est un vice, et le vice et la faussetĂ© s'accordent. Parce que la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ© sont contraires, ainsi la foi et la gourmandise sont contraires. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et la gourmandise s'accorderaient Ă©galement avec le hasard; et si elles faisaient cela, Ă©galement s'accorderaient la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ©. Parce que la vĂ©ritĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre et la faussetĂ© avec le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est. Par l'ĂȘtre de Dieu, la vĂ©ritĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et la faussetĂ© et le non-ĂȘtre. Par cette concordance, la foi s'accorde avec la nĂ©cessitĂ© et la gourmandise avec le hasard, et les conditions des arbres s' EspĂ©rance et luxure– Il est certain que l'espĂ©rance et les choses spirituelles s'accordent, et que la luxure et les choses corporelles s'accordent. Si en Dieu il n'y avait pas la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection qui sont des vertus spirituelles, par l'espĂ©rance qui est une vertu spirituelle l'Ăąme de l'homme aurait plus de noblesse que Dieu. Mais comme cela est impossible, il est signifiĂ© que Dieu est, en ayant les vertus susdites, sans quoi l'homme aurait la plus grande noblesse et Dieu la plus petite, ce qui n'est pas conforme aux conditions des luxure et la chastetĂ© sont contraires. Pour la chastetĂ©, l'espĂ©rance espĂšre sa rĂ©compense pour le mĂ©rite de chastetĂ©; et pour la luxure, la justice donne crainte de la peine et la peine pour la faute. Si la rĂ©surrection n'est pas, le plaisir que l'homme Ă©prouve par la luxure est plus grand que la rĂ©compense que l'homme espĂšre corporelle pour le mĂ©rite de chastetĂ©, laquelle rĂ©compense n'est rien sans la rĂ©surrection. Parce que l'espĂ©rance, qui est une vertu, s'accorde avec l'ĂȘtre, et la luxure, qui est un vice, s'accorde avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que la rĂ©surrection est, en laquelle corporellement l'homme trouvera une utilitĂ© Ă  sa chastetĂ© et trouvera une peine pour sa luxure. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'espĂ©rance et la luxure ne seraient pas si contraires. Parce que la plus grande opposition se trouve avec l'ĂȘtre et la plus petite avec le non-ĂȘtre, selon la condition de cet arbre, ainsi la rĂ©surrection est CharitĂ© et avarice– CharitĂ© et largesse s'accordent; et, parce que l'avarice est contre la largesse, pour cette raison la charitĂ© est contre l'avarice et l'avarice contre la charitĂ©. Il est plus contraire que l'avarice soit en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© est, qu'en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© n'est pas. Or, si la charitĂ© est en l'homme dans lequel peut ĂȘtre l'avarice, combien il convient que la charitĂ© soit en une chose en laquelle ne puisse ĂȘtre l'avarice! Et cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre pourrait mieux s'accorder avec son contraire qu'avec ce qui ne lui est pas contraire, ce qui est impossible. Car il est Ă©vident que dans un mĂȘme ĂȘtre un contraire s'accorde avec le non-ĂȘtre et l'autre avec l'ĂȘtre, car sinon ils ne seraient pas charitĂ© et la nature spirituelle s'accordent, et l'Ăąme par sa nature corporelle s'accorde Ă  l'avarice en elle, par ordonnance dĂ©truite de l'action et de la disposition spirituelle. Si Dieu n'Ă©tait rien, la nature corporelle suivrait mieux son corps et s'accorderait mieux avec la vĂ©ritĂ© que la nature spirituelle; et il s'ensuivrait que l'Ăąme s'accorderait avec la plus petite noblesse et le corps avec la plus grande. Car, si Dieu n'Ă©tait rien, plus souvent l'Ăąme se tromperait en pensant Ă  Dieu et Ă  l'autre monde et Ă  ce qui ne serait rien, que le corps usant des choses corporelles avec ses cinq sens corporels. Or, comme l'Ăąme est la forme et l'accomplissement du corps et que le corps est corruptible et mortel, ainsi il est dĂ©montrĂ© que l'Ăąme est plus noble que le corps; par sa plus grande noblesse elle s'accorde avec une plus grande vĂ©ritĂ© que le corps et, par cette plus grande vĂ©ritĂ©, Dieu est manifestĂ©. Sans l'ĂȘtre de Dieu, l'Ăąme ne pourrait pas s'accorder si naturellement avec l'ĂȘtre et avec la Justice et mĂ©lancolie– Le corps humain est le moyen par lequel l'Ăąme raisonnable s'accorde avec le mĂ©rite ou avec la faute; car, sans le corps, l'Ăąme ne pourrait pas avoir de mĂ©rite pour sa justice ni de faute pour sa mĂ©lancolie, puisqu'il est Ă©vident que le corps est l'instrument par lequel l'Ăąme peut user de ses vertus et peut user de ses vices. Si la rĂ©surrection est, et si Dieu rĂ©compense dans la gloire le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la justice et punit dans l'enfer le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la mĂ©lancolie, la justice de Dieu s'accorde mieux avec la justice de l'homme juste et la justice de Dieu est plus contraire Ă  l'homme mĂ©lancolique, ce qui ne serait pas le cas, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et si cette concordance s'accordait mieux avec l'ĂȘtre et n'Ă©tait pas en l'ĂȘtre, cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre, et le contraire de cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre; et chacune de ces propositions est une contradiction, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que la rĂ©surrection sera et, de cette affirmation, il ne s'ensuit aucune Prudence et orgueil– Il est plus possible que l'orgueil et le contraire de la prudence soient en l'homme, ou que parallĂšlement l'humilitĂ© et la prudence soient en lui, qu'il n'est possible que l'orgueil et la prudence soient en une pierre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas d'opposition entre les contraires susdits. Mais parce que la pierre est un corps inanimĂ©, pour cette raison il est impossible qu'il puisse y avoir en elle des oppositions de vertus et de vices; car, s'il y en avait, elle serait un corps animĂ©. Or, s'il Ă©tait impossible qu'il y eĂ»t dans l'homme imprudence et orgueil, il serait plus impossible qu'il y eĂ»t imprudence et orgueil dans la pierre. C'est pourquoi il est possible qu'en l'homme il puisse y avoir le contraire de l'imprudence et de l'orgueil. Comme il en est ainsi, et parce que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec l'ĂȘtre et leur contraire avec le non-ĂȘtre, et parce que leur contraire s'accorde accidentellement avec l'ĂȘtre, de sorte que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec le non-ĂȘtre par raison de l'accord accidentel de leurs contraires avec l'ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que, si l'orgueil et l'imprudence et la prudence et l'humilitĂ© ont des sujets en lesquels ils se trouvent, combien plus, de façon incomparable, il faut nĂ©cessairement qu'il y ait une chose en laquelle puissent ĂȘtre la sagesse et l'humilitĂ© et en laquelle ne puissent pas ĂȘtre l'imprudence ni l'orgueil! Et cette chose est Dieu. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la pierre et les corps inanimĂ©s ou animĂ©s d'une Ăąme privĂ©e de raison s'accorderaient avec la majeure noblesse et mieux avec l'ĂȘtre que l'homme, pour autant que l'ĂȘtre humain ne s'accorderait pas avec cette possibilitĂ© de vertus et de vices. Et parce que l'homme est de plus noble nature que les corps inanimĂ©s ou privĂ©s de raison, dans la mesure oĂč il peut ĂȘtre sujet aux vertus, il faut qu'il y ait une essence plus noble que l'homme, qui ait les vertus et ne puisse pas ĂȘtre sujette aux vices; et cette essence est le Dieu que nous Force et envie– La force est une vertu, et l'envie est un vice. Parce que les vertus et les vices sont contraires, ainsi la force et l'envie sont contraires. Si en Dieu il y a bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus semblable Ă  Dieu est la force que si en Dieu il n'y a aucune de ces vertus susdites. Et plus Dieu est semblable Ă  la force, plus dissemblable et plus contraire Ă  lui est l'envie. Si cela n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que la force et l'envie ne seraient pas contraires. Parce qu'elles sont contraires et parce que la force et l'envie sont plus contraires si en Dieu il y a les vertus susdites, et parce que plus la force est semblable Ă  Dieu, plus elle est contraire Ă  l'envie, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu sont les vertus du premier arbre, sans lesquelles Dieu et l'envie ne seraient pas aussi contraires qu'ils le sont et la force ne serait pas aussi contraire Ă  l'envie qu'elle l'est. Parce que la force est plus semblable Ă  Dieu et est plus contraire Ă  l'envie, et parce que Dieu est plus contraire aux vices et plus semblable aux vertus de l'homme, il est Ă©tabli selon les conditions du premier arbre que sont manifestement en Dieu la bontĂ©, la grandeur, et TempĂ©rance et colĂšre– IntempĂ©rance et colĂšre ne pourraient pas ĂȘtre dans l'Ăąme sans le corps, et l'intempĂ©rance et la colĂšre ne meurent pas dans l'Ăąme du pĂ©cheur qui meurt dans le pĂ©chĂ© en Ă©prouvant intempĂ©rance et colĂšre; car, si elles mouraient par la mort du corps, elles s'accorderaient mieux Ă  ressembler au corps qu'Ă  l'Ăąme. Et comme elles s'accordent mieux Ă  l'Ăąme qu'au corps, selon la nature corporelle et spirituelle, et comme l'Ăąme est immortelle, ainsi demeure dans l'Ăąme la faute d'intempĂ©rance et demeure la colĂšre. Et parce que le corps est la cause nĂ©cessaire de l'Ăąme, il convient que le corps soit ressuscitĂ© et qu'il soit aussi longtemps puni pour intempĂ©rance et colĂšre que l'Ăąme sera durable. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait dĂ©faut de justice et de perfection en Dieu et il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre la tempĂ©rance et l'intempĂ©rance, ni entre la charitĂ© et la colĂšre, et les conditions du premier arbre seraient dĂ©truites. Et parce que toutes ces choses seraient possibles, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, pour cette raison la rĂ©surrection est dĂ©montrĂ©e et manifestĂ©e Ă  l'intelligence les trois sages eurent prouvĂ© au gentil par les fleurs des arbres que Dieu Ă©tait et qu'il y avait en lui bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et quand ils lui eurent manifestĂ© la rĂ©surrection, alors le gentil se remĂ©mora et comprit les raisons qu'ils avaient dites et il regarda les arbres et les fleurs. AussitĂŽt la splendeur divine illumina son entendement qui demeurait dans les tĂ©nĂšbres et rĂ©conforta son cƓur par le chemin du salut. Et par la vertu de Dieu, le gentil dit ces paroles– Ah, hĂ©las, coupable que tu es! Tu as si longuement reçu les dons divins en cette prĂ©sente vie, du TrĂšs-Haut qui t'a donnĂ© d'ĂȘtre, et tu as mangĂ© et bu ses biens, et il t'a donnĂ© tes vĂȘtements, et il t'a donnĂ© les enfants et les richesses que tu as, et il t'a tenu en vie et t'a honorĂ© longuement parmi les hommes. Et toi, pas un jour ni une heure, tu ne lui as rendu grĂąces et tu n'as pas obĂ©i Ă  ses commandements! Ah, pauvre misĂ©rable! Combien tu t'es ainsi trompĂ© par l'ignorance qui a gardĂ© aveugles les yeux de ton Ăąme, et tu n'as pas connu ce Seigneur si honorable, si glorieux, digne de si grands honneurs!Quand le gentil eut dit ces paroles, il sentit son Ăąme dĂ©livrĂ©e des souffrances et de la tristesse, elle qui avait si longuement et cruellement souffert de son errement et de son incroyance. La joie et l'allĂ©gresse que le gentil Ă©prouva, qui pourrait vous les dĂ©crire? Et la bĂ©nĂ©diction qu'il exprima aux trois sages, qui pourrait vous la dire? Le gentil s'agenouilla Ă  terre et leva ses mains vers le ciel et ses yeux qui avaient Ă©tĂ© remplis de larmes et de pleurs, et d'un cƓur fervent il adora et dit– BĂ©ni soit le Dieu glorieux, pĂšre et seigneur puissant de tout ce qui est! Seigneur, je te rends grĂące de ce qu'il t'a plu te rappeler l'homme pĂ©cheur qui Ă©tait Ă  la porte de l'infinie et infernale malĂ©diction. Je t'adore, Seigneur, je bĂ©nis ton nom et je te demande pardon. En toi je place mon espĂ©rance, de toi j'espĂšre bĂ©nĂ©diction et grĂące, et plaise Ă  toi, Seigneur, que, si l'ignorance m'a fait t'ignorer, la connaissance en laquelle tu m'as mis me fasse t'aimer, t'honorer et te servir. Et dĂ©sormais, que tous les jours de ma vie et toutes mes forces corporelles et spirituelles soient uniquement ordonnĂ©s Ă  t'honorer et te louer et Ă  dĂ©sirer ta gloire et ta bĂ©nĂ©diction, et qu'il n'y ait que toi seulement dans mon cƓur!Cependant que le gentil adorait de cette maniĂšre notre seigneur Dieu, en son Ăąme vint le souvenir de sa terre, de son pĂšre et de sa mĂšre et de l'erreur et de l'infidĂ©litĂ© en lesquelles ils Ă©taient morts. Et il se souvint de tous les gens qui Ă©taient dans cette terre et qui se trouvaient sur le chemin du feu Ă©ternel, chemin qu'ils ignoraient et oĂč ils se trouvaient par dĂ©faut de le gentil se souvint de ces choses, Ă  cause de la pitiĂ© qu'il Ă©prouva pour son pĂšre et sa mĂšre et pour ses parents et tous les gens qui Ă©taient morts en cette terre et avaient perdu la gloire de Dieu, alors il pleura trĂšs intensĂ©ment et dit ces paroles aux trois sages– Ah, seigneurs sages! Vous qui bĂ©nĂ©ficiez si grandement des dons de la grĂące, comment n'avez-vous pas pitiĂ© de tant de gens qui sont dans l'erreur et qui n'ont pas connaissance de Dieu et qui ne remercient pas Dieu du bien qu'ils reçoivent de lui? Vous que Dieu a si grandement honorĂ©s sur les autres gens, pourquoi n'allez-vous pas honorer Dieu parmi les peuples oĂč Dieu est dĂ©shonorĂ©, dans la mesure oĂč ils ne l'aiment pas, ne le connaissent pas, ne lui obĂ©issent pas, ne mettent pas leur espĂ©rance en lui, ne craignent pas sa haute suzerainetĂ©? Par Dieu je vous prie, seigneurs, d'aller dans cette terre et de leur prĂȘcher, et de m'enseigner Ă  moi comment je peux honorer et servir Dieu de tout mon pouvoir. Et qu'il vous plaise de m'instruire tant que, par la grĂące de Dieu et par votre doctrine, je sache et puisse conduire sur le chemin du salut de si nombreuses gens qui se trouvent sur le chemin du feu le gentil eut dit ces paroles, chacun des trois sages lui rĂ©pondit et lui dit de se convertir Ă  sa loi et Ă  sa croyance. – Comment? dit le gentil. Vous n'ĂȘtes pas tous les trois en une seule loi et une seule croyance? – Non, rĂ©pondirent les sages, mais nous sommes diffĂ©rents en croyance et en loi, car l'un de nous est juif, l'autre est chrĂ©tien et l'autre est sarrasin. – Et qui d'entre vous, dit le gentil, a la meilleure loi, si aucune des lois n'est la vraie? Chacun des trois sages rĂ©pondit et parla l'un contre les autres, et chacun loua sa croyance et critiqua la croyance des gentil, qui entendit que les trois sages se querellaient et que chacun disait Ă  l'autre que sa croyance Ă©tait l'erreur par laquelle l'homme perdait le bonheur cĂ©leste et allait dans la peine de l'enfer, eut le cƓur encore plus rempli de colĂšre et de tristesse qu'auparavant, et il dit– Ah, seigneurs, dit-il, vous m'aviez donnĂ© tant de joie et tant d'espoir! Et quelle grande tristesse vous aviez chassĂ© de mon cƓur! Et voici que vous me plongez maintenant dans une colĂšre et une douleur plus grandes car, avant, je ne craignais pas de devoir endurer aprĂšs ma mort des tourments infinis. Et maintenant, je suis sĂ»r qu'une peine est prĂ©parĂ©e pour tourmenter mon Ăąme aprĂšs ma mort, si je ne suis pas sur le vrai chemin! Ah, seigneurs! Quel avantage ai-je Ă  avoir quittĂ© la si grande erreur en laquelle Ă©tait mon Ăąme? Mon Ăąme n'est-elle pas retombĂ©e dans de plus pĂ©nibles douleurs que les prĂ©cĂ©dentes? En disant ces paroles, le gentil ne put se retenir de pleurer, et le dĂ©sespoir en lequel il Ă©tait est le gentil demeura inconsolable et longuement son Ăąme fut torturĂ©e de douloureuses pensĂ©es; mais Ă  la fin il pria les trois sages, le plus humblement et le plus dĂ©votement qu'il put, de discuter devant lui et de lui expliquer chacun sa raison, comme il le pouvait et le savait le mieux, afin qu'il pĂ»t voir lequel d'entre eux se trouvait sur le chemin du les sages rĂ©pondirent en disant qu'ils discuteraient volontiers devant lui et que, avant mĂȘme qu'il fĂ»t venu en ce lieu, dĂ©jĂ  ils voulaient discuter pour chercher et savoir lequel d'entre eux Ă©tait sur le vrai chemin et lequel Ă©tait dans l' des sages dit – De quelle maniĂšre procĂ©derons-nous dans cette discussion dans laquelle nous voulons entrer? Et un autre des sages rĂ©pondit – La meilleure maniĂšre de procĂ©der que nous pouvons avoir et par laquelle nous pouvons mieux qu'auparavant annoncer la vĂ©ritĂ© Ă  ce sage seigneur gentil, qui nous prie avec tant de cƓur de lui dĂ©montrer le chemin du salut, consiste en celle que nous a indiquĂ©e Dame Intelligence. Avec les mĂȘmes fleurs par lesquelles nous avons prouvĂ© au sage que Dieu est et qu'en lui sont les vertus et que la rĂ©surrection est, que chacun de nous s'efforce de prouver les articles de sa foi, grĂące auxquels il espĂšre se trouver sur le vrai chemin. Et celui qui pourra le mieux, selon sa croyance, accorder les articles en lesquels il croit avec les fleurs et les conditions des arbres, celui-lĂ  signifiera et dĂ©montrera qu'il est dans une meilleure croyance que les des sages tint pour bon ce que le sage avait dit. Et parce que chacun d'eux voulait honorer les autres, chacun hĂ©sitait Ă  commencer le premier. Mais le gentil demanda quelle loi Ă©tait d'abord. Et les sages rĂ©pondirent que c'Ă©tait la loi des juifs. Le gentil supplia alors le juif de commencer. Avant de commencer, le juif demanda au gentil et Ă  ses compagnons s'ils interrompraient ses paroles. Et par la volontĂ© du gentil il fut dĂ©cidĂ© entre les sages qu'aucun n'objecterait rien Ă  celui qui raisonnerait, car les oppositions engendrent dans le cƓur humain la malveillance, et la malveillance empĂȘche l'entendement de comprendre. Mais le gentil supplia les sages de lui permettre Ă  lui seul de critiquer leurs raisons, quand cela lui semblerait bon, afin qu'il pĂ»t mieux chercher la vĂ©ritĂ© de la vraie loi, qu'il dĂ©sirait tant comprendre; et chacun des sages le lui le deuxiĂšme livre,qui est sur la croyance des juifs.[Le deuxiĂšme livre se dĂ©roule ainsi Raymond Lulle dĂ©montre l'unicitĂ© de Dieu; il prouve qu'il est le crĂ©ateur du monde; il traite de la Loi de MoĂŻse et de l'avĂšnement du Messie, qui dĂ©livrera le peuple juif de la captivitĂ© et qui sera le prophĂšte et l'envoyĂ© de Dieu; il expose ensuite les trois opinions qui divisent les juifs Ă  propos de la rĂ©surrection des morts; enfin il dĂ©montre l'existence du paradis cĂ©leste et de l'enfer.]Au commencement le juif fit sa priĂšre et dit – Au nom du Dieu unique et puissant, en qui est notre espĂ©rance qu'il nous dĂ©livre de la captivitĂ© en laquelle nous sommes. Et lorsqu'il eut fini sa priĂšre, il dit qu'il croyait en huit articles, Ă  savoir le premier article est de croire en un Dieu seulement; le deuxiĂšme article est de croire que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est; le troisiĂšme article est de croire que Dieu donna la Loi Ă  MoĂŻse; le quatriĂšme article est de croire que Dieu enverra le Messie qui nous arrachera Ă  la captivitĂ© dans laquelle nous sommes; le cinquiĂšme article concerne la rĂ©surrection; le sixiĂšme concerne le jour du jugement, quand Dieu jugera les bons et les mauvais; le septiĂšme est de croire en la gloire cĂ©leste; le huitiĂšme est de croire que l'enfer existe. Quand le juif eut Ă©numĂ©rĂ© ses articles, alors il commença Ă  expliquer le premier premier article. D'un Dieu uniqueLe juif dit au gentil que beaucoup de raisons manifestes montreraient qu'un seul Dieu Ă©tait seulement; mais parmi d'autres raisons, il voulait prouver cela par quatre raisons, par les fleurs des arbres, de façon brĂšve. De ces quatre raisons, voici la premiĂšre – Il est manifeste que l'homme est ordonnĂ©, comme nous le voyons, Ă  une fin; et la nature fait tout ce qu'elle fait dans la perspective d'une fin. Cette ordonnance et ce cours de la nature signifient et dĂ©montrent qu'il y a un seul Dieu; car s'il y avait beaucoup de dieux, il s'ensuivrait qu'il y aurait beaucoup de fins, et les uns seraient ordonnĂ©s Ă  aimer naturellement un Dieu et les autres seraient ordonnĂ©s Ă  aimer un autre Dieu. La mĂȘme chose se produirait dans les autres crĂ©atures, car chaque crĂ©ature se diffĂ©rencierait de l'autre en signifiant le Dieu qui l'aurait créée. Et si chaque Dieu n'avait pas ainsi ordonnĂ© sa crĂ©ature, sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et volontĂ© seraient imparfaits; et si cela Ă©tait, il serait impossible qu'il fĂ»t Dieu. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas que la crĂ©ature soit son crĂ©ateur, de mĂȘme, et encore moins, il ne convient pas que Dieu ait une imperfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Car Ă  Dieu convient une totale noblesse, selon les conditions des deuxiĂšme raison est la suivante – La grandeur de Dieu est infinie ou non en essence et en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Or, s'il y a deux ou trois dieux ou plus, il est impossible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence et en les vertus susdites. S'il y a un seul Dieu, il est possible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence par toutes les vertus susdites. Et comme cette possibilitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et que s'accordent l'impossibilitĂ© et le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© que Dieu est un et que son essence est si grande en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, que nulle autre essence ni autre chose ne la peut limiter ni comprendre, mais c'est elle qui limite et comprend toutes les choses en elle-mĂȘme, et elle est essentiellement Ă  l'intĂ©rieur et hors de toutes les autres choses, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, elle serait limitĂ©e et gentil dit au juif – Selon l'Ɠuvre naturelle, il est vrai qu'il y a quatre Ă©lĂ©ments mĂ©langĂ©s dans chaque corps et qu'en chaque corps se trouve chaque Ă©lĂ©ment essentiellement, virtuellement et effectivement. Ainsi il est possible qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'ils soient mĂȘlĂ©s les uns dans les autres et que la grandeur de chacun soit d'une essence infinie par toutes les vertus et par tous les juif rĂ©pondit et dit – Il est certain que dans le corps composĂ© chaque Ă©lĂ©ment limite l'autre, selon sa propre vertu; car le pouvoir du feu limite le pouvoir de l'eau qui lui est contraire, et le pouvoir de l'eau celui du feu, et il en est de mĂȘme pour l'air et la terre. Et ainsi comme l'un et l'autre se limitent en vertu, ainsi l'opĂ©ration de chacun limite l'opĂ©ration de l'autre, car leurs Ɠuvres sont diffĂ©rentes et opposĂ©es. C'est pourquoi chacun des Ă©lĂ©ments dĂ©sire ĂȘtre simple et par lui-mĂȘme et sans les autres Ă©lĂ©ments; car il s'accorderait mieux avec son ĂȘtre mĂȘme et avec sa vertu mĂȘme, s'il pouvait ĂȘtre sans les autres, ce qu'il ne fait pas, puisqu'il est mĂȘlĂ© aux autres. Et ainsi il est manifestĂ© que s'il y avait beaucoup de dieux, le pouvoir et la bontĂ© et cƓtera, de chacun seraient limitĂ©s et finis en le pouvoir, et cƓtera, de l'autre; et un seul Dieu, qui serait en son essence mĂȘme et en son pouvoir,et cƓtera, serait meilleur que tous ces dieux. Et il s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. Et il serait plus impossible qu'il y ait en lui envie, orgueil et imperfection, que s'il Ă©tait mĂȘlĂ© avec d'autres dieux. Car la plus grande noblesse, pour que Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, doit lui ĂȘtre attribuĂ©, selon la condition du premier arbre. Car la foi, l'espĂ©rance, la charitĂ©, et cƓtera, peuvent mieux s'accorder avec la bontĂ©, la grandeur, et cƓtera, et ne peuvent ĂȘtre plus grands ni plus contraires aux vices. Ainsi est dĂ©montrĂ© par ces conditions qu'un seul Dieu est troisiĂšme raison est la suivante – S'il y avait un dieu qui Ă©tait en un lieu seulement et qu'un autre dieu partageait ce mĂȘme lieu et qu'un autre dieu encore partageait ce mĂȘme lieu, il conviendrait qu'il y eĂ»t un Dieu infini qui limitĂąt et comprĂźt ces dieux, et ce dernier s'accorderait mieux Ă  ĂȘtre Dieu que les autres. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que le dieu le plus grand serait infini et que les autres dieux seraient mineurs, et qu'il y aurait limite et finitude dans les dieux mineurs, selon les six directions qui conviennent Ă  tout ce qui est situĂ©, Ă  savoir le haut et le bas, la droite et la gauche, le devant et le derriĂšre. Et si cela Ă©tait, il conviendrait que ce fĂ»t un corps; et si c'Ă©tait un corps, il serait fini, car tout corps doit ĂȘtre fini, dans la mesure oĂč il s'accorde Ă  avoir forme, superficie et matiĂšre. Or, comme il est contradictoire que Dieu puisse ĂȘtre fini et limitĂ©, car le dieu le plus grand serait limitĂ© par les dieux mineurs et les dieux mineurs auraient part Ă  l'infini, pour cette raison il est manifestĂ© qu'il est impossible qu'il y ait beaucoup de dieux, mais il y a seulement un Dieu, sans l'unitĂ© et la singularitĂ© duquel ne s'accorderait pas avec lui la perfection de bontĂ©, grandeur, et gentil dit – Est-il possible qu'il y ait un dieu dans un lieu et un autre dieu dans un autre lieu, et qu'il y ait ainsi beaucoup de dieux, infinis en Ɠuvres et finis en quantitĂ©?Le juif rĂ©pondit – La perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'accorde avec l'infinitĂ© de l'essence oĂč se trouve la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et elle est en dĂ©saccord avec la fin qui est dans les choses limitĂ©es en un lieu et multipliĂ©es en nombre. Car dans un nombre infini il ne peut y avoir la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, dans aucune des choses qui sont finies en essence; si c'Ă©tait le cas, la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, serait aussi noble dans une chose finie que dans une chose infinie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, s'accorde Ă  une essence infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et ne s'accorde pas avec beaucoup d'essences finies et juxtaposĂ©es. Car si c'Ă©tait le cas, la perfection serait Ă©galement dans une chose infinie et dans une chose finie, ce qui est quatriĂšme raison est L'espĂ©rance peut devenir plus grande en ayant confiance en un seul Dieu, seigneur de toutes choses; et la charitĂ© peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'elles ne le deviendraient, s'il y avait beaucoup de dieux ou s'il y avait un dieu rĂ©parti en deux ou trois choses qui le composeraient. Et parce que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accordent avec le plus grand, cette concordance s'accorde avec la vĂ©ritĂ© et leur contraire avec la faussetĂ©, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© qu'il y a seulement un seul Dieu.– Seigneur, dit le gentil, comme la charitĂ© s'accorde mieux avec la perfection, en laquelle elle est et peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'en aimant un ou plusieurs dieux qui seraient finis, ainsi la volontĂ© de l'homme qui n'aime pas un dieu qui est mauvais et a une mĂ©chancetĂ© infinie est plus noble dans ce non-amour que la volontĂ© qui ne peut pas ne pas aimer davantage le mal fini et limitĂ©. Parce que le plus noble non-amour doit lui ĂȘtre attribuĂ©, ainsi il est manifestĂ© qu'il y a un seul dieu mauvais, infini, qui est le commencement de tous les maux, que l'homme peut ne pas juif rĂ©pondit – C'est la vĂ©ritĂ©, seigneur, que, dans la perspective de la charitĂ©, la volontĂ© créée pourra plus noblement ne pas aimer, si elle n'aime pas un Dieu qui est plus un mal infini que fini. Mais parce que le mauvais dieu serait contraire au bon et parce que le dieu bon n'aurait pas bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'il ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, pour cette raison il ne convient pas que tout ceci soit, par quoi la volontĂ© pourrait ne pas aimer le plus grand mal. Car la volontĂ© créée ne s'accorde pas avec une noblesse qui serait opposĂ©e Ă  la noblesse du crĂ©ateur. Et si le dieu bon ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, de sorte que la volontĂ© créée ne puisse ĂȘtre meilleure, il aimerait plus sa crĂ©ature que lui-mĂȘme et il y aurait imperfection en lui. Et si le dieu bon ne pouvait pas dĂ©truire le dieu mauvais, ils seraient Ă©gaux en pouvoir, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, l'ĂȘtre s'accorderait aussi convenablement au mal infini qu'Ă  l'infini bien. Or, comme le bien et l'ĂȘtre s'accordent, et le mal et le non-ĂȘtre, et que la perfection s'accorde avec le bien et avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le mal et avec le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© qu'il est impossible que le mal infini soit en l'ĂȘtre. Car si c'Ă©tait le cas, l'ĂȘtre et le non-ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement avec l'Ă©ternitĂ© et avec l'infinitĂ©, ce qui est le juif eut prouvĂ© au gentil qu'un seul Dieu Ă©tait seulement, alors il demanda au gentil s'il se considĂ©rait satisfait de la dĂ©monstration qu'il lui avait faite de l'unicitĂ© de Dieu, pour les quatre raisons susdites, ou s'il voulait qu'il cueillĂźt plus de fleurs des arbres et prouvĂąt l'unicitĂ© de Dieu par plus de raisons. Mais le gentil rĂ©pondit qu'il se considĂ©rait bien satisfait de la dĂ©monstration et que ce qu'il lui avait affirmĂ© lui permettait de progresser dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. Mais, plutĂŽt, il le priait de lui dire ce qu'est Dieu et ce qu'il n'est pas en lui-mĂȘme, car il dĂ©sirait beaucoup avoir connaissance de ce que Dieu est. – Seigneur, dit le juif, par la vertu de Dieu et par la lumiĂšre de la grĂące, l'entendement humain arrive en cette prĂ©sente vie Ă  la connaissance de ce que Dieu n'est pas, c'est-Ă -dire que par de vives raisons on sait que Dieu n'est ni pierre, ni homme, ni soleil, ni Ă©toile, ni aucune chose corporelle, ni aucune chose spirituelle qui soit finie ni qui ait un dĂ©faut. Encore nous avons connaissance que Dieu est bon, grand, Ă©ternel, puissant, et cƓtera, selon ce qui a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre. Et il suffit Ă  l'homme de savoir toutes ces choses, pendant qu'il est dans le monde. Mais, savoir ce que Dieu est en lui-mĂȘme, aucun homme ne le peut; car aucun homme ne peut savoir ce que son Ăąme est en elle-mĂȘme, donc, comment saurait-il ce que Dieu est? En ce monde cela n'est pas accessible au savoir, mais en l'autre monde ne le savent pas non plus ceux qui sont dans la gloire; et si nous le savions en ce monde, l'autre monde ne serait pas plus noble que celui-ci. Or, comme il convient que l'autre monde soit plus noble que celui-ci, pour cette raison Dieu a ordonnĂ© que l'homme ne puisse pas savoir en ce monde ce qui convient Ă  l'autre deuxiĂšme article. De la crĂ©ation– Pour prouver que Dieu est le crĂ©ateur de toutes choses, nous cueillons sept fleurs des cinq arbres, parmi d'autres; et par elles il est manifestĂ© Ă  l'entendement humain que Dieu a créé le monde; et par chacune des fleurs il en est donnĂ© une manifeste BontĂ© et Ă©ternité– L'Ă©ternitĂ© est une bonne chose, comme il est vrai que le bien et l'ĂȘtre s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©, et l'Ă©ternitĂ© et l'ĂȘtre avec la bontĂ©. Si l'Ă©ternitĂ© Ă©tait une chose mauvaise, le non-ĂȘtre et la bontĂ© s'accorderaient contre l'ĂȘtre et l'Ă©ternitĂ©; et si ce n'Ă©tait pas le cas, naturellement tous les hommes et les plantes et les animaux dĂ©sireraient ne pas ĂȘtre, ce qui est impossible, comme il est vrai que tout ce qui est aime ĂȘtre et n'aime pas ne pas juif dit au gentil – Si le monde n'est pas Ă©ternel et si Dieu ne l'a pas créé, il convient que le monde ait eu un commencement de lui-mĂȘme ou d'un autre. De lui-mĂȘme il ne peut l'avoir eu, car rien ne peut donner commencement Ă  quelque chose, et, si cela Ă©tait, une chose serait rien. Et si le monde avait eu un commencement d'un autre qui ne serait pas Dieu et si cet autre a eu un commencement d'un autre qui a eu un commencement, et ainsi Ă  l'infini, et si Dieu n'est pas le commencement de ces commencements et de ces commencĂ©s, il doit s'ensuivre que la bontĂ© s'accordera mieux avec le commencement commencĂ© qu'avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait de la bontĂ© Ă©ternelle ou d'une chose qui ait son commencement de la bontĂ© Ă©ternelle. Et comme nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© qu'il y a seulement un Dieu, en qui est l'Ă©ternelle bontĂ©, ainsi il est manifestĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait eu de Dieu ou d'une autre chose qui a eu son commencement de le monde est Ă©ternel ou non créé, il est Ă©gal en durĂ©e avec l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or, comme le monde est divisible en parties oĂč il y a dĂ©faut et mal, Ă  savoir en choses qui sont limitĂ©es en quantitĂ© et qui sont corruptibles, mortelles, vouĂ©es Ă  la souffrance et ignorantes, et parce que ces choses sont aussi mauvaises que le bien fait dĂ©faut, ainsi le monde ne s'accorde pas bien avec la bontĂ©, de mĂȘme que la bontĂ©, en laquelle il n'y a ni division ni dĂ©faut ni mal, s'accorde avec l'Ă©ternitĂ©, oĂč il n'y a ni parties ni choses qui ont un commencement ou une fin. Et c'est ainsi qu'il est signifiĂ© que le bien qui est dans le monde a un commencement, car, s'il n'avait pas de commencement, il s'accorderait aussi bien avec l'Ă©ternitĂ© qu'avec la bontĂ© de Dieu. Et si le bien créé a un commencement, combien plus il convient que le mal ait un commencement! Car si le mal Ă©tait Ă©ternel, sans commencement, l'Ă©ternitĂ© ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, Ă©tant donnĂ© que le bien s'accorderait avec son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que le monde est créé et a un gentil demanda au juif si Dieu avait créé le mal. Le juif rĂ©pondit que le mal Ă©tait considĂ©rĂ© de deux maniĂšres le mal de faute et le mal de souffrance. Comme le mal dĂ» Ă  la faute est contraire Ă  la bontĂ©, il ne convient pas qu'il ait Ă©tĂ© créé; parce que le mal dĂ» Ă  la souffrance s'accorde avec la parfaite justice de Dieu pour punir le pĂ©chĂ© et avec la parfaite sagesse de Dieu pour signifier le bien de la grĂące, ainsi il convient que le mal dĂ» Ă  la souffrance soit créé par la souveraine bontĂ© Grandeur et pouvoir– Il est signifiĂ© que le plus grand pouvoir est en Dieu si le monde est créé par le pouvoir de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si le monde Ă©tait Ă©ternel. Car le pouvoir de Dieu est plus grand dans le fait de crĂ©er Ă  partir de rien un monde si grand et si beau que s'il n'avait pas créé le monde. Et afin que la grandeur et le pouvoir de Dieu s'accordent mieux et dĂ©montrent Ă  l'entendement humain qu'il doit les reconnaĂźtre selon la premiĂšre condition du premier arbre, ainsi il est manifestĂ© que le monde est créé Ă  partir de rien et qu'il a eu un le monde Ă©tait Ă©ternel et durable par son pouvoir ou par le pouvoir de Dieu, il serait plus impossible qu'il ait une fin en quantitĂ©, en temps et en durĂ©e, que si le monde a un commencement et si Dieu l'a créé. Et s'il Ă©tait plus impossible que le monde ait une fin et un devenir dans le non-ĂȘtre, moindre serait signifiĂ©e la grandeur d'un pouvoir divin que le monde pourrait dĂ©truire, ce qui n'est pas le cas, si le monde a eu un commencement et est créé; car il est plus proche du non-ĂȘtre puisqu'il est venu de rien, qu'une chose Ă©ternelle qui n'a jamais Ă©tĂ© rien. Et plus il est proche du non-ĂȘtre et plus le soutient le pouvoir de Dieu pour qu'il ne redevienne pas non-ĂȘtre, plus grand est manifestement le pouvoir de Dieu qui le soutient et l'empĂȘche de redevenir rien. Et plus le pouvoir de Dieu est grand, plus grande se manifeste sa est plus Ă©trange, plus impossible et plus contraire aux raisons de considĂ©rer que la bontĂ© et le pouvoir divin, qui sont une mĂȘme chose avec l'Ă©ternitĂ© qui ne peut s'accorder avec le commencement ni la fin, pourraient venir au non-ĂȘtre, que de considĂ©rer que ce qui est créé et venu du non-ĂȘtre pourrait revenir au non-ĂȘtre. En considĂ©rant que le pouvoir de Dieu est si grand qu'il peut dĂ©truire le monde, Ă  supposer qu'il soit Ă©ternel, on est prĂȘt de considĂ©rer que Dieu ne peut pas ĂȘtre, si le monde est bien Ă©ternel. En considĂ©rant que le monde est créé et que Dieu peut lui donner fin, puisqu'il l'a créé Ă  partir de rien, on est loin de considĂ©rer que Dieu puisse ne pas ĂȘtre. Et parce que la considĂ©ration qui s'accorde mieux avec le grand pouvoir divin est plus satisfaisante, ainsi il est manifestĂ© que le monde a reçu sa crĂ©ation par le grand pouvoir Perfection et charité– Perfection et charitĂ© signifient dans les choses de ce monde que le monde est créé; car le feu et les autres Ă©lĂ©ments en cherchant leur perfection engendrent et corrompent les choses en lesquelles ils ne trouvent pas leur perfection. Ainsi le jour et la nuit ne cessent de s'engendrer et se corrompre pour la nĂ©cessitĂ© de la nature qu'ils doivent accomplir. Si le monde Ă©tait Ă©ternel sans commencement, il y aurait Ă©ternellement sans commencement un manque dans le cours de la nĂ©cessitĂ© de la nature, et il y aurait gĂ©nĂ©ration et corruption, et il n'y aurait pas de premier homme ni de premier arbre ni de premier animal ni de premier oiseau. Et s'il n'y avait pas de premier dans les choses susdites, il serait impossible qu'il y ait un dernier. Et si cela n'Ă©tait pas le cas, les Ă©lĂ©ments auraient infiniment leur perfection et dĂ©sireraient la perfection et ne l'auraient jamais. Et cela est incompatible et contraire Ă  l'abondance de la perfection divine qui Ă©galement et Ă©ternellement sera cause de l'imperfection et de la perfection dĂ©sirĂ©e. Le dĂ©sir serait imparfait, si l'on dĂ©sirait Ă©ternellement et si l'on n'obtenait jamais accomplissement du dĂ©sir. Ainsi il y a incompatibilitĂ©, selon la perfection et l'amour divin, et il est manifestĂ© que le monde est créé et que l'imperfection a eu un commencement par lequel est signifiĂ© l' juif dit au gentil – Nous avons signifiĂ© et prouvĂ© par la nature corporelle que le monde est créé. Nous voulons maintenant prouver cela par la nature spirituelle, Ă  savoir par l'Ăąme. Il est manifeste pour l'intelligence humaine que l'Ăąme raisonnable ne peut se sauver en ce monde. Et ainsi que les Ă©lĂ©ments se meuvent corporellement pour chercher leur accomplissement et ne le trouvent pas, comme nous l'avons dit plus haut, ainsi l'Ăąme recherche spirituellement son accomplissement et ne le trouve pas; car, lorsqu'elle a une chose qu'elle a toujours dĂ©sirĂ© avoir, elle en dĂ©sire une autre. Parce que c'est lĂ  l'imperfection de la charitĂ©, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée; car, si elle Ă©tait Ă©ternelle, elle n'aurait pas d'imperfection et, si elle n'en avait pas, la souveraine perfection et amour, Ă  savoir Dieu, serait cause de son Ă©ternelle imperfection, ce qui est impossible et contre les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée. Et par la crĂ©ation de l'Ăąme il est signifiĂ© que la nature du corps est créée; car si l'Ăąme qui est de plus noble nature que la nature du corps est créée, combien plus il convient que le corps soit crĂ©ature! Car si ce n'Ă©tait pas le cas, le plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et le moins noble avec l'ĂȘtre et avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est contraire Ă  la parfaite charitĂ© de notre seigneur Perfection et justice– En Dieu s'accordent la perfection et la justice; et, comme il est prouvĂ© dans le premier livre que la rĂ©surrection est, ainsi il est signifiĂ© par la rĂ©surrection et par la fleur susdite que le monde est créé. Car, si le monde Ă©tait Ă©ternel, il conviendrait que Ă©ternellement Dieu crĂ©e la matiĂšre ordinaire dont serait composĂ© le corps rationnel. Car l'ordinaire matiĂšre de ce monde ne suffirait pas Ă  tant de corps animĂ©s, ressuscitĂ©s, ayant mĂ©rite ou faute, pour quoi il convient qu'ils soient ressuscitĂ©s selon la parfaite justice de Dieu. Parce qu'il ne convient pas de reconnaĂźtre que Dieu augmente infiniment l'ordinaire matiĂšre et l'espace qui lui convient et qu'il n'a pas une parfaite justice, pour cette raison il ne convient pas de nier la crĂ©ation et d'affirmer que le monde est Ă©ternel sans commencement. Cette nĂ©gation, par laquelle l'homme nie que le monde ait une quantitĂ© finie et soit dans un espace fini, implique l'affirmation que Dieu est Ă©ternellement crĂ©ateur d'Ăąmes, de corps et de lieux infinis en nombre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres et EternitĂ© et orgueil– Si Ă©ternitĂ© et orgueil s'accordaient, il s'ensuivrait que l'Ă©ternitĂ© s'accorderait avec l'orgueil contre l'humilitĂ© qui s'accorde avec la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que l'Ă©ternitĂ© et l'orgueil ne s'accordent pas. Par cette incompatibilitĂ© il est signifiĂ© que la nature qui est sujette Ă  l'orgueil, c'est-Ă -dire la nature de l'homme, ne s'accorde pas avec l'Ă©ternitĂ©; par cette incompatibilitĂ© est donnĂ©e la manifestation que le monde est gentil rĂ©pondit et dit – L'humilitĂ© et l'orgueil sont opposĂ©s, et l'homme est sujet Ă  l'humilitĂ©; donc, si la nature de l'homme s'accorde avec l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec l'humilitĂ©, l'homme est de nature Ă©ternelle par humilitĂ© et de nature créée par juif rĂ©pondit – Le fait que l'Ă©ternitĂ© divine s'accorde avec l'humilitĂ© contre l'orgueil en l'homme est dĂ» Ă  l'influence du don de grĂące, donnĂ© Ă  l'homme contre la punition de l'orgueil. Ainsi est signifiĂ©e une Ă©ternitĂ© qui est appelĂ©e en latin evum et cette Ă©ternitĂ©, qui a un commencement et non une fin, est créée par la souveraine Ă©ternitĂ©, qui est sans commencement ni fin, en rĂ©compense de l'humilitĂ© de l'homme et en punition de l'orgueil de l'homme, afin que l'homme, Ă©ternellement, sans fin, ait connaissance des fleurs du premier le monde Ă©tait Ă©ternel, l'homme serait de nature Ă©ternelle et serait en un lieu Ă©ternel. Et l'Ă©ternitĂ© de Dieu ne serait pas contraire Ă  l'orgueil ni Ă  l'homme orgueilleux, comme c'est le cas, si le monde est créé. Car l'orgueil, l'homme, sa nature et le lieu oĂč il est, seraient Ă©gaux en durabilitĂ© Ă  l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or plus il convient de reconnaĂźtre que les vertus de Dieu sont contraires aux vices selon les conditions du troisiĂšme arbre, plus les vertus de Dieu manifestent qu'elles sont contraires Ă  l'orgueil, si le monde est créé; ainsi est manifestĂ© que le monde est EspĂ©rance et charité– Si le monde est créé, il y a une plus grande concordance entre l'espĂ©rance et la charitĂ© dans l'amour de Dieu et dans la confiance en Dieu et elles sont plus opposĂ©es Ă  leurs contraires, qui sont les vices, que si le monde n'est pas Ă©ternel. Car Dieu a fait une plus grande grĂące Ă  l'homme, en lui donnant de quoi manger, boire et satisfaire Ă  ses besoins, c'est-Ă -dire l'ĂȘtre qui n'est pas l'ĂȘtre Ă©ternel, que s'il lui avait donnĂ© des besoins et un ĂȘtre Ă©ternels. Et plus grande est la grĂące que Dieu a faite Ă  l'homme, plus grande est la charitĂ© que l'homme peut avoir et doit avoir envers Dieu, plus grande est l'espĂ©rance qu'il peut et doit avoir envers Dieu. Car plus grandes sont l'espĂ©rance et la charitĂ© qui peuvent ĂȘtre et doivent ĂȘtre en l'homme, plus grand est l'amour que Dieu peut et doit avoir pour l'homme. Et de ces propositions il ne s'ensuit aucune incompatibilitĂ© avec le fait que le monde est créé; mais, si le monde est Ă©ternel, il s'ensuit incompatibilitĂ© et opposition, par quoi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et avec le manque et que leurs contraires s'accorderaient avec l'ĂȘtre et avec la perfection; ce qui est impossible et contraire aux conditions du quatriĂšme Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont contraires, dans la mesure oĂč la prudence est une vertu et la mĂ©lancolie un vice. Or, si le monde est Ă©ternel et si la prudence ne le sait pas, la mĂ©lancolie ne serait pas si contraire Ă  la prudence ni aux vertus qui s'accordent avec la prudence, comme c'est le cas, si le monde est Ă©ternel. Car la mĂ©lancolie qui n'aime pas le bien commun et particulier et rend l'homme nĂ©gligent et paresseux et complaisant au mal, s'accorde avec le non-ĂȘtre, puisqu'elle veut ce qui ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et puisqu'elle n'aime pas ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la prudence savait que le monde Ă©tait Ă©ternel, elle saurait que, s'il ne l'Ă©tait pas, la mĂ©lancolie s'accorderait mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible Ă  savoir, puisque cela est contradictoire. Car si le monde est Ă©ternel, la mĂ©lancolie, qu'Ă©prouvera un sujet Ă©ternel, s'accordera avec l'ĂȘtre plus fortement que si le sujet qui l'Ă©prouve, c'est-Ă -dire l'homme, n'est pas Ă©ternel. Puisque l'Ɠuvre de la mĂ©lancolie est contraire Ă  l'ĂȘtre et s'accorde avec le non-ĂȘtre, son sujet s'accorde mieux avec le non-ĂȘtre, si le monde est créé que si le monde est Ă©ternel. Parce que, par l'Ă©ternitĂ© du monde, il y aurait contradiction entre ce que saurait la prudence et le fait que la prudence ne serait pas aussi contraire Ă  la mĂ©lancolie, ainsi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel, puisqu'il est vrai que la contradiction ne peut pas tenir et qu'il faut bien reconnaĂźtre que la prudence et la mĂ©lancolie sont contraires, selon les conditions du cinquiĂšme arbre.– Je me considĂšre assez satisfait, dit le gentil, de l'explication par laquelle tu m'as prouvĂ© que le monde est créé. Mais je te prie de me dire ce que faisait Dieu avant la crĂ©ation du monde. Car Dieu est plus noble s'il est Ă©ternellement et s'il agit Ă©ternellement, que si ce n'est pas le cas et si son Ɠuvre a un juif dit – Les philosophes s'entendent en majoritĂ© pour prouver que le monde est Ă©ternel, c'est-Ă -dire pour donner honneur Ă  la cause premiĂšre, qui est Dieu. Mais en ce qui concerne la connaissance de la cause premiĂšre, les philosophes ont affirmĂ© que, ainsi qu'elle Ă©tait cause et fin de toutes choses et Ă©ternelle, ainsi son effet devait ĂȘtre Ă©ternel, et ils ont dit que cet effet est le monde. Mais nous qui croyons que le monde est créé, nous honorons plus Dieu que les philosophes et lui attribuons un plus grand honneur en disant que Dieu a en lui-mĂȘme son Ɠuvre Ă©ternelle, aimant et comprenant en lui-mĂȘme, et glorieux en lui-mĂȘme, et comprenant toutes choses; et nous disons que cette Ɠuvre est premiĂšre, antĂ©rieure Ă  l'Ɠuvre que Dieu a faite et fait en Ă©tant cause du monde. Les philosophes qui ignorent l'Ɠuvre que Dieu a en lui-mĂȘme ne lui ont pas attribuĂ© l'Ɠuvre qui a Ă©tĂ© Ă  l'intĂ©rieur de lui-mĂȘme, c'est-Ă -dire le monde; et ils ont dit que cette Ɠuvre Ă©tait Ă©gale en Ă©ternitĂ© avec lui. Et parce que, selon la premiĂšre condition du premier arbre, on doit attribuer Ă  Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est dĂ©montrĂ© que le monde est créé par Dieu qui est la cause premiĂšre; et l'Ɠuvre qu'il a en lui-mĂȘme fut avant son effet, c'est-Ă -dire le gentil dit au juif – Je ne peux pas comprendre comment Ă  partir de rien peut ĂȘtre créé quelque chose. Le juif dit – Par nature l'entendement humain comprend autrement si la chose est ou n'est pas, et comment la chose se fait, et comment par les possibilitĂ©s ou impossibilitĂ©s susdites il est prouvĂ© que Dieu est crĂ©ateur. Mais la façon dont Dieu Ă  partir de rien fait ĂȘtre quelque chose, cela l'entendement humain ne peut le comprendre dans la chose créée. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'entendement, dans le rien, comprend pas quelque chose». Et parce que l'entendement ne peut comprendre comment se fait la chose Ă  partir de ce en quoi il comprend rien», ainsi tu ne peux pas comprendre, puisque tu ne comprends pas le rien». Mais dans la parfaite volontĂ© divine, qui a parfait pouvoir et parfaite sagesse, tu peux comprendre que Dieu peut crĂ©er une chose de la non-chose, puisque sa volontĂ© peut le vouloir, son pouvoir peut le faire et son savoir sait le est manifeste pour ton entendement que tu as une Ăąme et un corps; mais la maniĂšre dont l'Ăąme est jointe au corps, cela tu ne peux le comprendre. Or, si ce qui est en toi-mĂȘme ton entendement manque Ă  le comprendre, combien plus il convient qu'il manque Ă  comprendre ce en quoi tu n'es pas! Il suffit donc que tu comprennes si une chose est ou n'est pas et tu n'as pas besoin en ce monde de savoir comment une chose est ou n'est pas gentil dit au juif – Le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, et ainsi il est signifiĂ© qu'ils sont Ă©ternels et sans juif rĂ©pondit – Parce que le firmament et les corps cĂ©lestes sont limitĂ©s en quantitĂ©, ils signifient qu'ils sont créés. Car l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec la durĂ©e qui a un commencement et une fin, ne s'accorde pas Ă©galement avec la quantitĂ© qui est finie, limitĂ©e, circonscrite et mobile. Tel est le firmament qui engendre le temps premier et dernier, avec lequel ne s'accorde pas l'Ă©ternitĂ©. Si le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, c'est parce que Dieu les a créés incorruptibles afin de dĂ©montrer son grand pouvoir. Si Dieu n'avait pas créé des choses corruptibles, il ne dĂ©montrerait pas si fortement son grand pouvoir, lui qui peut crĂ©er ou dĂ©truire des choses incorruptibles aussi facilement que des choses corruptibles. Mais parce que les philosophes n'avaient pas une parfaite connaissance du pouvoir de Dieu, de son savoir, de son vouloir ni de sa perfection, et parce qu'ils voyaient que le firmament et les corps cĂ©lestes sont incorruptibles, ils pensaient qu'ils Ă©taient Ă©ternels sans commencement et sans fin, et ainsi ils niaient la troisiĂšme article. De la Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse– Pour prouver que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, il convient que nous cueillions des cinq arbres ces fleurs par lesquelles nous puissions prouver cet article; cette dĂ©monstration, faisons-la avec sept fleurs le plus rapidement que nous le BontĂ© et grandeur– Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  son peuple, en laquelle il a ordonnĂ© par commandements ce que l'homme doit pratiquer afin d'honorer Dieu et de lui obĂ©ir et d'obtenir la bĂ©atitude, et ce que l'homme ne doit pas faire afin d'Ă©viter la malĂ©diction divine, une plus grande bontĂ© est signifiĂ©e en Dieu et une plus grande indication est faite de la gloire cĂ©leste et de la peine infernale, que si Dieu n'avait pas donnĂ© de Loi et n'avait pas dit Ă  l'homme ce qu'il devait faire et ne pas bien agir s'accorde avec l'ĂȘtre et le mal agir avec le non-ĂȘtre, le commandement s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre. Or, comme le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre, et que le mal agir s'accorde avec le non-ĂȘtre et ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre, et que l'ĂȘtre et le bien s'accordent, et que l'ĂȘtre et le mal ne s'accordent pas, si Dieu n'avait pas donnĂ© la Loi ou n'avait pas fait le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal, Dieu aurait fait concorder le commandement et le non-ĂȘtre, le bien et le mal, contre le commandement, l'ĂȘtre et le bien, de sorte que le commandement n'aurait pas Ă©tĂ© en accord avec l'ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait qu'en Dieu il n'y aurait pas grande bontĂ© en pouvoir, sagesse, amour et perfection. Parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu grande bontĂ©, selon les conditions des arbres, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l' grande est la gloire cĂ©leste et si grande est la peine infernale qu'il faut que ce commandement ait Ă©tĂ© fait pour l'homme et qu'il faut que cette ordonnance ait Ă©tĂ© faite par Ɠuvre divine, par laquelle l'homme peut parvenir Ă  la vie perdurable. Si les choses du monde qui sont petites s'accordent avec le commandement temporel, combien plus les choses grandes, cĂ©lestes et infernales qui n'ont pas de fin! Si la Loi et les commandements n'avaient pas Ă©tĂ© donnĂ©s par la bontĂ© de Dieu, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu s'accorderait mieux avec les choses peu utiles et ne s'accorderait pas avec les choses trĂšs utiles. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que ce qui est la cause matĂ©rielle serait la cause finale et la cause finale serait matĂ©rielle, et ce qui est le moindre bien serait le plus grand bien, et ce qui est le plus grand bien serait le moindre bien. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu serait plus petite qu'aucun autre bien et que ce qui est le plus grand mal serait plus petit qu'aucun autre mal, ce qui est EternitĂ© et pouvoir– Comme l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent en Dieu, il est impossible qu'ils ne s'accordent pas dans l'Ɠuvre de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l'homme et lui a commandĂ© ce qu'il doit faire et comment il doit se comporter, l'homme est plus poussĂ© Ă  faire le bien et Ă  Ă©viter le mal qu'il ne le serait, si aucune Loi ne lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e. Et si l'homme fait le bien, le pouvoir divin s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner la gloire Ă©ternelle; et si l'homme fait le mal, le pouvoir de Dieu s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner une peine infinie. S'il n'y avait pas la Loi, le pouvoir divin ne serait pas en si grand accord avec son Ɠuvre, et l'Ă©ternitĂ© divine et le pouvoir divin ne s'accorderaient pas si bien Ă  juger si l'homme mĂ©rite la gloire Ă©ternelle ou la peine Ă©ternelle. Et parce qu'il est certain que les vertus divines se rĂ©vĂšlent mieux Ă  l'Ɠuvre et Ă  l'usage que celles des crĂ©atures, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi pour illuminer l' Sagesse et prudence– En Dieu s'accordent la sagesse et la perfection; par cette concordance la prudence reçoit l'influence qui la fait s'accorder Ă  la sagesse de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi, la prudence s'accorde mieux avec la sagesse de Dieu, de laquelle lui vient l'influence qui la fait s'accorder mieux avec la force contre les vices, et avec la charitĂ© qui amĂšne l'homme Ă  aimer Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Si la Loi n'Ă©tait pas donnĂ©e, tous ceux qui croient que la Loi est donnĂ©e seraient dans la faussetĂ© et dans l'erreur, et il s'ensuivrait que la prudence s'accorderait mieux avec la sagesse de Dieu en ceux qui croiraient faussetĂ© et erreur qu'en ceux qui ne croient pas que la Loi est donnĂ©e, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, la faussetĂ©, l'erreur et l'ignorance seraient de bonnes choses et leurs contraires en seraient de mauvaises; et la prudence s'accorderait mieux avec la force et avec la charitĂ© par ignorance que par sagesse, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Pouvoir et justice– Justice et ignorance s'opposent en l'homme; c'est pourquoi la justice et la sagesse s'accordent en l'homme. Comme l'homme n'a pas le pouvoir de juger de ce qu'il ne sait pas, ainsi il manque de pouvoir dans sa justice. Mais comme l'homme a la sagesse, il sait ce qu'il doit juger et donc il a le pouvoir de sa justice. Puisque en l'homme, qui est crĂ©ature et chose mortelle et finie, il y a concordance entre le pouvoir et la justice, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre le pouvoir divin et la justice créée qui est en l'homme! Car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la concordance qui est entre une vertu créée et une autre ne viendrait pas de l'influence des vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que la justice créée et le pouvoir divin s'accordent pour donner pouvoir et grĂące Ă  la justice, afin que la justice ait pouvoir et grĂące d'ĂȘtre opposĂ©e Ă  l'ignorance et Ă  l'injustice. Si Dieu a donnĂ© la Loi, son pouvoir a illuminĂ© la justice d'une lumiĂšre de sagesse en laquelle elle doit agir, juger et Ă©viter. Et s'il n'a pas donnĂ© la Loi, la justice n'est illuminĂ©e que par une Loi naturelle. Et comme la justice créée a une plus grande force contre l'ignorance et l'injustice par la Loi de grĂące et par la Loi naturelle, que seulement par la Loi naturelle, si Dieu n'utilisait pas son pouvoir pour que la justice créée eĂ»t un plus grand pouvoir contre l'ignorance et l'injustice, il s'ensuivrait que le pouvoir divin s'accorderait avec la mĂ©lancolie et qu'il serait opposĂ© Ă  la perfection et Ă  l'amour de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de Foi et espĂ©rance– Par la foi l'homme croit en Dieu et par l'espĂ©rance l'homme espĂšre la grĂące et la bĂ©nĂ©diction de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, la foi et l'espĂ©rance s'accordent plus fortement; et si Dieu n'a pas donnĂ© la Loi de grĂące, elles ne s'accordent pas aussi fortement dans la contemplation de Dieu. Si la Loi de grĂące n'Ă©tait pas agrĂ©able Ă  la volontĂ© de Dieu et s'il ne l'avait pas aimĂ©e en la donnant Ă  l'homme, il s'ensuivrait que plus la foi et l'espĂ©rance s'accorderaient dans la contemplation de Dieu et de sa gloire, moins elles seraient aimables Ă  la volontĂ© de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la bontĂ©, la grandeur et la perfection, et qu'elle s'accorderait avec la mĂ©lancolie et l'envie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, afin que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre contre leur contraire qui s'accorde avec le TempĂ©rance et gloutonnerie– TempĂ©rance et gloutonnerie sont opposĂ©es; c'est pourquoi la tempĂ©rance s'accorde avec l'obĂ©issance et la gloutonnerie avec la dĂ©sobĂ©issance. Si la Loi de grĂące est donnĂ©e, il s'ensuit que sont donnĂ©s des commandements contre la gloutonnerie qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, afin de fortifier la tempĂ©rance qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la Loi de grĂące n'avait pas Ă©tĂ© donnĂ©e, il s'ensuivrait que la grĂące de Dieu serait contraire Ă  l'ĂȘtre et qu'elle s'accorderait avec le non-ĂȘtre; et si c'Ă©tait le cas, cela signifierait que Dieu et le non-ĂȘtre s'accordent avec la gloutonnerie contre l'ĂȘtre et la tempĂ©rance, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres, et contraire Ă  cet Art. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de juif dit au gentil – Par bien d'autres fleurs, je pourrais te signifier et te manifester encore cette Loi de grĂące, que Dieu donna Ă  MoĂŻse, prophĂšte, sur le mont SinaĂŻ. Cette Loi contient dix commandements qui sont Ă©crits et elle en comporte beaucoup d'autres. Dans cette Loi ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  MoĂŻse la crĂ©ation du monde et les origines des saints pĂšres. Mais les raisons que je t'ai dĂ©jĂ  exposĂ©es suffisent Ă  prouver que Dieu a donnĂ© une Loi de grĂące. Et de peur d'offenser mes compagnons par de nombreuses paroles superflues, je ne te parlerai pas de toutes les fleurs des arbres, par lesquelles on peut prouver la Loi de grĂące.– Je m'estime suffisamment content de ce que tu m'as dit, dit le gentil au juif, mais je te prie de me dire en vĂ©ritĂ© si les chrĂ©tiens et les sarrasins croient en la Loi que tu me juif rĂ©pondit– Il est certain que les chrĂ©tiens et les sarrasins croient que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, et chacun croit que notre Loi est vraie. Mais ils croient aussi en d'autres choses qui sont contraires Ă  notre Loi, de sorte qu'ils s'Ă©cartent de notre croyance, quand ils croient ce qui lui est opposĂ©. Nous sommes en dĂ©saccord dans les commentaires et les gloses qui sont opposĂ©s et, parce que nous ne pouvons pas nous rejoindre sur des arguments d'autoritĂ©s, nous cherchons des raisons nĂ©cessaires sur lesquelles Ă©tablir notre accord. Les sarrasins ne sont que partiellement en accord avec notre texte et partiellement ils le contestent. Ils disent que c'est nous qui avons changĂ© le texte de la Loi et nous leur disons que c'est leur texte qui s'oppose au quatriĂšme article. De l'avĂšnement du MessieLe juif dit au gentil – Nous croyons en l'avĂšnement du Messie qui viendra dĂ©livrer le peuple de sa captivitĂ©, c'est-Ă -dire les juifs, et il sera le prophĂšte et le messager de Dieu. Donc pour prouver que le Messie doit venir, il convient que nous cueillions des fleurs des arbres comme Grandeur et sagesse– En Dieu il y a une grande sagesse qui a créé et ordonnĂ© tout ce qui est. Et parce que le monde est Ɠuvre de Dieu, il convient que le monde soit bien ordonnĂ©; car, s'il ne l'Ă©tait pas, l'Ɠuvre faite et créée par la grande sagesse de Dieu ne signifierait pas qu'il y a en Dieu une grande sagesse. Car plus l'Ɠuvre est parfaite et mieux elle est ordonnĂ©e, mieux elle signifie le maĂźtre qui l'a avons prouvĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi; or, si la Loi que Dieu a donnĂ©e n'avait pas de sujet en qui elle puisse ĂȘtre et se trouver ordonnĂ©e, la grandeur et la sagesse de Dieu que la Loi a donnĂ©es seraient moins signifiĂ©es. Or, comme nous sommes esclaves de tous, en raison du pĂ©chĂ© de nos premiers pĂšres, Ă  cause de la servitude en laquelle nous sommes, nous ne pouvons pas bien garder ni accomplir la Loi que Dieu nous a donnĂ©e et nous la garderions et l'accomplirions mieux selon l'ordonnance qui convient si nous en disposions librement. Il est donc nĂ©cessaire que Dieu nous envoie le Messie pour nous dĂ©livrer de la servitude et de la captivitĂ© en laquelle nous sommes, et que nous soyons libres, et que nous ayons des rois et des princes, comme nous en avions l'habitude. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la grande sagesse de Dieu serait contraire Ă  la Loi sainte qu'il nous a donnĂ©e, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Ainsi il est manifestĂ© que le Messie doit BontĂ© et charité– La bontĂ© de Dieu et la charitĂ© que nous avons pour Dieu s'accordent; car, si elles ne s'accordent pas, il s'ensuit que la charitĂ© n'est pas une vertu ou qu'en Dieu il n'y a pas de parfaite bontĂ©; et chacune de ces deux propositions est impossible. Par la grande charitĂ© que nous avons pour Dieu, nous supportons et avons longuement supportĂ© une cruelle captivitĂ© en laquelle nous sommes trĂšs honnis et mĂ©prisĂ©s par le peuple des chrĂ©tiens et celui des sarrasins, desquels nous recevons contraintes et souffrances et auxquels il nous faut chaque annĂ©e payer tribut et nous soumettre. Et toute cette souffrance nous aimons la supporter et l'endurer afin d'aimer plus Dieu et de ne pas abandonner la Loi ni la voie sur laquelle il nous a mis. C'est pourquoi il est nĂ©cessaire que la bontĂ© de Dieu, qui est pleine de misĂ©ricorde et de grĂące, se transforme en pitiĂ© et qu'il nous envoie son messager pour nous arracher de la captivitĂ© en laquelle nous sommes et nous amener Ă  l'aimer, l'honorer et le servir. Si la bontĂ© de Dieu ne nous aidait pas et ne nous secourait pas grandement dans nos souffrances et nos misĂšres – car nous pourrions ĂȘtre libres si nous abandonnions notre Loi –, cela signifierait que dans la bontĂ© de Dieu il n'y aurait pas de perfection de grandeur, pouvoir et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© Ă  notre charitĂ© et Ă  notre espĂ©rance que Dieu, par sa grande bontĂ©, doit envoyer le Messie pour nous dĂ©livrer de notre gentil demanda au juif – Cette captivitĂ© en laquelle vous ĂȘtes, il y a longtemps que vous la supportez? Le juif rĂ©pondit – Nous avons dĂ©jĂ  subi deux captivitĂ©s; l'une a durĂ© soixante-dix ans et l'autre quatre-cents ans; mais celle-ci compte plus de mille quatre-cents ans. Des deux premiĂšres captivitĂ©s nous connaissons les raisons; mais de cette actuelle captivitĂ© nous ignorons gentil dit au juif – Est-il possible que vous soyez en un pĂ©chĂ© qui vous oppose Ă  la bontĂ© de Dieu, alors que vous ne dĂ©sirez pas ĂȘtre en ce pĂ©chĂ© et que vous demandez pardon pour lui Ă  la bontĂ© de Dieu qui s'accorde avec la justice? Que par cette justice il veuille vous en dĂ©livrer, puisque vous reconnaissez votre pĂ©chĂ© et que vous en demandez Pouvoir et espĂ©ranceLe juif dit au gentil – Il est certain que l'espĂ©rance est une vertu; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la dĂ©sespĂ©rance ne serait pas un vice. Le pouvoir et l'espĂ©rance s'accordent en nous, puisque nous espĂ©rons que Dieu nous aidera Ă  sortir de la captivitĂ©, et nous ne pourrions pas ĂȘtre en cette espĂ©rance, si nous n'avions pas le pouvoir d'espĂ©rer. Le pouvoir de Dieu est plus grand que le nĂŽtre et, si notre pouvoir, qui est plus petit, s'accorde avec la vertu, combien plus le pouvoir de Dieu, qui est plus grand, s'accorde nĂ©cessairement avec notre espĂ©rance! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il serait signifiĂ© que notre pouvoir et notre espĂ©rance, qui ont confiance en le pouvoir de Dieu, s'accorderaient en plus grande concordance que celle du pouvoir de Dieu avec notre espĂ©rance. Ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, notre pouvoir s'accorderait avec une plus grande perfection que le pouvoir de Dieu. Ainsi il est impossible que le pouvoir de Dieu ne nous envoie pas la dĂ©livrance de notre captivitĂ©, par la grande efficacitĂ© qui est dans le pouvoir de notre seigneur le peuple des juifs espĂšre que par la vertu et le pouvoir d'un homme, qui est le Messie, sera vaincu et soumis tout le pouvoir des hommes de ce monde, qui nous tiennent en servitude. C'est pour signifier que la pouvoir de Dieu est grand, qui donnera Ă  cet homme, le Messie, un si grand pouvoir et a ordonnĂ© que nous espĂ©rions qu'un homme nous fera sortir de notre servitude, que Dieu a ordonnĂ© que nous soyons en captivitĂ© et que nous ne soyons pas dĂ©livrĂ© par le pouvoir de Dieu, mais seulement par le pouvoir d'un homme. Et ainsi peut-on prouver que le Messie doit venir pour nous dĂ©livrer. Il s'ensuit pour nous une plus grande espĂ©rance et une plus grande connaissance du pouvoir de Dieu, ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre et avec les conditions des arbres. Et ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir pour notre dĂ©livrance et pour l'accomplissement de notre Foi et justice– Foi et justice s'accordent dans le peuple des juifs, car nous croyons tous que les souffrances que nous subissons dans notre captivitĂ© sont pour la justice de Dieu. Ainsi notre foi et notre justice s'accordent avec la justice de Dieu qui s'accorde nĂ©cessairement avec notre foi et avec notre justice. Car si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la concordance et la charitĂ© s'accorderaient mieux avec notre foi et notre justice qu'avec la justice et la charitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu enverra un Messie pour nous dĂ©livrer, sans quoi il ne serait pas signifiĂ© que la justice et la charitĂ© de Dieu s'accordent aussi bien avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées. Et comme la justice et la charitĂ© incréées doivent avoir une plus grande concordance avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées, selon les conditions des arbres, ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir. Le Messie sera envoyĂ© par la justice et la charitĂ© divines, pour satisfaire Ă  notre foi et Ă  notre nous sommes torturĂ©s et persĂ©cutĂ©s par la captivitĂ© et croyons qu'il est juste qu'il en soit ainsi, moins notre entendement comprend la raison de notre captivitĂ©, plus notre foi est grande et plus notre justice est grande, puisque nous jugeons bon de supporter ces souffrances, alors que nous pourrions les fuir, si nous le voulions. Et parce qu'il est nĂ©cessairement vrai que la foi et la justice s'accordent plus fortement avec la grandeur et avec l'ĂȘtre contre leurs contraires, qui ne s'accordent ni avec la grandeur ni avec l'ĂȘtre, parce qu'ils s'accordent avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre, et parce que l'avĂšnement du Messie s'accorde avec la concordance de notre foi, de notre justice et de la grandeur, ainsi il faut nĂ©cessairement que l'ordonnance divine, qui n'est pas contraire Ă  la grandeur de la foi et de la justice, ait ordonnĂ© d'envoyer un Messie pour dĂ©livrer le peuple d' Force et orgueil– Dans la force l'humilitĂ© s'accorde avec la vertu et dans l'orgueil la force s'accorde avec le vice. Et puisque l'orgueil et l'humilitĂ© sont contraires, la force de l'humilitĂ© est diffĂ©rente et contraire Ă  la force de l'orgueil. Mais la vertu appartient Ă  l'ĂȘtre, et le vice au non-ĂȘtre; ainsi la force, qui convient Ă  l'humilitĂ©, vainc et assujettit la force qui convient Ă  l'orgueil. S'il en Ă©tait autrement, il s'ensuivrait que la vertu ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre, ni le vice avec non-ĂȘtre; la force appartiendrait alors au non-ĂȘtre et la fragilitĂ© Ă  l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la force de l'humilitĂ© dans le cƓur des juifs, qui l'emporte sur la force de l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins, et la domine. Car, malgrĂ© les hontes et les tourments et les captivitĂ©s qu'ils imposent au peuple des juifs, ils n'ont pas le pouvoir de leur faire abandonner et rejeter la sainte Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse. Et puisqu'il en est ainsi et que, selon les conditions de l'arbre oĂč est Ă©crite la fleur du courage et de l'orgueil, il faut que soit vrai ce par quoi le courage s'oppose davantage Ă  l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins qui nous maintiennent en captivitĂ©, il convient de penser que Dieu enverra un Messie qui dĂ©truira totalement l'orgueil des peuples chrĂ©tien et sarrasin, et par qui nous serons leurs seigneurs et, eux, nos serfs et captifs.– Comment cela? dit le gentil au juif. Si moi qui suis libre, je me faisais juif, je serais en la servitude en laquelle tu es? Et pour sortir de mon erreur, j'entrerais dans l'Ă©tat de serf Ă  cause du pĂ©chĂ© en lequel tu dis que tu es, puisque tu es en captivitĂ© Ă  cause de ce pĂ©chĂ©? Vraiment, dit le gentil, il ne me semble pas que cela s'accorde selon l'ordonnance qui appartient Ă  la sagesse, bontĂ©, pouvoir et justice de Dieu; car il serait de meilleure ordonnance et il s'accorderait mieux avec les conditions des arbres que l'homme, libre physiquement et captif spirituellement, garde en quittant son erreur sa libertĂ© corporelle, oĂč il pourra mieux observer sa Loi, et qu'il ne passe pas d'une erreur Ă  une autre ni d'une faute et d'un pĂ©chĂ© Ă  un autre et qu'il ne soit pas, sans avoir commis de faute, dans le pĂ©chĂ© Ă  cause duquel il se trouvera en cinquiĂšme article. De la rĂ©surrectionLe juif dit au gentil – En cet article de la rĂ©surrection je ne donnerai pas d'autre dĂ©monstration; car cela a Ă©tĂ© suffisamment dĂ©montrĂ© dans le premier livre. Et je me considĂšre comme satisfait de cette dĂ©monstration. Et bĂ©nis soient les arbres et leurs conditions et leurs fleurs qui ont illuminĂ© mon Ăąme en lui donnant l'espĂ©rance de la rĂ©surrection. Je veux que tu saches que le peuple juif est divisĂ© en trois opinions, touchant l'article de la premiĂšre opinion est la suivante quelques juifs ne croient pas en la rĂ©surrection. Et voici leur argumentation ils disent que le corps Ă©tant corruptible par nature, il ne peut redevenir l'ĂȘtre mĂȘme qu'il Ă©tait avant la mort, qu'il ne pourrait se maintenir sans manger et sans boire, qu'il ne pourrait souffrir les peines de l'enfer et qu'il est dĂ©raisonnable de penser que l'on puisse manger et boire au paradis, qui n'est pas d'ailleurs un lieu pour le corps, le corps ne pouvant ĂȘtre que sur quelque chose qui soutienne sa lourdeur. Et pour ces raisons et pour beaucoup d'autres, ils nient et mĂ©prisent la rĂ©surrection. Mais je ne suis pas de cette secte. Je crois, au contraire, en la rĂ©surrection et suis certain que le pouvoir divin, parfait en toutes choses, peut maintenir les corps dans le ciel, bien que ce ne soit pas lĂ  leur lieu naturel, comme il maintient les Ăąmes ici-bas dans le monde, lieu naturel des choses corporelles. Si Dieu, par sa vertu et son pouvoir, a créé l'Ăąme incorruptible et immortelle, il pourra conserver les corps aprĂšs la mort et leur donner la nature de l'immortalitĂ© sans qu'ils aient Ă  manger et Ă  boire, et dans le lieu qu'il lui plaira, pour manifester son pouvoir et sa justice. Si Dieu n'avait pas ce pouvoir, la perfection ne pourrait pas compter parmi les fleurs du premier arbre, et toutes les conditions des arbres seraient deuxiĂšme opinion est celle de quelques juifs qui croient que la rĂ©surrection aura lieu aprĂšs la fin du monde et qu'aprĂšs cette rĂ©surrection tout l'univers sera en paix et il n'y aura qu'une Loi, celle des juifs; ceux-ci auront femme et enfants, mangeront et boiront et ne pĂ©cheront pas. Et cet Ă©tat durera longtemps. Mais ils disent et croient qu'un jour viendra oĂč ils mourront tous et il n'y aura plus de rĂ©surrection les Ăąmes possĂ©deront la gloire et les corps ne ressusciteront pas. Nombreux sont les juifs qui partagent cette opinion. J'Ă©tais moi-mĂȘme des leurs avant que je ne vienne en ce lieu et ne lise les fleurs des arbres, comme cela est signifiĂ© au premier et c'est la troisiĂšme opinion, croient en la rĂ©surrection et croient que tous ressusciteront aprĂšs la fin du monde. Les bons auront la gloire perpĂ©tuelle et les mĂ©chants souffriront quelque temps. Puis, quand Dieu les aura punis des pĂ©chĂ©s qu'ils auront faits en cette vie prĂ©sente, il les leur pardonnera et leur donnera la gloire Ă©ternelle. Mais quelques hommes demeureront pour toujours en enfer. Ceux-lĂ  sont trĂšs peu nombreux et sont si coupables qu'ils ne seront jamais dignes d'ĂȘtre pardonnĂ©s. Et je suis, moi, de cette opinion, bien que ce soit celle du plus petit nombre des gentil lui dit – Je m'Ă©merveille beaucoup que vous autres, les juifs, vous puissiez ĂȘtre partagĂ©s en diverses opinions sur cette question, qu'il est si nĂ©cessaire de savoir. Et il me semble que cette pluralitĂ© d'opinions pourrait ĂȘtre l'effet d'un manque de savoir, ou d'un mĂ©pris de l'autre vie.– Seigneur, dit le juif, notre dĂ©sir de retrouver notre libertĂ© est si grand, nous dĂ©sirons tant que le Messie vienne nous dĂ©livrer de notre captivitĂ©, que nous ne pouvons pas tourner trop nos regards vers l'autre siĂšcle. Et nous en sommes plus empĂȘchĂ©s encore par les problĂšmes que nous pose notre vie parmi ceux qui nous tiennent en captivitĂ© et Ă  qui nous devons payer tous les ans de trĂšs lourds tributs, sans quoi ils ne nous laisseraient pas vivre parmi eux. Et il faut que vous sachiez encore que nous avons un autre obstacle, Ă  savoir que notre langue est l'hĂ©breu, Ă  prĂ©sent beaucoup moins usitĂ© qu'avant; de sorte que nous n'avons pas autant de livres de science philosophique et d'autres sciences que nous en aurions besoin. Mais il y a parmi nous une science appelĂ©e Talmud1; elle est grande, et ce qu'elle dit est immense et trĂšs subtil. Son immensitĂ© et sa subtilitĂ© sont telles qu'elle constitue pour nous un obstacle Ă  la connaissance de l'autre siĂšcle, surtout parce que, par elle, nous nous inclinons Ă  l'Ă©tude du droit pour participer Ă  la possession des biens de ce sixiĂšme article. Du jour du jugement– Cet article peut ĂȘtre prouvĂ© par les fleurs des cinq arbres; car, si le jour du jugement n'Ă©tait pas, les conditions des arbres ne seraient pas. Et parce qu'elles s'accordent Ă  ĂȘtre nĂ©cessairement, il est manifestĂ© par les fleurs que le jour du jugement arrivera; cueillons six de ces fleurs pour prouver cet article!1. Grandeur et pouvoirLe juif dit au gentil – Le pouvoir de Dieu est si grand et excellent qu'il peut se manifester Ă  tous les hommes dans sa spĂ©cificitĂ© et son universalitĂ©. Et parce que le grand pouvoir de Dieu doit ĂȘtre manifestĂ© universellement Ă  tous, il convient que tous nous soyons rĂ©unis en un seul lieu et qu'ensemble nous voyons le grand pouvoir de Dieu. Lorsque nous serons tous en un mĂȘme lieu et que Dieu jugera les bons et les mauvais, il jugera les bons pour la bĂ©atitude perdurable et les mauvais pour les peines infernales. Et nul homme ne pourra s'excuser ni contredire la juste sentence de Dieu. Si le jour du jugement n'Ă©tait pas, le grand pouvoir de Dieu ne serait pas aussi dĂ©montrable en prĂ©sence et en communautĂ© de tant de gens, et il s'ensuivrait que la bontĂ©, la grandeur, la sagesse, l'amour et la perfection de Dieu seraient contraires Ă  la grandeur du pouvoir de Dieu, et donc Ă  toutes les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ© Ă  l'entendement humain qui sait recevoir cette signification des fleurs des Perfection et sagesse– Comme par l'influence des corps cĂ©lestes vient l'influence de la gĂ©nĂ©ration sur les corps terrestres, selon le cours naturel, ainsi et beaucoup mieux, de façon incomparable, de la parfaite sagesse de notre seigneur Dieu viennent influence et bĂ©nĂ©diction sur la sagesse créée qui est dans les hommes. Quand nous serons tous rĂ©unis le jour du jugement, quand nous connaĂźtrons que Dieu sait tous les biens et tous les maux que chaque homme aura faits et quand il jugera chacun de nous selon nos Ɠuvres, alors nous aurons une plus grande connaissance de Dieu et de sa sagesse par cette maniĂšre que par aucune autre. Et chacun connaĂźtra la sentence qui le concerne et la sentence qui concerne l'autre, ensemble, en un seul lieu et en seul moment. Et par cette connaissance en chacun de nous croĂźtront et se multiplieront la science et la connaissance. Et ceux qui seront sur le chemin du salut auront autant de charitĂ© et de bĂ©atitude qu'ils auront connaissance de la sentence de Dieu. Et ceux qui seront sur le chemin de la damnation, plus ils auront de connaissance de cette sentence, plus ils seront en Ă©tat de tristesse et de malĂ©diction. Puisqu'un tel jugement s'accorde avec la parfaite Ɠuvre de notre seigneur Dieu et avec la sagesse créée, qui doit ĂȘtre dans les hommes et par laquelle ils peuvent avoir une trĂšs grande connaissance de la trĂšs parfaite et grande sagesse de Dieu, ainsi est manifestĂ© le jour du jugement. Sans lui les raisons susdites ne seraient pas aussi rĂ©vĂ©latrices et les conditions des arbres ne seraient pas aussi Grandeur et justice– Sache, gentil, qu'il y a chez nous la coutume et l'habitude, selon laquelle, plus grande est la sentence, plus il faut de tĂ©moins et plus il faut qu'elle soit donnĂ©e par des personnes nobles, justes et bonnes. Or, la plus grande sentence qui puisse ĂȘtre serait la suivante que tous les gens qui ont Ă©tĂ©, qui sont et qui seront fussent rĂ©unis en un lieu et que Dieu les jugeĂąt tous en prĂ©sence les uns des autres et que la sentence portĂąt sur la gloire perdurable et sur le feu de l'enfer. Et si une telle sentence Ă©tait plus grande qu'une autre sentence oĂč nous ne serions pas tous rĂ©unis et oĂč nous ne serions pas jugĂ©s par Dieu ni sur de si grandes choses, et si cette plus petite sentence s'accordait avec l'ĂȘtre et si la plus grande sentence n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait impossibilitĂ© et opposition entre la plus grande justice et la plus grande sentence, et la plus grande justice serait plus manifestĂ©e par la plus grande sentence que par la plus petite. Or, si la volontĂ© de Dieu voulait que la plus petite sentence fĂ»t, et non la plus grande, la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la grande justice de Dieu, puisque la grande volontĂ© de Dieu n'aimerait pas ce par quoi la grande justice de Dieu serait le mieux manifestĂ©e. Comme il est impossible que la justice et la volontĂ© de Dieu s'opposent, ainsi il est manifestĂ© dans la concordance qu'il y a entre la parfaite justice et l'amour de Dieu que le jour du jugement aura lieu et qu'en ce mĂȘme jour tous ensemble connaĂźtront la grande justice de Dieu. Chacun, en lui-mĂȘme et en l'autre et ensemble, connaĂźtra la grande justice Pouvoir et orgueilLe juif dit au gentil – Aimable fils, tu sais bien que le pouvoir et la justice s'accordent contre l'orgueil et l'injustice. Ainsi les princes sont Ă©tablis sur la terre pour ĂȘtre justes et puissants contre les hommes orgueilleux et injustes. Or, pour manifester que le pouvoir et la justice de Dieu s'accordent contre les hommes pĂ©cheurs qui sont remplis de vanitĂ©, d'orgueil et d'injustice et pour vaincre, soumettre et confondre ces derniers par le pouvoir et la justice de Dieu, Dieu veut qu'il y ait le jour du jugement et que tous les hommes ensemble aient connaissance du grand pouvoir et de la grande justice de Dieu qui viennent juger, confondre et abaisser les hommes orgueilleux et injustes. Si le jour du jugement n'existait pas, le pouvoir et la justice ne seraient pas si manifestĂ©s contre l'orgueil et l'injustice. Et pour que le pouvoir et la justice de Dieu soient plus fortement rĂ©vĂ©lĂ©s Ă  l'entendement humain, il s'ensuit nĂ©cessairement, selon les conditions des arbres, que le jour du jugement Foi et espĂ©rance– Pour que la foi et l'espĂ©rance puissent mieux contempler Dieu, il convient que cela soit ordonnĂ© nĂ©cessairement par la perfection qui est en la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que la foi et l'espĂ©rance peuvent contempler Dieu plus que Dieu ne l'ordonnerait ni ne le voudrait, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la perfection s'accorderait mieux avec les vertus créées qu'avec les vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ©, sans lequel la foi ni l'espĂ©rance ne pourraient aussi bien contempler Dieu, comme elles le font, la foi en croyant et l'espĂ©rance en espĂ©rant la sentence divine de Dieu en prĂ©sence de tout son Force et luxure– Force peut ĂȘtre plus grande contre la luxure en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence. Car la honte mortifie dans le cƓur humain la luxure, quand l'homme est en prĂ©sence de gens devant lesquels il a honte de commettre l'adultĂšre. Ainsi la force ne peut ĂȘtre aussi contraire Ă  la luxure dans le cƓur de l'homme amoureux de la chastetĂ© en public. Comme la force et la luxure sont plus opposĂ©es en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence, comme je l'ai dĂ©jĂ  dit, ainsi il convient que le mĂ©rite de la force soit rĂ©vĂ©lĂ© aux gens et que la faute de l'homme luxurieux leur soit Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ©e. Et si ce n'Ă©tait pas le cas, la perfection et la justice seraient opposĂ©es en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© le jour du jugement, en lequel la force et la luxure seront rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  tous, afin que l'homme, pour chaque vertu, soit plus rĂ©compensĂ© par la justice de Dieu, et soit plus puni et couvert de honte en prĂ©sence des gens et de tout le le juif eut prouvĂ© au gentil l'article susdit par les six fleurs susdites, le gentil dit au juif – Comme Dieu est invisible, comment pourra-t-il juger le peuple qui ne pourra pas le voir? La sentence serait meilleure et plus forte si tout le peuple pouvait voir celui qui donnera la sentence. C'est pourquoi il semble que, si, en ce jour, on ne voit pas Dieu, les conditions des arbres ne seront pas remplies.– Il est vrai, dit le juif, que Dieu est invisible. Mais de mĂȘme qu'il s'est montrĂ© sous une forme visible Ă  MoĂŻse quand il lui a donnĂ© la vieille Loi, ainsi, par une forme qu'il prendra au jour du jugement, il se montrera Ă  tout le peuple quand il donnera la gentil rĂ©pondit – Cette forme ne sera pas Dieu; ainsi ce ne sera pas Dieu qui donnera la sentence, pas plus que la forme. Si c'Ă©tait possible, ce serait bien que celui-lĂ  mĂȘme qui jugera fĂ»t Dieu et que tout le peuple vĂźt bien qu'il jugera. Car il est vrai que le juge doit ĂȘtre vu par ceux qu'il septiĂšme article. Du paradis– Par toutes les fleurs des cinq arbres on peut prouver cet article; mais, rapidement, cueillons six fleurs pour prouver que le paradis BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; car, s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas de perfection dans la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et si cela Ă©tait, Dieu ne serait rien, puisqu'il est vrai qu'en Dieu s'accordent la bontĂ© et la grandeur susdites. Comme il a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre que Dieu est, ainsi il est manifestĂ© que la bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette rĂ©vĂ©lation faite Ă  l'intelligence humaine signifie et dĂ©montre que le paradis existe. Car, si le paradis n'existait pas, il n'y aurait pas dans l'Ɠuvre de Dieu perfection de justice, largesse et bontĂ©, et son vouloir s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie, l'avarice et l'injustice, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du EternitĂ© et amour– L'existence de Dieu est prouvĂ©e. Et ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin ne s'accorde pas dans l'Ă©ternitĂ© divine avec le commencement, le milieu et la fin; s'il s'accordait, il y aurait en Dieu une chose, l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec le commencement, le milieu et la fin, et une autre chose, l'amour divin. Or, comme l'Ă©ternitĂ© et l'amour sont une seule essence et une mĂȘme chose, car sinon ils ne seraient pas un seul Dieu et nous avons prouvĂ© que Dieu est unique, ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin n'a ni commencement ni milieu ni fin. Et ainsi il sort de l'amour divin une influence Ă  aimer la crĂ©ature raisonnable et Ă  lui donner une gloire Ă©ternelle sans fin et Ă  signifier que l'amour divin a sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et dans le don de la gloire Ă©ternelle Ă  la crĂ©ature. Cette gloire est celle du paradis qui n'aura pas de fin. Si le paradis n'Ă©tait rien, la justice en Dieu n'aurait pas sa perfection et, si le paradis n'Ă©tait pas Ă©ternellement sans fin, l'amour divin n'aurait pas sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et l'amour Ă©ternel de la crĂ©ature raisonnable qui aime Dieu. Et il s'ensuivrait que le pouvoir divin ne pourrait pas, la sagesse divine ne saurait pas, l'amour divin ne voudrait pas aimer la crĂ©ature raisonnable dans une durĂ©e Ă©ternelle. Et s'il en Ă©tait ainsi, l'imperfection d'amour, pouvoir, sagesse, bontĂ© et grandeur serait dans l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis, durable et est certain, gentil, que la crĂ©ature ne peut recevoir l'Ă©ternitĂ© sans commencement. Car si elle le pouvait, elle pourrait ĂȘtre causĂ©e sans commencement ni fin et serait Ă©gale en durĂ©e, tout en recevant l'influence de sa cause, avec la cause premiĂšre. Ainsi il est impossible que l'effet puisse recevoir autant que ce que la cause peut donner. Car si c'Ă©tait le cas, ils auraient entre eux Ă©gale quantitĂ© en don et en rĂ©ception. Or, il convient que la cause prĂ©cĂšde en dignitĂ© de pouvoir son effet, en ayant plus grand pouvoir par sa capacitĂ© de donner que l'effet par sa capacitĂ© de recevoir; ainsi la crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, et la cause premiĂšre aurait le pouvoir de donner l'ĂȘtre sans commencement Ă  la crĂ©ature, si cette derniĂšre avait le pouvoir de le recevoir. Si la gloire du paradis Ă©tait finie et ne durait pas Ă©ternellement et sans fin, il ne serait pas signifiĂ© que Dieu, qui est la cause premiĂšre, pourrait donner une durĂ©e Ă©ternelle sans commencement, si l'effet, c'est-Ă -dire la crĂ©ature, pouvait la recevoir. Selon les conditions des arbres, il convient que soit bien manifestĂ© tout ce par quoi Dieu est le plus dĂ©montrable en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; c'est pourquoi la durĂ©e sans fin de la gloire cĂ©leste est gentil dit au juif – Il est sĂ»r qu'en l'Ă©ternitĂ© ne conviennent ni le commencement ni la fin. Si Dieu peut donner l'Ă©ternitĂ© qui n'a pas de fin et si la crĂ©ature peut la recevoir, comme tu le dis, il semble, selon tes paroles, que la crĂ©ature puisse ĂȘtre causĂ©e sans juif rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre l'influence que la crĂ©ature peut recevoir de Dieu pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin et celle que la crĂ©ature ne peut recevoir pour ĂȘtre sans commencement. L'influence qu'elle peut recevoir pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin est due Ă  l'accomplissement de la cause premiĂšre qui a créé cette durabilitĂ© sans fin. La crĂ©ature ne peut pas ĂȘtre sans commencement, car son accomplissement de crĂ©ature est dans la durabilitĂ© sans fin. Si la crĂ©ature n'avait pas de commencement, elle n'aurait pas reçu la crĂ©ation de son accomplissement, par lequel elle est durable et sans fin. Et si elle ne l'avait pas reçu, il s'ensuivrait qu'elle serait Ă©ternelle sans commencement et qu'elle aurait une fin; ce qui est impossible et contraire aux conditions des Perfection et charité– Si l'on suppose que le paradis est, la charitĂ© créée peut ĂȘtre plus parfaite dans l'amour de la perfection divine que si l'on suppose que le paradis n'est pas. Ce par quoi la charitĂ© peut avoir une plus grande perfection dans l'amour de la perfection que Dieu a en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que ce par quoi la charitĂ© ne peut pas autant aimer la perfection que Dieu a dans les vertus susdites. Si Dieu n'aimait pas ce par quoi la charitĂ© est mieux adaptĂ©e Ă  aimer les vertus susdites et qu'il aimait les choses contraires Ă  l'amour de la charitĂ©, il s'ensuivrait que la charitĂ© créée s'accorderait mieux Ă  aimer parfaitement que la perfection de Dieu Ă  crĂ©er la charitĂ©, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, la plus grande inclination de la charitĂ© Ă  aimer serait incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du paradis, sans lequel la charitĂ© pourrait mieux aimer que Dieu ne pourrait EternitĂ© et avarice– En Dieu, bĂ©ni soit-il!, s'accordent l'Ă©ternitĂ© et la largesse. Car s'ils ne s'accordaient pas, Dieu aurait d'un autre et non de lui-mĂȘme la largesse qu'il a envers les crĂ©atures et l'Ă©ternitĂ© ne serait pas Dieu; et ces deux propositions sont impossibles. Comme l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent en Dieu et parce que la largesse et l'avarice sont opposĂ©es, ainsi il est manifestĂ© que par la largesse l'Ă©ternitĂ© de Dieu et l'avarice sont opposĂ©es. Or, comme selon les conditions des arbres il est reconnu que l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es, ainsi il est reconnu que le paradis existe. Car, s'il existe, l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es que s'il n'existe pas. Si l'Ă©ternitĂ© et l'avarice Ă©taient moins opposĂ©es, l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accorderaient moins en Dieu; et si tel Ă©tait le cas, ce qui est plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et ce qui est moins noble s'accorderait avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que le paradis est naturel que le maĂźtre fasse une Ɠuvre durable. Par avarice beaucoup de maĂźtres rendraient moins durable leur Ɠuvre, s'ils n'avaient pas la largesse de donner Ă  l'Ɠuvre ce qu'il lui faut pour durer. Ainsi durĂ©e, sagesse et largesse s'accordent avec l'Ɠuvre qui est faite par un maĂźtre oĂč se trouve la perfection de sagesse et largesse. Comme en Dieu s'accordent sagesse, Ă©ternitĂ©, largesse et perfection, ainsi est signifiĂ© le paradis. Car, si le paradis n'est rien, l'Ɠuvre de Dieu n'est pas si durable, puisque dans cette Ɠuvre il y a dĂ©faut de durabilitĂ© par dĂ©faut de pouvoir ou de sagesse ou d'Ă©ternitĂ© ou de volontĂ© qui s'accorde avec l'avarice; et chacun de ces dĂ©fauts est contraire Ă  la perfection de Dieu. Par cette perfection il est manifestĂ© que l'Ɠuvre de Dieu est durable; cette durabilitĂ© prouve que le paradis Foi et espĂ©rance– Si le paradis existe, la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux que s'il n'existe pas. Si le paradis n'est pas rien, la foi et l'espĂ©rance s'accordent beaucoup mieux avec ce qui est quelque chose qu'avec ce qui n'est rien. Il est donc impossible que ce qui n'est rien puisse ĂȘtre une plus grande occasion de concordance que ce qui est. Car si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'occasion, la concordance et la grandeur s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et leurs contraires avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis dans la grande concordance qu'il y a entre la foi et l'espĂ©rance, la foi croyant en l'existence du paradis et l'espĂ©rance espĂ©rant la gloire Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont plus opposĂ©es dans les grandes choses que dans les petites choses. Car plus la prudence s'exerce en de grandes choses, plus elle est une grande vertu. Et plus la vertu est grande, plus elle est opposĂ©e aux vices. De la mĂȘme façon, plus l'homme est mĂ©lancolique, plus il s'oppose au plus grand bien et non au moindre. Si le paradis existe, la prudence ne peut pas ĂȘtre plus contraire Ă  la mĂ©lancolie, et la mĂ©lancolie Ă  la prudence, que si le paradis n'est pas. Et parce qu'il faut que la prudence et la mĂ©lancolie soient au plus haut point contraires, selon les conditions des arbres, ainsi le paradis est signifiĂ© dans la plus grande opposition qu'il y a entre la prudence et la gentil dit au juif – Je me considĂšre assez satisfait de la preuve que tes paroles m'ont donnĂ©e de la bĂ©atitude cĂ©leste. Mais je te prie de me dire si, en cette gloire cĂ©leste que tu dis, l'homme aura une femme et engendrera des fils et si l'homme mangera, boira et dormira, et s'il en sera ainsi des autres choses qui appartiennent Ă  cette prĂ©sente juif rĂ©pondit – Le paradis n'est pas le lieu de toutes les choses que tu dis, car en toutes ces choses il y a dĂ©faut et toutes sont donnĂ©es Ă  l'homme en ce monde pour que l'homme puisse vivre et que le monde ne pĂ©risse pas en l'espĂšce humaine. Sache, en vĂ©ritĂ©, que le paradis est un lieu accompli, oĂč il y a accomplissement de tous les biens, grĂące Ă  la vision de Dieu. Par cette vision l'homme reçoit un si grand accomplissement que aucune des choses temporelles ne lui est plus gentil rĂ©pondit – Si en paradis l'homme ne mange ni ne boit, il s'ensuit qu'en enfer il n'a ni faim ni soif. Et si ce n'est pas le cas, comment seront punis les hommes des enfers qui seront coupables envers Dieu de gloutonnerie et d'ivresse?Le juif rĂ©pondit – En enfer il convient que les hommes coupables aient faim et soif, afin de dĂ©montrer la justice de Dieu. Si en paradis il y avait des nourritures pour satisfaire le corps glorifiĂ©, cela signifierait que la prĂ©sente vision que l'homme aurait de Dieu ne suffirait pas Ă  donner gloire au corps humain; et si elle ne suffisait pas, il y aurait dĂ©faut de perfection dans la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, de Dieu. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des gentil dit – Je te demande si en paradis l'homme aura souvenir de ce monde et si les hommes auront connaissance les uns des juif rĂ©pondit – Si l'homme n'avait pas souvenir de ce monde en paradis, il n'aurait pas souvenir du mĂ©rite qu'il a pour ses bonnes actions; et s'il ne l'avait pas, il ne connaĂźtrait pas la justice de Dieu. Et si les hommes n'avaient pas connaissance les uns des autres, les uns n'auraient pas la gloire dans la gloire des autres; et s'ils ne l'avaient pas, la volontĂ© divine s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie et l'imperfection, ce qui est huitiĂšme article. De l'enferLe juif dit au gentil – De chaque arbre, une fleur nous suffit pour prouver que l'enfer Grandeur et pouvoir– Tout ce que Dieu a créé, il l'a créé pour dĂ©montrer son grand pouvoir qui sera beaucoup mieux dĂ©montrĂ© Ă  son peuple si l'enfer existe que s'il n'existe pas. Dieu par son pouvoir pourra conserver Ă©ternellement dans le feu de l'enfer le corps de l'homme pĂ©cheur, sans que le feu ne puisse le consumer, et les hommes de l'enfer auront trĂšs grandement faim et soif, chaud et froid, sans fin par le pouvoir de Dieu qui se manifestera en eux; ainsi Dieu dĂ©montrera Ă©ternellement sa justice, et la raison pour laquelle Dieu a créé l'homme s'accordera plus fortement avec l'ĂȘtre, si l'enfer existe que si l'enfer n'existe pas. Et pour que la fin s'accorde mieux avec l'occasion par laquelle Dieu a créé l'homme et s'accorde avec l'ĂȘtre, et leurs contraires avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que l'enfer EternitĂ© et justice– L'homme pĂ©cheur, quand il commet un pĂ©chĂ©, pĂšche contre la justice Ă©ternelle qui est en Dieu et il pĂšche contre l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ainsi s'accorde avec le pĂ©cheur la pĂ©nitence infinie en durĂ©e. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait en Dieu dĂ©faut de perfection en grandeur infinie, puisqu'il ne ferait pas Ă©ternellement usage de sa justice. Et parce qu'il est impossible qu'en Dieu fasse dĂ©faut l'usage de la justice, ainsi il convient que l'homme qui pĂšche mortellement ait une pĂ©nitence qui lui vaille de subir une peine Ă©ternelle. Il n'y aurait pas cette peine, si l'enfer n'Ă©tait pas gentil dit au juif – Puisque le pĂ©chĂ© que l'homme pĂ©cheur commet est limitĂ© et fini en durĂ©e de temps, comment est-il possible que, pour ce pĂ©chĂ©, il subisse une peine Ă©ternellement et sans fin?Le juif rĂ©pondit – Selon ce qui a Ă©tĂ© dit et montrĂ© plus haut, il faut qu'il en soit ainsi selon la grande justice de Dieu. Si les peines infernales avaient une fin, il faudrait que les hommes qui sortiraient de l'enfer eussent la gloire. Ils auraient cette gloire sans l'avoir librement voulue et sans avoir choisi d'aimer Dieu et d'aimer la justice, puisqu'il est certain que ceux qui sont morts dans le pĂ©chĂ© n'ont pas, aprĂšs leur mort, la libertĂ© de choisir le bien et d'Ă©viter le mal. Pour la raison que tu dis, de nombreux juifs croient que la peine infernale aura une fin; mais je ne suis pas de leur opinion et je crois au contraire que la peine infernale sera Ă©ternelle. Car s'il n'en Ă©tait pas ainsi, les conditions des arbres seraient dĂ©truites et les hommes qui sont dans la gloire n'auraient pas reçu une si grande grĂące de Dieu, si l'enfer n'Ă©tait pas durable, que celles qu'ils auront, si l'enfer est durable. Et le fait que les hommes sauvĂ©s ont plus de gloire, reçoivent plus de grĂące et ont de Dieu une plus grande charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© que l'enfer est Amour et colĂšre– L'amour divin aime Ă©ternellement sans fin ceux qui sont dans la gloire. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'amour et la bontĂ© divine s'accordent pour aimer Ă©ternellement sans fin les saints de gloire; car s'ils ne le faisaient pas, il conviendrait que la gloire dont jouissent les saints au paradis ait une fin; et nous avons prouvĂ© que cette gloire durera sans fin. De mĂȘme que l'amour s'accorde avec la bontĂ© divine pour aimer perdurablement les saints glorieux, ainsi il s'accorde avec la justice divine pour ne pas aimer perdurablement les pĂ©cheurs de l'enfer, ce qui ne serait pas le cas, si ces derniers n'Ă©taient pas punis perdurablement par la Prudence et force– Prudence et force sont des vertus qui sont contraires Ă  leurs contraires qui sont l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur. Si l'enfer existe, la prudence et la force s'accordent mieux contre leurs contraires; si elles s'accordent mieux contre leurs contraires, l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur s'opposent plus fortement Ă  l'ĂȘtre. La grande justice divine serait plus contraire Ă  l'imprudence et Ă  la lĂąchetĂ© de cƓur, si l'enfer existait que s'il n'existait pas. Plus la grande justice de Dieu est manifestĂ©e Ă  l'intelligence humaine, mieux la prudence et la force s'accordent avec l'ĂȘtre. Par l'existence de l'enfer, il s'ensuit que ce qui est dit plus haut est cohĂ©rent, ce qui n'est pas le cas, si l'enfer n'existe pas. Ainsi l'existence de l'enfer est CharitĂ© et mĂ©lancolie– CharitĂ© et mĂ©lancolie sont contraires, car par la charitĂ© l'homme est amoureux du bien et n'aime pas le mal; et par la mĂ©lancolie l'homme est amoureux du mal et n'aime pas le bien. Si l'enfer existe, l'homme est plus amenĂ©, en considĂ©rant les peines infernales, Ă  aimer le bien et Ă  Ă©viter le mal, qu'il ne le serait, s'il considĂ©rait et croyait que le mal de l'enfer n'est rien et que les peines infernales ont une fin. Parce que les peines de l'enfer constituent pour l'homme une occasion d'aimer le bien, de faire de bonnes actions et d'Ă©viter le mal, l'homme est d'autant plus contraire Ă  la mĂ©lancolie. Et parce que, selon les conditions des arbres, la plus forte opposition entre les vertus et les vices s'accorde le plus avec l'ĂȘtre et la moindre opposition s'accorde le moins avec l'ĂȘtre, dans la perspective d'une durabilitĂ© infinie, ainsi l'existence de l'enfer est manifestĂ©e Ă  l'entendement humain qui a une telle le juif eut prouvĂ© les articles susdits, le gentil poussa un soupir trĂšs douloureux et dit – HĂ©las, coupable! En quel pĂ©ril tu es si longuement restĂ©! Et combien tu aurais eu de cruelles peines et de perdurables tourments, si tu Ă©tais mort dans l'erreur et dans les tĂ©nĂšbres oĂč tu te trouvais! Pendant que le gentil prononçait ces paroles, le juif lui demanda s'il Ă©tait content des articles qu'il lui avait prouvĂ©s de sa Loi. Et il rĂ©pondit qu'il en Ă©tait satisfait mais qu'il attendait d'entendre les autres sages. – Mais je te prie de me dire en quel lieu se trouve l'enfer et quelle est la peine que subissent ceux qui sont enfermĂ©s en juif rĂ©pondit – Le peuple des juifs est divisĂ© en plusieurs opinions sur ce que tu me demandes. Car les uns croient que l'enfer est en ce monde oĂč nous sommes; d'autres disent qu'il est dans l'air; d'autres disent qu'il est au milieu de la terre. Et les uns disent que l'enfer n'est pas autre chose que de ne pas voir Dieu et de considĂ©rer qu'on a perdu la gloire et la vision de Dieu; et les autres disent que l'enfer consiste Ă  avoir le corps perdurablement plongĂ© dans le feu, la glace ou la neige, le soufre ou l'eau bouillante, parmi les dĂ©mons, les couleuvres et les serpents qui tourmenteront les hommes sans aucune trĂȘve. Et la peine de l'Ăąme sera supĂ©rieure Ă  celle du corps, puisqu'elle n'aimera pas l'ĂȘtre et saura que cela durera toujours et que ses supplices ne cesseront jamais, et elle saura qu'elle a perdu la gloire qui durera le juif eut dit ces paroles et beaucoup d'autres qui seraient longues Ă  raconter, il dit encore – Nous avons prouvĂ© et dĂ©montrĂ© que le peuple des juifs a la vraie Loi et qu'il est sur le chemin de la vĂ©ritĂ©, puisque nous avons fait concorder nos articles avec les fleurs des arbres et leurs conditions. Si notre Loi n'Ă©tait pas sur le chemin du salut, nous ne pourrions pas avoir fait concorder les fleurs et les conditions des arbres avec les articles que nous croyons. Cette concordance que nous avons dĂ©montrĂ©e est significative, bĂ©ni soit Dieu! Parce que la Loi des chrĂ©tiens et des sarrasins est contraire Ă  la nĂŽtre, ainsi il est manifestĂ© qu'ils sont dans l'erreur. C'est pourquoi, gentil, tu commettras une plus grande faute qu'auparavant, si tu laisses le chemin du salut et si tu prends la route par laquelle les pĂ©cheurs tombent dans le feu Ă©ternel et perdent la gloire qui n'a pas de le troisiĂšme livrequi est celui de la croyance des chrĂ©tiens.[Le troisiĂšme livre contient les questions suivantes celle de l'unicitĂ© de Dieu, dont le chrĂ©tien n'expose pas les preuves, car le paĂŻen accepte celles que lui a donnĂ©es le juif; celle de la TrinitĂ© des personnes, qu'il traite abondamment, afin de dĂ©montrer qu'elles sont une mĂȘme essence et un mĂȘme Dieu; celle de la crĂ©ation, que le juif a dĂ©jĂ  traitĂ©e; celle de la rĂ©demption du genre humain»; celle de la glorification de l'homme»; celle du mystĂšre de l'incarnation; celle de la naissance virginale» du Christ; celle de sa crucifixion; celle de sa visite en enfer aux justes»; celle de sa glorieuse rĂ©surrection» et de son ascension dans le ciel; enfin, celle du jugement dernier.]Lequel de vous deux parlera le premier? dit le gentil. Le juif rĂ©pondit – Selon l'ordre, le chrĂ©tien doit commencer le premier, car sa loi fut avant celle des sarrasins. Alors le gentil pria le chrĂ©tien de commencer Ă  prouver sa loi et les articles en lesquels il croyait. Mais le chrĂ©tien rĂ©pondit en demandant au sarrasin s'il lui plaisait qu'il commençùt, comme le gentil le voulait. Et le sarrasin rĂ©pondit que cela lui chrĂ©tien s'agenouilla et baisa la terre et Ă©leva ses pensĂ©es vers Dieu et ses yeux et ses mains vers le ciel. Devant son visage il fit le signe de la croix en disant ces paroles – Au nom du PĂšre et du Fils et du Saint Esprit, un Dieu en trinitĂ©, et trinitĂ© en le chrĂ©tien eut fait rĂ©vĂ©rence Ă  l'unitĂ© et Ă  la trinitĂ© divine, il fit Ă  nouveau le signe de la croix, et, en l'honneur de l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, il dit ces parolesAdoramus te, Christe, et benedicimus tibi, quia per crucem tuam redemisti le chrĂ©tien eut fait sa priĂšre, il dit que les articles de sa loi Ă©taient quatorze, parmi lesquels sept ressortissent Ă  la nature divine et sept Ă  la nature humaine de JĂ©sus Christ. – Ceux qui ressortissent Ă  la nature divine sont ceux-ci Un seul Dieu, PĂšre, Fils, Saint Esprit, crĂ©ateur, re-crĂ©ateur, glorificateur. Les sept articles qui ressortissent Ă  l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ sont ceux-ci JĂ©sus Christ conçu du Saint Esprit, nĂ© de vierge, crucifiĂ© et mort, est descendu aux enfers, est ressuscitĂ©, est montĂ© aux cieux, viendra juger les bons et les mauvais au jour du de commencer Ă  dĂ©montrer ses articles de foi, le chrĂ©tien dit ces paroles au gentil – Sache, gentil, que les articles de notre foi sont si hauts et si difficiles Ă  croire et Ă  comprendre que tu ne pourras pas les comprendre, si tu ne mets pas toutes les forces de ton entendement et de ton Ăąme Ă  comprendre les raisons par lesquelles j'ai l'intention de dĂ©montrer les articles susdits. Il est souvent arrivĂ© que l'on prouve suffisamment les choses mais que celui Ă  qui on fait la dĂ©monstration ne puisse pas la comprendre, de sorte qu'il semble Ă  ce dernier qu'on ne donne pas la preuve de ce qui est premier article. D'un seul Dieu– Dieu est un et nous croyons en un seul Dieu. Et ce Dieu nous disons qu'il est simple et accompli et l'accomplissement de tous les biens; et en lui sont toutes les fleurs du premier arbre. Or, toute la noblesse que ni les juifs ni les sarrasins ne peuvent attribuer ni confĂ©rer Ă  l'unitĂ© de Dieu, toute cette mĂȘme noblesse les chrĂ©tiens la lui attribuent et la lui confĂšrent, encore bien plus que les juifs ni les sarrasins ne la lui peuvent reconnaĂźtre ni attribuer. Et c'est pourquoi ils ne croient pas en la sainte trinitĂ© de Dieu et en la glorieuse incarnation du Fils de Dieu. En ce qui concerne la preuve qu'un Dieu est, le juif l'a donnĂ©e assez convenablement et, si tu veux que je prouve cela par beaucoup d'autres raisons, je suis disposĂ© Ă  le gentil rĂ©pondit – Je me considĂšre assez satisfait de la dĂ©monstration que le juif a faite de l'unicitĂ© de Dieu; c'est pourquoi tu n'as pas besoin de prouver le premier article, car il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prouvĂ©. Commence donc Ă  prouver les autres articles!Des deuxiĂšme, troisiĂšme et quatriĂšme la trinité– Pour prouver que la trinitĂ© est en Dieu, cueillons premiĂšrement cette fleur de bontĂ© et de grandeur du premier arbre, par laquelle nous prouverons qu'il convient par nĂ©cessitĂ©, selon les conditions des cinq arbres, que Dieu soit en trinitĂ©. En prouvant la trinitĂ©, nous prouverons trois articles, Ă  savoir PĂšre, Fils et Saint Esprit; et nous prouverons comment ces trois articles sont une essence et un BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu ou est finie ou est infinie Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour. Si elle est finie, elle est contraire Ă  la perfection; si elle est infinie, elle s'accorde avec la perfection. Et parce que, selon les conditions des arbres, il est impossible que la bontĂ© et la grandeur de Dieu soient contre la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, il est donc manifestĂ© que la bontĂ© et la grandeur de Dieu sont infinie Ă©ternitĂ©, infini pouvoir, infinie sagesse, amour et est sĂ»r que plus grand est le bien, plus fortement il s'accorde avec la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et plus petit est le bien, plus il s'approche de l'imperfection qui est la chose la plus contraire Ă  la perfection. Si Dieu, qui est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, gĂ©nĂšre un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et que du bien gĂ©nĂ©rateur et du bien gĂ©nĂ©rĂ© se trouve un bien infini en bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus grande est en Dieu la fleur de bontĂ© et grandeur, qui ne serait pas s'il n'y avait pas en Dieu ce qui est susdit. Car chacun des trois biens susdits est aussi bon et aussi grand, par toutes les fleurs de l'arbre, que le serait l'unitĂ© de Dieu, non sans que la trinitĂ© fĂ»t en elle. Et parce que, selon les conditions de l'arbre, il convient d'attribuer et reconnaĂźtre Ă  Dieu la plus grande bontĂ©, ainsi la trinitĂ© existe plus manifestement en ce qui est susdit.– Le gentil dit au chrĂ©tien – Selon ce que tu dis, il s'ensuit que l'unitĂ© de Dieu serait de plus grande bontĂ©, si elle comportait quatre ou cinq ou une infinitĂ© de ces biens que tu dis, ce qui n'est pas le cas, puisqu'il n'y en a que trois. Car la grandeur et la bontĂ© s'accordent mieux avec le nombre de quatre qu'avec celui de trois, et avec celui de cinq qu'avec celui de quatre, et avec un nombre infini qu'avec un nombre fini. S'il en est ainsi, selon ce que tu dis, il doit y avoir en Dieu des biens infinis en nombre, gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et chrĂ©tien rĂ©pondit – Si en Dieu il devait y avoir plus d'un qui est gĂ©nĂ©rateur, d'un qui est gĂ©nĂ©rĂ© et d'un qui est procĂ©dĂ©, le gĂ©nĂ©rateur ne serait pas un infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, car il ne suffirait pas en lui-mĂȘme Ă  gĂ©nĂ©rer un bien qui suffise Ă  ce que soit gĂ©nĂ©rĂ©e une infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ni le gĂ©nĂ©rateur unique ni le gĂ©nĂ©rĂ© unique ne suffiraient Ă  donner une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, Ă  l'unique qui en procĂšde; ni les gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et procĂ©dĂ©s qui seraient en nombre infini ne suffiraient Ă  avoir perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Car un nombre infini ne peut avoir perfection, puisqu'il est vrai que la multiplication infinie du nombre et la perfection ne s'accordent pas. S'il en est donc ainsi, selon la perfection des fleurs, l'imperfection serait en Dieu et les fleurs seraient opposĂ©es les unes aux autres, si en Dieu il y avait infiniment de gĂ©nĂ©rateurs, de gĂ©nĂ©rĂ©s et de gentil dit – Quatre, cinq ou mille peuvent contenir en eux-mĂȘmes un plus grand bien que trois. S'il y a quatre, cinq ou mille biens en Dieu, la bontĂ© de Dieu sera plus grande que s'il n'y avait que trois chrĂ©tien rĂ©pondit au gentil – Cette question peut se rĂ©soudre de la maniĂšre susdite. Car il ne convient pas qu'en Dieu il y ait plus qu'un seul gĂ©nĂ©rateur, gĂ©nĂ©rĂ© et procĂ©dĂ©, puisque dans chacun de ces trois est accomplie et parfaite la propriĂ©tĂ© en bontĂ©, grandeur et les autres. S'il y en avait plus de trois, aucun des trois n'aurait une propriĂ©tĂ© accomplie ni une accomplie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'un seul Dieu suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que tous se partageraient, ainsi un qui gĂ©nĂšre suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que deux ou plus ne pourraient avoir; car deux ou plus ne pourraient avoir chacun une infinitĂ© de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir,et cƓtera, et un seulement peut l'avoir. Et cela vaut aussi pour deux ou plus qui seraient gĂ©nĂ©rĂ©s et pour deux ou plus qui gentil dit au chrĂ©tien – Le mĂȘme raisonnement vaut pour l'unitĂ© de Dieu. Car, si l'unitĂ© ne suffit pas en elle-mĂȘme Ă  ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, sans trois personnes distinctes, il y a dĂ©faut en elle-mĂȘme de bontĂ©, grandeur, et chrĂ©tien rĂ©pondit – Ce n'est pas vrai. Car, si en Dieu il n'y avait pas des propriĂ©tĂ©s personnelles distinctes, il n'y aurait pas Ɠuvre par laquelle a Ă©tĂ© engendrĂ© le bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, d'un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; si en Dieu il ne jaillissait pas un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, d'un bien infini qui engendre et d'un bien infini qui est engendrĂ©, les fleurs des arbres ne seraient pas d'une utilitĂ© parfaite et il y aurait dĂ©faut de cette Ɠuvre susdite en l'unitĂ© de Dieu. Cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et cette Ɠuvre et les trois personnes distinctes, ayant chacune sa propriĂ©tĂ© distincte, personnelle, infinie en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, constituent l'unitĂ© divine mĂȘme, qui est une en essence et en trinitĂ© de personnes. Parce que l'ĂȘtre et une Ɠuvre aussi glorieuse que celle que je viens de dĂ©crire s'accordent, le manque de l'Ɠuvre susdite et le non-ĂȘtre s'accordent. Car l'ĂȘtre oĂč il y a une bonne Ɠuvre s'accorde avec une plus grande noblesse que celui oĂč il n'y a pas d'Ɠuvre. Parce qu'il convient de donner et d'attribuer Ă  l'essence de Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il s'ensuit qu'en Dieu il y ait Ɠuvre trinitaire. Si ce n'Ă©tait pas le cas, il y aurait opposition entre les fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Pouvoir et sagesse, pouvoir et amour, sagesse et amour– Pour prouver la trinitĂ© il faut que je cueille encore du premier arbre les trois fleurs susdites. Il est certain, gentil, qu'il convient au soleil d'illuminer et au feu de rĂ©chauffer. Et sais-tu pourquoi? Parce que le soleil est lui-mĂȘme sa splendeur et parce que le feu est lui-mĂȘme sa chaleur. Or, s'il ne convenait pas que le soleil illuminĂąt ni que le feu rĂ©chauffĂąt, le soleil et le feu ne s'accorderaient pas avec ce qu'ils sont, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, chacun s'accorderait avec la corruption et avec le manque, Ă  cause de l'impossibilitĂ© de l'utilitĂ© que chacun aurait en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux rĂšgles de la philosophie, en laquelle tu es appelĂ© bĂ©ni soit-il!, est son pouvoir mĂȘme et sa sagesse mĂȘme et son amour mĂȘme. Et si le soleil et le feu qui sont des crĂ©atures doivent avoir leur usage, comme nous l'avons susdit, combien plus il faut que les fleurs susdites aient leur utilitĂ© dans le fait que Dieu utilise envers les crĂ©atures pouvoir, sagesse et amour! Car s'il n'agissait pas ainsi, il s'ensuivrait que le soleil et le feu s'accorderaient mieux avec la perfection du pouvoir que le pouvoir, la sagesse et l'amour divin, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que, si les chambres susdites, c'est-Ă -dire les fleurs, s'accordent pour l'utilitĂ© des crĂ©atures, combien plus elles s'accordent Ă  ĂȘtre utiles, c'est-Ă -dire Ă  jouir, en elles-mĂȘmes! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que Dieu s'accorderait mieux avec l'Ɠuvre qui serait en dehors de lui-mĂȘme, qu'avec l'Ɠuvre qui serait au dedans de lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il signifiĂ© que le pouvoir de Dieu doit ĂȘtre puissant, la sagesse doit ĂȘtre savante et l'amour doit aimer, et ainsi en infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette concordance ne pourrait pas exister sans la distinction des propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes les unes des autres, et qui ensemble sont une essence divine, infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, et cƓtera. Cette essence est constituĂ©e des trois propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, gĂ©nĂ©ratrice, par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, engendrĂ©e, et par procession personnelle, essentielle, procĂ©dĂ©e. Chacune a toutes les fleurs du premier arbre, et elles sont ensemble une seule fleur oĂč il y a toutes les fleurs de l'arbre. Comme il en est ainsi, par la nĂ©cessitĂ© susdite, la sainte trinitĂ© que nous recherchons est signifiĂ©e et EternitĂ© et perfection– Le pouvoir infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie et l'amour infini; et la sagesse infinie, qui engendre le pouvoir infini et l'amour infini; et l'amour infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie; et le pouvoir infini, la sagesse infinie et l'amour infini, qui sortent du gĂ©nĂ©rateur infini susdit et du gĂ©nĂ©rĂ© infini susdit, tous trois s'accordent beaucoup plus fortement avec la fleur d'Ă©ternitĂ© et perfection, que ne le feraient un pouvoir, une sagesse et un amour essentiels oĂč ne seraient pas les trois susdits. Et parce que ce qui s'accorde le mieux avec l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu doit ĂȘtre attribuĂ© Ă  Dieu, ainsi il convient que s'accordent avec Dieu toute l'Ă©ternitĂ© et la perfection qui s'accordent le mieux en Dieu; si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que l'entendement humain pourrait plus comprendre et que la considĂ©ration humaine pourrait plus considĂ©rer la majeure noblesse d'Ă©ternitĂ© et de perfection que Dieu lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Car, si c'Ă©tait possible, l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu seraient finies et limitĂ©es et les fleurs de l'arbre seraient opposĂ©es Ă  la fleur susdite, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ©, la trinitĂ© est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e Ă  l'entendement humain, qui comprend, et Ă  la considĂ©ration humaine, qui considĂšre la signification et la dĂ©monstration ci dessus Pouvoir et amour– Si l'homme peut faire et veut faire ce qui lui ressemble, il a un plus grand pouvoir et un plus grand amour en faisant ce qui lui ressemble qu'en faisant une autre chose qui n'est pas de son espĂšce et qui n'est pas aussi noble que l'homme. Si Dieu peut et veut engendrer un Dieu qui ressemble Ă  lui-mĂȘme en son ĂȘtre de Dieu et en son ĂȘtre Ă©ternel et infini en perfection, il a un plus grand pouvoir et un plus grand vouloir que s'il n'avait ni le pouvoir ni le vouloir dĂ©crits ci dessus. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu le plus grand pouvoir et le plus grand vouloir et parce que toutes les choses, selon leur cours naturel, aiment engendrer ce qui ressemble Ă  leur espĂšce, ainsi il est signifiĂ© et rĂ©vĂ©lĂ© que Dieu existe gentil dit – Comment Dieu peut-il ĂȘtre Ă©ternellement ressemblant Ă  lui-mĂȘme, s'il est vrai que toute Ɠuvre doit avoir un commencement?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – La crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, car, sinon, elle ne serait pas crĂ©ature; c'est pourquoi Dieu ne peut faire Ɠuvre de crĂ©ature sans commencement. Mais, parce que Dieu est plus grand que la crĂ©ature, il a en lui-mĂȘme la possibilitĂ© de recevoir et gĂ©nĂ©rer sans commencement; s'il n'avait pas cette possibilitĂ©, il ne serait pas parfaitement plus grand en pouvoir que la Sagesse et perfectionLe chrĂ©tien dit au gentil – La cause finale, c'est-Ă -dire la principale raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme ait connaissance de Dieu et aime Dieu. Et la deuxiĂšme raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme participe Ă  la gloire avec Dieu Ă©ternellement et sans fin. Et si c'Ă©tait le contraire, il s'ensuivrait que la fleur susdite serait contraire aux autres fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est clair que l'homme est principalement créé pour connaĂźtre et aimer Dieu, et ensuite pour glorifier Dieu. Et comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© de Dieu est manifestĂ©e. Car si Dieu est un et est en trinitĂ©, c'est Ă  travers le monde et toutes les parties du monde qu'il est signifiĂ© que Dieu doit ĂȘtre connu et aimĂ©, ce qui ne serait pas le cas s'il Ă©tait un, sans ĂȘtre en trinitĂ©. Car le monde est un et se rĂ©partit seulement en trois choses, ni plus ni moins, c'est-Ă -dire en nature animĂ©e, sensible et intellectuelle. Dans la nature animĂ©e il y a toutes les choses vivantes et douĂ©es de sens, qui sont composĂ©es de corps et d'Ăąme sensitive. Dans la nature sensible il y a toutes les choses qui sont corporelles et n'ont pas de vie. Dans la nature intellectuelle il y a les anges, les Ăąmes et tout ce qui est incorporel. Et ces trois natures constituent le monde et le monde est ces trois natures. Chacune des trois natures comporte, en une nature et en trois, ses individus. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© de Dieu et son unitĂ© sont signifiĂ©es par l'unitĂ© et la trinitĂ© qui sont en toutes les crĂ©atures. Si Dieu Ă©tait en unitĂ© et non en trinitĂ©, l'unitĂ© en laquelle sont toutes les crĂ©atures signifierait Ă  l'entendement humain son unitĂ©; et la trinitĂ© qui est dans les crĂ©atures signifierait Ă  tort qu'il y a trinitĂ© en Dieu. Et si les crĂ©atures n'Ă©taient pas trinitairement rĂ©parties et Ă©taient seulement créées en unitĂ©, elles signifieraient mieux Dieu, si Dieu Ă©tait seulement unitĂ©. Et si Dieu n'avait pas créé les crĂ©atures en un Ă©tat oĂč elles fussent le plus capables de le faire connaĂźtre et aimer, il y aurait en Dieu dĂ©faut de sagesse et de perfection. Parce qu'il est impossible qu'il y ait en Dieu un dĂ©faut, il est dĂ©montrĂ© que ce par quoi les crĂ©atures, et en particulier les hommes, dĂ©montrent le mieux Dieu doit ĂȘtre la vĂ©ritĂ©; par cette vĂ©ritĂ©, la trinitĂ© est BontĂ© et charité– Si tu pouvais faire un bien qui fĂ»t infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et si tu avais bonne volontĂ© et parfaite charitĂ©, tu ferais le bien susdit. Puisque Dieu a parfaite charitĂ©, parfaite bontĂ© et parfait pouvoir, il convient qu'il fasse ce que tu ferais, si tu en avais le pouvoir. Et s'il ne faisait pas ainsi, tu pourrais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, si tu avais le pouvoir de Dieu. Et si toi, qui es une crĂ©ature, tu pouvais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, la perfection ne s'accorderait pas en Dieu avec sa charitĂ©. Parce que c'est impossible, il est clair qu'en Dieu son pouvoir fait ce que tu ferais, si tu avais le pouvoir selon la perfection avec laquelle il convient que Dieu ait son pouvoir, sa bontĂ©, son savoir et son vouloir. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© est signifiĂ©e, comme la fleur susdite le montre par les paroles susdites.– Plus la plus petite charitĂ© ressemble Ă  la plus grande charitĂ©, plus elle domine en bontĂ© et en vertu la charitĂ© qui ne ressemble pas autant Ă  la plus grande charitĂ© et ne s'accorde pas autant avec elle. Si Dieu est en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme qui est en unitĂ© et en trinitĂ© est plus semblable Ă  Dieu qu'il ne le serait, si Dieu n'Ă©tait pas en unitĂ© et en trinitĂ©. Et plus l'homme ressemble Ă  Dieu, plus il est disposĂ© Ă  ĂȘtre bon et Ă  avoir une plus grande charitĂ© envers Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Comme, selon les conditions du deuxiĂšme arbre, l'homme doit reconnaĂźtre que la charitĂ© et la bontĂ© créée s'accordent mieux avec la charitĂ© et la bontĂ© incréée de Dieu, ainsi, selon ces commencements qui sont les conditions du deuxiĂšme arbre, la trinitĂ© est BontĂ© et charitĂ©, grandeur et charité– Si l'Ɠuvre que l'Ăąme effectue en comprenant et en aimant Dieu est meilleure et de plus grande charitĂ© que celle qu'elle effectue, lorsqu'elle comprend et aime elle-mĂȘme ou une autre crĂ©ature, il faut nĂ©cessairement que Dieu fasse une plus grande charitĂ© en se comprenant et en s'aimant lui-mĂȘme qu'en aimant et comprenant une autre chose. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'Ɠuvre que Dieu effectue en lui-mĂȘme, comprenant et aimant la crĂ©ature, serait Ă©gale Ă  l'Ɠuvre qu'il fait en se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, sa bontĂ© serait aussi grande en dehors de lui-mĂȘme qu'en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a nĂ©cessairement une Ɠuvre, par laquelle est signifiĂ©e la pluralitĂ©; car, sans pluralitĂ©, il est impossible qu'il puisse y avoir Ɠuvre. Et si Dieu n'a pas d'Ɠuvre en lui-mĂȘme, sa grande bontĂ© sera plus grande si elle Ɠuvre en elle-mĂȘme une bontĂ© et une grandeur qui ressemblent Ă  elle-mĂȘme, ce qui ne sera pas le cas, si elle n'a pas d'Ɠuvre en elle-mĂȘme. Parce que la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre dans lequel il y a Ɠuvre, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel il n'y a pas Ɠuvre, ainsi il convient qu'en Dieu la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent avec l'Ɠuvre. Sinon, l'ĂȘtre créé qui s'accorde avec l'Ɠuvre en lui-mĂȘme s'accorderait avec une plus grande noblesse que l'ĂȘtre incréé, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© l'Ɠuvre en Dieu est signifiĂ©e, selon les fleurs et les paroles que j'ai dites. Par cette Ɠuvre est signifiĂ©e la pluralitĂ© qui manifeste que la trinitĂ© existe dans l'unitĂ© de BontĂ© et charitĂ©, pouvoir et charité– La charitĂ© créée peut aimer la bontĂ© créée en elle-mĂȘme. Ainsi, par la diffĂ©rence qu'il y a entre la bontĂ©, le pouvoir et la charitĂ© dans la crĂ©ature, la charitĂ© peut ĂȘtre aimante et peut avoir un aimĂ©. Et parce qu'un tel pouvoir peut ĂȘtre plus grand et meilleur dans l'amant et l'aimĂ© que dans l'amant sans aimĂ© ou dans l'aimĂ© sans amant, il convient qu'en Dieu la bontĂ© et la charitĂ© s'accordent avec le pouvoir, par lequel puisse ĂȘtre en Dieu l'amant qui n'est pas l'aimĂ©, selon une propriĂ©tĂ© personnelle, et que l'aimĂ© ne soit pas, selon une autre propriĂ©tĂ© personnelle, l'amant, et que l'amant ait un aimĂ©, et que des deux, amant et aimĂ©, provienne une autre propriĂ©tĂ© personnelle qui soit amante et aimĂ©e, et que les trois personnes, amantes et aimĂ©es, soient une seule essence amante et aimĂ©e en son infinie bontĂ© et en son infini pouvoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la bontĂ© et le pouvoir s'accorderaient mieux avec la charitĂ© créée qu'avec la charitĂ© incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© la trinitĂ© est ce monde l'homme aura plus grande bontĂ©, pouvoir et charitĂ©, s'il aime nĂ©cessairement et avec franchise Dieu, que s'il a le libre arbitre d'aimer Dieu. Parce que la charitĂ© de Dieu s'accorde avec une plus grande bontĂ© et un plus grand pouvoir que la charitĂ© créée, il convient que Dieu ait la noblesse que la charitĂ© créée aurait, si elle pouvait l'avoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la charitĂ© incréée ne pourrait pas avoir la bontĂ© que la charitĂ© créée ne peut pas avoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la charitĂ© de Dieu a nĂ©cessairement le pouvoir et la libertĂ© d'ĂȘtre aimante et aimĂ©e, afin que sa bontĂ© s'accorde avec son parfait pouvoir. Comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e par la nĂ©cessitĂ© et par la libertĂ© parfaite et accomplie qui donnent Ă  l'entendement humain l'exemple et la façon de connaĂźtre la sainte trinitĂ© que nous Pouvoir et prudenceLa plus grande impossibilitĂ© consiste en l'inexistence de Dieu. Donc, la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la gĂ©nĂ©ration est la corruption et la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la corruption est la gĂ©nĂ©ration, en laquelle il y a la plus grande possibilitĂ© contre la corruption. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la gĂ©nĂ©ration et la corruption ne seraient pas opposĂ©es. Or, comme dans toute gĂ©nĂ©ration créée la corruption et son impossibilitĂ© sont contraires, il convient qu'il y ait en Dieu une gĂ©nĂ©ration, Ă  laquelle la corruption et son impossibilitĂ© ne soient pas contraires. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la prudence ne pourrait pas avoir connaissance de ce que la plus grande possibilitĂ© et le pouvoir de Dieu s'accordent avec l'ĂȘtre; et la plus grande impossibilitĂ© de l'inexistence de Dieu et la possibilitĂ© de l'existence de Dieu s'accordent avec le pouvoir. Et parce que ce par quoi la prudence peut mieux connaĂźtre le pouvoir que Dieu a en son ĂȘtre s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de cet arbre, ainsi il est signifiĂ© que la gĂ©nĂ©ration qui est en Dieu s'oppose Ă  la corruption qui s'accorde avec le non-ĂȘtre. Par cette gĂ©nĂ©ration et par cette corruption il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu paternitĂ© et qui est le plus opposĂ© Ă  l'inĂ©galitĂ© est l'Ă©galitĂ©; ce qui est le plus opposĂ© Ă  la contradiction est la concordance. Si, en Dieu, il y a Ă©galitĂ© et concordance, il s'ensuit nĂ©cessairement que la prudence reconnaĂźt en Dieu le plus grand pouvoir contre l'inĂ©galitĂ© et la contradiction au non-ĂȘtre de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si en Dieu il n'y avait pas Ă©galitĂ© et concordance. Et parce que la plus grande Ɠuvre que la prudence puisse avoir en connaissant le grand pouvoir de Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de l'arbre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait en Dieu Ă©galitĂ© et concordance. Et si en Dieu il y a Ă©galitĂ© et concordance, il convient qu'il y ait pluralitĂ©, car sans pluralitĂ© il ne pourrait y avoir Ă©galitĂ© ni concordance. Et parce qu'en Dieu il y a pluralitĂ©, ainsi par le pouvoir de Dieu la trinitĂ© est signifiĂ©e Ă  la prudence en Ă©galitĂ© et BontĂ© et orgueilLe chrĂ©tien dit au gentil – L'orgueil est contre la bontĂ©, car l'homme orgueilleux aime ce qui est vil, plus que ce qui est noble, et n'aime pas le bien de son prochain. C'est pourquoi l'humilitĂ© qui est son contraire s'accorde avec la bontĂ© qui aime plus le plus noble bien que le moindre bien et qui multiplie le bien le plus grand et le moindre et qui aime Ă©galement le bien qui est entre le plus grand et le en la bontĂ© de Dieu il y a un bien qui se donne lui-mĂȘme infiniment en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection Ă  un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et si le bien susdit fait ce don sans se diminuer lui-mĂȘme et que du bien qui donne et du bien qui est donnĂ© sort un bien infini en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, et qu'il y a Ă©galitĂ© entre le bien qui donne, le bien qui est donnĂ© et le bien issu, si donc il en est ainsi, la bontĂ© de Dieu est plus contraire Ă  l'orgueil, ce qu'elle ne serait pas sans le bien donnĂ© et le bien issu susdits. Car le don ne serait pas donnĂ© si noblement en la bontĂ© de Dieu et ne s'accorderait pas si bien avec l'humilitĂ©, et l'humilitĂ© de Dieu ne serait pas aussi contraire Ă  l'orgueil. Parce que, selon les conditions de cet arbre, il convient de reconnaĂźtre la plus grande opposition qui soit entre la bontĂ© de Dieu et l'orgueil, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a un bien qui se donne entiĂšrement lui-mĂȘme au bien donnĂ© et que du bien qui donne et du bien donnĂ© est issu le bien qui est donnĂ©. Comme il faut qu'il en soit ainsi, selon les conditions de l'arbre, ainsi la trinitĂ© est Grandeur et orgueil– Si l'orgueil avait un si grand pouvoir en lui-mĂȘme que de lui-mĂȘme il pourrait engendrer un orgueil infini en grandeur et en pouvoir et en Ă©ternitĂ© et que de ces deux orgueils sortirait un orgueil qui serait infiniment grand en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, et si ensemble ils faisaient un orgueil infini en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, il serait impossible que l'humilitĂ© puisse vaincre l'orgueil susdit ni qu'elle fĂ»t nulle. Et parce que l'orgueil s'accorde avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre et parce que l'humilitĂ© s'accorde avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait une humilitĂ© en Dieu qui soit plus grande qu'aucun orgueil que l'homme puisse Ă©prouver, ni ressentir, ni former en sa considĂ©ration. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la pensĂ©e humaine pourrait juger plus grand l'orgueil que l'humilitĂ© de Dieu. Et l'Ăąme de l'homme qui choisirait l'orgueil serait plus grande que l'humilitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a un humble qui engendre entiĂšrement de lui-mĂȘme un autre humble d'une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et de l'humble gĂ©nĂ©rateur et de l'humble engendrĂ© sort infiniment en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, un autre humble issu, et ces trois humbles ensemble sont une seule essence humble en infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, par laquelle est signifiĂ©e la trinitĂ©, selon la dĂ©monstration gentil dit au chrĂ©tien – Si en Dieu il y a si grande humilitĂ©, comme tu le prĂ©tends, et si l'humilitĂ© et l'orgueil sont contraires, comment ce peut-il que l'humilitĂ© de Dieu n'empĂȘche pas que l'orgueil qui est mal existe?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si Dieu ne donnait pas Ă  l'homme la libertĂ© de pouvoir ĂȘtre orgueilleux ou humble, la sagesse de Dieu serait contraire Ă  l'humilitĂ© de l'homme, par laquelle l'homme peut mĂ©riter la grĂące de Dieu. Et, parce que les fleurs du deuxiĂšme arbre ne sont pas et ne doivent pas ĂȘtre contraires, selon les conditions de l'arbre, et parce que dans le premier arbre il ne peut y avoir contrariĂ©tĂ© d'une fleur avec une autre, l'humilitĂ© de Dieu laisse exister l'orgueil. Ainsi l'humilitĂ© créée, par l'incréée, peut contraster avec l'orgueil humain, et l'humilitĂ© créée donne honneur Ă  l' Amour et avarice– Dans l'homme amour et avarice sont contraires, car l'homme aimant s'accorde avec la largesse, contraire Ă  l'avarice dans l'aimĂ©. L'avarice prend et ne donne pas et s'accorde avec la dĂ©sespĂ©rance contre l'espĂ©rance qui s'accorde avec l'amour et avec la largesse. Comme il en est ainsi, donc par les vertus et les vices susdits, la sainte trinitĂ©, au sujet de laquelle tu me questionnes, est reprĂ©sentĂ©e par la contrariĂ©tĂ© qui est entre les vertus et les vices. Car, si en Dieu il y a l'amant qui aime en Dieu l'aimĂ© si fort qu'il lui fait don de tout lui-mĂȘme, et si l'amant se donne entiĂšrement Ă  lui et est infini en bontĂ©, grandeur et en toutes les fleurs du premier arbre, il faut nĂ©cessairement qu'en l'amant il y ait une infinie largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Plus la largesse est grande, plus l'amour divin est contraire Ă  l'avarice. Et parce qu'il faut reconnaĂźtre cette contrariĂ©tĂ© majeure, selon que cela a Ă©tĂ© compris d'abord dans les conditions des arbres, ainsi la trinitĂ© est signifiĂ©e dans la plus grande condition de cet arbre; cette trinitĂ© est dans l'amant et dans l'aimĂ©, et chacun, amant et aimĂ©, est amant et aimĂ©, et de tous les deux sort l'amant et l'aimĂ©, et ils sont ensemble un seul amour cĂ©leste, infini, en amant et aimĂ©, en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et l'avarice avait un pouvoir infini, elle dĂ©truirait toute largesse, puisqu'il est vrai qu'Ă  un pouvoir infini ne peut s'opposer aucun autre pouvoir. Parce qu'en Dieu il y a un infini pouvoir, il convient que Dieu, par sa largesse infinie, soit contraire Ă  l'avarice. Si en Dieu il y a un libĂ©ral infini en largesse, qui donne une largesse infinie, il convient nĂ©cessairement que la largesse qu'il donne il la donne de sa largesse mĂȘme; car s'il donnait une autre largesse, sa largesse ne serait pas infinie. Si en Dieu il y a une largesse infinie et si Dieu ne donnait pas infiniment cette largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, il n'y aurait pas un amour infini qui aimĂąt donner un don aussi noble que l'est le don infini. Et si en Dieu il y avait dĂ©faut d'amour et de don et que le don Ă©tait en Dieu limitĂ©, il y aurait contrariĂ©tĂ© entre l'amour et le don. Comme il est impossible que les fleurs du premier arbre soient contraires, ainsi la trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e, conformĂ©ment Ă  mes paroles Foi et espĂ©ranceLe chrĂ©tien dit au gentil – Si la trinitĂ© n'existait pas en Dieu, il n'y aurait pas Ɠuvre en Dieu lui-mĂȘme. La meilleure Ɠuvre serait celle que Dieu aurait accomplie dans les crĂ©atures. Or, comme, selon les conditions des arbres, il convient que l'Ɠuvre qui est en Dieu soit meilleure que celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il n'y aurait pas perfection de l'Ɠuvre en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ainsi il est dĂ©montrĂ© qu'il y a eu et qu'il y a en Dieu une Ɠuvre diffĂ©rente de celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures. Cette Ɠuvre consiste en ce que le PĂšre engendre le Fils et en ce que le saint Esprit soit issu du PĂšre et du Fils; toutes les trois personnes sont un seul Dieu, et cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Et s'il en est ainsi, la foi qui croit en une telle Ɠuvre est plus grande et s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que si, moins grande, elle ne croyait pas en la trinitĂ©. Comme il est impossible que la foi puisse ĂȘtre moins grande en ce qui est en Dieu et plus grande en ce qui n'y est pas, ainsi la trinitĂ© est manifestĂ©e. Car aucune foi ne peut ĂȘtre plus grande, en ne croyant pas que la trinitĂ© existe, que celle qui croit qu'en Dieu il y a une personne qui engendre une autre personne infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que de ces deux personnes est issue une autre personne infinie en bontĂ©; grandeur, Ă©ternitĂ©, et n'y avait pas eu en Dieu une Ɠuvre avant que le monde ne fĂ»t, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande en l'homme; l'homme ne pourrait avoir aussi bien confiance en Dieu, si la trinitĂ© n'Ă©tait pas et si Dieu n'accomplissait pas une Ɠuvre en lui-mĂȘme, et il pourrait se dĂ©sespĂ©rer d'ĂȘtre Ă©ternellement, dans la mesure oĂč, si l'Ɠuvre n'existait pas avant que le monde ne fĂ»t, il pourrait venir un temps oĂč plus rien n'existerait et oĂč tout ce qui est aurait une fin. Mais quand l'homme croit que Dieu a Ă©ternellement et infiniment en lui-mĂȘme une Ɠuvre, par l'influence de cette Ɠuvre, si grande et si merveilleuse, il peut avoir l'espĂ©rance que le monde durera Ă©ternellement et sans fin. Comme la raison d'ĂȘtre de l'espĂ©rance de l'homme est plus grande en Dieu et s'accorde mieux avec la foi et avec l'ĂȘtre, selon les conditions du quatriĂšme arbre, et comme l'espĂ©rance peut ĂȘtre plus grande et s'accorder mieux avec la foi, si la trinitĂ© existe, ainsi la trinitĂ© est reprĂ©sentĂ©e et manifestĂ©e aux yeux de la pensĂ©e humaine qui prend en compte ce qui a Ă©tĂ© dit gentil rĂ©pondit – Selon tes paroles, la foi et l'espĂ©rance pourraient ĂȘtre plus grandes s'il y avait en Dieu quatre personnes ou une infinitĂ© de personnes, au lieu de trois chrĂ©tien rĂ©pondit – Si trois personnes ne suffisaient pas en Dieu et s'il en fallait davantage pour que la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, fussent parfaites en lui, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande ni aussi contraire Ă  la dĂ©sespĂ©rance, et la foi ne croirait pas en une paternitĂ©, une filiation et une procession aussi nobles, s'il fallait deux paternitĂ©s ou plus, deux filiations ou plus, deux processions ou plus, pour que Dieu fĂ»t parfait. Comme il n'y a pas plus de trois personnes en Dieu, ce que nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© dans les autres argumentations, et comme la foi et l'espĂ©rance seraient moindres s'il en Ă©tait autrement, ta question est contraire Ă  la noblesse qui s'accorde Ă  la pluralitĂ© qui doit ĂȘtre en Dieu, et elle est contraire Ă  la supĂ©rioritĂ© et Ă  l'accord qui doivent ĂȘtre dans la foi et dans l' CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la mauvaise volontĂ© et l'injustice. Si en Dieu il y a trinitĂ©, beaucoup mieux peuvent s'accorder en l'homme la charitĂ© et la justice que s'il n'y avait pas en Dieu la trinitĂ©. Car, par la trinitĂ©, l'homme comprend qu'en Dieu il y a un gĂ©nĂ©rateur charitable, juste et infini en charitĂ© et justice, et cette infinitĂ© de charitĂ© et de justice est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et perfection. Ainsi la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes grĂące Ă  l'influence de la charitĂ© et de la justice incréées que si elles Ă©taient privĂ©es de la charitĂ© et de la justice de Dieu gĂ©nĂ©rateur, du Fils et de l'Esprit saint. Comme, selon les conditions des arbres, il s'ensuit que la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes dans l'homme, si Dieu est en trinitĂ©, ainsi la trinitĂ© est Prudence et force– GrĂące Ă  la trinitĂ© et Ă  l'unitĂ© de Dieu on comprend plus fortement que grĂące Ă  l'unitĂ© seule. S'il y a en Dieu trinitĂ© et unitĂ©, l'entendement humain peut plus savoir sur Dieu que s'il n'y a pas de trinitĂ© en Dieu. Ainsi l'homme peut savoir plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, et plus sur l'animal que sur l'herbe, et plus sur l'homme que sur l'animal. Et si la trinitĂ© est en Dieu, l'entendement humain peut en ignorer plus de choses que si la trinitĂ© n'y Ă©tait pas, comme il peut ignorer plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, sur l'animal que sur l'herbe, et sur l'homme que sur l'animal; en effet, plus il y a de choses dans une chose, plus l'entendement peut en ignorer. S'il en est ainsi, et parce que la plus grande comprĂ©hension et la plus grande ignorance de Dieu s'accordent avec les conditions du premier arbre et du quatriĂšme arbre et s'accordent donc avec l'ĂȘtre pour dĂ©montrer que l'entendement peut s'ennoblir dans sa comprĂ©hension de grandes choses de Dieu et que ces choses sont trĂšs nobles, dans la mesure oĂč l'entendement ne comprend pas toute leur noblesse, ainsi est signifiĂ©e la trinitĂ©; car l'entendement peut s'ennoblir et s'Ă©lever par son savoir, tout en Ă©tant limitĂ© par son ignorance. Parce que ces deux conditions s'accordent, selon la noblesse de Dieu et la noblesse de l'entendement qui est dans la crĂ©ature, afin que ce dernier connaisse la grande noblesse des fleurs du premier arbre, ainsi il est dĂ©montrĂ© que la trinitĂ© est en fortement l'entendement humain s'efforce de savoir ce qui est en Dieu, mieux il s'accorde avec la force et plus il multiplie quantitativement sa prudence. Plus l'entendement est limitĂ© et ne peut comprendre toute la noblesse de Dieu, plus il invite la foi Ă  croire ce qu'il n'est pas capable de comprendre et plus il fortifie la foi et se mortifie lui-mĂȘme. Il s'ensuit un plus grand accord entre la prudence et la force. Et parce que ce plus grand accord se rĂ©alise grĂące Ă  la divine trinitĂ© et ne pourrait pas avoir lieu sans elle, ainsi est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e la trinitĂ© en cet accord majeur qui s'accorde avec les conditions de cet CharitĂ© et envieLe chrĂ©tien dit au gentil – CharitĂ© et envie sont contraires. Par la charitĂ© l'homme s'accorde avec la largesse et avec la loyautĂ©, et par l'envie il s'accorde avec la cupiditĂ© et la tromperie. Si l'homme est charitable envers Dieu, il s'oppose plus Ă  l'envie qu'en Ă©tant charitable envers son prochain. La raison en est qu'en Dieu il y a une plus grande largesse et une plus grande charitĂ© que dans la crĂ©ature. Et si l'homme est envieux du bien et de l'honneur de Dieu, son envie est plus opposĂ©e Ă  la charitĂ© que s'il est envieux du bien et de l'honneur de son prochain. Car le bien et l'honneur qui conviennent Ă  Dieu sont plus grands que le bien et l'honneur de la qui est dit ci-dessus signifie que la trinitĂ© est en Dieu, car la fleur ci-dessus le prouve. Si en Dieu il y a une charitĂ© qui engendre d'elle-mĂȘme une charitĂ© Ă©gale Ă  elle-mĂȘme et si de la charitĂ© qui engendre et de la charitĂ© engendrĂ©e sort par leur volontĂ© une charitĂ© Ă©gale Ă  celle qui engendre et Ă  celle qui est engendrĂ©e, l'envie se diffĂ©rencie plus de la charitĂ© de Dieu qu'elle ne le ferait, s'il n'y avait pas de charitĂ© en Dieu, comme il est dit plus haut. Et parce qu'il est avĂ©rĂ© que l'envie est plus diffĂ©rente de Dieu, selon les conditions du premier arbre et du cinquiĂšme arbre, ainsi la trinitĂ© est prouvable par la plus grande contrariĂ©tĂ© qui existe entre la nature divine et l'envie et le Force et colĂšre– L'homme est un sujet oĂč la force et la colĂšre s'opposent. Quand la colĂšre vainc la force dans le cƓur humain, alors la force est vaincue par la lĂąchetĂ© et le manque de courage. Et quand la force vainc la colĂšre, alors la colĂšre est vaincue par la perfection et par la noblesse de cƓur. Plus la force vainc et maĂźtrise la plus grande colĂšre, plus elle est grande en vertu; et plus la colĂšre vainc la plus grande force, plus la colĂšre est grande en vice et en est certain que le semblable se renforce par le semblable, contre son contraire et son dissemblable. Si Dieu est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est un en trinitĂ©, c'est-Ă -dire Ăąme et corps et la conjonction des deux, trois qui constituent un homme, ce qui n'est pas si Dieu est un sans trinitĂ© de personnes. Comme l'homme est obligĂ© d'aimer Dieu plus que tout et comme Ă  l'homme ressemblent beaucoup de crĂ©atures en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme serait plus obligĂ© d'aimer davantage son dissemblable que son semblable. Et puisque, pour aimer son semblable, l'homme s'oppose plus Ă  son dissemblable, c'est-Ă -dire Ă  la colĂšre, qui ne s'accorde pas avec l'homme, ainsi l'homme, en aimant Dieu qui lui est semblable en unitĂ© et en trinitĂ©, peut ĂȘtre plus fortement contraire Ă  la colĂšre qu'il ne le serait si, aimant son dissemblable, il combattait contre la colĂšre, car il n'y a rien qui soit plus opposĂ© Ă  la colĂšre que Dieu. Comme il en est ainsi, la trinitĂ© en Dieu est prouvĂ©e par la ressemblance majeure que l'homme doit avoir avec ce qu'il doit le plus aimer; et elle est prouvĂ©e aussi par le fait que plus l'homme est semblable Ă  Dieu, plus il est fort contre la colĂšre. Et parce qu'il est vrai que la force peut ĂȘtre plus forte contre la colĂšre, selon les conditions de cet arbre, ainsi la trinitĂ©, selon ces mĂȘmes conditions, est EspĂ©rance et mĂ©lancolie– Il est certain qu'Ă  la mĂ©lancolie l'espĂ©rance est plus contraire que moins; car l'homme nĂ©glige plus de dĂ©sirer les choses les moins nobles que les choses les plus nobles. Si en Dieu il y a infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, qui engendre une infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et que de ces deux est issu un autre qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que tous les trois ensemble sont une essence infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, si l'Ăąme de l'homme juste dĂ©sire savoir en Dieu ces choses et a l'espĂ©rance de leur gloire, elle a une plus grande espĂ©rance de savoir ces choses grandes et merveilleuses en Dieu que de ne pas dĂ©sirer les savoir. Et plus grande peut ĂȘtre l'espĂ©rance de savoir de grandes choses, plus grande peut ĂȘtre son opposition Ă  la mĂ©lancolie. Et parce qu'il est Ă©tabli selon les conditions des arbres que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les plus contraires qui soient, ainsi la trinitĂ© que nous t'expliquons s'accorde avec cette affirmation et ne s'accorde pas avec sa nĂ©gation. Car, si elle s'accordait avec la nĂ©gation et ne s'accordait pas avec l'affirmation, il s'ensuivrait que l'on affirmerait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les moins contraires et que l'on nierait qu'elles sont les plus contraires. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si c'Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie seraient ensemble une mĂȘme chose, vertu et vice, ce qui est impossible et le chrĂ©tien eut prouvĂ© par les cinq arbres ci-dessus que la trinitĂ© est en Dieu, il dit ces paroles – BĂ©ni soit Dieu, par la vertu duquel nous avons connaissance de sa glorieuse trinitĂ©, grĂące Ă  ce que signifient les fleurs et les conditions des arbres! Donc, si toi, gentil, tu ne te trouves pas satisfait des preuves que je t'ai donnĂ©es de la sainte trinitĂ© de notre seigneur Dieu, je cueillerai davantage de fleurs des arbres, afin que ton entendement puisse recevoir la lumiĂšre divine, par laquelle il s'Ă©lĂšvera Ă  la connaissance de la sainte trinitĂ© de gentil rĂ©pondit – Je ne veux pas que tu cueilles davantage de fleurs pour prouver la trinitĂ©. Mais je te prie de me dire en quelle maniĂšre les trois personnes divines peuvent ĂȘtre une seule essence divine qui ne soit pas composĂ©e de trois chrĂ©tien dit au gentil – Il ne peut y avoir composition que de choses finies et limitĂ©es. Donc, de choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, il ne peut y avoir composition. Et si les choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, n'Ă©taient pas simples, les choses que nous appelons finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, seraient finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, Or, comme elles sont infinies, en raison de leur infinitĂ© et de leur infini pouvoir, elles peuvent ĂȘtre ensemble une simple essence divine, sans aucune gentil dit au chrĂ©tien – Dis-moi, pourquoi la trinitĂ© divine est-elle paternitĂ©, filiation et procession, et n'est-elle pas autre chose que PĂšre, Fils et Saint Esprit?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Selon les conditions du premier arbre, la plus grande dignitĂ© de l'homme consiste Ă  connaĂźtre Dieu; or, s'il convient que la trinitĂ© soit en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ©, il convient que nous connaissions la trinitĂ© en les vertus et les propriĂ©tĂ©s qui la signifient et la dĂ©montrent Ă  notre entendement selon la plus grande dignitĂ©. Or, comme le gĂ©nĂ©rateur et l'engendrĂ©, et l'aimĂ© et le donnĂ©, c'est-Ă -dire ce qui dĂ©coule d'autrui, sont par nature plus proche l'un de l'autre que de ce oĂč il n'y aurait ni gĂ©nĂ©ration ni production, il faut qu'il en soit ainsi dans l'unicitĂ© et la trinitĂ© de Dieu, parce qu'une personne divine est plus proche de l'autre en vertu et en nature, et en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, puisqu'elle est une essence bonne, grande, Ă©ternelle, puissante, et cƓtera. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la perfection serait contraire Ă  la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que la trinitĂ© qui est en Dieu est nĂ©cessairement constituĂ©e du PĂšre, du Fils et du Saint gentil dit – Selon le cours de la nature, le pĂšre est antĂ©rieur au fils. C'est pourquoi, si en Dieu il y a PĂšre et Fils, il faut que le PĂšre soit avant le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre la nature créée et la nature incréée, et cela parce que l'Ă©ternitĂ© et la perfection conviennent Ă  la nature incréée et non Ă  la nature créée. Aussi la gĂ©nĂ©ration et la procession qui sont en Dieu sont-elles diffĂ©rentes de la gĂ©nĂ©ration et de la procession qui sont dans les crĂ©atures. Donc, de mĂȘme qu'une pierre, Ă©tant pierre, ne peut ĂȘtre homme, de mĂȘme le Fils de Dieu et le Saint Esprit, ayant perfection et Ă©ternitĂ©, ne peuvent avoir commencement ni fin. Car, s'il en Ă©tait autrement, ils n'auraient ni perfection ni Ă©ternitĂ©, qui sont sans commencement ni fin. En revanche, comme tu as commencement et fin, Ă©tant d'une nature autre que celle du souverain bien, tu es venu aprĂšs ton pĂšre et avant ton fils.– Dis-moi, chrĂ©tien, dit le gentil, la maniĂšre selon laquelle le PĂšre a engendrĂ© le Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – ConsidĂšre, gentil, comment une herbe provient d'une autre, et considĂšre comment un homme en engendre un autre. Ainsi, de mĂȘme que tu te reprĂ©sentes la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration des herbes et des plantes et celle des ĂȘtres animĂ©s, de mĂȘme tu peux considĂ©rer la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre et celle des crĂ©atures. Cela s'explique parce que la gĂ©nĂ©ration divine est plus haute et plus noble que celle des crĂ©atures. Aussi, de mĂȘme qu'en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures tu peux te reprĂ©senter l'opĂ©ration et les propriĂ©tĂ©s des crĂ©atures, de mĂȘme en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre tu dois considĂ©rer les fleurs du premier arbre, par lesquelles la gĂ©nĂ©ration est signifiĂ©e. Car, le PĂšre divin qui s'aime et se comprend lui-mĂȘme en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, engendre un Fils semblable Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; et comprenant et aimant le PĂšre, Ă©gal Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, est engendrĂ© le Fils qui est Ă©gal au PĂšre en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Et si le PĂšre n'avait pas un tel entendement, un tel dĂ©sir et une telle volontĂ©, il serait moindre que les fleurs du premier arbre; or, par ces fleurs, le PĂšre a le savoir, le vouloir et le pouvoir dĂ©jĂ  mentionnĂ©s d'engendrer le gentil demanda au chrĂ©tien par quelle maniĂšre le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Selon la solution de la question prĂ©cĂ©dente, il peut ĂȘtre rĂ©pondu Ă  cette question. Car les fleurs du premier arbre signifient la maniĂšre, et elles signifient que cette maniĂšre est aussi diverse que la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures. Car, selon que la perfection divine s'accorde Ă  la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, le PĂšre se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme et le Fils qu'il a engendrĂ©, et le Fils comprenant et aimant le PĂšre et lui-mĂȘme, il convient que des deux procĂšde une autre personne qui leur soit Ă©gale en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et c'est elle le Saint Esprit sur lequel tu m'interroges. Et si de l'entendement et de l'amour du PĂšre et du Fils, et de leur bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir et perfection ne procĂ©dait pas une autre personne Ă©gale au PĂšre et au Fils en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, l'entendement et la volontĂ© du PĂšre et du Fils seraient en dĂ©faut, ce qui est gentil dit – Pourquoi le Saint Esprit ne procĂšde-t-il pas seulement d'une personne, mais de deux Ă  la fois? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Comme le PĂšre et le Fils ont la mĂȘme dignitĂ©, le Saint Esprit serait moins digne s'il ne procĂ©dait pas des deux personnes; aussi, afin que les fleurs de l'arbre s'accordent avec le Saint Esprit, il convient que le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du gentil dit – Pourquoi du Saint Esprit ne procĂšde pas une autre personne qui lui serait Ă©gale en bontĂ©, grandeur,et cƓtera ? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – De mĂȘme que tu te sens achevĂ© en tant qu'ĂȘtre humain et que rien ne manque Ă  ton ĂȘtre d'homme, de mĂȘme, et bien mieux encore de façon incomparable, le PĂšre comprend en lui-mĂȘme, dans le Fils et dans le Saint Esprit, une si grande perfection de bontĂ© et de grandeur qu'il ne dĂ©sire ni ĂȘtre pĂšre d'un autre fils ni qu'un autre saint esprit procĂšde de lui; s'il en Ă©tait autrement, il dĂ©sirerait une superfluitĂ©. Cette mĂȘme perfection, le Fils et le Saint Esprit l'ont aussi. C'est pourquoi elle se conserve dans les fleurs de l'arbre et dans chacune des personnes de la trinitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait aucune perfection de bontĂ©, de grandeur, et cƓtera, ni dans les personnes ni dans les fleurs. C'est pourquoi il convient qu'il n'y ait pas dans la divine essence plus d'une paternitĂ©, d'une filiation et d'une personne du Saint gentil dit – Je te demande de me dire si le PĂšre, aimant et comprenant le Fils, engendre le Saint Esprit; si le Saint Esprit procĂšde du Fils, celui-ci aimant et comprenant le PĂšre; si le PĂšre engendre le Fils, en comprenant et en aimant le Saint Esprit. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Le Fils en totalitĂ© est engendrĂ© par le PĂšre en totalitĂ©, et le Saint Esprit en totalitĂ© procĂšde du PĂšre en totalitĂ© et du Fils en totalitĂ©. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la totalitĂ© susdite ne s'accorderait pas avec les fleurs des arbres, et la perfection leur serait contraire, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© dĂ©montre, suivant la condition des fleurs, que la totalitĂ© est telle que tu la demandes.– Dis-moi, chrĂ©tien, pourquoi y a-t-il en Dieu une trinitĂ© de personnes? Sans trinitĂ© n'y aurait-il pas perfection de Dieu? Deux personnes ne suffiraient-elles pas pour tout ce Ă  quoi suffisent trois personnes? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il est manifeste que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ© par les fleurs des arbres; et disons encore que l'ĂȘtre des crĂ©atures s'accorde mieux aux nombres un et trois qu'avec un autre nombre, car toute crĂ©ature est une substance en trois individus dont elle est composĂ©e. Ainsi un corps ne pourrait ĂȘtre un, sans ĂȘtre long, large et profond; de mĂȘme la longueur, la largeur et la profondeur ne pourraient ĂȘtre ensemble sans qu'il y ait un corps. Et puisque les nombres un et trois rĂ©alisent le meilleur accord possible dans les crĂ©atures, il convient que cet accord soit en Dieu, dont l'ĂȘtre est plus parfait que celui des crĂ©atures. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre et le nombre s'accorderaient mieux en la crĂ©ature qu'en Dieu, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que Dieu doit ĂȘtre une seule essence en trois personnes, ni plus ni moins. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas concordance entre les fleurs du premier arbre, et les conditions de cet arbre ne pourraient pas ĂȘtre gentil demanda si une personne pouvait ĂȘtre en Dieu plus noble qu'une autre, si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre et si chaque personne en Dieu Ă©tait par elle-mĂȘme. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si une personne Ă©tait plus noble qu'une autre, l'imperfection serait plus noble en elle; et si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre, l'unicitĂ© de Dieu pourrait ĂȘtre sans trinitĂ©, et nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu. Si chaque personne n'Ă©tait pas en Dieu tout en Ă©tant par elle-mĂȘme, il n'y aurait pas de perfection en bontĂ©, grandeur, et cƓtera ; donc chacune est en Dieu tout en Ă©tant par gentil demanda au chrĂ©tien si les sages qui Ă©taient avec lui comprenaient ce qu'il croyait ĂȘtre en Dieu la trinitĂ©. Et le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Les juifs et les sarrasins ne comprennent pas la trinitĂ© Ă  laquelle nous croyons et croient que nous croyons en une autre trinitĂ© Ă  laquelle nous ne croyons pas et qui n'est pas en Dieu. C'est pourquoi nous ne sommes pas en accord avec eux, ni eux avec nous. Mais s'ils comprenaient la trinitĂ© que nous croyons ĂȘtre en Dieu, la force du raisonnement et la concordance des fleurs du premier arbre et les conditions de celui-ci les amĂšneraient Ă  concevoir la vĂ©ritĂ© de la sainte trinitĂ© de notre seigneur cinquiĂšme article. De la crĂ©ationLe chrĂ©tien regarda les cinq arbres et voulut cueillir des fleurs pour prouver la crĂ©ation au gentil. Mais le gentil dit qu'il Ă©tait inutile de lui prouver la crĂ©ation du monde, car le juif l'avait assez prouvĂ©e. Aussi le chrĂ©tien abandonna-t-il l'idĂ©e de prouver cet article, et il cueillit des fleurs pour prouver l'article suivant, celui de la sixiĂšme article. De la recrĂ©ation1. BontĂ© et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Dans le non-ĂȘtre, il n'y a nul bien, car s'il y en avait, il s'ensuivrait que ce ne serait rien. Or, si Dieu fait quelque bien Ă  partir du non-ĂȘtre, la grande bontĂ© de Dieu est vue comme Ă©tant plus grande en Ɠuvrant ainsi qu'en faisant d'un bien un autre bien. Mais si Dieu unissait Ă  lui-mĂȘme quelque bien qui fĂ»t issu d'un autre bien et faisait en sorte que ce bien fĂ»t une seule personne avec lui-mĂȘme, il s'ensuivrait que dans le bien qui lui serait identique et dans celui d'oĂč ce bien serait issu rĂ©siderait un bien plus grand que le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. Cela tient Ă  la noblesse du bien divin, du bien qui s'unit Ă  Dieu et du bien d'oĂč est issu ce bien uni au bien divin. Car le bien qui est créé Ă  partir du non-ĂȘtre est uniquement un en tant que crĂ©ation, alors que le bien de Dieu et le bien uni au bien divin, c'est-Ă -dire l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, et le bien d'oĂč est issue l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, Ă  savoir Notre Dame sainte Marie, sont trois biens; et c'est pourquoi le bien qui est en cette Ɠuvre est plus grand que ne le serait le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la bontĂ©, la grandeur, l'Ă©ternitĂ© et les autres fleurs de Dieu seraient contre la perfection et la supĂ©rioritĂ©, ce qui est impossible, car, si c'Ă©tait possible, l'infĂ©rioritĂ© et l'imperfection s'accorderaient avec les fleurs du premier arbre, ce qui est as compris, gentil, que, d'aprĂšs les conditions du premier arbre, la plus grande noblesse que l'homme puisse penser et comprendre consiste Ă  connaĂźtre Dieu; car autrement les fleurs de l'arbre, la pensĂ©e et l'entendement humain ne s'accorderaient pas. Or, connaĂźtre que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est, c'est connaĂźtre la grande bontĂ© de Dieu; et dire et penser et connaĂźtre que Dieu veut ĂȘtre une seule et mĂȘme chose avec quelque bien créé, c'est mieux connaĂźtre et aimer le bien de Dieu et le bien uni Ă  lui; et ainsi est mieux signifiĂ©e la grande bontĂ© de Dieu en infinie grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Et parce qu'on peut affirmer, d'aprĂšs les conditions de l'arbre, ce par quoi la grande bontĂ© de Dieu se manifeste le mieux, on peut affirmer la re-crĂ©ation qui a Ă©tĂ© faite avec le bien que Dieu a en lui-mĂȘme et avec le bien qu'il a uni Ă  lui-mĂȘme; ce bien, il le prend Ă  un autre bien créé, c'est-Ă -dire Notre Dame sainte le rien il n'y a ni faute ni pĂ©chĂ©. Car, s'il y en avait, le rien serait quelque chose. Donc, enlever la faute et le pĂ©chĂ© de quelque bien est une plus grande chose que crĂ©er une chose Ă  partir de rien, puisqu'il est vrai que la faute et le pĂ©chĂ© sont opposĂ©s au bien et au mĂ©rite. S'il convient que Dieu connaisse la crĂ©ation, ce qui n'est pas faire un aussi grand bien qu'enlever la faute et le pĂ©chĂ© d'un bien, combien plus il convient que Dieu connaisse qu'il a re-créé du bien lĂ  oĂč Ă©taient la faute et le pĂ©chĂ©! Et puisque le bien est plus grand dans la re-crĂ©ation que dans la crĂ©ation, ainsi il convient qu'il ait un plus grand bien Ă  re-crĂ©er qu'Ă  crĂ©er le bien Ă  partir de rien. Ce plus grand bien est l'union du bien créé avec le bien incréé, de sorte que le bien créé, corrompu par la faute et le pĂ©chĂ©, est re-créé et Ă©levĂ© par l'union avec le bien incréé. Comme une plus grande et meilleure Ɠuvre signifie et dĂ©montre mieux la grande bontĂ© de notre seigneur Dieu que l'Ɠuvre moindre, ainsi pour cette dĂ©monstration majeure de la grande bontĂ© de Dieu la re-crĂ©ation est reprĂ©sentĂ©e Ă  l'entendement humain qui en a alors connaissance; cette re-crĂ©ation est l'union du vertueux fils de notre dame sainte Marie, vierge glorieuse, bĂ©nie soit-elle!, avec le Fils de Dieu. Par cette union et par la passion de l'humaine nature de JĂ©sus Christ, le monde a Ă©tĂ© recréé du pĂ©chĂ© originel dĂ» Ă  notre premier pĂšre, c'est-Ă -dire Adam, qui dĂ©sobĂ©it Ă  Dieu et nous valut Ă  tous d'ĂȘtre mortels, d'avoir faim et soif, chaud et froid, ignorance, et beaucoup d'autres dĂ©fauts, que nous n'aurions pas eus si Adam n'avait pas pĂ©chĂ©. Et si le Fils de Dieu ne s'Ă©tait pas incarnĂ© et n'Ă©tait pas mort comme un homme, nous serions tous perdurablement dans le feu de l'enfer. Mais par la saintetĂ© de l'union du Fils de Dieu et de la nature humaine de JĂ©sus Christ, qui sont seulement une personne, et par la saintetĂ© du sang prĂ©cieux que JĂ©sus Christ a rĂ©pandu sur la croix pour re-crĂ©er le monde, nous sommes dĂ©livrĂ©s, nous tous qui croyons en la re-crĂ©ation, du pouvoir du diable et nous sommes appelĂ©s Ă  la gloire qui n'a pas de Pouvoir et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Il est certain que Dieu a créé les crĂ©atures et leurs propriĂ©tĂ©s pour signifier son grand pouvoir et sa grande charitĂ©. Ainsi il a donnĂ© au feu la propriĂ©tĂ© de s'Ă©tendre Ă  l'infini en brĂ»lant du bois, Ă  condition que lui soit donnĂ©e une quantitĂ© infinie de bois dans un lieu infini qui s'accorde avec le feu, si le lieu oĂč nous sommes le permet. Mais parce que le feu n'a pas une matiĂšre infinie, il ne brĂ»le pas indĂ©finiment. Or, si un corps comme le feu, qui est une crĂ©ature finie et limitĂ©e, a ce pouvoir et cette propriĂ©tĂ© et s'il ne les a pas de lui-mĂȘme mais de Dieu qui les lui a donnĂ©s, combien plus Dieu a le pouvoir de faire exister dans la crĂ©ature un bien infini, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu et son pouvoir seraient contraires et que Dieu aurait donnĂ© un plus grand pouvoir au feu qu'Ă  lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si Dieu a créé une crĂ©ature et fait que cette crĂ©ature est meilleure que toutes les autres et a un plus grand pouvoir, savoir et vouloir que toutes les autres crĂ©atures, Ă  plus forte raison il crĂ©erait une crĂ©ature infinie en pouvoir, sagesse et charitĂ©, si la crĂ©ature pouvait recevoir ces qualitĂ©s, ce qui ne serait pas le cas si Dieu ne faisait pas une telle crĂ©ature. Et parce que le pouvoir et la charitĂ© de Dieu sont beaucoup mieux dĂ©montrĂ©s lorsqu'il accomplit un bien infini dans la crĂ©ature, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir, pour cette raison Dieu a fait une crĂ©ature plus noble et plus vertueuse que toutes les autres crĂ©atures. Et parce que cette crĂ©ature peut ĂȘtre meilleure que toutes les autres crĂ©atures, elle ne fait qu'un avec la nature de Dieu et elle est plus proche d'ĂȘtre infinie en vertu, si elle en Ă©tait capable, que si elle n'Ă©tait pas jointe ni unie au pouvoir et Ă  la charitĂ© de Dieu. Et afin que Dieu manifeste le mieux son pouvoir et sa charitĂ©, il est clair par cette affirmation qui s'accorde avec l'ĂȘtre contre son contraire, la nĂ©gation, que la re-crĂ©ation que nous cherchons Ă  prouver est le pouvoir créé et la charitĂ© créée sont dans l'homme créé qui est une personne avec la personne incréée, il y a un plus grand accord de pouvoir et d'amour entre l'ĂȘtre incréé et l'ĂȘtre créé que si la personne incréée et la personne créée n'Ă©taient pas une seule personne. Et parce qu'il est Ă©tabli que les vertus incréées et les vertus créées s'accordent le mieux et qu'il est impossible qu'elles s'opposent, ainsi l'union de la personne créée et de la personne incréée est manifestĂ©e; ainsi est dĂ©montrĂ©e et reprĂ©sentĂ©e la Perfection et gourmandise– RecrĂ©er est une plus grande chose que crĂ©er. Car Dieu crĂ©a Adam, mais Adam tomba dans le pĂ©chĂ© de gourmandise en mangeant du fruit et il tomba dans le pĂ©chĂ© d'orgueil en dĂ©sobĂ©issant Ă  Dieu. L'humanitĂ© de JĂ©sus Christ ne put tomber dans aucun pĂ©chĂ©. Or, l'Ɠuvre oĂč ne peut se produire aucun pĂ©chĂ© est plus noble et plus parfaite que celle oĂč il peut s'en produire; et plus l'Ɠuvre est parfaite, plus elle est contraire Ă  la faute et au pĂ©chĂ©. Comme il en est donc ainsi et comme l'homme qui est uni Ă  Dieu peut ĂȘtre plus contraire Ă  la gourmandise et Ă  l'orgueil que celui qui n'est pas uni Ă  Dieu, ainsi l'homme qui est plus contraire au pĂ©chĂ© est d'autant plus parfait. Et plus grande est sa perfection, mieux est signifiĂ©e en elle la perfection de Dieu. Pour que la perfection de Dieu soit dĂ©montrable, il convient qu'il en soit ainsi; ainsi la re-crĂ©ation est dĂ©montrable en cette plus grande manifestation de perfection de Dieu s'accorde mieux Ă  pardonner qu'Ă  crĂ©er. Car il est plus grand de pardonner une faute que de crĂ©er, puisqu'il est Ă©vident que le rien n'est pas contraire Ă  Dieu mais que la faute lui est contraire. Si le pĂ©chĂ© d'Adam est gĂ©nĂ©ral, la faute est plus grande que s'il est particulier. Plus le pĂ©chĂ© provoque une grande blessure, plus la misĂ©ricorde qui pardonne et guĂ©rit un pĂ©chĂ© gĂ©nĂ©ral manifeste une plus grande le pĂ©chĂ© n'Ă©tait pas gĂ©nĂ©ral, la perfection de Dieu s'accorderait avec la bontĂ©, grandeur, pouvoir, et cƓtera, qui crĂ©ent le bien gĂ©nĂ©ral, et elle ne s'accorderait pas avec la misĂ©ricorde qui pardonne une faute gĂ©nĂ©rale. Parce que la perfection de Dieu et la misĂ©ricorde constituent une seule et mĂȘme chose, puisqu'il est vrai que tout ce qui est en Dieu est une seule et mĂȘme chose, ainsi il est signifiĂ© qu'il y a dans le genre humain une faute gĂ©nĂ©rale. Ce qui montre que l'Ɠuvre de misĂ©ricorde guĂ©rit une blessure gĂ©nĂ©rale et ce qui prouve la Foi et espĂ©rance– La foi est la vertu par laquelle l'homme croit en Dieu et en la gloire du paradis. Et l'espĂ©rance est la vertu par laquelle l'homme a confiance en la misĂ©ricorde de Dieu et en sa justice. Or, de mĂȘme que toi, gentil, tu vois avec les yeux de ton corps les choses corporelles, avec la foi et l'espĂ©rance qui sont les yeux spirituels l'homme voit spirituellement les Ɠuvres de Dieu. Et plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance, mieux l'homme voit les Ɠuvres de Dieu. Si Dieu a voulu ĂȘtre homme et a souffert la mort pour l'homme et pour re-crĂ©er l'homme, la foi et l'espĂ©rance en sont plus grandes que si Dieu n'avait pas Ă©tĂ© homme et n'Ă©tait pas mort pour l'homme. Car, plus Dieu agit au bĂ©nĂ©fice de l'homme, plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance de l'homme contre l'incroyance et la dĂ©sespĂ©rance qui sont des vices, des fautes et des pĂ©chĂ©s. Et parce qu'une plus grande foi et une plus grande espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre qu'une foi et une espĂ©rance moindres, ainsi, selon les conditions des arbres, ce qui est la cause d'une plus grande foi et d'une plus grande espĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre; ainsi est prouvĂ©e la re-crĂ©ation sur laquelle tu me Justice et colĂšre– Tout le plus grand don que Dieu puisse faire Ă  la crĂ©ature et le plus grand don que la crĂ©ature puisse recevoir, c'est de faire une seule chose avec Dieu lui-mĂȘme et de vouloir, par cette re-crĂ©ation et cette exaltation, souffrir la plus grande passion et la plus grande mort que puisse souffrir une crĂ©ature. Si Dieu est homme pour re-crĂ©er le monde et si cet homme est mort pour la justice afin de rĂ©concilier le lignage humain avec la colĂšre de Dieu que l'homme a mĂ©ritĂ©e par le pĂ©chĂ© du premier pĂšre, la justice en est plus grande et la colĂšre moins forte. Et parce que la plus grande justice et l'ĂȘtre s'accordent et que la moins forte colĂšre s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus forte colĂšre, ainsi, en cette supĂ©rioritĂ© et cette infĂ©rioritĂ© susdites, la re-crĂ©ation est signifiĂ©e, selon les conditions des arbres. La justice est plus grande quand c'est un roi qui est puni de mort et non un paysan; et il y a plus de justice et de misĂ©ricorde dans un homme innocent qui veut porter la faute de l'homme coupable que dans l'homme coupable qui subit la mĂȘme justice. La plus grande justice que Dieu puisse donc rĂ©aliser en la crĂ©ature et qui s'accorde le mieux avec la misĂ©ricorde consiste Ă  vouloir ĂȘtre un homme innocent et puni pour la faute de tout le lignage humain. Et si ce n'Ă©tait pas lĂ  la plus grande justice, il s'ensuivrait que la supĂ©rioritĂ© serait contraire aux fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© prouve la le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour sauver le peuple de Dieu, la justice de Dieu et la colĂšre des pĂ©cheurs vouĂ©s Ă  l'enfer et en colĂšre parce qu'ils sont damnĂ©s ne seront plus contraires. Et si l'homme, qui se rappelle en sa prĂ©sente vie que le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour le racheter du pouvoir du diable, est provoquĂ© Ă  la colĂšre, il pourra mortifier sa colĂšre par le souvenir susdit plus fortement que ne le ferait celui qui ne croirait pas que le Fils de Dieu s'est incarnĂ© et qu'il a, en tant qu'homme, souffert la mort pour sauver l'homme. Et si le chrĂ©tien, qui est plus provoquĂ© Ă  mortifier sa colĂšre en raison de ce qu'il croit, ne la mortifie pas, la justice de Dieu doit s'abattre sur lui avec plus de force que sur un homme d'une autre croyance. Comme il en est ainsi, par le raisonnement susdit, il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain que la re-crĂ©ation sur laquelle tu me questionnes s'accorde avec l'ĂȘtre et avec toutes les conditions des puni de mort et non un paysan; et il y a plus de justice et de misĂ©ricorde dans un homme innocent qui veut porter la faute de l'homme coupable que dans l'homme coupable qui subit la mĂȘme justice. La plus grande justice que Dieu puisse donc rĂ©aliser en la crĂ©ature et qui s'accorde le mieux avec la misĂ©ricorde consiste Ă  vouloir ĂȘtre un homme innocent et puni pour la faute de tout le lignage humain. Et si ce n'Ă©tait pas lĂ  la plus grande justice, il s'ensuivrait que la supĂ©rioritĂ© serait contraire aux fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© prouve la le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour sauver le peuple de Dieu, la justice de Dieu et la colĂšre des pĂ©cheurs vouĂ©s Ă  l'enfer et en colĂšre parce qu'ils sont damnĂ©s ne seront plus contraires. Et si l'homme, qui se rappelle en sa prĂ©sente vie que le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour le racheter du pouvoir du diable, est provoquĂ© Ă  la colĂšre, il pourra mortifier sa colĂšre par le souvenir susdit plus fortement que ne le ferait celui qui ne croirait pas que le Fils de Dieu s'est incarnĂ© et qu'il a, en tant qu'homme, souffert la mort pour sauver l'homme. Et si le chrĂ©tien, qui est plus provoquĂ© Ă  mortifier sa colĂšre en raison de ce qu'il croit, ne la mortifie pas, la justice de Dieu doit s'abattre sur lui avec plus de force que sur un homme d'une autre croyance. Comme il en est ainsi, par le raisonnement susdit, il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain que la re-crĂ©ation sur laquelle tu me questionnes s'accorde avec l'ĂȘtre et avec toutes les conditions des arbres.

Quoiquil en soit, et dans l’état actuel de nos connaissances en dehors du domaine quantique, l’alĂ©a n’existe pas. C’est un abus de langage, un concept pratique qui nous permet de dĂ©signer le produit de chaĂźnes de causalitĂ© trop complexes pour que nous pussions en comprendre le caractĂšre dĂ©terministe. Le hasard n’est qu’une À la fin de son cours, un professeur lance un dĂ©fi Ă  ses Ă©tudiants ils doivent, pour la prochaine sĂ©ance, concevoir une fonction capable de gĂ©nĂ©rer dix nombres alĂ©atoires. En sortant de la salle de classe, la plupart des Ă©tudiants sont intimement persuadĂ©s de la trivialitĂ© de l’exercice ; en une demi-heure, se disent-ils, ce sera bouclĂ©. Ils rentrent chez eux, s’installent devant leur ordinateur et c’est lĂ  qu’ils commencent Ă  rĂ©flĂ©chir. La tĂąche qui consiste Ă  concevoir un gĂ©nĂ©rateur de nombres alĂ©atoires est aussi simple en apparence qu’elle est complexe en rĂ©alitĂ©. Comment crĂ©er le hasard ? Comment concevoir un algorithme – c’est-Ă -dire un systĂšme forcĂ©ment dĂ©terministe – qui gĂ©nĂšre un rĂ©sultat qui Ă©chappe Ă  toute explication dĂ©terministe ? Eh bien c’est impossible. Les esprits les plus brillants se sont frottĂ©s Ă  ce problĂšme et tous en ont conclu qu’il n’est tout simplement pas possible de crĂ©er un tel algorithme. Tous les gĂ©nĂ©rateurs de nombres alĂ©atoires 1 sont en rĂ©alitĂ© des gĂ©nĂ©rateurs de nombres pseudo-alĂ©atoires ; c’est-Ă -dire qu’ils simulent le hasard en crĂ©ant des sĂ©quences de nombres dont il est plus ou moins difficile d’identifier les propriĂ©tĂ©s dĂ©terministes. Une maniĂšre de s’approcher au plus prĂšs de l’alĂ©a parfait consiste Ă  s’appuyer sur des phĂ©nomĂšnes physiques prĂ©sumĂ©s imprĂ©visible 2 comme, par exemple, le lancer d’un dĂ©. Comme nous sommes, a priori, incapables de dĂ©terminer Ă  l’avance sur quelle face le dĂ© va tomber, nous considĂ©rons que la sĂ©quence de nombres de 1 Ă  6 qui rĂ©sultera de plusieurs lancers sera alĂ©atoire. Mais cela signifie-t-il qu’elle l’est vraiment ? Certainement pas elle est en rĂ©alitĂ© entiĂšrement dĂ©terminĂ©e par les lois de la physique. Avec un Ă©quipement adĂ©quat, nous pourrions prĂ©dire prĂ©cisĂ©ment le rĂ©sultat de chaque lancer ou faire en sorte que le dĂ© tombe Ă  chaque fois sur la mĂȘme face. Ce qui donne ici l’illusion de l’alĂ©a, c’est le fait que la main de celui qui lance le dĂ© n’est pas un instrument suffisamment prĂ©cis pour influer sciemment sur le rĂ©sultat. Du moins en principe. Les gĂ©nĂ©rateurs prĂ©sumĂ©s les plus performants, plutĂŽt que des dĂšs, utilisent aujourd’hui des phĂ©nomĂšnes quantiques. Il y a deux maniĂšres de justifier cela l’interprĂ©tation classique de la thĂ©orie quantique qui veut que ces phĂ©nomĂšnes sont vraiment alĂ©atoires le chat de Schrödinger Ă  la fois mort et vivant et celle selon laquelle les variables quantiques suivent des lois dĂ©terministes que nous ne connaissons pas le chat est dans un Ă©tat dĂ©terminĂ© mais nous ne savons pas lequel et nous ne savons pas pourquoi. Je suis, bien sĂ»r, parfaitement incompĂ©tent en la matiĂšre mais mon intuition me pousse Ă  suivre Einstein 3 Dieu ne joue pas aux dĂ©s dans l’Univers, il y a lĂ  derriĂšre quelque chose qui nous Ă©chappe encore ; Feyman lui-mĂȘme ne disait-il pas que personne ne comprend vraiment la physique quantique » ? Quoiqu’il en soit, et dans l’état actuel de nos connaissances en dehors du domaine quantique, l’alĂ©a n’existe pas. C’est un abus de langage, un concept pratique qui nous permet de dĂ©signer le produit de chaĂźnes de causalitĂ© trop complexes pour que nous pussions en comprendre le caractĂšre dĂ©terministe. Le hasard n’est qu’une illusion ; nous vivons dans un monde dĂ©terministe mais nous vivons aussi dans un monde infiniment complexe dans lequel, bien souvent, les liens de causalitĂ© nous Ă©chappent. > le blog de Georges Kaplan Guillaume Nicoulaud — 1. La fonction ALEA sous Excel par exemple. 2. Ou Ă  combiner un gĂ©nĂ©rateurs de nombres pseudo-alĂ©atoires Ă  des phĂ©nomĂšnes physiques. 3. Et oui, je sais pour le paradoxe EPR. Lehasard n'existe pas ; Tu passeras ton Ă©ternitĂ© dans le lieu que Dieu a prĂ©parĂ© pour toi, mais en fonction de ta rĂ©ponse (ta soumission) Ă  son appel, le Royaume de Dieu ou le Lac de feu. Passer au contenu A proposVous souhaitez Ă©crire dans mon blog ou me contacter ?Mon comptePanier DĂ©couvrez l’atelierPar oĂč commencer ?Consultations privĂ©esBlog Pour mieux comprendre le fonsctionnement de votre conscience !Mes articles et lives comme si vous y Ă©tiez !Avec sĂ©ance Ă©nergĂ©tique !Sans sĂ©ance Ă©nergĂ©tique !Formations en ligne DĂ©veloppez votre libertĂ© financiĂšreLibĂ©rez-vous de vos angoisses – La guĂ©rison est en toi !Reprennez le contrĂŽle de votre vie grĂące Ă  votre mental !Comment utiliser votre sommeil pour avancerComment changer l’énergie de votre maison pour changer votre vieComment bien commencer votre journĂ©e pour la vivre pleinement Introspection Ă©nergĂ©tique Pour se Re-ConnaĂźtre Le hasard, c’est Dieu qui se promĂšne incognito Le hasard, c’est Dieu qui se promĂšne incognito Bonjour les amis, Il nous arrive Ă  tous de nous investir dans un projet oĂč nous faisons tout ce qu’il faut mais les rĂ©sultats ne sont pas Ă  la hauteur de nos attentes et bien cette vidĂ©o parle de cet espace d’ombre
. Cette phrase ne vient pas de moi, c’est le gĂ©nie Albert Einstein qui l’a dit. Pour moi cette phrase reprĂ©sente deux aspects au niveaux de l’énergie Le premier aspect est que nous devons faire tout pour atteindre notre but et laissez Ă  Dieu/univers comment nous l’apporter car notre vision est bien plus Ă©troite que les possibilitĂ©s de l’univers. Donc nous devons savoir quoi, faire ce que nous pouvons mais laisser Ă  l’univers le comment . Le deuxiĂšme est cette partie des rĂ©sultats qui peuvent ne pas arriver et je m’explique. Les gens ont l’habitude de dire que si nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le rĂ©sultat arrive alors sans aucun doute il arrivera. Mais non, cela ne marche pas comme cela. Il y a aussi une possibilitĂ© que sans aucune raison apparente, ce rĂ©sultat n’arrive pas et nous n’avons aucun pouvoir de changer cela. Cette partie lĂ  de l’énergie n’est pas entre nos mains. L’univers/Dieu a ses propres raisons que nous ne sommes pas en mesure de comprendre et cela nous devons le savoir et l’accepter. Au niveau de l’énergie, nous avons la loi de cause Ă  effet qui dit qu’à chaque cause il y a un effet/rĂ©sultat donc que tout Ă  un sens et que si nous voulons changer le rĂ©sultat, nous nous devons de chercher la cause et en la changeant/transformant, nous changeons le rĂ©sultat. IL N’EXISTE PAS DE HASARD ! Mais cela dans bien des cas, cela ne fonctionne pas
 Pourquoi ? Justement dans cette partie que nous ne comprenons pas ! Cette partie oĂč nous n’avons pas accĂšs et qui ne fait pas partie de notre terrain de jeu ! Si nous ne comprenons et ne l’acceptons pas, nous crĂ©ons une rĂ©sistance au processus qui va en l’encontre de ce que nous voulons atteindre comme rĂ©sultat. Alors que faire ? Le comprendre L’accepter LĂącher prise ! et cela complĂštement ne plus faire attention au rĂ©sultat. Ce qu’il y aura
 se crĂ©era sans votre interaction. ce qu’il vous reste Ă  faire, c’est de faire ce que vous devez faire et cela du mieux que vous pouvez et c’est tout ! Je vous laisse dĂ©couvrir cette vidĂ©o avec toutes mes explications ! et je vous ai fait une petite sĂ©ance pour vous aider sur votre chemin de vie ! N’oubliez pas de me laisser vos commentaires en bas de la page et vos questions, je serais heureuse d’y rĂ©pondre ! DĂ©borah DĂ©borah Bouzaglo, est thĂ©rapeute Ă©nergĂ©tique, spĂ©cialiste du fonctionnement de la conscience. C'est la crĂ©atrice du blog et du programme "Reprenons les rĂȘnes de notre vie". Articles similaires BonjourEn quoi puis-je vous aider ? QK0aYCW.
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